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Rencontre avec des mineurs migrants

Cette rencontre a eu lieu dimanche 19 mars 2017 à la Maison diocésaine de Bondy.
Publié le 29/03/2017
des frères et non des numéros de statistique

La pastorale des migrants s’est associée avec les « Apprentis d’Auteuil » pour proposer une rencontre avec des migrants arrivés en France alors qu’ils étaient mineurs sans famille. Une quinzaine de personnes ont pu écouter le témoignage de cinq adolescents, dont trois sont actuellement pris en charge par l’ASE (Aide sociale à l’enfance) et confiés aux « Apprentis d’Auteuil », et deux autres vivent dans des campements provisoires de migrants de leur nationalité.

Ils ont tous décidé de quitter non seulement leur pays, mais leur famille, qui n’était plus en situation de subvenir à leur existence, dans plusieurs cas à cause du décès du père laissant cette famille avec des ressources insuffisantes. Il n’était même pas question de ressources pour suivre une scolarité, mais de moyens pour accéder à des opportunités de travail dans des pays où tout doit s’acheter.

Ils ont suivi des parcours variés pour venir en France. Certains ont connu l’enfer de la Lybie, « trou noir » en ce qui concerne le respect des êtres humains, considérés comme de simples marchandises, et au moins l’un d’eux a été repêché en Méditerranée après le naufrage de son « bateau » ; ils n’avaient pas conscience du danger de cette route et ne l’auraient pas prise s’ils l’avaient su, mais ils ne savent pas comment dissuader d’autres de la prendre ; ayant vu la mort d’autres migrants, ils accueillent leur passage sain et sauf comme un don de Dieu, avec semble-t-il plus de fatalisme que de révolte.

L’errance se poursuit en France même, car il n’est pas facile pour ces jeunes qui débarquent seuls dans un monde totalement inconnu de savoir où s’adresser. Même lorsqu’ils trouvent des compatriotes, la priorité est de trouver un abri et de quoi manger, et l’information sur leurs droits spécifiques en tant que mineurs n’est pas toujours disponible. La chance joue encore un rôle important.

Les trois jeunes qui sont aux « Apprentis d’Auteuil » sont en formation, avec des objectifs de réussite et d’insertion conditionnant l’obtention de titres de séjours lorsqu’ils atteindront leur majorité. Ils doivent notamment trouver des entreprises acceptant de les accueillir en formation en alternance. Leur travail intensif leur donne de bonnes chances de succès ; nous avons vu un film où un migrant mineur venait de remporter un concours de meilleur ouvrier de Bretagne en métallerie, son encadrant le voyait déjà représenter la France dans un concours international !

Pour les deux jeunes non pris en charge par l’ASE, la survie est assurée par diverses associations humanitaires, nous avions dans l’assemblée un salarié de la Croix-Rouge qui assure l’orientation des jeunes qui arrivent aux portes de cette association et qui nous a indiqué que même si des solutions ne sont pas trouvées pour tous, l’accueil et l’écoute sont un soutien infiniment précieux pour ces jeunes.

Nous avons retenu aussi l’importance de nous informer sur les droits et les structures d’accueil pour ces migrants mineurs isolés, pour être capables de les orienter au plus vite aux bons endroits et leur donner un maximum de chances. En rencontrant ces jeunes "en chair et en os", nous avons pu les considérer comme nos jeunes frères, et non comme des numéros de statistique, et en voyant leur détermination à réussir, nous comprenons que leur donner leurs chances, c’est aussi nous donner de la chance à nous-mêmes et à notre pays ; cela nous motive pour que les choix politiques que fait notre pays soient plus favorables à l’accueil de ces migrants.

Pierre Vidal,
Paroisses de Villepinte

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