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Françoise Roussel vient de prendre la suite de Laurence Martin comme aumônière à l’hôpital René Muret à Sevran

Françoise, Franciscaine Missionnaire de Marie (fmm), a vécu sa mission en Russie durant une vingtaine d’années. Elle témoigne de son parcours et de sa nouvelle mission…
Publié le 25/04/2018

Ici et ailleurs, à la suite du Christ


De retour en France après de longues années vécues à l’étranger (Russie), j’ai retrouvé une France à l’évidence différente de celle que j’avais quittée. Un « sas » d’une année dans notre communauté de Paris m’a permis de reprendre pied sur le sol natal et d’apprivoiser sa réalité nouvelle. Puis, mon envoi en Seine-Saint-Denis dans notre petite fraternité de Clichy-sous-Bois a marqué une nouvelle étape de ce processus de ré-inculturation. Connaissant à l’avance le lieu de mon envoi et la possibilité de prendre la responsabilité d’une aumônerie d’hôpital, je me suis préparée à ce service en suivant la formation proposée par le diocèse de Paris pour les visiteurs d’hôpitaux et me suis rattachée, en tant que visiteur bénévole, à l’aumônerie d’un hôpital public (Lariboisière), et d’un hôpital privé (Saint-Joseph). Le concept de laïcité développé et remanié en France au fil des deux dernières décennies m’était étranger, et par ces stages, j’espérais tenter saisir de l’intérieur ce que cette réalité recouvrait. En vivant hors de France, j’avais réalisé que chaque Etat, en fonction de son histoire et de ses traditions propres, héritait d’une compréhension et d’un fonctionnement particuliers dans son rapport aux religions, dans sa manière de concevoir à leur égard les relations réciproques. Ces relations s’appuyaient aussi, me semblait-il, sur la « sensibilité » spirituelle de chaque peuple. En Russie, la foi est naturelle, elle va de soi. Le peuple russe - du moins, pour une large part -, semble spontanément ouvert, réceptif à la dimension spirituelle de l’existence. Accueilli ou combattu, Dieu n’est jamais bien loin de la pensée, des conversations, des débats. Dans la littérature, la poésie, dans l’art sous toutes ses formes, l’âme russe exprime cette sensibilité toute particulière aux « choses de Dieu ». Là-bas, Dieu fait tout simplement partie de la vie. A cet égard, la « sensibilité » française semble très différente !

Le milieu hospitalier n’était pas nouveau pour moi : durant les 12 dernières années de ma présence en Russie, dans le cadre de Caritas, j’ai travaillé en collaboration avec une petite équipe dans un service accueillant les patients atteints du VIH. Bien qu’étrangère, catholique, et de surcroît religieuse, j’avais été admise sans difficulté dans un hôpital public gouvernemental. La chef de service m’accordait toute sa confiance, je me sentais accueillie dans ce service, respectée dans mon identité, et… aimée. Cela avait été une expérience forte dans ma vie missionnaire !

Mon 1er poste d’aumônier en France fut l’hôpital public Jean Verdier, à Bondy. Le personnel soignant et administratif, en se montrant bienveillant et amical à mon égard, a grandement facilité mon intégration, laquelle s’est faite naturellement.

C’est une nouvelle aventure qui commence maintenant à l’hôpital René Muret, où je suis arrivée le 1er avril 2018. Dès les premiers moments, j’ai eu l’impression d’entrer dans un univers différent, de pénétrer dans une sorte de microclimat : un havre de paix enfoui dans la verdure, un lieu de simplicité et de joie, un espace où l’humain arrive à se frayer un passage au milieu de l’univers impersonnel et froid des techniques et des chiffres, où le patient est réellement au centre des préoccupations de tous.

Cette impression a été renforcée par la rencontre des 2 équipes d’aumônerie, celle du jeudi et celle du dimanche : quel don de soi, quel humble service dans la bonne humeur, quelle attention à tous, quelle écoute, quel amour des personnes souffrantes souvent diminuées par la maladie, quelle constance dans le service, … la litanie de mes émerveillements pourrait s’étendre encore !

Et que dire des messes du dimanche, de ces rassemblements évoquant un « petit Lourdes », selon l’expression de plusieurs membres de l’équipe… ! Une réalité étonnante, touchante, attachante, et déroutante tout à la fois… Qui donne envie de pleurer et de rire.

Je ne peux terminer qu’en évoquant la magnifique fête du 8 avril, célébration eucharistique suivie d’un repas festif pour dire au revoir et merci à Laurence (Martin) pour son service dévoué et inconditionnel des malades de l’hôpital René Muret, mais aussi du personnel et des équipes d’aumônerie, tout au long de ces 10 années ! Un beau service, salué par tous, une présence attentive et aimante, manifestée dans le témoignage de Laurence, lu par elle durant la messe, et dont le site diocésain s’est fait l’écho ! Oui, merci, Laurence ! On ne remplace jamais personne, on lui succède. Cela est d’autant plus vrai quand la personne a marqué sa place si fortement.

Une grande action de grâce monte de mon cœur pour toutes ces merveilles, pour l’action visible de l’Esprit Saint dans tant de vies d’hommes et de femmes ! Dieu soit loué ! A la louange de sa gloire !

Françoise Roussel, fmm
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