Les trois premiers jours de la plénière des évêques de France, ont été marqués par la présence de plus de deux-cents laïcs, membres d’associations, victimes, afin de faire un point d’étape sept ans après la sortie du rapport Sauvé.
L’objet de ces deux jours à Lourdes, était de faire un état des lieux concernant nos avancées dans la prise en charge des victimes et la prévention dans nos diocèses. Où en sommes-nous dans la mise en place des préconisations recommandées par le rapport Sauvé ? Comment prenons-nous en charge les victimes ? Comment sommes-nous à l’écoute, comment accueillons-nous leurs paroles ? Comment avancer sur la mise en place d’une pastorale des victimes ?
Ces deux journées ont été marquées par une grande spiritualité, un grand respect des paroles entendues de la part des victimes. Sans ces témoignages, cette liberté de prise de paroles, ce respect des paroles entendues, ces deux jours n’auraient pas eu le même impact sur nos réflexions.
Comment rester insensibles aux témoignages de ces victimes, vingt ans, cinquante ans, parfois, après les faits, et qui nous expliquent les conséquences dévastatrices de ce qui leur sont arrivé. Conséquences professionnelles, personnelles, physique, psychologique, spirituelles. Se tenir debout aux côtés des évêques de France, être ensemble pour un travail commun a été un effort important pour ces victimes, qui ont souvent pris leurs distances avec l’Eglise, ou qui ont souvent du mal à y revenir.
Comme nous l’a partagé un intervenant, peu importe le bien que nous faisons, celui-ci ne contrebalance pas le mal. Le mal reste total.
Il nous reste bien entendu un long chemin devant nous, des procédures et des prises en charge à clarifier, à faire connaitre.
Il a été soulevé au cours de ces journées, quelques pistes de travail et de progression dont nous devons également nous emparer :
– La question de l’emprise spirituelle.
– La question des violences sur les majeurs.
– La question d’un développement d’une pastorale des victimes, dissocié des groupes de bientraitances et des cellules d’écoutes.
Les ateliers de réflexion, les célébrations, messes empreintes de beaucoup de profondeur ont rythmé cette session.
La conversion de l’Eglise est en marche sur ces sujets, nous ne pouvons nous arrêter. J’ai pu constater que chaque diocèse avance à son rythme, avec ses forces et ses fragilités.
Maintenant, le retour au diocèse permettra au même titre qu’avec les évêques de poser le pas de plus vers cette conversion avec l’ensemble des acteurs pastoraux et l’ensemble du diocèse.
Je vous invite à prier pour toutes les victimes et toutes les personnes qui œuvre pour une Eglise qui regarde humblement ses forces, son savoir mais également ses erreurs, fragilités, maladresses.
« Voici Dieu qui vient à mon secours. Le Seigneur avec ceux qui me soutiennent. Je Te chante Toi qui me relèves. Je Te chante Toi qui me relèves. » Taizé
Miranda Cartier, Déléguée générale du diocèse de Saint-Denis