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Avec « Périphéries », Andréa Riccardi revient sur une expression chère au pape François

Andrea Riccardi est le fondateur de la communauté Sant’Egidio et historien.
Publié le 24/02/2017
Périphéries

Crises et nouveautés dans l’Eglise
D'Andrea Riccardi
Les Editions du Cerf, 208 pages - nov. 2016 - 18 €
Achat en ligne sur le site de La Procure
 

La notion de « périphérie » si souvent évoquée par le pape François, comme une invitation à interroger notre foi, n’est pas nouvelle (1). C’est ce que nous apprend le livre d’Andrea Riccardi, fondateur de la communauté Sant’Egidio. Cet historien nous donne quelques clés de compréhension en puisant dans l’histoire du christianisme, en repartant du peuple d’Israël. « Les nouvelles périphéries, dit-il, ressemblent à la "cité de pauvres" dont parle Jean Chrysostome dans ses homélies prononcées à Antioche ». Le statut "autoréférentiel" du chrétien – déjà montré du doigt par le futur pape François - n’existe pas. Le monde a au moins deux dimensions : géographique et existentielle, « celles du mystère du péché, de la douleur, de l’injustice, celles de l’ignorance et de l’absence religieuse, celles de la pensée, celles de toute misère. »

Pourtant, comme le précise l’auteur, « il n’y a pas un recoin de cette Terre qui ne dépende d’un diocèse et d’une circonscription ecclésiastique. » Et symétriquement l’absence de prêtres, en particulier en France en milieu rural, brise cette vision romaine de l’Eglise. Combien de diocèses en effet se réorganisent dans les territoires ruraux en regroupant les paroisses, ou au contraire s’engagent dans la construction de nouvelles églises, comme ce fut le cas en 2014 à La Plaine Saint-Denis, en érigeant l’église Saint-Paul au cœur de la mégalopole d’affaires entourant le Stade de France.  Ce nouveau quartier dont l’Eglise s’est sentie concernée est bien loin de ce qu’ont pu vivre les travailleurs et habitants de cette grande ceinture ouvrière des 19e et 20e siècles, vivant « un phénomène de déchristianisation et d’autonomie par rapport à la référence ecclésiastique… et un divorce entre l’Eglise et le monde des pauvres et des êtres de la périphérie, entre la foi et leurs luttes ». Mais la prise de conscience avance. En 1943, le cardinal archevêque de Paris Suhard appelle à retrouver la vocation chrétienne profonde : « il faut sortir de chez nous, aller chez eux ». Et ce fut l’aventure des prêtres-ouvriers qui dura 10 ans. En fait, 70 ans plus tard, le pape François dit la même chose.

Andrea Riccardi ne pouvait s’empêcher de tirer le portrait de la communauté Sant’Egidio agissante dans la périphérie de Rome et dans les centres villes. Et de prendre également appui sur des figures comme Charles de Foucauld, les Petites Sœurs de Jésus, ou encore Madeleine Delbrêl dans la banlieue sud de Paris, à Ivry-sur-Seine. L’auteur de « Périphéries » nous décrit « la "passion" évangélique pour la périphérie, pour ses formes de pauvreté, ses misères, ses contradictions », puis nous partage quelques marginaux et fous de Dieu pas forcément connus.

Le 21e siècle, société mondialisée et urbanisée à outrance n’existe qu’à partir de réalités périphériques. « On ne comprend la réalité, nous dit le pape François, que si on la regarde depuis la périphérie, et non pas si notre regard est placé dans un centre à égale distance de tout ». Ce livre questionne nos structures : « La paroisse ne peut pas être la seule présence, ni celle qui aborde toute la vie chrétienne d’un territoire ». Nous en savons quelque chose en Seine-Saint-Denis !

B. Rastoin

(1) Cf. Exhortation apostolique « La joie de l’Evangile » (Evangelii Gaudium), novembre 2013

L’ouvrage est en prêt au service documentation de la Maison diocésaine
6 av. Pasteur, Bondy – Tél. : 01 48 47 91 35 – Envoyer un courriel