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Maison d'Eglise Saint-Paul de La Plaine : Joseph Bouchez nous livre quelques convictions

Joseph accueille et anime bénévolement ce lieu depuis son ouverture en mai 2014.

Voix du Nord

Publié le 20/01/2016

Article publié dans "Nouvelle revue Vie Chrétienne" (Janvier/février 2016 - N°39)

En animant une maison d’Eglise


Dans un quartier neuf de Saint-Denis, au cœur des bureaux, une maison d'Église avec chapelle a ouvert il y a 18 mois. Joseph Bouchez accueille et anime bénévolement ce lieu de vie et de prière. De surprenantes rencontres viennent le bousculer et l'ouvrir à de nouveaux chemins avec le Christ et les autres.

Participer à l'université d'été de CVX(1) « Apprendre à discerner les appels de Dieu dans le monde d'aujourd'hui » m'a aidé à préparer ma retraite. Venu en tant que paroissien lillois invité par le journal chrétien local, je suis reparti membre de CVX. Trois ans plus tard, je réponds à un « appel à mission » de CVX pour  animer bénévolement à Saint-Denis (93) une nouvelle maison d’Église (Saint Paul) au milieu d’entreprises (30.000 salariés). Beaucoup de mes anciens élèves-ingénieurs de Télécom travaillent à Paris. Mon épouse ayant divorcé, je vis seul. Ainsi, depuis 18 mois, j’assure ce service chaque semaine.

Découverte de mondes inconnus

Localement, des militants ouvriers s'étaient opposés à l'informatique « pour conserver leurs emplois » mais cela a précipité la fermeture des entreprises. Ainsi, l'usine où j'ai été deux ans comptable à Aubervilliers, il y a trente ans, n'existe plus. Regarder Jésus accueillir des acteurs de choix scabreux m'aide à rester ouvert à ces gens !

Une trentaine de salariés viennent à l'heure du midi à Saint Paul, pour la messe du mercredi ou du vendredi. Mais ce n'est pas possible de tout faire en trois quarts d'heure : la messe et aller « au puits de la rencontre » avec les voisins dans l'église ! J'ai soif de leur faire partager le bonheur de la rencontre de Jésus dans la vie, en CVX ou avec le MCC à démarrer.

En journée, je suis peu sollicité : des immigrés pour trouver un cours pour apprendre le français, pour du travail... Jusqu'où être « ouvert » à leurs demandes pour les aider à être réalistes dans un monde si différent de celui de leurs origines ? J'organise du soutien scolaire avec huit bénévoles que je coordonne ; trop de parents ne sont-ils pas profiteurs de services gratuits ? Je vois beaucoup de pauvretés : ce cuisinier immigré exploité (70 h/semaine) rencontré à l'église, peu de ressources au diocèse, ce français diplômé Bac+5 dont la carte de visite a 5 fautes sur 17 mots !

Personne ne m'attend. Apparemment. Il a fallu six mois avant que je sois invité chez une personne à partager un repas. C'était pour l'écouter puis l'aider à rédiger son expérience ; trente pages de ma rédaction lui ont permis de compléter son document et d'obtenir un diplôme de Licence (complète) de Sciences de gestion (L3), sans jamais s'être assise à l'université. Le peu d'attentes exprimées par les gens est aussi une difficulté à vivre pour moi.

Ma foi évolue dans cet engagement

Ouvrir l'église, à huit heures, m'aide à y prier. Cela nourrit ma foi ; la relecture change mon regard. Dans l'évangile de Jean, Jésus rencontre d'abord, en Judée, le juif Nicodème (Jean 3) puis la croyante dissidente la Samaritaine (Jean 4, 5-42) puis, en Galilée, l’officier romain (Jean 4,43-54). Le va-et-vient entre la relecture de mes rencontres et la lecture du cheminement de Jésus vers plus d'ouverture, plus d'étrangers, m'aide à être de plus en plus ouvert.

Je découvre comment Jésus a pris sur lui pour aller « dans d'autres villages », comment il a fait attention à rencontrer les gens, à écouter leurs demandes (exprimées et implicites), à les toucher pour les guérir plutôt que de le faire à distance (sauf deux cas). Je demande à l'Esprit-Saint de découvrir sa présence dans ces manières de vivre pour la dire à ces personnes.

Lorsque mon épouse a divorcé, très affecté, j'ai mis trois ans avant d'en parler à des collègues. Après cinq ans, j'ai envisagé que ce divorce pouvait être un don de Dieu pour me sortir de l'enfermement d'une routine stérile. Marié, je n'aurais pu ni entrer à Vie chrétienne ni rien faire de tout ce service à Saint-Denis.

La sensibilité de Jean l'évangéliste me paraît proche des gens que je rencontre et de moi-même : Jean écrit pour que les gens « aient la vie» (Jean 20, 31). Cet été, j'ai composé un chant de cinq strophes pour chanter la diversité des cultures et l'acculturation nécessaire de l’Évangile (2). C'est beau la vie « en abondance » que Jésus nous donne ! (Jean 10, 10)

Joseph Bouchez

(1) Communauté Vie Chrétienne
(2) Découvrez le chant « Nos mains » sur le site Vie Chrétienne
 


Site Internet de la maison d’Eglise Saint-Paul de La Plaine

Portrait de Joseph Bouchez, « aubergiste  d’Emmaüs » en Seine-Saint-Denis (Croix du Nord, 18 mai 2015)

Maison d'Eglise
Située au 29 rue du Landy à Saint-Denis et à 5 minutes de la station « La Plaine - Stade-de-France » du RER B, cette maison s'élève dans un quartier en pleine réhabilitation où les immeubles de bureaux côtoient les habitations. De vastes locaux d'accueil accolés à la chapelle et au jardin qui la prolonge accueillent chaque jour travailleurs et voisins du quartier. La chapelle a été consacrée en mai 2014.