Publication du 2e rapport « Eglise en périphérie » — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Publication du 2e rapport « Eglise en périphérie »

Lancé en 2014 par la Conférence des évêques de France, le projet « Église en périphérie » a pour objectif de mettre en lumière les initiatives créatrices de liens menées par les acteurs d’Église aux périphéries de la société.
Publié le 18/10/2017

Le rapport entend par « périphéries » toutes les réalités, géographiques ou existentielles, souffrant d’une manière ou d’une autre, en interne ou à l’externe, d’un déficit de lien : zones périurbaines ou monde rural, mais aussi par exemple handicap, prison, monde de la rue, etc.

Là où, dans les périphéries géographiques urbaines, les liens interpersonnels peuvent être fragilisés par la différence religieuse ou culturelle notamment, là où, dans le monde rural, la distance handicape la vie sociale, les acteurs d’Église s’engagent pour faire tomber les murs et créer du lien. Là où la personne, précaire, âgée, handicapée, malade, etc., est trop souvent perçue comme une charge et souffre de relégation, les acteurs d’Église s’engagent pour en révéler toute la richesse.

Une radicalité qui confère de la cohérence à l’engagement

Dans ses modalités, l’engagement des acteurs d’Église aux périphéries se distingue par une certaine radicalité. Le plus souvent, ceux-ci n’agissent pas de l’extérieur, étrangers à la réalité des personnes rencontrées, mais de l’intérieur, personnellement insérés dans cette réalité. Certains, issus eux-mêmes des périphéries, choisissent d’y rester et d’œuvrer à leur humanisation ; d’autres, communautés religieuses ou simples individus, font délibérément le choix de s’y insérer et d’en partager le quotidien.

Les expériences de vie partagée vécues par les acteurs d’Église sont multiformes. Parmi elles, se distinguent plus spécialement les expériences de colocation (avec des personnes de la rue, des personnes handicapées, des demandeurs d’asile, des personnes d’autre confession, etc.) qui connaissent un succès grandissant et constituent un signe très fort.

 Le rapport « Église en périphérie » : un rendez-vous annuel

Chaque année, le rapport « Église en périphérie » éclaire des chantiers mis en œuvre par les acteurs d’Église pour témoigner de leur diversité, de leur beauté et de leur fécondité.

Le premier rapport sur l’Église en périphérie publié en juin 2016 était composé d’un sondage destiné à rendre compte de la façon dont l’Église était alors perçue par le grand public, notamment à travers le prisme de l’invitation du pape François à se rendre « aux périphéries », d’une enquête interne réalisée auprès des pastorales diocésaines, mouvements et associations de terrain, de portraits et de reportages réalisés dans des lieux les plus divers possibles.

Le rapport 2017, réalisé en partenariat avec la CORREF (Conférences des Religieuses et Religieux en France), met d’abord en lumière la façon dont les religieux (ses) vivent en périphérie, à travers la restitution d’une enquête, l’interview de Sœur Véronique Margron, présidente de la CORREF, et une série de reportages consacrés à des initiatives portées par des congrégations religieuses partout en France. La seconde partie explore l’habitat partagé dans ses différentes formes, à travers des reportages, portraits et témoignages qui illustrent la richesse et la fécondité de ces nouvelles formes de cohabitations vécues avec les plus fragiles.

Plus d'infos sur le site de la conférence des évêques de France

Éditorial d' « Église en périphérie : le rapport 2017 »  par Mgr Pascal Delannoy Évêque de Saint-Denis,Vice-Président de la Conférence des Évêques de France et accompagnateur de la démarche

Voilà déjà trois ans que la Conférence des évêques de France vous invite à pénétrer sur les chantiers de l’Église en périphérie. C’est le pape François qui, dans ses demandes répétées à aller aux périphéries, a encouragé les uns et les autres à abattre les palissades de ces chantiers afin qu’ils soient visibles de tous ! Il y a un an de cela, le rapport « Église en périphérie » publiait un sondage qui révélait que, dans leur grande majorité, les Français attendent que les catholiques développent leur action auprès des exclus et dans les quartiers populaires. Dans ce même rapport, à travers une succession de réalisations et de témoignages, chacun pouvait découvrir comment l’Église est aujourd’hui présente aux périphéries, qu’elles soient géographiques ou existentielles.

Le rapport 2017 nous entraîne sur de nouveaux chantiers qui se sont multipliés au cours de ces dernières années. L’habitat partagé notamment, dans ses différentes formes, permet à ceux et celles qui n’auraient jamais dû se ren­contrer de vivre ensemble pendant plusieurs mois, voire plusieurs années. Comme l’écrit l’un des contributeurs, il ne s’agit pas de donner son temps aux plus défavorisés mais de mener ensemble une vie fraternelle dont personne ne sort indemne ! Nous sommes également invités à entrer sur les chantiers ouverts par les communautés religieuses et que nous croyons connaître tant nous associons les congrégations religieuses à une présence auprès des plus pauvres à travers des œuvres éducatives ou hospitalières.

Mais les nouveaux chantiers ouverts par les communautés religieuses dans les périphéries sont peu connus. Ce document permet de découvrir combien le charisme des congrégations religieuses se déploie aujourd’hui dans des initia­tives inattendues et souvent prophétiques !

Comment ne pas être marqué par la dimension spirituelle des témoignages qui émanent des uns et des autres ? C’est Guillaume, l’un des acteurs de « hiver solidaire » qui dit avoir été « touché tout de suite par ces liens humains très simples à la portée de tout le monde qui procurent énormément de joie ». C’est Soeur Brigitte qui affirme : « Nous avons voulu que notre précarité soit une source de créativité. » C’est Jude, bénévole à l’association Simon de Cyrène qui partage sa joie « de se lever pour quelque chose et avoir grandi et avancé grâce à cette maison qui lui a appris, entre autres, la patience ». C’est Lucie qui, engagée à l’association Marthe et Marie, s’écrie : « Enfin l’Église devient hyper concrète et l’Évangile on en fait quelque chose. » En lisant ces témoignages, comment ne pas croire que l’Esprit Saint, qui fait toutes choses nouvelles, nous précède au cœur des périphéries ?

Mgr Pascal Delannoy
Évêque de Saint-Denis,
Vice-Président de la Conférence des Évêques de France