De la méfiance à la confiance !

Un climat de méfiance gagne notre société. Le discours politique, la rencontre de l’étranger, l’évocation de l’avenir suscitent d’abord la méfiance. Cette réaction s’explique en partie par des promesses non tenues, par des jugements globalisants, par la crise économique… Mais plus profondément, les racines de ce mal – car la méfiance est un mal qui gangrène notre société et nos vies – ne tiennent-elles pas à notre manque d’espérance ?

Lorsque l’avenir n’apparaît plus comme une chance mais comme un danger, tant sur le plan économique, social que relationnel, la tentation est grande de se replier sur soi et d’entretenir une méfiance vis-à-vis d’un environnement menaçant.

Dans son exhortation apostolique la Joie de l’Évangile, le pape François regrette que la ville « qui pourrait être un précieux espace de rencontre et de solidarité, se transforme souvent en lieu de fuite et de méfiance réciproque » avant d’affirmer que « Jésus veut répandre dans les villes la vie en abondance (cf. Jean 10, 10) » (§ 75).

Dans cette perspective, le carême n’est-il pas propice pour accueillir une Parole qui, dans un mouvement de conversion, nous entraîne dans une vie plus forte que la mort ? Ces quarante jours ne sont-ils pas chemin pour retrouver l’espérance et la confiance qui peuvent être enfouies sous les cendres de nos existences ?

Mgr Pascal Delannoy
évêque de Saint-Denis-en-France