La Plaine, territoire en mouvement. — Eglise Saint-Paul de La Plaine

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La Plaine, territoire en mouvement.

Le P. Jean-Marc Danty-Lafrance, responsable de l'église Saint Paul de 2014 à 2018, nous présente ce territoire en mouvement qu'est La Plaine Saint-Denis, ainsi que quelques enjeux pour l'avenir.

« La Plaine »,  située au  nord  de Paris, est  un territoire  de  700  hectares  qui  s’étend  sur trois communes : la plus grande partie est sur Saint Denis, mais La Plaine mord sur Aubervilliers à l’est et sur Saint Ouen à l’ouest ; autrefois le sud de La Plaine était un village séparé de Paris : le village de La Chapelle.

Géographiquement cette plaine se situe entre deux collines, la butte Montmartre au sud et la colline du centre de Saint Denis au nord. A l’ouest, c’est le méandre de la Seine qui délimite ce territoire. A l’est, il se trouve aujourd’hui délimité par le Canal de Saint Denis.

Rétrospective….

Ce territoire a longtemps été, déjà avant le christianisme, avec les druides, un territoire sacré.

Sur un territoire sacré, on ne construisait pas. Les espaces ne servaient qu’aux rassemblements cultuels. Ce qui explique que ce territoire se situe entre les espaces urbanisés.

Le méandre de la Seine à la hauteur de l’île Saint Denis a été important pour le territoire. Les bateaux  ne  pouvaient  pas toujours  aller  plus loin  du  fait  de l’ensablement  du  méandre.  Un port s’est construit à l’emplacement actuel de la gare de Saint Denis et les marchandises (dont les poissons) allaient plus vite dans Paris, sur des charrettes, sur la  route directe qui a gardé aujourd’hui le nom de rue des poissonniers.

Les  routes  anciennes  dont  les  tracés  ont  été  définis  par  les  Romains  passaient  entre  les collines pour monter vers le nord et l’est. Ces tracés sortaient de Paris par le col entre la butte Montmartre et Ménilmontant. Col emprunté aussi par les voies ferrées.

Nous  sommes  dans le  bassin  parisien avec  un terrain  plat et  fertile et  une  nappe  phréatique peu profonde. Cela explique la première vocation maraîchère de la plaine. Cela explique aussi l’implantation par la suite d’industries consommant beaucoup d’eau.

Le temps du renouveau…. le temps des bureaux

Aujourd’hui ce territoire  vit  un  renouveau complet,  de la Porte  de La Chapelle au  sud, à la place appelée Porte de Paris au nord, qui marque l’entrée dans le Saint Denis historique ;  du canal Saint Denis qui marque l’entrée dans Aubervilliers à l’est, au carrefour Pleyel et même à la Seine à l’ouest.

Ce territoire est géré par la communauté d’Agglomération « Plaine Commune » qui regroupe les neuf villes d’Aubervilliers, Epinay sur Seine, La Courneuve, L’île Saint Denis, Pierrefitte, Saint Denis, Saint Ouen, Stains, et Villetaneuse. Il connaît un développement constant depuis les années 1990. Lisez le dossier sur l’histoire du territoire.

En  1993  furent  prises les  décisions  d’implanter le Stade  de France  sur le  site  des anciennes usines à gaz,  de couvrir l’autoroute A1 qui traverse La Plaine du sud au nord, et d’ouvrir les deux gares de RER sur les lignes B et D. Ces travaux furent achevés en 1998.

A partir de cette date, de nombreux sièges sociaux de très grandes entreprises, historiquement situés dans Paris, ont migré vers ce territoire. Parmi les plus gros : SNCF, Générali, Orange, SFR, EDF, AFNOR, RANDSTAD, EIFAGE, etc.

Déjà  quelques  années  plus  tôt,  les  hangars  vides  d’anciennes  entreprises  avaient  attiré  le monde du cinéma et de la télévision. Rapidement, toute cette industrie de la télévision et du cinéma s’est rassemblée sur La Plaine.

Six  zones  d’aménagement  concerté,  des  « ZAC »,  ont  été  définies.  L’activité  est essentiellement  tertiaire  avec  déjà  plus  de  1 200 000  m2  de  bureaux  réalisés.  C’est  le troisième pôle tertiaire d’île de France après Paris et La Défense.

Une foule de salariés nomades…. Un habitat de plus en plus dense

Le  nombre  de  salariés  concerné  dépasse  déjà  les  55 000.  Les  salariés  ont  dû  suivre  le déménagement  de  leurs  bureaux  pour  conserver  leur  emploi.  Moins  de  1%  des  employés habitent  sur  place.  Il  en  résulte  d’importants  déplacements  en  transport  en  commun  ou  en véhicule individuel qui saturent deux fois par jour le réseau de transports.

Un important réseau de bus et deux lignes de métro 12 et 13 complètent le service des deux liges de RER. Un projet de ligne de métro 14 et de Tram est en fin d’étude.

Dès  le  début  du  renouveau  de  La  Plaine,  le  choix  a  été  fait  d’éviter  une  concentration  de bureaux sans aucun logement,  risquant de créer ainsi des quartiers sans aucune vie le week-end.  Profitant  du  nombre  important  de  friches  industrielles,  des  promoteurs  furent  donc encouragés à construire aussi de l’habitat. Ce mouvement se poursuit à un rythme élevé.

En  1999  La  Plaine  comptait  environ  6 000  habitants ;  en  2009,  elle  en  comptait  15 000  et cette  croissance  reste  d’environ  1 000  habitant  par  an,  correspondant  à  quatre  immeubles d’habitation livrés chaque année.

De nombreuses nouvelles rues furent tracées. Mais avec le choix de garder les rues anciennes, avec leur nom, de façon à ne pas déraciner le quartier de son histoire.

Une grande partie des friches industrielles appartenait au réseau des chemins de fer et il reste encore de la place pour de nouvelles rues et de nouvelles constructions.

Des services qui peinent à suivre le développement économique…

Cette  croissance très  rapide  oblige les  collectivités territoriales  à implanter  des  crèches,  des écoles, des collèges et des lycées.

Par  contre,  les  commerçants  restent  prudents  à  venir  s’installer  et  le  territoire  manque  de commerces variés.

Le  monde  universitaire  qui  a  aussi  besoin  de  surfaces  importantes  est  également  en  train de prendre place sur La Plaine : Le CNAM, un  IUT de Paris 13, la Maison des Sciences de l’Homme et bientôt l’Université Condorcet pour le troisième cycle.

Des populations qui se croisent sans se rencontrer….

Les  employés,  les  étudiants  et  les    habitants  forment  trois  mondes  qui  se  croisent  sans vraiment se rencontrer.

Les employés viennent de Paris, des Hauts de Seine, du Val d’Oise ou des Yvelines.

Mais les habitants restent, pour les trois quarts, en provenance de la Seine Saint Denis, avec une persistance de 30 % de personnes d’origine étrangère. Cette population  reste aussi d’un niveau de vie proche du seuil de pauvreté avec un taux de chômage important.

Comment faire vivre ensemble ces groupes humains ? Comment faire sortir les travailleurs de leurs bureaux à l’heure de midi alors que les unités de travail comportent presque toutes des restaurants d’entreprise, cafétérias et même parfois gymnase et boutiques ?

Comment  faire  en  sorte  que  les  rues  deviennent  des  lieux  de  rencontre  avec  plus  de commerces et plus de lieux culturels ?

C’est  le  défi  qui  reste  à  relever  et  au  service  duquel  « Saint  Paul  de  La  Plaine »  espère travailler.

Père Jean-Marc DANTY-LAFRANCE