Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
Les 4 objectifs de l'atelier
- Mieux comprendre le musulman avec lequel je suis en relation de dialogue, mieux me faire comprendre de lui,
- Sortir des préjugés, des idées toute faites pour entrer dans une démarche de connaissance,
- Appréhender les différences dans le respect et l'estime de l'autre ; approfondir à la fois la connaissance de la tradition musulmane mais également creuser la tradition chrétienne,
- Essayer de sortir des malentendus et des comparaisons et mieux vivre nos relations au quotidien avec les musulmans.
Les 4 principes de base de l'atelier inspirés de Pierre Claverie, évêque d'Oran (1981-1996)
- Nous sommes façonnés par des cultures très différentes
« La culture nous conditionne beaucoup plus profondément qu’il n'y paraît et nous l'ignorons trop souvent. Chaque homme est entouré d'une série de bulles invisibles, mais parfaitement repérables et mesurables. Lorsque nous rencontrons une personne, nous rencontrons d'abord un autre univers culturel ».
- La difficulté de reconnaître l’existence de l’autre comme autre
« Il est impossible de rencontrer quelqu'un si l'on ne reconnaît pas son existence. Or l'ignorance ou la négation de l'autre grèvent la plupart de nos relations, surtout collectives. Notre ignorance nous fait travestir la réalité de nos fantasmes (…) Quant à la négation, elle nous pousse à rejeter de notre espace ce qui est différent et semble menacer notre identité. Aussi longtemps que nous n'avons pas mesuré la longueur, la largeur, la hauteur, la profondeur, toute l'étendue de l'abîme qui nous sépare, nous ne sommes pas prêts à nous reconnaître, à nous connaître, à nous aimer ».
- Le piège des mots
« Très souvent, nous employons les mêmes mots sans dire les mêmes choses. Nous avons chacun le langage de notre tribu. Nous croyons que l'autre comprend, alors qu'il ne comprend rien ou alors qu'il comprend tout autre chose. Il faut réapprendre à parler, il faut réapprendre des mots communs, il faut remettre de l'ordre dans le vocabulaire, il faut forger des mots qui soient portés par une expérience commune et c'est pourquoi je pense que tout dialogue ne peut s'enraciner que dans une existence partagée, où ensemble nous faisons notre possible pour vivre, où nous essayons de relever ensemble des défis communs qui ne sont pas toujours religieux. Mais dans cette existence commune, nous forgeons les mots qui disent ce que nous sommes et ce à quoi nous croyons ».
- Recevoir de l'autre
« Accepter que l'autre est autre, sujet dans sa différence, libre dans sa conscience mais accepter aussi qu'il puisse détenir une part de vérité qui me manque et sans laquelle ma propre quête de vérité ne peut aboutir totalement. J'ai besoin de lui car il manque à ma connaissance. L'autre peut donc m'apporter quelque chose d'essentiel ».
Par le travail de cet atelier, nous voulons faire le pari avec Pierre Claverie que ces différences ne sont pas un obstacle au dialogue s'il y a un "terreau de confiance", et qu'elles peuvent stimuler chaque croyant dans sa recherche de la vérité, en l’aidant à approfondir sa propre tradition.
Nous choisirons ensemble un sujet du dialogue islamo-chrétien. Chacun rencontrera un ami musulman pour le questionner sur ce sujet, pour chercher à comprendre ce qu'il en dit. Puis chacun, dans un temps personnel, écrira ce qu'il dirait s'il devait parler spontanément de ce sujet avec cet ami musulman. Nous mettrons en commun et recevrons un apport sur le sujet.
Source : Service diocésain pour les relations avec les musulmans
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