« Allez ! Faites des disciples » (N°13 / Oct.-Nov. 2013) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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« Allez ! Faites des disciples » (N°13 / Oct.-Nov. 2013)

Les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) à Rio au Brésil sont un formidable appel missionnaire pour de nombreux jeunes du monde entier…

 

« Allez, sans peur, pour servir »
Pape François, Rio de Janeiro, 28 juillet 2013

Copacabana !

Mgr Pascal Delannoy, évêque de Saint-Denis-en-France

Copacabana ? C’est le nom d’un quartier de cette immense ville qu’est Rio de Janeiro. Un quartier inconnu de la plupart d’entre nous jusqu’à ce dimanche 28 juillet où trois millions de jeunes se sont rassemblés sur la plage de Copacabana pour la messe de clôture des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ). Le message que le pape a adressé aux jeunes se résume en quelques mots : « Allez, sans peur, pour servir ».

Allez ! Celui qui rencontre le Christ ne peut le garder pour lui. Cette rencontre, toujours inachevée, transforme insensiblement des vies qui deviennent signes de l’amour de Dieu pour tous les hommes. Et le pape de préciser : « Le Seigneur… veut que tous sentent la chaleur de sa miséricorde et de son amour ».

Sans peur ! Pour surmonter nos peurs le pape nous invite à sortir de notre isolement en nous rappelant que le Christ nous accompagne toujours et qu’il nous envoie ensemble : « Jésus n’a pas appelé les apôtres pour qu’ils vivent isolés, il les a appelés pour former un groupe, une communauté ». En cette Année de la foi, puissions-nous découvrir ou redécouvrir la fidélité de Dieu !

Pour servir ! Le pape François a invité les jeunes à avoir une vie pour les autres comme Jésus a eu une vie pour les autres, une vie de service ! Servir ! Un mot qui fut également, en mai dernier, au cœur du rassemblement « Diaconia, servons la fraternité ». Ensemble ayons à cœur, selon les mots du pape, de « dépasser nos égoïsmes… de nous incliner pour laver les pieds de nos frères comme a fait Jésus ».

« Allez, sans peur, pour servir ». Un programme pour les jeunes, un programme pour nous tous !

Rio : pas qu'un décor de carte postale

Lionel Pain, responsable des JMJ 93 à Rio

Pour vivre les JMJ, l’année de préparation est primordiale : la destination, la culture, la langue peuvent être des facteurs déstabilisants. Les rencontres tout au long de l’année construisent la vie de groupe, préparent spirituellement, remettent à "niveau"… cela pour bâtir la mission ! Ces temps de préparation et de partage permettent à l'équipe diocésaine de relayer informations et consignes, de prendre la "température" et de jauger les attentes des futurs pèlerins. Et aussi de connaitre les autres jeunes afin d’éviter tout isolement sur place. Les motivations des jeunes sont diverses. Partir aux JMJ, c'est avant tout vouloir approfondir sa foi, sa connaissance spirituelle, la consolider, faire des rencontres, découvrir un nouveau pays. Cela dans la fraternité. Fraternité entre pèlerins, fraternité avec les familles d'accueil qui deviendront très vite comme notre propre famille. Nous avons été accueillis comme des "rois"… un cortège festif nous attendait à notre arrivée à São Gonçalo. Bien que de condition modeste, nous avons eu droit chaque jour aux spécialités dominicales : churrasqueira, pois noirs, pastels…

Une évangélisation de terrain
Dans leur vie quotidienne, les jeunes brésiliens n'ont pas le souci du lendemain ou la crainte de l'avenir que l'on peut avoir en France. Concernant leur foi, une petite anecdote ; une des premières questions qui m'a été posée par ma sœur brésilienne fût de connaître le nom de mon Saint préféré ! Les brésiliens vivent une évangélisation de terrain. Je ne les ai pas vus disserter mais agir. Chacun a sa place dans la communauté paroissiale, chaque personne une activité ou une utilité : association paroissiale pour les mères seules, nettoyage, repas, visite des malades, orphelinat, snack… Le Brésil n'a pas été choisi pour son décor de carte postale.

Une vie, reflet de leur foi
Ici, Dieu est présent partout : dans la rue, par la tenue vestimentaire, par les communautés paroissiales bien plus importantes et impliquées que nous pouvons l'être. Là-bas, pas de laïcité. Cette ferveur relève parfois du spectacle, au bon sens du terme. La communauté qui nous a accueillis a un groupe composé de chanteurs, choriste, guitariste, batteurs. Les messes quotidiennes à des heures très matinales font foule. En famille, ils se retrouvent pour prier. Toute leur vie quotidienne est le reflet de leur foi.

Accueillie comme la fille prodigue

Miranda Ahouansou, Sevran

Les familles brésiliennes qui nous ont accueillis ont le sens de l’accueil et la facilité d’aller vers l’autre. Ils n’ont pas peur de découvrir ceux qu’ils ne connaissent pas. En France, nous sommes très suspicieux des uns et des autres sans nous en rendre compte. La volonté de ces familles de tout donner m’a marquée, en particulier les familles pauvres. A travers ces gestes, nous avons apprivoisé l’amour de Dieu sans limite.
La semaine missionnaire avant le rassemblement de tous les jeunes du monde entier à Rio à été une semaine de ressourcement et de prière. Nos familles d’accueil ont pris leur rôle très à cœur, comme si l’Eglise ou ma propre famille leur avait dit que nous étions précieux. Nous avons été intégrés à leur rythme de vie de manière naturelle - malgré la barrière de la langue -, aux repas, aux sorties en famille, aux prières qui marquent le début et la fin de journée. Là-bas, nous avons pris conscience des lieux où nous aussi nous pouvons prier : famille et paroisse.

Main dans la main, nous avons prié
Avant de nous coucher, la mère de famille nous souhaitait de bien dormir avec Dieu puisqu’une famille unie demeure unie en Christ. Il est beau de reconnaître que la prière et l’amour de Dieu permettent l’unité familiale. A la fin du séjour, "ma" famille est devenue vraiment une famille adoptive « Pai », « Mãe » était de rigueur. La prière, la famille, le couple, l’engagement. Dieu est à l’œuvre et c’est uniquement grâce à lui que nous avons pu vivre tout cela. J’ai beaucoup de chance de connaître Jésus et de croire !

 

« Soyez des athlètes du Christ ! »

Aude Roy, Drancy

On a besoin d'aller à l'autre bout du monde pour comprendre qu'en fait, on a déjà l'essentiel, c'est-à-dire le Christ à ses côtés. Reste à l'annoncer comme le dit si bien la phrase de ces JMJ « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples » (Mt 28, 19). Vivre les JMJ est une belle expérience : on part avec des questions, on trouve des réponses, mais aussi d'autres questions. C'est un moyen de réfléchir sur sa vie de jeune adulte, savoir ce que l'on souhaite construire et ce que l'on ne veut pas.

Je vais essayer d'aller en mission comme nous le propose le pape François. Dans l’association Transolid'R 93 pour animer la vie de nos paroisses, en faisant l'année Saül pour m'enrichir de l'Evangile et prendre du temps de discerner, écouter le Seigneur et savoir quel est son appel pour moi. Ces JMJ me poussent aussi à faire de l'humanitaire… Ces trois semaines ont révélé en moi une grande envie de m'investir dans l'Eglise. « Chers jeunes, soyez des athlètes du Christ ! » nous a dit le Pape. Pour moi, c’est reconnaître la place que le Christ occupe dans sa vie, ne pas avoir peur de témoigner, prier, rayonner la joie profonde et ainsi montrer la présence du Christ à ceux qui ne le connaissent pas ou qui l'oublient dans leur vie.

« Ces JMJ ont révélé en moi une grande envie de m'investir dans l'Eglise »

 

Il y a les JMJ et surtout un "après" JMJ

Nadine Goncalves, Aulnay-sous-Bois

Le message fort, c’est la mission pour laquelle nous sommes envoyés… Je souhaite maintenant vivre ma foi d’une façon plus engagée, en devenant acteur dans l'Eglise et au sein de ma communauté paroissiale. Je fais déjà partie d'un groupe de jeunes adultes qui se réunit tous les mois afin d'échanger sur des passages de la Bible. Je souhaiterais que l'on mène ensemble des projets, que l'on fasse des actions auprès des plus démunis, qu'on apporte un peu de chaleur autour de nous… par des gestes simples.

J’ai eu envie de pleurer

Isilda de Brito Robalo, La Courneuve

Ce que j'ai envie de partager, c'est surtout la veillée de prière avec le pape François sur l’immense plage de Copacabana. Ce fut pour moi l'un des moments forts de la semaine à Rio. Habituellement, j'ai du mal à prier lorsqu'il y a des milliers de personnes ; je préfère être au calme pour me concentrer. Or là, je n'ai eu aucun mal à faire silence en moi et prier le Seigneur. Ce moment fut si intense que j’ai eu envie de pleurer. Je me sentais en paix et bien avec mes frères et sœurs. Les chants, très beaux, m'ont également aidé à bien prier.

Des laïcs s’occupent de l’adoration

Benoît Aubert, prêtre à Aubervilliers

J’ai été bluffé par le nombre de groupes chargés de l’animation musicale pour les célébrations. Au nombre de huit, ils tournent très souvent. Peut-être un peu trop "enlevée" quant à mes goûts de musique liturgique, je reconnais que, en plus du nombre, la qualité était au rendez-vous. J’ai apprécié de voir des laïcs s’occuper de l’adoration du matin jusqu’au soir. Ce sont eux qui installent le Seigneur et qui le déposent en fin de journée. Il y a une permanence de prière qui ne repose que sur leur engagement. Leur vie d’Église est vécue comme une vie de famille.

Un trésor de grâces aux frères malades

David Krupa, Séminariste

Durant la semaine missionnaire dans le diocèse de Niterói, près de Rio, j'ai eu la chance de suivre une paroissienne, ministre de la communion, apporter le corps du Christ à une femme malade, handicapée. Quelle merveille de voir avec quel zèle et quelle dignité des baptisés partent à travers la ville apporter ce trésor de grâces à leurs frères malades… Les jeunes ont quelque chose à apporter à ce monde qui s'égare, ils ont une richesse à transmettre : l'Evangile. Et maintenant, ils ont une mission donnée par le successeur de Pierre : annoncer le Christ !
 

  

Un Christ joyeux et chaleureux

Innocent Adanlete, prêtre à Rosny-sous-Bois

Les Brésiliens nous ont appris le vrai sens du mot accueil. Même en étant logé dans un presbytère, j’ai pu vivre un temps rempli d’émotions sur cette paroisse de l’archidiocèse de Niteroi. Le moment le plus touchant est sans conteste le temps d’adoration le jeudi soir. Je n’ai jamais connu une telle ferveur lors de l’adoration eucharistique – pas même au Togo, mon pays d’origine. Un temps intense de communion. L’autre temps marquant, c’est la soirée d’échanges ou nous avons pu apprécier la culture brésilienne dans sa diversité à travers les chants et les danses.

L’attitude du pape lors de ces journées mondiales m’a interpellé. J’ai vu en Francois, un pape proche du peuple. Je garde en mémoire cette image lorsqu’il fait entrer dans la « papamobile » ce jeune garçon Brésilien ou encore lorsqu’il s’est arrêté et a bu un « chimarrao » sur la plage de Copacabana. Ces gestes m’ont touché. Francois ne fait pas seulement des discours, il agi. Trois de ses paroles m’ont personnellement touchées : « Jésus n’a pas dit : « Va », mais « Allez » : nous sommes envoyés ensemble ». Je pense que ce message ne concerne pas seulement que les jeunes mais l’Eglise universelle, que ce soit ici en France ou ailleurs. C’est ensemble que nous portons témoignage au Christ et c’est aussi ensemble que nous apportons notre contribution à la construction d’un monde juste et fraternel. Ensuite : « Jésus nous demande de jouer dans son équipe… chers jeunes, soyez des athlètes du Christ ! » J’ai trouvé intéressant cette manière de présenter le message du Christ. Et je pense que notre vie spirituelle est aussi comparable à la vie de l’athlète. L’athlète consacre un temps important pour son activité. Il n’hésite pas à se priver de beaucoup de choses pour arriver au résultat final. François nous invite à être un athlète dans l’équipe du Christ.

Au Brésil, nous n’avons pas seulement fait la fête mais pris du temps pour prier, pour rencontrer notre Seigneur. En discutant avec plusieurs jeunes, il m’a semblé que leur besoin premier est d’être accompagnés dans leur quête spirituelle. Au Brésil, j’ai découvert une Eglise jeune et vivante, débordante de générosité. Une  foi profonde qui se traduit par une liturgie très expressive et joyeuse. J’ai aussi compris que les Brésiliens vivent vraiment chaque moment de prière, la messe. Nous avons vu un Christ joyeux et chaleureux.

A Rio, j’ai passé un moment inoubliable. J’ai vu et rencontré un Christ qui peut être à la fois joyeux et méditatif. J’ai aussi appris au Brésil le vrai sens du mot accueil et il me semble qu’être missionnaire, c’est aussi savoir accueillir le frère et l’accueil du frère est un autre nom de la solidarité. Je suis parti de Rio avec plein d’idées et surtout avec un ardent désir d’être "plus" missionnaire que jamais, là où je suis.

  

 

Je meurs de chaud mais je suis aux anges !

Laura Jones, Pantin

Ce qui nous a tous marqués, c’est l’accueil des Brésiliens, leur gentillesse et leur joie de vivre. Les deux premiers jours sur la base militaire ont certes été une expérience car il n’est pas donné à tout le monde de pouvoir partager la vie de soldats. Toutefois, en dépit de leur accueil chaleureux, les deux jours ont été synonymes de frustration et de répétition. Nous aurions pu profiter de ce temps pour visiter le Pain de Sucre ainsi que le Corcovado… et solidifier notre groupe.

Durant la semaine missionnaire à Niteroi, nous avons été accueillis avec beaucoup de joie et de générosité. Les paroissiens de « Santíssima trindade » de São Gonçalo nous attendaient depuis des mois ; ils nous ont fait ressentir leur impatience et leur bonne humeur. Tant d’allégresse et de bonté, mêlées à la fatigue des jours précédents, ont rendu ces instants particulièrement émouvants. Une semaine mémorable, contente d’avoir pu la partager avec Irène, de l’équipe diocésaine. La jeune fille qui nous a accueillies a été à la fois une mère et une sœur. Même si notre niveau en portugais n’en était qu’au stade des balbutiements, nous avons échangé bien des choses, ne serait-ce que par les regards. Contrairement à la France, la religion est au centre de leur vie, elle s’exprime ouvertement et sans crainte, tant par la danse que par le chant, en toute allégresse. Leur foi n’est pas cachée, elle est partagée et les paroissiens de São Gonçalo se rencontrent et ne la vivent pas de manière isolée.

Dans ces temps de partage et de solidarité, j’ai apprécié tout particulièrement notre chapelet géant et avoir pu participer à l’animation des messes par le biais de la chorale. Ainsi, par le chant, je prie, je me livre et je demande au Seigneur de me guider et de donner la force de continuer. Par ailleurs, j’ai lu une intention prière, une première pour moi ; je ne m’étais jamais exprimée devant une assemblée.

A la fin de la semaine, bien que ce temps paraisse si court, nous faisions partie de la paroisse, je commençais à avoir des repères et même si je ne parlais pas portugais, je le comprenais de plus en plus. Là-bas, j’ai fêté les 30 ans d’une amie Brésilienne, nous avons célébré l’anniversaire d’Irène par un grand barbecue chez un paroissien. J’appréhendais le moment du départ car tout a été si vite et intense, je ne voulais plus les quitter. Le départ a été très touchant, cette semaine missionnaire a été mon temps fort des JMJ.

Quelques messages du pape François ont marqué "mes" JMJ. Le pèlerinage a été une occasion de me recentrer. Les paroles du pape ont été un message d’espérance afin de renforcer ma foi présente, bien que fragile et vacillante. J’ai été particulièrement émue quand il nous a dit de ne pas avoir peur de mettre le Christ au centre de nos vies afin qu’il nous guide comme une boussole malgré nos moments de faiblesse, d’errance et de doute. Le pape nous invite à nous confier au Seigneur, à lui parler et même si nous sommes envahis par le désespoir et la peur, il est présent à l’intérieur de nous et nous devons laisser sa Parole germer.

Je pense qu’être catholique ne rime pas forcément être d’accord avec tout ce que le Vatican dit, mais c’est davantage rester fidèle à notre foi et à nos valeurs afin qu’elles nous accompagnent et nous aident dans nos choix. Comme l’a souligné le pape François, les jeunes sont l’avenir de l’église et telle une pierre à l’édifice, nous devons agir ensemble afin d’aider les autres et colmater les brèches pour construire une Eglise solide. Il ne faut pas avoir peur de proclamer que nous sommes chrétiens, il ne faut pas avoir peur de l’Evangile et de commencer même à une échelle toute petite. « Ne regardons pas notre foi, vivons la ! »

A Rio, le Festival de la jeunesse n’a pas été vécu comme que je l’aurais souhaité car la pluie incessante a limité nos déplacements et notre envie. Par ailleurs, par manque de temps et pour des raisons de sécurité, il nous a été impossible de nous déplacer seul, réduisant ainsi le champ des activités. J’ai pu participer à une prière de Taizé avec mon groupe de Bobigny, ce qui était l’un de mes souhaits les plus chers en  partant aux JMJ. J’ai trouvé la "flashmob" géniale. Pendant la semaine missionnaire, nous avons répété la chorégraphie dans l’église… et voici le moment tant attendu, entre les sacs de couchage des pèlerins et la mer comme décor. Je suis ravie que la veillée de prière et la messe d’envoi aient finalement eu lieu à Copacabana.

Ce que je retiens des JMJ est à la fois l’humilité des familles et leur temps de  louange et de célébration. Pourquoi vivre sa foi doit forcément rimer avec silence, recueillement et secret ? Les Brésiliens en parlent tout le temps et l’exprime ouvertement et je pense que cela aide à la prière et permet de communiquer davantage avec le Seigneur.

Ces trois semaines de pèlerinage au Brésil ont été un moment fort, dépaysant et unique.

Fort, car je suis partie avec quelques craintes sans connaître les 98 autres personnes. Cela s'est vite dissipé en rencontrant des jeunes catholiques et chrétiens très impliqués au sein de leur paroisse et de leur communauté (Antilles, Congo, Cameroun, etc.)

Dépaysant, car même si je ne parle pas le portugais, les JMJ c'est vraiment comme la tour de Babel. On parle tous une langue différente, mais on arrive à se comprendre. Par ailleurs, les Brésiliens sont ouverts, joyeux, généreux, affectueux et très démonstratifs. Ils vivent leur foi sans réserve, sans pudeur et pour nous les Français si calmes, ça nous fait un bien fou. Ils sont dans la célébration par le chant, la musique et la danse. Ils nous ont accueillis comme des rois en nous offrant tout ce qu'ils avaient et sont parvenus à nous faire ressentir tellement de tendresse qu'il a été si déchirant de les quitter.

Unique, car j'y étais tout simplement ! Quand on voyait à la télé des jeunes trempés par la pluie, fatigués par la chaleur ou qui ont mangé des biscottes et des kiris tous les matins en se disant vivement mon bon croissant, c'était moi ! Quand on voyait à la télé, des milliers de pèlerins marchant ensemble vers Copacabana, le long de la mer en poussant un cri de soulagement en voyant la plage, c'était moi ! Quand on voyait à la télé, des milliers de jeunes, chantant et scandant le nom du pape François, c'était toujours moi car ce n'était rien qu'à moi qu'il souriait !

Quand on a vu trois millions de personnes en train de danser et de chanter, parmi tous ceux-là, Laura Jones, se disait, je suis à Rio, il fait beau, je suis fatiguée, je meurs de chaud mais je suis aux anges !

Maintenant, je souhaite trouver une paroisse dans laquelle je puisse chanter et participer à des rencontres œcuméniques afin d’échanger et de partager ma foi. Je souhaite trouver un travail en accord avec mes croyances et utiliser cette force afin d’aider les autres et les femmes en particulier, tant à titre bénévole que salarié. Enfin, j’aimerais continuer à chanter avec la chorale du diocèse pour que cette aventure perdure au-delà des JMJ.
 

     

J'ai été accueilli comme jamais

Ernest Nob Bakinde, Saint-Denis

J'ai vraiment apprécié la semaine missionnaire car elle m'a directement mis dans la bonne attitude, le bon état d'esprit pour bien entrer dans les JMJ. Cela m'a permis de répondre à quelques interrogations sur ma vie en général, la façon dont je la vivais auparavant, et penser comment l'améliorer en donnant plus et en échangeant avec les autres.

Au cours de cette semaine, j'ai eu l'honneur d'accompagner une personne pour donner l'eucharistie à une personne âgée. J'ai pu ainsi découvrir tout le cérémonial qui précédait ce don de l'eucharistie auquel je n'avais jamais assisté. De même, j'ai été impressionné par le sérieux et le sens de la responsabilité qui incombait à la personne donnant l'eucharistie, mais aussi par la foi de la dame qui a reçu la communion. Ce moment m'a vraiment touché, surpris, et un peu perturbé de l'impact que cela a eu sur moi. L'émotion ressentie et que je ressens encore, est forte et intense, un sentiment de joie et de bonheur d'avoir fait une bonne action.

Le temps de "désert" fût un moment important. Moment de silence où chacun pouvait se placer où il voulait pour méditer des textes. Il permet de se concentrer sur ce qu'on a vécu, de se retrouver soi-même pour mieux partager avec les autres.

J’ai découvert une culture assez différente de la mienne mais cela m'a réellement plu. J'ai été accueilli comme jamais auparavant par des personnes que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais vu et qui m'ont apporté beaucoup et au-delà de ce qu'ils peuvent imaginer. J'ai rencontré des jeunes du monde entier en joie et j'ai appris à connaitre l'ensemble de ceux avec qui je suis parti. J'espère que ces liens perdureront dans le temps. Après ces trois semaines, des mots tels que foi, amour, partage et solidarité, don de soi pour les autres, n'ont plus la même définition.

Je souhaiterais maintenant vivre ma foi en étant plus présent pour ma famille, mes amis, mon entourage ; davantage m'impliquer au sein de ma communauté, car je suis convaincu que j'ai plus à donner. J'ai prévu de témoigner dans ma paroisse pour les remercier de leur aide, de leur soutien et de leurs prières qui m'ont accompagné.

« Jésus nous demande de jouer dans son équipe… chers jeunes, soyez des athlètes du Christ ! » Cette phrase du pape François me plaît beaucoup. Je pense en comprendre le sens principal qui est d'"aller sans peur, pour servir". J'accepte cette responsabilité sans en faire un fardeau, car je ne suis pas seul, nous sommes une grande équipe. Je sais que Jésus est complètement présent dans nos vies à tous. C'est pourquoi, je suis prêt à enfiler mon maillot et commencer ce match de vie dans cet état d'esprit.


 

Ce qui m’a été donné de plus précieux

Michel Kingolo, prêtre à Aulnay-sous-Bois

Si le Brésil est parfois réputé être un lieu de troubles sociaux, São Gonçalo constitue pour moi un havre de paix, un lieu de partage et d’accueil, un lieu de prière, de louange et d’adoration. Nous avons vécu une semaine riche en échanges culturels et cultuels, préparé à l’église Sainte-Trinité, véritable lieu de vie. Imbrication entre le spirituel et le social. Dans ce monde qui se fonde parfois sur la peur d’une personne étrangère ou d’un inconnu, lors de la semaine missionnaire, nous avons expérimenté une autre acception du monde, c’est-à-dire un monde de fraternité en Christ. Au nom du Christ, nous avons fait confiance à des inconnus et ces personnes nous ont fait confiance. Elles nous ont accueillis, hébergés, adoptés, et à la fin nous sommes tous devenus une famille, une vraie famille. Je dirais que les JMJ en général et la semaine missionnaire en particulier, constituent un miracle chrétien de notre temps, une matérialisation de la Pentecôte. Cette semaine a été le signe matériel de la fraternité dans le Christ, un lien qui brise et transcende les barrières culturelles et linguistiques. Je résumerais par cette phrase : accueillir l'autre, c'est accueillir Dieu ou ses anges. En voyant ce lien fort qui se tissent dans un court laps de temps, j’ai pensé à ce texte des Hébreux (13, 2) : « N'oubliez pas l'hospitalité car, grâce à elle, certains, sans le savoir, ont accueilli des anges ».

« Soif d'espérance, soif de Dieu », « Être disciple du Christ », « Allez, soyez des missionnaires ! ». Ce sont les trois thèmes de la catéchèse. Nous avons eu l’honneur d’écouter tour à tour Mgr Philippe Ouagadougou, du Burkina-Faso, Mgr Daniel Minzonzo, du Congo et Mgr Jean-Yves Riocreux de France. Ce qui m’a marqué, c’est l’espérance en Dieu qui ne déçoit pas. Et cette espérance en Dieu demeure la source et le sommet de notre identité missionnaire dans les vicissitudes de la vie. Fort de cette espérance, nous sommes envoyés en mission dans le monde. Car si les nombreuses catastrophes naturelles et les problèmes sociétaux auxquels les jeunes sont confrontés s’apparentent à la mort du Christ, les liens, les chaînes de solidarité et de sollicitude fraternelle en appellent à sa résurrection. Autrement dit, nous rendons le Christ vivant à travers la prière et les gestes de solidarité, à travers notre engagement. Avec la foi en Christ, nous croyons que rien n’est perdu, car à chaque porte qui se ferme dans la vie d’un croyant, il y en a une nouvelle qui s’ouvre.

Quelques mots forts du pape François : « Je n’ai ni or ni argent, mais je vous apporte ce qui m’a été donné de plus précieux : Jésus Christ ! » ou encore « La jeunesse doit être forte, elle doit se nourrir de sa foi et ne pas se remplir d’autre chose. « Mets le Christ  dans ta vie, mets en lui ta confiance et tu ne seras jamais déçu ! »

Le chemin de croix sur la plage de Copacabana était original. Il présentait le cheminement du Christ vers la croix au fil de tableaux scéniques modernes représentant non seulement différentes étapes du chemin de la croix traditionnel, mais aussi son actualisation en invoquant les différentes souffrances du monde contemporain, plus particulièrement de la jeunesse. Cette ambiance de prière qui a enveloppé et transformé la plage de Copacabana m’a  fasciné. Copacabana, réputée comme un lieu d’insécurité est devenue un lieu de prière. Par la prière et leur attitude, les jeunes l’ont transformé. Comme il était merveilleux de prier avec trois millions des jeunes qui forment tous un peuple en train de chanter, de louer et prier ensemble… Une unité dans la diversité.    

Les jeunes de Seine-Saint-Denis ont été enthousiastes, engagés, assidus, fraternels, responsables, participant aux différentes activités et ouverts à d’autres cultures. Ils ont compris que notre mission en tant que chrétien ne se limite pas au niveau de l’Église, mais du monde ! Pendant ces journées, le pape a donné une impulsion particulière à tous ces jeunes. Il leur a demandé d’être des missionnaires non seulement dans l’Église, mais aussi dans le quotidien de leur vie. Selon lui, L’Église ne doit pas être statique, elle doit aller évangéliser à la périphérie des villes, au bout du monde. Cette mission se fonde sur une trilogie : la présence, le témoignage et la proclamation dans tous les secteurs de la vie. Nous devons apporter le Christ dans la vie quotidienne. Quant aux jeunes, il les a envoyés pour aller sans peur au-delà de ce qui est humainement possible et susciter un monde de frères. Pour cela, ils ont compris que la foi devient le « GPS » de leur vie, l’espérance en Christ devrait illuminer leurs entreprises et ils doivent ériger leur existence sur l’amour de Dieu et du prochain.

J’ai ressenti la place importante qu'occupaient la foi et Dieu dans la vie des Brésiliens. La foi est un outil qui accompagne leur quotidien, une foi fervente, ardente et ostentatoire. Pour eux, la paroisse n’est pas simplement un lieu de prière, mais un lieu de vie. L’identité chrétienne fait partie de leur vie. Leur sens de l’accueil m’a passionné. Dès notre arrivée, tous les paroissiens étaient mobilisés pour nous recevoir avec des chants des joies, des sourires comme si nous nous connaissions depuis longtemps.

Le Brésil, c’est le pays du foot et l’ambiance explosive vécue à Copacabana a été unique en son genre. A la façon des grandes manifestations de joie, elle a transcendé l’ambiance dans les stades lors des grands rendez-vous. Je note que le pape lui-même, amateur de football, savait pertinemment que les jeunes sont passionnés de foot et de sport en général, et voulait à travers la métaphore suivante « Jésus nous demande de jouer dans son équipe… chers jeunes, soyez des athlètes du Christ ! », les assurer qu’ils sont artisans de l’Eglise d’aujourd’hui et de demain. Il les invite ainsi à devenir les bâtisseurs de l’Église, à participer à son action missionnaire dans le monde. Dans cette équipe, on a besoin d’eux comme attaquant, médiateur, défenseur ou le gardien de buts d’une équipe. Cependant, comme de bons athlètes, ils doivent s’entraîner, s’engager pour être en forme, pour affronter sans peur toutes les situations de la vie. Avec cet appel, on passe d’une Eglise pour les jeunes à une Eglise avec les jeunes. Il les appelle à devenir acteurs et témoins de l’action missionnaire dans l’Église et dans le monde.

S’il faut s’en tenir aux métaphores du pape, je dirais que si l’Église universelle est notre équipe nationale, le diocèse de Saint-Denis est notre club de sport, c’est-à-dire le lieu où nous devons nous exprimer et entrainer notre foi à bon escient et au quotidien. Autrement dit, c’est un lieu où nous devons aller, sans peur, pour servir constamment, un lieu de l’édification de notre identité missionnaire, un lieu de vie. Les Journées mondiales de la jeunesse nous ont apportés le bonheur de vivre la foi en christ avec des jeunes provenant des quatre coins de l’horizon. Maintenant, nous sommes conviés à transmettre, à partager cette expérience avec les autres et à apporter notre pierre à la construction et à la visibilité de cette équipe (club) du diocèse de Saint-Denis.
 

  

Pas seuls sur cette route

Floriant Cartier, Drancy

Comment ne pas vouloir aller aux JMJ ? Une destination de rêve, un nouveau pape à rencontrer, une aventure riche, que ce soit d’un point de vue des émotions, des rencontres, du spirituel… Le Brésil, endroit rêvé pour ces 26e Journées mondiales de la jeunesse. Ce rassemblement consiste à rassembler tous les jeunes du monde entier pendant une semaine intense, précédée ou suivie par une semaine vécue en diocèse. Cette année, le thème de ces Journées était « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples », tiré de l’Evangile de saint Matthieu.

Cette année, notre diocèse comptait 99 jeunes au départ de l’aéroport Charles de Gaulle. Nous avons tout d’abord vécu quelques jours dans une caserne militaire à Urka. Un défilé nous avait été préparé, mais également des activités (football, volleyball…), visite d’un musée sur la colonisation par les portugais… Est venu ensuite le temps de la semaine missionnaire, la semaine en diocèse. Notre destination : Niteroi, dans l’état de Rio, à moins de deux heures de Rio, et plus précisément dans la ville de São Gonçalo. Ici, nous avons été accueillis avec un cortège, des banderoles nous souhaitant la bienvenue… Nous avons pu faire connaissance avec la famille qui nous accueillait à cette occasion et avons été chez eux. Cette semaine s’est enchainée par des temps en famille, où chacun allait faire du shopping, visiter les lieux de la région, aller à plage pour se baigner ou juste en prendre plein les yeux. L’hospitalité des Brésiliens n’est pas à remettre en cause, ces familles ne nous connaissent pas et nous offrent tellement, même des choses au-dessus de leurs moyens. Nous avons également participé aux différentes activités que proposaient la paroisse, telle la communion et la visite aux malades, en maison de retraite, mais également la crèche, le suivi des bébés et jeunes enfants pour prévenir les malformations et pouvoir les traiter au plus tôt. La paroisse Sainte-Trinité qui nous a accueillis a un rôle essentiel dans la santé des jeunes enfants en ayant un suivi de beaucoup de bébés.

Pour nous faire une surprise, les paroissiens ont fait un tapis de sel coloré à l’effigie des JMJ. Nous avons pu en prendre quelques grains à l’issu de la soirée d’adoration qui fût intense en émotion et en spiritualité. Inutile de vous dire que le départ fut déchirant pour chacun d’entre nous, que ce soit les familles d’accueil ou nous autres, les pèlerins.

S’en est suivie la semaine des JMJ à Rio de Janeiro. Nous avons été accueillis, soit dans un gymnase, soit dans des familles. Nous y avons croisé bien plus de nationalités. Cette semaine fût rythmée quasiment chaque soir par une célébration importante. La messe d’ouverture, l’accueil du pape, le chemin de croix et la veillée d’adoration avec autant de jeunes rassemblés et obtenir le silence, n’entendre que le son des vagues et la voix des lecteurs, ce moment fût inoubliable. La nuit passée sur la plage – et quelle nuit ! –, avec des châteaux de sable à l’effigie des grands monuments. Puis le réveil par le lever de soleil suivi de la messe présidée par le pape. Les catéchèses animées par les québécois ont également rythmées nos matinées.

Tout au long de ces JMJ, le pape n’a pas arrêté de nous rappeler que nous étions missionnaires et qu’il était de notre devoir d’aller partager en parole et aussi en acte ce que nous avions vécus au Brésil. L’hospitalité brésilienne est vraiment quelque chose de bouleversant. La chaleur qui émane des Brésiliens est étonnante. Nous ne les connaissions pas et ils nous ont accueillis les bras ouverts, nous prenant dans leurs bras, nous embrassant comme si nous étions leurs enfants ou frères et sœurs. Ils vivent leur foi différemment ; alors que j’ai une foi plutôt intérieure, silencieuse, eux ont une foi extravertie. Leurs messes sont animées et vivantes, avec cependant peu de place au silence, ce qui peut gêner dans un premier temps.

Ces JMJ m’ont permis de pouvoir repartir sur de bonnes bases pour mes différents services en paroisse que je vais reprendre au sein du secteur. A l’image du Frat, que j’ai vécu il y a quelques années, ces Journées auront été encore plus enrichissantes. Tous ces jeunes réunis pour un seul et même but, cela permet de se dire que nous ne sommes pas seuls sur cette route et qu’il faut continuer à l’arpenter. Soyons tous missionnaires, repartons tous ensemble pour une nouvelle année afin qu’elle soit meilleure que la précédente, à tous points de vue.

Les prochaines Journées mondiales de la jeunesse se dérouleront à Cracovie en Pologne… alors, si cela vous dit de tenter cette expérience, je vous invite à y réfléchir dès à présent et à vous inscrire dès qu’elles seront lancées !

Notre famille de cœur

Jessica Samson, Tremblay-en-France

La semaine missionnaire avec le grand rassemblement de Rio a été chargée en émotions. Nous avons été extrêmement bien accueillis. Dès l’arrivée de nos cars, toute la ville de São Gonçalo était mobilisée dans la rue, les habitants brandissaient des drapeaux français à chaque coin de rue, les conducteurs klaxonnaient de joie…

Les paroissiens, et plus largement les habitants de la ville, ont fait preuve d’une grande générosité envers nous. Nous ressentions vraiment leur joie de nous accueillir et de nous faire découvrir leur vie. Quant à nos familles d’accueil, elles nous ont totalement adoptés ! Elles sont devenues notre deuxième famille, notre famille de cœur. Tout ce que notre famille d’accueil pouvait nous donner – matériel et immatériel –, elle nous l’a donné, sans compter. J’ai été frappée par cette générosité et cet amour sans limites.

Un temps de partage avait été organisé entre notre diocèse et notre paroisse d’accueil. Dans une salle, nous étions tous assis autour du Christ et chacun échangeait sur ses actions au sein de sa paroisse et de son diocèse. Cela nous a permis de mieux connaître les jeunes paroissiens, et également de voir à quel point les jeunes Brésiliens sont actifs : catéchisme, animation des messes, pastorale des jeunes…

Lorsqu’on nous a annoncé 45 minutes de « désert », je m’étais dit que ce serait trop long… J’ai trouvé ce moment trop court à vrai dire ! C’est un moment qui m’a permis de faire silence dans ma tête et dans mon cœur, de remercier et rendre grâce au Seigneur et de prier pour mes amis et ma famille. C’est comme si, dans le calme, j’ai pu "parler" avec le Christ. Le deuxième moment qui m’a beaucoup touchée a été le temps d’adoration. J’ai été frappée et émue de voir à quel point les plus jeunes paroissiens clamaient leur foi avec beaucoup de sincérité.

Le Christ Rédempteur, qui domine la ville, veille sur Rio de Janeiro. Cette statue impressionnante est plantée dans le sol avec force. Le Christ nous accueille à bras ouverts dans sa maison, chez lui. Tout près de la statue, on se sent vraiment très petits !

Faire silence pour écouter la parole de Dieu, s’isoler pour l’écouter. Cela peut paraître un peu convenu mais nous ne prenons plus ou peu de temps pour l’écouter, nous recentrer sur la prière, un peu comme si nous l’oublions. Un message qui m’a marqué, c’est la référence au saint patron des missions, saint François de Sales : « Fleurit là où le Seigneur t’a planté »… qui fait un lien avec le thème des JMJ : être missionnaire et surtout accueillir pleinement la mission que le Seigneur nous donne. Une dernière phrase : « Le futur de l’Eglise passe par la famille », une phrase du bienheureux Jean-Paul II. La famille est placée au cœur de notre vie chrétienne, l’Eglise est comme une grande famille. D’ailleurs, pendant les JMJ, j’avais l’impression de rencontrer mes « frères » et « mes sœurs ».

Le pape François nous a dit : « Soyez les constructeurs de l’Église ». Nous ne pouvons pas restés passifs, être de simples "spectateurs" de notre foi. L’Église prend vie et chair par les actions de ses fidèles. Cette phrase nous responsabilise, le pape compte sur nous – la jeunesse – pour continuer à donner vie à l’Église, la faire exister, affirmer notre foi et le message du Christ, un message d’amour et de paix.

La veillée de prière a été un beau moment. Etre entourée de millions de fidèles venus du monde entier et voir le pape présider et dire la messe a été grandiose ; j’avais l’impression d’être dans une immense église. Les chants et les spectacles étaient vraiment magnifiques.

« Allez ! De toutes les nations, faites des disciples » ll s’agit d’être missionnaire, d’aller porter la Bonne Nouvelle. Etre missionnaire dans sa vie de tous les jours : ne pas cacher sa foi mais montrer à quel point elle nous aide à être meilleur, en partageant les messages d’amour, de fraternité et de joie.

Les jeunes Brésiliens n’ont pas "peur" de montrer leur foi et la partager, contrairement à nous qui sommes beaucoup plus pudiques. Ils animent les messes avec tellement d’enthousiasme, de ferveur et de joie ! Leur enthousiasme a même été "contagieux" ! On sent vraiment que la foi est au centre de leur vie. Cela se voit dans leur élan de générosité et dans les liens créés.

« Jésus nous demande de jouer dans son équipe… chers jeunes, soyez des athlètes du Christ ! » Le mot qui me semble important dans cette phrase du pape est « équipe ». Lorsqu’en groupe nous portons le message du Christ, cela a plus de force. Cette phrase montre aussi que le Christ a autant besoin de nous que nous avons besoin de lui. Chaque personne au sein d’une équipe est importante ; nous sommes tous importants pour le Christ.

Après les JMJ de Rio, je souhaite m’engager un peu plus dans les activités paroissiales, participer à des groupes de discussions, participer à des pèlerinages… rencontrer d’autres jeunes catholiques et écouter leur témoignage est toujours enrichissant. J’ai vécu une expérience unique et enrichissante qui a fait grandir ma foi et m’a fait  grandir. J’ai vraiment hâte de participer aux prochaines JMJ en Pologne !

  

Une joie qui vient de notre foi

Francis Ariyanayagam, Aulnay-sous-Bois

D’abord la rencontre : Sûrement l’élément essentiel qui constitue les JMJ, ce sont les différents liens que nous tissons ; premièrement avec les familles qui nous accueillent, malgré les barrières de la langue, nous sommes reçus comme des membres de la famille à part entière. Nous partageons un peu de leur quotidien, nous apprenons à nous connaître, et nous vivons une fraternité bien réelle, dans un amour réciproque et une foi qui nous unit. C’est aussi la rencontre d’autres jeunes et de tous ceux qui préparent l’événement pour nous accueillir au sein des paroisses. La rencontre des jeunes de notre diocèse que j’ai appris à connaître et avec qui il se crée des liens d’amitié. Nous avons pu rencontrer un peuple et sa culture, et voir le visage du Christ à travers eux. Nous avons pu découvrir une ville et ses richesses, ses constructions, son histoire, ses paysages, sa beauté. Pouvoir admirer le Christ Rédempteur.

Ensuite la foi : le cœur de la rencontre qui unit trois millions de personnes autour du pape, et qui nous rassemble, c’est bien notre attachement au Christ. Pouvoir se retrouver entre chrétiens dans un pays où nous observons une dévotion et une foi bien vivante est une chance formidable. Les temps de rencontre avec le Seigneur, les différents temps de prière mais aussi de silence pour se recueillir et écouter la parole de Dieu, ont été des moments qui nourrissent l’âme et le corps. Pouvoir partager des questions de foi entre jeunes, échanger sur les doutes et les interrogations de chacun, sont là aussi des moments privilégiés qui nous permettent d’avancer ensemble dans la compréhension de la parole de Dieu. Cela m’a permis d’être à l’écoute des frères et des sœurs, de pouvoir être disponible. Les catéchèses ont été des moments importants pour comprendre davantage le sens de notre foi et ce à quoi le Christ nous appelle. Les prêtres nous apportent des éclairages sur la Parole et sont là pour nous guider dans nos réflexions. Moment unique, la veillée et la messe avec le pape.

Enfin, une étape : la tentation serait de retourner dans notre quotidien sans se nourrir de la force reçue. Si les JMJ sont un moment émotionnellement intense, plein « d’euphorie », nous ne devons pas nous en arrêter là. Les dons reçus, nous devons les mettre au service de la mission, une mission que j’ai reçue particulièrement,  comme chaque jeune, sous le thème « Allez de toutes les nations, faites des disciples ». Ces JMJ ont été une étape importante dans notre cheminement de vie et de foi, une chance pour moi de pouvoir vivre quelque chose de très personnel mais en même temps en communion avec tous les jeunes. Mais aussi  avec nos paroisses qui nous soutiennent et qui comptent sur nous. Chercher à vivre et à témoigner davantage du Christ dans mon quotidien et mon milieu de vie.

Tout cela n’aurait pas de sens si ce n’était pas vécu dans la joie. La joie d’être aimé de Dieu, d’être aimé par nos frères et sœurs que nous avons pu rencontrer, la joie de pouvoir aimer à notre tour. Une joie qui vient de notre foi, qui nous vient de Dieu et qui doit toujours être notre moteur, pour que nous puissions la relayer à d’autre.

 

C'est ma fille, c'est ma fille…

Elodie Mensah, Paris

Nous avons passé deux jours dans une caserne militaire afin d'attendre toutes les personnes du diocèse de Saint-Denis et ceux de Versailles. Cette étape a été très marquante, très enrichissante. Chaque diocèse a ainsi fait connaissance. Ce qui m'a marqué, c'est le sens du service de ces militaires. Ils mangeaient après nous, nous servaient, très serviables mais en même temps sérieux, professionnels, sans pour autant être froids. Ils nous avaient préparés des animations : une fanfare a joué les deux hymnes nationaux, puis des musiques locales. Nous avons joué au foot contre eux. Nous sommes également allés sur une plage qui leur est réservée, visiter un musée retraçant la colonisation du pays… Ce court séjour avant de rejoindre nos familles a été très fort et les au-revoir avec nos camarades de Versailles n'ont pas été faciles.

Maintenant, route pour São Gonçalo. A l'entrée de la ville, un cortège de voitures nous ouvre la voie jusqu'au lieu de rendez-vous : la paroisse Santa Trindade. Un tel enthousiasme, une telle effervescence était presque irréels. La rencontre avec mon "papa" a été très forte. Il m'a prise dans ses bras comme si j'étais sa fille revenue après un long voyage. J’ai été présentée comme sa fille : « c'est ma fille, c'est ma fille et elle fait de la boxe ! » (découvert sur mon profil Facebook). J'ai découvert l’autre fille avec moi pendant ce séjour… ça a été un véritable coup de foudre ! Je suis très reconnaissante d'être tombée dans cette famille avec elle. Parce que rencontrer des Brésiliens a été fantastique, cela nous a vraiment fait chaud au cœur. Nous resterons en contact, mais rencontrer des Français qui habitent à 15 km pour tisser un lien d'amitié durable, c'est mieux.

Cette convivialité m'a beaucoup touchée mais pas surprise. Cela m'a rappelé le Togo, mon pays d'origine, où j'ai passé 15 jours à Noël dernier, mais dans lequel je n'ai pas vécu. On vit dehors, les uns avec les autres, les uns chez les autres, les enfants jouent dans les rues pieds nus… Cette découverte fait partie de notre pèlerinage.

Leur façon de vivre leur foi avec une telle évidence, un tel naturel, une vraie joie qui anime tous les instants de leur vie quotidienne, c'est touchant et cela donne envie. Nous avons vécu des moments de fêtes avec des temps de silence plus rares (trop rares peut-être). Cet aspect est moins dans leur culture. Le temps de désert, je ne l'ai pas vécu comme j'aurais voulu, mal et assez faible ce jour-là. Je retiens quand même les deux regards bienveillants. Deux de mes camarades s'étaient inquiétés pour moi et me veillaient. J'ai été très touchée. Avant de retourner dans l'église, nous avons eu un petit temps de partage où une des deux filles nous a expliqués qu'il y a quelques années elle était tout le temps en colère, fâchée. Mais un beau jour elle a découvert Jésus, et toute cette colère l'a quittée. J’ai été touchée par son témoignage parce que je m’y suis retrouvée. Je suis encore loin d'être aussi sereine qu'elle, mais bon…

Le temps d'adoration a été un moment très fort, porté par des chants magnifiques. C’était pour moi une première. L’émotion de l'assemblée était palpable. Même si les moments de silence ont été rares, le recueillement était possible. Cette expérience m’a fait pleurer. Durant les temps d'échanges, j'ai été surprise de voir à quel point les jeunes adolescents étaient engagés dans la communauté, en animant les messes, en faisant le catéchisme… En France, c'est plutôt dit du bout des lèvres, voire caché. C'était beau de voir ces jeunes de 16 à 20 ans volontaires pour les JMJ.

Pour le temps d'action sociale – semaine missionnaire –, j'étais avec un JMJiste d'origine capverdienne, donc lusophone. J'ai eu de la chance car je ne parle pas un mot de portugais, ni même d'espagnol. Nous sommes allés rendre visite à un monsieur âgé qui ne peut plus aller à la messe. Un groupe de prière passe le voir une fois par semaine pour réciter le chapelet avec lui. Moment très fort. Les femmes du groupe ont chanté des chants brésiliens. Mon camarade et moi leur avons aussi chanté une chanson que nos amis brésiliens ont beaucoup apprécié, à tel point qu'ils l'ont apprise… « Je suis dans la joie ». La femme de ce monsieur m'a prêté un chapelet, et finalement me l’offrir. On a vécu ici quelque chose de fort, mais "pourquoi on n'a pas fait ça plus tôt et plus souvent ?" La dimension missionnaire prend là tout son sens, au plan humain et spirituel.

Le prêtre nous a fait une magnifique présentation sur la vie maritale et la vie de famille autour de l’Évangile. Les au-revoir avec nos familles extraordinaires ont été difficiles. Je n'ai pas pleuré – et non ! – parce que je restais sur ces moments incroyables vécus. Reconnaissante et heureuse de les connaître… et impatiente d'aller à Rio.

A Rio, le changement a été assez radical. La vie en famille était globalement réduite à l’hébergement. Comme pour nous rappeler qu'on était en pèlerinage et non pas en vacances, la pluie et la fraîcheur se sont installées pendant quatre jours. Cela nous a permis d'apprendre l'expression « capa de chuva » (poncho pour la pluie). Quand je suis allée visiter le Christ Rédempteur avec mon groupe, malgré le temps particulièrement gris et frais, nous avons senti une vague de chaleur nous envahir. C'est très émouvant, ce Christ a un visage lumineux, son regard est plein de bienveillance. La vue est inoubliable.

Lors des catéchèses, un des évêques nous a dit que nous ne devions pas nous laisser voler notre espérance. Nous avons eu la chance de recevoir la Bonne Nouvelle et que pour cela, malgré toutes les épreuves que nous pouvons vivre, nous devons continuer à espérer. Reste à irradier autour de nous cette joie et cette espérance qui vient de Jésus.

Le pape François a remis l'humilité et le questionnement en premier, dans une société où tout oppose. L’une des phrases que j'ai pu comprendre là-bas, c'est quand il a cité Mère Teresa qui disait que pour changer l’Église, il fallait commencer par changer soi-même. Certains ont été "choqués" par ces paroles, moi j'ai été touchée. C'est très direct mais tellement vrai.

Le fait que la veillée de prière n'ait pas eu lieu au Campus Fidei était un merveilleux signe. Le repli en dernière minute sur la plage de Copacabana était une vraie opportunité pour beaucoup de la vivre. Malgré cette foule colossale, aucun incident. Cette veillée et la messe ont été un signe très fort envoyé au monde entier : la jeunesse catholique est là, présente et mobilisée, et veut faire de ce monde un meilleur endroit.

Je suis énormément reconnaissante pour cette expérience inoubliable et ces rencontres à jamais gravées en moi : « Jesus Christ, you are my life » !
 

  

Ne pas gaspiller les grâces reçues

Sylvain Dhumeaux, Le Bourget

Durant la semaine missionnaire, j'ai vécu un temps de solidarité avec la Société Saint-Vincent-de-Paul en allant visiter des familles en difficultés financières. Je me souviens de cette dame âgée disant ne pas avoir grand chose matériellement mais elle avait Dieu. « Vous êtes bien accompagnée alors ! » lui a-t-on répondu. A l'inverse de cette femme, je vois dans notre société des richesses matérielles mais j'ai l'impression qu'il y a une réelle pauvreté spirituelle.

Les Brésiliens ne sont pas venus pour nous convertir mais nous sommes venus à eux pour être convertis ! Nous avons pu explorer tout le spectre des pratiques religieuses ; nous avons pu prier plusieurs fois la liturgie des heures, goûter au temps de désert seul, chacun avec notre Seigneur, vivre des messes rock, adorer en communauté avec les chants. Les applaudissements sont assez dépaysant mais très riches.

A Rio, lors de la deuxième catéchèse, une parole m'a marqué. L’évêque a pris l'image du chemin de croix, en disant qu’il ne fallait pas prier pour ne pas tomber, car nous tomberons tous comme Jésus lorsqu'il portait sa croix, mais il faut prier pour se relever. Jésus est tombé plusieurs fois, mais s'est relevé à chaque fois. Le lendemain, Mgr Riocreux a cité sainte Bernadette : « Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire ». Nous ne sommes pas là pour convaincre à tout prix, ni pour dominer l'autre, mais simplement pour témoigner.

Des phrases du pape m’ont interpellé, notamment quand il fait le lien entre la jeunesse et les personnes âgées. Dans l'avion, il a dit aux journalistes : « Un peuple a un avenir s'il avance avec ces deux réalités : avec les jeunes, avec la force, pour le faire avancer, et avec les personnes âgées parce que ce sont elles qui donnent la sagesse de la vie. » Lorsqu'il s'adresse aux jeunes argentins, il développe en profondeur cette pensée. J'ai trouvé très fort qu’il fasse ce lien pour les JMJ… les JMJ ne sont pas "jeunistes".

J'ai été marqué par la veillée de prière. D’autant que cela m’a évité de perdre mon temps à courir les boutiques officielles le long de Copacabana… pour retrouver un article que j'avais laissé passer, et qui était en fait épuisé ! Cette veillée a changé l’ambiance, le silence s’est installé pendant le moment de l'adoration. J'avais accéléré le pas pour rejoindre le groupe sur la plage. Je me suis mis à genoux, apaisé, m'abandonnant pour vivre ce grand moment d'adoration. Le chant « Lord I need you » de Matt Maher m’a particulièrement touché. Durant cette veillée, j'ai expérimenté la pauvreté de la recherche matérielle et la richesse de l'abandon spirituel.

Les JMJ c’est cela, une découverte, une vraie coupure, de grands moments de partage dans des endroits qui sont transfigurés par ces instants uniques, mais aussi une expérience qui enrichie le quotidien de sa vie spirituelle et de sa vie en Eglise. Je souhaite vivre ma foi en continuant de cheminer à mon rythme et à mon échelle tout en essayant de ne pas gaspiller les grâces que j'ai pu recevoir là-bas.
 

Repères

Pôle Jeunes

• Marie Dômont / père Philippe Guiougou - Email
Tél. : 01 48 47 47 42 - 6 avenue Pasteur, BP94, 93141 Bondy Cedex
Site Internet
 

A vivre...

Année Saul : une année à la lumière de l’Evangile
Père Michel Stoeckel - 0671 03 37 81 - Email
Lécole de la Mission, pour devenir disciple et missionnaire
Email
 

A lire...

Jeunes dans l’Eglise, horizon 2015, Lettre pastorale, 2006
• Sur l’évangélisation Evangelii nuntiandi, Paul VI, 1975
• JMJ Rio 2013, discours officiels et messages, pape François, Ed. Salvador, 2013

 

A voir...

• Portail des jeunes de l’Eglise catholique
• Vidéos des JMJ de Rio (KTO TV)
Dossier JMJ 2013 à Rio (Site Internet de l'Eglise catholique)