Jean-Marc nous a aidés à nous replonger dans les textes fondateurs de ce dialogue, en particulier dans le concile Vatican II. Que de trésors y étaient enfouis que beaucoup ignoraient !
Quelques points nous ont éclairés :
- Dieu a choisi le mode du dialogue pour se révéler (c’est toute l’histoire de l’Alliance) : aussi, pour nous, le dialogue avec les autres n’est pas facultatif, il s’enracine dans notre foi elle-même. Et en dialoguant avec les musulmans, nous servons la relation de Dieu avec le monde.
- Jésus est venu pour le salut du monde, pas le salut des chrétiens mais le salut de tous les hommes. Aussi, toi, mon ami musulman, le salut t’est offert, non pas malgré ton islam, mais avec le concours de ton islam, puisque c’est en lui que tu puises ton désir de Dieu.
- L’Eglise, dont nous sommes les membres, est au service de ce dialogue de salut. L’Esprit la dépasse de toutes parts, mais il la requiert comme signe et instrument (= sacrement). L’Esprit peut faire beaucoup mais il ne remplacera jamais les témoins !
Quelles attitudes pouvons-nous avoir dans ce dialogue islamo-chrétien ?
- Etre à l’écoute des soucis des autres, de leurs préoccupations (qui nous sont souvent communs : les problèmes économiques, sociaux, familiaux, des jeunes…) ; leur partager nos soucis (comme celui des chrétiens dans les pays à majorité musulmane…)
- Essayer de partager nos expériences spirituelles, pour aller plus loin que les seules questions rituelles toujours mises en avant (le voile, le hallal,…) : ce que nos fois respectives nous font vivre ? Comment le dialogue nous interroge dans la foi ?
- Assumer ensemble la responsabilité de la paix pour l’humanité, à l’heure où beaucoup de conflits ont des connotations religieuses. Pour nous, l’enjeu de ce dialogue, ce n’est pas seulement de mieux-vivre ensemble (c’est déjà beaucoup !), c’est aussi de construire la paix ensemble. Quitte à être à contre-courant des idées dominantes !
La qualité des réflexions et de la pédagogie de Jean-Marc nous a beaucoup apporté.
Nous ne sommes pas repartis avec des recettes, parce qu’il n’y en a pas… mais avec des convictions plus claires mieux enracinées dans la foi.
Même s’ils sont moins à la mode maintenant, nous poursuivrons là où nous vivons au quotidien cette ligne de crête que sont la rencontre et le dialogue entre chrétiens et musulmans.
P. Jean Courtaudière,
Délégué diocésain pour les relations avec l’islam
Jean-Marc Aveline, vicaire général du diocèse de Marseille (a fondé à Marseille l'Institut de sciences et théologie des religions, dirige l'Institut catholique de la Méditerranée - Egalement expert au Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux).