Au lendemain des émeutes de Clichy-sous-Bois en 2005, les responsables religieux catholique et protestant, musulman et juif du secteur fondaient avec le maire de Coubron une association : l’UDPP-93 (Union pour le Dialogue, le Partage et la Paix en Seine-Saint-Denis). Depuis 10 ans, imam, prêtres, rabbin et pasteurs entretiennent des relations amicales et fraternelles, organisant régulièrement des conférences auprès des lycéens ou d’un public plus large. (voir l’article de La Croix du 15 janvier sur le débat organisé à l’école Sainte-Clotilde du Raincy).
C’est ainsi que le Rabbin Moshe Lewin a invité ses confrères religieux et leurs communautés à participer à un temps de prière interreligieuse dans la synagogue du Raincy, pour la paix et en hommage aux victimes des attentats terroristes.
Avaient également répondu présents les maires du Raincy, Villemomble, deux députés et un conseiller régional des circonscriptions concernées.
Chaque représentant religieux a lu un texte de méditation ou une prière, recevant une écoute des plus respectueuses et les applaudissements de l’assemblée pourtant si mêlée, si multiconfessionnelle et intergénérationnelle, où se mêlaient scouts de France en tenue, parents et enfants des catéchismes chrétiens, juifs ou simples fidèles des différentes religions et confessions.
17 bougies furent successivement allumées par le rabbin Moshe Lewin, le Pasteur Serge Wüthrich, l'Imam Lahcène Lablack, le président de la mosquée de Clichy-sous-Bois, le père Frédéric Benoist, les maires et députés du secteur et des enfants de la communauté juive, avant d’observer une longue minute de silence très recueillie.
A deux jours du 70e anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz, le Rabbin nous confiait sa joie et son émotion d’accueillir ses frères prêtre, pasteur et imam dans sa synagogue. Ces dix-sept bougies, ajoutait-il, ne sont pas seulement allumées pour faire mémoire des dix-sept victimes, mais pour témoigner aujourd’hui de la volonté de chacun d’être instrument de paix dans un monde si malmené.
Entendre un imam lire une sourate du Coran parlant de miséricorde, un prêtre catholique lire le psaume 10, et le pasteur un extrait d’un discours de Martin Luther King devant l’Arche Sainte d’une synagogue, devant une assemblée si amicalement mélangée fut réellement un grand moment d’émotion et de fraternité.
Prions le Seigneur, quel que soit le nom que les croyants Lui donnent, pour que de tels moments soient porteurs d’espérance et de paix pour tous, croyants ou non.
Heureux les artisans de paix
Martine Konzelmann,
paroissienne du Raincy