Appels décisifs des catéchumènes Jeunes (20/02/10) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Appels décisifs des catéchumènes Jeunes (20/02/10)

Homélie de Mgr Pascal Delannoy (Cathédrale basilique Saint-Denis).

Vous êtes appelés par le Seigneur

L'Evangile d'aujourd'hui nous dit que le Christ, après son baptême, a passé 40 jours dans le désert. Quarante jours pour se mettre à l'écoute de son Père, pour recevoir de son Père la mission qu'il va vivre en parcourant les routes de la Palestine.

L'Evangile nous dit que c'est durant ces quarante jours que le diable se manifesta. Le diable se manifeste pour essayer d'empêcher le Christ de vivre cette mission sur les routes de la Palestine. Et vous voyez que le diable s'y entend, car toutes ces  propositions n'ont qu'un seul but: faire que Jésus renonce à partager notre hérédité, en ayant des pouvoirs divins, supérieurs à n'importe quel homme. Voilà ce que vise le diable: tout faire pour que Jésus renonce à partager notre humanité, à être homme parmi les hommes. Et Jésus va résister successivement à ces trois tentations afin de partager pleinement notre humanité, et d'y accomplir ce que le Père lui demandera d'accomplir.

Ces quarante jours passés au désert me font penser à tous ces lieux où vous avez entendu résonner l'appel du Seigneur. Cet appel que vous avez entendu pour être baptisés ou recevoir la première communion.
Cet après-midi, je vous invite tout d'abord à vous rappeler ces lieux qui ont été comme un désert pour vous. Ces lieux où vous avez pu entendre l'appel du Seigneur à recevoir le baptême ou encore la première communion. Il s'agit peut-être de votre famille, de votre aumônerie, peut-être d'une rencontre avec quelques amis, peut-être d'un évènement. Toujours est-il que le Seigneur vous a appelé. Il s'est parfois servi des autres, des évènements mais à travers tout cela, vous avez entendu son appel.

Vous êtes appelés par le Seigneur. Vous savez, souvent dans nos vies, lorsque nous sommes appelés par quelqu'un, c'est pour nous demander un service. Cela ne fonctionne pas toujours ainsi, mais souvent. En tant qu'évêque, lorsque j'appelle des baptisés, c'est souvent pour leur dire: « est-ce que vous n'accepteriez-pas de faire un peu de catéchèse, de liturgie, de balayer de temps en temps l'Eglise, etc.». Lorsque les parents appellent leurs enfants, cela peut aussi être pour « tu n'irais pas faire une course, tu ne ferais pas la vaisselle, mettre la table, nettoyer ta chambre... Souvent donc, lorsqu'on appelle, c'est pour demander un service. Et curieusement lorsque Dieu nous appelle c'est d'abord pour nous donner quelque chose. Les gens me disaient souvent que Dieu inversait nos schémas de fonctionnement.

Et bien, lorsque Dieu nous appelle, c'est d'abord pour nous donner quelque chose. Il vous appelle au baptême pour vous faire le don de sa vie, pour vous associer à la vie trinitaire, à la vie du Père, du Fils, et de l'Esprit Saint. Un don extraordinaire: par le baptême, nous devenons enfants de Dieu. Et la première communion: ce don qui nous ai fait de recevoir le pain de vie afin de grandir dans notre vie de baptisés. Après le baptême notre Dieu ne nous laisse pas tomber. Il ne nous abandonne pas. Il continue à se donner à nous, à venir à notre rencontre, et chaque dimanche nous pouvons recevoir le pain de la vie, l'Eucharistie.

Nous sommes appelés de manière toujours un peu mystérieuse, mais appelés par Dieu d'abord pour recevoir un don. Si nous avons conscience de recevoir un don de la part de Dieu, à notre tour nous allons être habités par le désir de donner. Parce que nous recevons, nous allons aussi avoir le désir de donner.

Tout à l'heure, plusieurs disaient combien le cheminement du baptême les avait déjà transformés, modifiés intérieurement. Tout simplement parce que lorsqu'on a conscience que Dieu se donne à nous, tout notre être a envie de devenir un don. Avec le Christ, nous sommes dans la logique du don. Tout à l'heure, si vous avez bien écouté l'Evangile vous avez pu entendre que le diable, lui, n'est pas dans la logique du don mais dans la logique de l'échange, du donnant-donnant. Le diable a dit au Christ: « si tu te prosterne devant moi, je te donnerais pouvoir sur toutes les nations de la terre. C'est un contrat. Un contrat, c'est cela: on donne quelque chose et on reçoit quelque chose. Le Christ ne se situe pas dans cette logique du donnant-donnant. Il donne pour que nous donnions gratuitement, sans rien non plus attendre en retour. C'est là une des caractéristiques de notre foi : entrer dans ce mouvement de don à la suite du Christ sans rien attendre en retour. Ce n'est pas facile à vivre tous les jours. Voilà pourquoi je pense qu'une fois que l'on est baptisé, que l'on reçoit la communion on ne peut rester seul pour vivre notre foi, la réfléchir, pour entendre les appels que le Seigneur ne cesse de nous adresser, et bien nous avons besoin des autres.

Vous qui allez être baptisés ou recevoir la première communion, continuez à vous retrouver avec d'autres baptisés, c'est très important. Seul, on se décourage, on s'use. Nous avons besoin de nous entraider les uns les autres. N'oubliez jamais qu'un chrétien isolé, c'est un chrétien en danger.
Merci à chacun d'entre vous d'avoir pris au sérieux l'appel du Seigneur, merci d'y avoir répondu et merci de vouloir entrer dans cette belle dynamique que le Christ est venu inaugurer: une dynamique du don, et non pas de l'échange.


+ Pascal Delannoy

Évêque de Saint-Denis-en-France