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Mackenzy Célestin, prêtre étudiant d'origine haïtienne, repart au « pays » après deux ans dans la communauté de Montfermeil

Une messe d'au-revoir et fête des peuples a eu lieu dimanche 1er juillet 2012 en l'église Saint-Paul Saint-Paul à Montfermeil. Témoignage...
Publié le 03/07/2012

Deux ans déjà !

Vingt‐quatre mois ou presque se sont écoulés dans l’espace d’un cillement : 2010-2012. Venu pour une année à Montfermeil, le Service des prêtres étrangers de Paris, en accord avec le diocèse et la paroisse, avait reconduit le contrat pour un an en septembre 2011. Vraiment moi non plus je n’ai pas vu passer le temps !

Les bonnes choses ont souvent une fin rapide. Qu’est-ce qu’il fait bon vivre ici sur le mont des merveilles ! Mais pas question non plus de dresser sa tente. Soldats et pèlerins, la mission nous appelle ici et ailleurs. Le temps n’existe pas, il vient et il fuit, ce temps qui donne, ce temps qui efface, ce que nous y faisons, voilà l’important. En partant, je vous souhaite du temps, du temps pour être, du temps pour dire, pour bâtir et pour aimer.

Beaucoup plus en privilégié qu’en étranger, j’ai passé agréablement ces jours dans le secteur du plateau, accueilli par des frères et des sœurs chaleureux qui m’ont témoigné de l’universalité de l’Eglise, qui ne souffre pas de la diversité culturelle des continents, mais voit plutôt une richesse pour le corps comme un bouquet formé de fleurs de toutes les couleurs et de variétés de parfums...

Pendant ces deux années, j’avais tout le loisir et la toute liberté de me consacrer presqu’entièrement à mes études que je dois boucler en été 2013. Je ne conçois point un bilan qui me paraît un grand mot, qui risquerait de me plonger dans un panégyrique, çà c’est un grand mot ! Les grands mots et les beaux discours, comme dit la chanson, c’est pas mon truc à moi, sinon quand le temps me paraît trop court, j’aime venir chez vous, chers Montfermeillois.

Je voudrais tout simplement dire merci. Merci au service des prêtres étrangers, en particulier à Mgr Rambaud, à l’évêque du diocèse de Saint‐Denis, Mgr Pascal Delannoy, qui m’a montré sans réserve toute sa générosité et son cœur de père, au curé de Montfermeil, le père Thomas qui avait commencé à m’accueillir avant même d’arriver en France et qui n’a jamais ménagé son aide en ma faveur et sous des formes variées (je n’en dis pas plus, mais je pourrais), au père Daniel, la sagesse de la maison et la mémoire vivante du presbytère, pour sa simplicité et son attention vis‐à‐vis des autres, au père Laurent qui m’a fait découvrir des hauts lieux de pèlerinage que j’avais toujours souhaité visiter et goûter en France : Taizé et Lourdes, au père Denis mon voisin de palier pour les multiples services techniques rendus, à Malika (une force tranquille), effacée, discrète, efficace, qui m’a offert ses mains de mère pendant tout ce temps.

J’adresse un merci très cordial à toutes les équipes d’accueil paroissial, aux équipes d'animation paroissiale des sept paroisses, aux religieuses présentes dans la communauté, à tous les fidèles qui m’ont aimé et accueilli.

J’ai découvert la France ici. J’y ai déposé de très beaux souvenirs. J’ai ramené beaucoup de richesses, naturelle, spirituelle, liturgique, pastorale, fraternelle et humaine. Je viens d’un contexte fragile et d’un pays fragilisé. S’il fallait écrire les fragilités, le monde ne pourrait contenir les livres qu’on écrirait. Pourtant nous avons tant de merveilles aussi à compter que le temps nous manque. Vous m’avez tous, à votre manière, aidé à donner chair à un rêve : me former à l’éducation et repartir supporter les enfants de mon pays. Je suis persuadé que l’éducation a un pouvoir de transformation sur les êtres humains, et c’est là mon espérance, l’espérance du monde. C’est mon rêve le plus entier d’y apporter une pierre à cet édifice qui réclame beaucoup de bras et beaucoup de cerveau. Je compte sur vous, sur la solidarité déjà éprouvée du peuple français.

Ce n’est pas un adieu que je viens dire, même pas encore un au revoir. Beaucoup continueront à me voir dans la paroisse, et il y a de fortes chances que je passe l’année prochaine dans l’une des paroisses de Seine‐Saint‐Denis. Je prierai encore à vos côtés après mon départ.

Père Mackenzy Célestin