L'Avent, période d'attente et de certitudes — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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L'Avent, période d'attente et de certitudes

Par le père Giuseppe Midili, directeur du Bureau liturgique du diocèse de Rome.
Publié le 14/12/2012

« Le Seigneur viendra pour juger et restaurer ce règne de justice et de paix, dont nous parlent les prophètes. Nous ne sommes pas seulement en marche vers le jour où la naissance du sauveur sera célébrée, nous vivons dans l’attente de son retour, à une date que nous ignorons. D’où cette invitation fréquente de l’Eglise à se convertir, pour se préparer à sa venue.

Chaque année la communauté chrétienne vit cette période dans la vigilance, prête à accueillir l’Epoux qui arrive à l’improviste. La liturgie de ces journées remplissent notre cœur d’espérance : sa venue dans la chair nous offre la certitude que Jésus reviendra dans la gloire, qu’il viendra nous apporter le salut et que nous le verrons tel qu’il est (cf. 1 Jean 3, 2).

Durant cette période, l’Église utilise la couleur liturgique violette, qui exprime l’attente et la pénitence, et elle répète constamment la même invocation : Viens Seigneur Jésus ! Cette invocation, viens, adressée par la Communauté des fidèles à son Seigneur, ne se réfère pas à la célébration liturgique imminente de Noël, mais indique la présence du Seigneur par les sacrements, spécialement l’Eucharistie, où Jésus se fait notre nourriture et devient partie de nous.

Maranathà, dans le cadre de la liturgie de l’Avent renvoie tout spécialement au retour du Messie dans la gloire. Pour restaurer son règne, sécher toutes les larmes et consoler toute souffrance. Le Viens Seigneur, appelle l’Eglise durant la célébration eucharistique, chaque jour, après le Notre Père : dans l’attente que s’accomplisse cette bienheureuse espérance et que vienne notre Sauveur. La communauté chrétienne vit dans un état de contemplation permanent, son regard d’espérance pointé vers les nouveaux cieux et la nouvelle terre que le seigneur vient restaurer.

Viens Seigneur, appelle à nouveau l’Eglise en cette période de l’Avent, non pas en juge qui punit, viens, comme les disciples t’ont vu, Ressuscité, pour nous montrer encore une fois ton visage aimant, tes mains percées pour nous, ton cœur qui nous aime. La première venue dans la chair et la manifestation aux disciples après Pâques sont le fondement d’une grande certitude : le Seigneur reviendra à la fin des temps.

Dans les maisons et les communautés paroissiales, on voit se répandre de plus en plus l’habitude d’exprimer l’attente de cette période liturgique par des symboles. Une couronne de branches toujours vertes, dans laquelle on dispose quatre cierges : la couronne de l’avent. Ces cierges, allumés l’un après l’autre, d’un dimanche à l’autre, jusqu’à Noël, sont le signes d’un cheminement parcouru progressivement, dans un état de vigilance.

Les branches et leur parfum de résine sont le signe de la vitalité de l’Eglise et révèlent le désir et l’enthousiasme qui habitent la communauté dans l’attente de la venue de son Seigneur. La forme circulaire a toujours été, depuis les temps anciens, l’image de la vie éternelle. La couronne représente l’éternité dans sa totalité, un itinéraire sans lendemains et sans croissance, à l’opposé de cette idée de transformation progressive, car symbole de l’éternel et du divin. Le cercle revient toujours sur lui-même mais il est en même temps tension dans chaque direction.

L’habitude de décorer les maisons et les rues de la scène de la nativité est certainement beaucoup plus répandue. La crèche, qui est le résultat d’une lecture attentive des textes évangéliques, illustre de manière plastique ce qui s’est passé au moment de la naissance du Sauveur. Elle permet à tout le monde, surtout aux plus petits, de reconstruire dans son esprit les faits historiques de l’incarnation.

Toutefois la crèche ne saurait se réduire à une simple exposition artistique de certains personnages dans un coin de la maison. Elle acquiert du sens dans la mesure où elle devient un vrai pôle d’attraction pour la famille, un espace de prière autour duquel adultes et enfants élèvent une prière spéciale, dans l’attente de la naissance du Sauveur. La neuvaine de Noël, préparée avec les antiennes et des hymnes ou psaumes proposés dans la Liturgie des Heures, doit assumer la valeur d’une prière familiale et domestique, qui a le pouvoir d’éduquer les plus petits et de confirmer tout un chacun dans la foi.

La tradition également d’orner un sapin de lumières et de boules colorées se veut l’expression d’une joyeuse attente, et elle renferme en soi la valeur d’un « arbre à dons ». Couleurs et lumières indiquent en effet la multiplicité des charismes que nous avons reçus de Dieu dans notre vie : différents les uns des autres, mais tous beaux, resplendissants, lumineux. Au pied de cet arbre s’étaleront des cadeaux qui sont le signe de l’amour réciproque entre les membres d’une famille et envers les amis…

Que de joie à recevoir un cadeau préparé avec soins et attention, avec amour, au lieu d’un cadeau acheté en vitesse comme une obligation. Chaque paquet pensé pour les autres doit contenir quelque chose qui nous caractérise, qui est le fruit de l’habilité de nos mains, de notre imagination. Peu importe sa valeur économique ou commerciale, il doit exprimer la sensibilité et l’amour dont chacun est capable. Pour finir, s’il y a au pied de l’arbre des cadeaux qui sont un signe d’amour, nous ne pourrons pas oublier ceux qui vivent sans la chaleur dune famille, d’un toit.

Et ceci non pas parce que c’est Noël, mais parce que le Seigneur vient pour changer le monde. Et ce changement il l’accomplit à travers nous, à travers tout le bien que nous pouvons faire chaque jour. Pour ces personnes aussi nous préparerons quelque chose qui est le fruit de nos mains, qui exprime notre attention et notre affection. Faire des cadeaux et faire acte de charité avec amour doivent être notre parcours, un parcours à poursuivre, avec persévérance, tout au long de l’année. »

Source Zenittraduction d’Océane Le Gall (Rome, 13/12/12)