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Témoignages de deux jeunes adultes de notre diocèse volontaires à l'international

Chaque année, quelques adultes et jeunes adultes de notre diocèse font le choix de partir, pour une année ou davantage, comme volontaires en coopération. Plusieurs organismes leur permettent de préparer, d'accompagner et de soutenir leur démarche : entre autres la DCC (Délégation catholique pour la coopération), Fidesco, etc.
Publié le 24/02/2017
Volontaire dans un foyer de garçons en République Dominicaine

Témoignage de Pauline Martin, partie en août 2016 en République Dominicaine. Pauline est éducatrice spécialisée. Au cours de sa formation, elle avait fait des stages au Mexique. Avec sa famille, elle a toujours vécu à Rosny-sous-Bois où elle a travaillé dans une petite structure d'accueil d'enfants. Elle a également fait du scoutisme.

Cela fait maintenant 5 mois et demi que j’ai pris l’avion pour rejoindre cette île méconnue des Caraïbes. Quand on parle de la République Dominicaine, les gens s’imagine déjà les plages de carte postale de Punta Cana où les touristes sirotent des cocktails en passant des vacances dans des hôtels tout compris. Mais pourquoi a-t-on oublié que les dominicains partage cette île avec Haïti et que derrière chaque carte postale se trouve une toute autre réalité.

Connaissant déjà un peu l’Amérique latine, j’ai retrouvé cette culture festive, les gens accueillants, la musique, l’espagnol et… la misère. Bien que mieux lotie que leurs voisins haïtiens, les dominicains ont leurs lots de problèmes quotidiens. La drogue, le tourisme sexuel, la corruption, l’eau, l’électricité, le niveau d’éducation, les papiers d’identité, les poubelles, les ouragans.

Ma mission se passe aux premières loges de cette carte postale à double versant. En effet, ce sont des enfants et adolescents de la communauté de Boca Chica, à quelques kilomètres de la capitale, qui m’ont accueilli. Boca Chica est une des stations balnéaires les plus connues du pays et surtout premier lieu du tourisme sexuel. La fondation ENED (Entre Nous Et Demain, les Enfants) dans laquelle j’effectue mon volontariat est un foyer de protection de l’enfance qui prend en charge des enfants des rues ou des enfants en situations de dangers et de vulnérabilités au sein de leurs familles.

Ce n’est pas un, deux ou trois…mais une multitude de sourires qui accompagnent maintenant mon quotidien. Les dominicains sont rieurs et profitent de chaque moment. C’est une des leçons que l’on apprend vite dans ces pays à double vitesse où les riches s’enrichissent encore plus et les pauvres bataillent pour s’en sortir.

Le volontariat amène mille questionnements sur nos certitudes d’européens. Nous qui venons de pays dit développés, j’aimerais qu’on m’explique en quoi notre égoïsme permanent est un progrès. Ici, tout le monde s’aide, quelque soit la situation. S’il t’arrive quelque chose, tes voisins ou un simple passant t’aident sans que tu es besoin de le demander. En France, bien souvent si tu tends la main à quelqu’un sans vraiment le connaitre, les gens te regardent bizarrement.

En quoi est-ce un progrès de pousser la laïcité à l’extrême ? Oui ici, tous les dominicains sont protestants, évangélistes ou catholiques, alors cela simplifie les choses. Dieu est présent dans leur vie quotidienne, c’est écrit sur les bus « Dieu t’aime ». On peut se saluer en se donnant mutuellement la bénédiction. Ils vivent une foi forte et joyeuse que l’on oublie bien souvent chez nous, où même au sein des familles chrétiennes. Dieu n’est pas une évidence chaque jour, on se cache, on fait sa prière dans son coin, en silence. Et pourquoi on ne pourrait pas en parler, se réunir à un moment de la journée, en famille pour partager autour de Dieu sans que ce soit forcément une corvée et en faire un moment joyeux. Ici, je peux vivre ma foi sans honte, sans peur, joyeusement, et ça fait du bien, ça réconcilie avec Dieu, avec l’Eglise…

Mettre sa vie un peu en parenthèse pendant un an ou deux, beaucoup de gens le voit comme un sacrifice, et ils ont raison sur un certain point. Ce n’est pas facile tous les jours. C’est exigeant, il faut être prêt à donner, à être loin de sa famille et de ses amis, tomber et se relever.

Le volontariat, c’est aussi découvrir, recevoir, apprendre, grandir, partager, aimer et être aimer et revenir en étant citoyen du monde.

Avant de terminer, je voulais vous parler un peu plus des garçons de la fondation, des employés, de tout ce qui fait qu’on est unis.

Ils sont tellement courageux. Ils ont vécu des choses dures et même horrible pour certains. Mais ils sont là, ils vivent. On fait au mieux avec ce qu’on a, et maintenant ils sont comme ma famille. Je connais chacun et chacun me connait, malgré les différences de cultures et de langues, on s’est adopté. Au moment où j’écris, les enfants rentrent de l’école et viennent me faire un câlin comme chaque jour, alors on vous transmet le message que Jésus nous a laissé : « Aimer vous les uns les autres » !

Pauline Martin,
Volontaire international à la fondation ENED

 

un esprit d’écoute et de partage... toujours surpris et curieux

Hadrien Amezza habite Montreuil. A 27 ans, il vient de partir au Cambodge comme agent de développement commercial à Phnom Penh pour la DCC (Délégation catholique pour la coopération).

Après des études dans une école de mode, j’ai travaillé pendant 6 ans dans une maison de couture parisienne au sein d’un studio de création, puis à la coordination du réseau mondial de points de vente. Après cette expérience, je suis parti au Cambodge ou j’ai travaillé pendant presque un an dans l’association que je m'apprête à retrouver aujourd'hui. Une ONG de commerce équitable locale (Artisans Association of Cambodia - AAC) qui accompagnent des ONG, employant des artisans défavorisés, dans le développement de leur activité. Je poursuis aujourd’hui ma mission sous le statut de VSI (Volontariat de Solidarité Internationale), la DCC (Délégation Catholique pour la Coopération) ayant accepté de porter mon projet.

La découverte, le voyage, les cultures ont toujours été des grandes passions. Je suis comblé aujourd’hui, car je côtoie des personnes œuvrant pour leur émancipation tout en participant au renouveau de la culture Khmère, grandement maltraitée par le régime de Pol Pot et la guerre civile qui a suivi la chute des Khmers rouges.

Je suis en contact avec la DCC depuis quelques années. Durant les 2 premiers week-ends de formation, j’ai constaté que les valeurs de l’organisation étaient similaires aux miennes, que l’encadrement qu’elle fournissait était de grande qualité avec une vraie expertise dans le domaine du développement. La DCC a eu du mal à trouver une mission adaptée à mon profil, mes compétences et mes souhaits. Après des recherches, j’ai trouvé moi-même un partenaire d’accueil avec lequel j'ai travaillé pendant presque un an sous contrat local. Nous souhaitions tous deux poursuivre notre collaboration. J’ai ensuite contacté la DCC pour faire une demande de portage, ce qu’elle a rapidement acceptée. Après une formation au départ en janvier 2017, me voilà reparti !

Ayant travaillé avec ces partenaires, j’ai une vision plus claire des enjeux sur place et des tâches qui me seront dévolues. Durant cette année de travail, j’aurai à accompagner 5 ONG / Entreprises sociales membres d’AAC dans le développement de collections (design, planning de production, contrôle du coût de production...) et le marketing (renforcement de l’identité et l’image de leur label, outils promotionnels...).

Mes attentes, c’est de poursuivre la collaboration avec les différents partenaires dans un esprit de partage et d’écoute, et surtout continuer d’apprendre à leur côté pour évoluer. Mais également, être toujours surpris et curieux…

Hadrien Amezza,
Volontaire international à la DCC