L’Église catholique en Seine-Saint-Denis vous souhaite la bienvenue !

Actualités du diocèse

Retour sur la rencontre du SDRM sur “L’Islam, pourquoi attire-t-il nos jeunes, que répondre ?”

Le 7 février dernier s’est tenue, à la maison diocésaine, une rencontre ouverte à tous sur le thème : L’islam, pourquoi attire-t-il nos jeunes ? Que répondre ? Cette soirée était co-organisée par la Pastorale des familles, la Catéchèse et le Service diocésain pour les relations avec les musulmans.”

Nous entendons souvent dans notre département ces jeunes ou moins jeunes venant du catholicisme dire s’être convertis à l’Islam, laissant souvent parents, catéchistes ou animateurs d’aumônerie surpris et un peu désemparés. Le père Jean François Bour, délégué de la Conférence des évêques de France pour les relations avec les musulmans, était avec nous pour entendre nos témoignages et réflexions, répondre à nos questions et nous donner quelques repères ou orientations de fond. Mais la soirée débutait par le témoignage de Garry, jeune papa, membre entre autre du SDRM. A l’adolescence et jeune adulte il se retrouvait souvent seul catholique au milieu de ses amis musulmans, dont beaucoup étaient des chrétiens convertis. Chez tous il ne repérait pas qu’un phénomène de groupe, mais plutôt un intérêt pour la foi, une recherche de sens et lui-même partageait cet intérêt et cette recherche. Par les questions concrètes de ses amis musulmans sur la prière par exemple, Garry voulait approfondir sa quête. Il lit le Coran mais veut aussi mieux découvrir sa foi chrétienne, et intérieurement se décide à cela. Des pèlerinages et des temps en paroisse vont l’aider. Aujourd’hui, il a gardé toutes ses amitiés. Il dit que ses amis musulmans l’ont aidé à approfondir sa propre foi, qu’il ne s’agit pas de dire à l’autre : “il ne faut pas être musulman ou il ne faut pas être chrétien”, mais de l’aider à aller au fond des choses et de sa quête. Il est aussi reconnu par ses amis musulmans comme “quelqu’un de bien”, car il a mené sa quête et est resté ami. 

Jean François Bour a commencé son intervention en nous redonnant des éléments de notre contexte actuel mondial, angoissant dans ses réalités et ses discours, mettant à mal des valeurs humanistes et issues du christianisme. A cause des courants violents se réclamant de l’islam il a décrit aussi ce climat de suspicion à son égard dont souffrent les communautés musulmanes. En France, aujourd’hui 15% des jeunes de moins de 25 ans se disent musulmans et 17% se disent chrétiens. Sur 6 millions de personnes se réclamant de culture musulmane, 50% des plus de 50 ans se disent religieux et croyants, 75% chez les 15-30 ans. Ce sont les églises évangéliques qui ont la plus forte croissance. 

Les jeunes en recherche d’identité peuvent être attirés par les codes communs qui font du lien, qui donne le sentiment d’appartenance à un groupe. Parfois, le sentiment de frustration et de victimisation qu’ils ressentent pour eux, est ressenti également pour des peuples ou pour le monde musulman en général. Ces jeunes qui attirent n’ont souvent aucune connaissance sérieuse de l’islam et de sa grande tradition et de nombreuses communautés ont à faire face à la multitudes des influenceurs sur les réseaux qui séduisent mais sans aucune formation ou autorité reconnues. Comment se vit la fraternité avec les autres chez ces jeunes ? 

A partir du témoignage de Garry et d’autres, Jean François insiste sur ces lieux, ces rencontres, ces éducateurs, catéchistes ou autres, qui faciliteront ou pas chez le jeune ce “déclic personnel” où il pourra se sentir en confiance pour poser ses questions, dire sa quête et ses doutes, où il se mettra à réfléchir davantage lui même et ne suivra pas de façon superficielle les notions qu’il prendra ici ou là. C’est un devoir pour chacun de se poser des questions et c’est un devoir pour l’éducateur d’aider le jeune à s’en poser pour qu’il puisse tisser un lien personnel avec lui même, avec son entourage et avec Dieu. Quelles sont nos pédagogies dans la catéchèse et nos pastorales pour conduire le jeune petit à petit à dire “je” ? Comment se vit la transmission dans la famille ? Comment nos communautés chrétiennes se présentent elles ou pas comme interlocuteur possible pour le jeune ? Quelques questions qui nous sont posées.  

Après un temps d’échanges avec l’assemblée où entre autre a été abordé la question de la loi et de son sens, des 10 commandements et de leur dépassement dans le Christ, Jean François Bour nous a présenté l’islam comme un mystère, un défi, un partenaire. 

Un mystère de cette grande religion existante depuis 14 siècles, qui s’est montrée capable de répondre aux grandes aspirations des hommes, à présenter un message moral de justice et de miséricorde, à élever l’âme, à développer des sciences et une sagesse et qui transcende les frontières. Il ne sert à rien de développer le mépris. Elle semble proche de nous mais rejette la Trinité, la mort du Christ en Croix, la divinité de Jésus fils de Dieu.  

Un défi. Cette religion comme le christianisme est missionnaire, alors bien sûr peut naître un esprit de concurrence, de compétition et des attitudes défensives ou agressives. On ne peut se contenter d’une attitude de protection : comment nous affronter les uns et les autres aux questions que nous nous posons réciproquement ? Cette attitude nous fait approfondir notre foi et construit une identité forte mais qui n’est pas durcie, une identité forte qui reste relationnelle. Nous pouvons dire notre foi : la dire ce n’est pas l’imposer à l’autre. Comme le disait saint Jean Paul II, le témoin du Christ n’avance jamais masqué, et il manifeste pour l’autre un intérêt gratuit quoiqu’il arrive (Redemptoris Missio 56). 

Un partenaire. En 2050 nombre de chrétiens et de musulmans seront à équivalence autour de 2 milliards de croyants chacun. Comment combattre la pauvreté, la solitude, la violence, les guerres ? Comment promouvoir ensemble le Bien commun, l’écologie intégrale, le service citoyen de la planète ? Le Document sur la fraternité humaine pour la paix dans le monde et la coexistence commune du 4 février 20219 cosigné par le pape François et l’imam Al Tayeb de l’université du Caire nous invite à ce partenariat. Il n’empêche pas de proclamer notre foi, mais nous donne une éthique missionnaire, avec le respect de principes par rapport à ce qui est du prosélytisme. Comme le rappelle le pape François à la suite de Benoît XVI : “l’Eglise grandit non par prosélytisme mais par attraction”. 

PARTAGER SUR :

Je soutiens mon Église

Newsletter et réseaux sociaux

S'abonner à la newsletter

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.
Prénom

Nous suivre sur les réseaux sociaux

Je pose une question

Le site diocésain évolue !

Nous avons le plaisir de vous présenter la nouvelle version du site du diocèse de Saint-Denis.

Cependant, le site est toujours en cours de construction, et nous vous prions de nous excuser si vous trouvez des erreurs ou des parties sans contenu. Nous travaillons sans relâche pour vous faire bénéficier de la meilleure expérience de navigation possible. Nous vous souhaitons une bonne navigation