Comme chaque année en septembre, notre évêque a rencontré les diacres du diocèse et leurs épouses. C’est un redémarrage qui donne la « couleur » que prendront les orientations de ce ministère du service et de la périphérie. Le thème retenu était tout naturellement celui choisi par le pape François pour l’année jubilaire : la Miséricorde (Misericordiae Vultus). Ce fut le temps fort de la matinée.
Miséricordieux est l’attribut divin probablement le plus fort et le plus constant dans trois grandes religions : Judaïsme, Christianisme et Islam.
En hébreu, le mot miséricorde rappelle explicitement les entrailles maternelles, la matrice. Cette connotation très maternelle signifie très fortement à nos oreilles que Dieu sait de quoi nous sommes faits (comme l’exprime le psaume 103,14). Il connaît la fragilité de la nature humaine ; cette notion est si prégnante que les pères grecques auront besoin de trois mots pour rendre toute la richesse du concept de miséricorde : pitié, compassion, grâce, dont nous gardons encore la trace dans la liturgie (« éléïson » par exemple).
Cette méditation sur la miséricorde n’est pas du domaine de l’abstraction, elle nous implique profondément avec deux conséquences : l’une, descendante, vers les hommes que nous croisons « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (Luc 6,36) et l’autre ascendante qui en souligne les fruits : « Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde » (Matthieu 5,7)1.
Plusieurs témoignages de diacres ou de leurs épouses ont donné chair à cette miséricorde dans des situations vécues de la vie courante.
Le pape François reprendra l’expression du Cardinal Kasper : la miséricorde est « l’attribut divin qui occupe la première place » (…) « l’expression de l’être même de Dieu qui est Amour », qui « exprime l’être de Dieu qui se penche avec bienveillance sur les hommes et sur le monde » (La Croix 12/04/2015)
L’après-midi entendit le témoignage de Xavier Vandromme (Délégué diocésain du Secours catholique). Il a témoigné sur l’hébergement solidaire, les cellules d’accompagnement pour l’accueil des réfugiés, en insistant sur la nécessité de travailler en équipes pluri professionnelles compétentes.
Dans un 3ème temps furent abordées les modalités de l’appel au diaconat sur la base d’un travail important d’enquêtes fait par des équipes constituées en grande partie de diacres et de leurs épouses.
La journée s’est terminée par la Messe célébrée par le P. Pascal. Chacun portait en son cœur tout ce qui avait été évoqué dans la journée : des situations parfois bien difficiles, mais aussi souvent remplies de grâce, où était perceptible la Miséricorde du Père.
1cf D. Cerbelaud : "Miséricorde" in Dictionnaire critique de théologie
Claude Scheuble,
diacre permanent