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« Aujourd’hui, c’est jour de fête ! » C’est ce qu’ont entonné des cars entiers, venus de toute l’Île-de-France, des forains et circassiens de tout le pays, trente évêques et quatre mille croyants, présents ce dimanche 16 février, pour entourer Monseigneur Etienne Guillet, nouvel évêque de Saint-Denis. Chrétiens, musulmans, juifs ; catholiques et orthodoxes ; laïcs, clercs et responsables politiques étaient rassemblés à la cathédrale-basilique Saint-Denis, conscients de vivre un événement marquant et heureux d’accueillir l’évêque tant attendu. Toutes les nationalités, tous les âges, toutes les professions, toutes les situations étaient représentés, que ce soit dans la basilique ou à l’extérieur, dans de grandes tentes montées sur le parvis. À plusieurs reprises, une clameur venant de l’extérieur est montée et a résonné dans la cathédrale, rappelant à tous que ce jour était marqué d’une grande joie.
Au cœur du joyau gothique, auprès des rois de France et en présence d’un quart des évêques du pays, la cérémonie promettait d’être grandiose. Pendant près d’une demi-heure, des représentants de chaque ville du département, des services diocésains, puis des enfants de chœur, des diacres, des prêtres et des évêques se sont avancés jusqu’au chœur, sous les chants triomphants d’une chorale conséquente. La fête et l’allégresse étaient au rendez-vous, de l’entrée à la sortie de la cathédrale, malgré le froid saisissant du mois de février.
Si la célébration n’avait rien d’ordinaire, les célébrants et les organisateurs ont réussi un tour de force : tenir ensemble la solennité du moment, la joie de chacun, et une certaine simplicité, propre à l’eucharistie. Car, bien que la messe mette en valeur Mgr Etienne Guillet, la liturgie n’a cessé de rappeler que c’était bien Dieu qui était au centre, ce Dieu qui se donne à tous, ce Dieu qui nous unit. Aussi, l’église comble a pu accueillir, au moment de l’ordination, tous les saints et les saintes convoqués lors de la litanie. Traversant les âges, la célébration a invité tous les hommes et les femmes de bonne volonté à prier pour l’évêque et le territoire.
Car la mission de notre évêque s’annonce dense, dans notre département qui, comme l’a rappelé Eugène Doussal, administrateur diocésain, construit sans cesse des ponts entre les différentes communautés, entre les différents acteurs de la société. Vivre ensemble, construire la paix, annoncer l’amour de Dieu et l’amitié entre les hommes, se mettre au service des autres et s’engager jusqu’à la mort, sont autant de missions qu’Etienne Guillet a acceptées avec la formule consacrée : « Je le veux ! » D’un pas énergique et l’air heureux, il s’est alors empressé d’aller à la rencontre des paroissiens, les saluant d’abord dans la basilique, puis dans toutes les tentes où la célébration était diffusée.
Ses anciens collaborateurs ont toutefois redit l’importance, pour lui, de travailler de manière collégiale. Qu’il soit rassuré : nous ne doutons pas qu’il saura être accompagné et guidé, que ce soit par le Vicaire général, le P. Bertrand Collignon, et la déléguée générale, Miranda Cartier, ou par les paroissiens et responsables pastoraux. Tous seront ravis de le rencontrer et d’échanger avec lui sur les multiples enjeux qui sont autant de richesses pour le 93.
En attendant de le découvrir personnellement, les Séquano-Dionysiens ont manifesté leur sens de l’accueil légendaire, à travers des chants, des danses, des dons divers, puis des plats et des boissons à la fin de la messe. Les habitants de Trappes et de Mantes-la-Jolie, venus en grand nombre, ont redit leur amitié et leur estime pour Mgr Etienne Guillet, prêtre et curé très apprécié. Ils ont également témoigné leur sympathie envers la Seine-Saint-Denis – la fraternité dépassant définitivement les frontières départementales ! Les forains et les circassiens, enfin, nous ont éblouis à la sortie de l’église avec des fanfares, des cracheurs de feu, des clowns. Bref, cette cérémonie « qui lui ressemble », aux dires de sa nièce, nous donne le courage d’espérer et, comme l’ont exprimé les Trappistes et les Mantais, « d’habiter le monde en sa nuit pour y entretenir la promesse de l’aube. »
Sophie Pelloux-Prayer