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Le secret des Saints et des Saintes

Homélie de Mgr Pascal Delannoy pour la fête de la Toussaint 2017
Publié le 01/11/2017

Mercredi 1er Novembre 2017
Homélie pour la fête de la Toussaint

Le secret des Saints et des Saintes

           
           Tout au long de la route que vous avez empruntée pour rejoindre notre cathédrale, vous avez peut-être admiré les couleurs que prennent les feuilles des arbres en cette période d’automne ! Du rouge à l’orange en passant par le jaune, la nature nous offre un magnifique tableau. En cette fête de la Toussaint, les fleurs déposées dans les cimetières ajoutent encore des couleurs à celles que la nature nous offre déjà si généreusement.

           Il nous est alors facile de nous rappeler que ceux et celles qui nous ont quittés ont, eux aussi, apporté leur touche de couleur pour que la vie du monde et de leurs proches soit plus belle et plus lumineuse. Ces touches de couleur, les béatitudes nous rappellent qu’elles portent les noms de pauvreté, de douceur, de compassion, de justice, de miséricorde, de paix… Nous pouvons nous rappeler ces regards, ces gestes, ces paroles de nos proches qui ont donné de la couleur à nos vies, car ces regards, ces gestes et paroles étaient l’expression d’une disponibilité à tous, d’une confiance donnée, d’un amour partagé, d’une solidarité vécue, d’un engagement désintéressé, d’une vie offerte…

           Lorsque disparaît une grande figure chrétienne comme Mère Térésa ou l’abbé Pierre, beaucoup s’interrogent : Qui prendra la relève ? Qui pourra incarner la charité ? La réponse nous l’avons entendue dans la première lecture : « J’ai vu une foule immense, que nul ne pouvait dénombrer, une foule de toutes nations, races, peuples et langues ». Oui, ils sont innombrables ceux et celles qui ont fait et font encore de leur vie une vie offerte en choisissant d’aimer leur prochain comme eux-mêmes, dans l’humble quotidien qu’il leur est donné de vivre !

           Aujourd’hui, en cette fête de la Toussaint nous faisons mémoire de cette foule immense, innombrable, des saints connus et inconnus, qui ont donné à la vie quotidienne la couleur de la paix, de la justice, de l’écoute, de la compassion, de la confiance.

Parmi ces saints connus et inconnus, nous pouvons reconnaître ceux et celles que nous avons côtoyés et que nous avons peut-être accompagnés dans leurs derniers jours pendant qu’eux-mêmes continuaient à nous accompagner d’un sourire, d’un regard ou tout simplement en nous serrant la main.

            Quel est donc le secret de ceux que nous appelons des Saints et des Saintes ? Trop souvent nous admirons ce qu’ils ont fait sans nous interroger sur la foi qui les animait. Or, ce qui constitue notre foi ce n’est pas en premier lieu ce que nous faisons mais ce que nous recevons.

           Le voilà donc le secret des Saints et des Saintes : ils savent, au plus profond d’eux-mêmes, qu’ils ont tout reçu du Seigneur jusqu’à être ses enfants. Ils savent qu’ayant tout reçu, il leur appartient de tout donner. Dès lors, vivre c’est se donner et donner ce qui a été reçu. Mourir, en revanche, c’est retenir, garder pour soi. Nous comprenons alors la grande parenté qui existe entre la vie chrétienne et la pauvreté, comme en témoigne la première des béatitudes : « Heureux les pauvres ». Cette attitude de pauvreté n’est pas la misère car celle-ci déshumanise. Cette attitude de pauvreté consiste à garder les mains ouvertes, ouvertes et percées pour ne rien retenir, comme le furent les mains du crucifié.

           Tout au long de sa vie et jusqu’au calvaire, la vie de Jésus est un « oui » au Père de qui il reçoit tout et à qui il offre tout. Ce « oui » de Jésus au Père est inséparable de son « oui » aux frères. Par ce « oui », Jésus a vaincu définitivement la mort et sa résurrection témoigne que celle-ci n’aura jamais le dernier mot.

           Lors de son pèlerinage à Lourdes en septembre 2008, Benoît XVI a prononcé ces quelques mots : « La foule immense de témoins qui s’est laissée saisir par l’amour du Christ, c’est la foule des Saints du ciel qui ne cessent d’intercéder pour nous. Ils étaient pécheurs et le savaient, mais ils ont accepté de ne pas regarder leurs blessures et de ne plus regarder que les blessures de leur Seigneur, pour y découvrir la gloire de la croix, pour y découvrir la victoire de la vie sur la mort ». Ainsi donc, les Saints et les Saintes ne sont pas des gens parfaits mais des gens qui se savent pardonnés, aimés et relevés en regardant la croix glorieuse.

           Dans quelques instants, nous allons présenter le pain et le vin et célébrer l’eucharistie. Puissions-nous nous rappeler alors que toute eucharistie est union dans le Christ de ceux qui sont encore ici-bas et de ceux qui sont déjà dans la gloire du ciel. Voilà pourquoi toute prière eucharistique fait mémoire de la solidarité entre l’Église du ciel et de l’Église de la terre. Nous prions pour ceux qui nous ont quittés, et ils prient pour nous ! En cette fête de la Toussaint, comment ne pas se réjouir d’une telle dynamique qui est pour nous source de vie ? D’une vie offerte et donnée ! Amen !

+ Pascal Delannoy
Évêque de Saint-Denis-en-France
 

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