Le groupe Evangile et Travail est ouvert à tous. Il se réunit un jeudi par mois, de 12h30 à 13h30, autour d'un repas partagé (chacun apporte quelque chose si possible) et d'un passage d'Evangile (proposé en amont par mail).
Il s’agit de lire ensemble ce passage, de chercher à mieux le comprendre, pour en tirer profit sur notre relation au travail, nos relations entre collègues, sur le sens du travail dans notre vie.
Dates pour 2019-2020: 12 septembre; 10 octobre; 14 novembre; 5 décembre; 16 janvier; 13 février; 12 mars; 9 avril; 14 mai; 11 juin.
Contact: benoit.ferre@jesuites.com.
Relecture du Groupe Evangile et Travail en 2018-2019
Dans ce groupe, au fond, une question nous anime tous : comment vivre l’Evangile au travail, comment ne pas se diviser entre foi chrétienne d’un côté et vie professionnelle de l’autre ? Nos rencontres mensuelles ne nous fournissent pas une réponse clef en main, mais elles aident chacun d’entre nous à cheminer, concrètement, avec cette question.
Comment ? D’abord avec une table conviviale : du pain, du vin, ce que chacun a apporté et que l’on partage. C’est l’occasion de ‘faire une pause autrement’ ; certains d’entre nous disent même que ces rendez-vous les ont sauvés des conflits et des cancans, parfois entretenus pendant la pause déjeuner entre collègues. C’est bon de s’en extraire parfois. C’est un temps de rencontre d’autres frères et sœurs dans la foi, un temps où on se met à l’écoute de la Parole de Dieu (passage biblique et questions proposées à l’avance), à l’écoute des autres aussi. Nous faisons l’expérience de mieux entrer dans la Parole de Dieu à plusieurs. Nous avons le sentiment d’être plus qu’un groupe, une petite communauté, qui veille ; qui veille à honorer cette question de l’Evangile au travail.
Ce n’est pas toujours facile de mesurer les fruits immédiats mais, c’est un rendez-vous que l’un ou l’autre n’a pas envie de manquer, qui réconforte, qui aide à être plus attentif au travail… une sorte de piqûre de rappel avec des implications concrètes, pour nous tous qui sommes désireux de chercher et de trouver le Seigneur au travail, de lui laisser de la place. On peut quand même dire que le fruit principal, c’est de renouveler notre regard a) sur notre travail et b) sur nos collègues : même si le « bien-être » est très à la mode, il n’est pas notre seul critère.
a) Cela nous aide d’abord à habiter la question du sens qu’a le travail pour nous : est-ce juste alimentaire ? Est-ce un lieu nécessaire à notre épanouissement, bon pour cela ? Certains d’entre nous ont la conviction de contribuer à la création par leur travail, avec les compétences de chacun, en équipe. D’autres soulignent que c’est un beau lieu de discernement, pour peser comment faire davantage fructifier nos talents, en plaçant notre confiance dans le Seigneur.
b) Il nous faut reconnaître aussi que le travail nous met parfois à l’épreuve dans la relation aux autres, qu’il peut y avoir de l’hostilité… Mais l’Evangile vient nous chercher sur ce terrain ! En nous rappelant, par exemple, que toute personne a des talents, a du poids, de la valeur - on l’oublie parfois un peu vite, quand c’est compliqué. Quand il nous est donné de redécouvrir cela, avec un regard neuf, c’est très touchant. Cela aide certains d’entre nous, quand les collègues sont pénibles, d’y entendre une expression de leur détresse, par exemple, pour inventer une autre manière d’être présent à chacun. « Ne jugez pas si vous ne voulez pas être jugés » : il faut bien reconnaître qu’on est tantôt victime, tantôt acteur de ces jugements. Stimulés par le style et les appels de Jésus, nous sentons que nos retours sur nous-mêmes peuvent nous aider, davantage que les critiques un peu rapides, à construire, reconstruire, des relations professionnelles plus saines. Certains d’entre nous, en sortant d’une rencontre mensuelle du groupe, se sont rendu compte qu’ils pouvaient ne pas être très tendres envers leurs collaborateurs : si les feedbacks sont nécessaires, comment les faire en prenant soin de leur redonner confiance ? Invitation intérieure à chercher à faire quelques pas évangéliques de plus.
A travers tout cela, en laissant résonner l’Evangile, nous en avons la conviction : oui, Jésus est bien aussi à chaque instant de notre travail. Evidemment des questions demeurent. « Aimez vos ennemis » reste difficile, l’hostilité existe et est dure à traverser, à dépasser. Et évangélisme ne rime pas avec angélisme : , il y a une tension qui n’est pas facile pour trouver l’équilibre entre une bienveillance envers les autres et le risque de « se faire bouffer ». Mais force est de reconnaître que, pour nous, c’est une grâce infinie d’avoir Jésus-Christ dans notre vie. Sans lui (et comment font les autres?), le travail serait plus mal vécu. Cette grande grâce va avec une responsabilité, à exercer, et que ce groupe aide à interroger, à stimuler…
Nous avons deux pistes d’amélioration : d’abord, nous redonnerons plus de place dans nos échanges pour parler explicitement de nos situations professionnelles (nous passons souvent tellement de temps à découvrir la richesse du passage évangélique que nous honorons moins explicitement le deuxième pôle du groupe) ; ensuite, nous nous sentons appelés comme ‘petit communauté’, cheminant ensemble, à davantage confier à la prière des uns des autres les joies, les peines, les situations et les personnes qui nous interpellent sur nos lieux professionnels. Et évidemment, nous serions heureux que d’autres se joignent à nous ! Ce retour est l’occasion pour nous d’en témoigner, et d’appeler.