Dans la tradition de l’Eglise, il existe deux fêtes conjointes qui nous permettent de nous souvenir tous ensemble de nos défunts après avoir exprimé notre conviction qu’ils sont appelés à partager la sainteté et la joie de Dieu : la Toussaint (1er novembre) et la Commémoration des fidèles défunts (2 novembre).
Dans l’antiquité, les morts étaient enterrés dans la nécropole (nécro-polis : la ville des morts). Avec la foi chrétienne, les nécropoles se sont transformées en cimetière, qui vient du grec « koimetêrion » ce qui signifie le « lieu pour dormir ». Si nous nous rendons au cimetière, c’est que notre foi nous fait dire qu’il ne s’agit pas d’une « ville de morts » (Mc 5,39) mais du lieu de repos pour ceux que nous aimons.
Pour les chrétiens, le cimetière est un lieu sacré. En effet, Jésus a reposé 3 jours en terre avant de ressusciter et ainsi, il a consacré ce temps de repos qu’est la mort. Bénir une tombe, c’est affirmer que nos défunts « ne sont pas morts, mais dorment » jusqu’au jour où le Christ va donner vie à ces corps appelés à la résurrection. Le corps, même mort, mérité d’être honoré : ce corps est devenu temple de Dieu par le baptême, ce corps a reçu le Corps du Christ tout au long de son existence … ce même corps, un jour, vivra de la vie nouvelle et éternelle : c’est la résurrection.
De la même manière, pourquoi déposer des fleurs sur les tombes ? Pour affirmer que de la mort jaillie la vie, cette vie nouvelle et éternelle que le Christ nous a donné le jour de notre baptême ; pour affirmer que l’amour (notre amour et l’amour de Dieu) a le dernier mot sur la mort.
Bénir une tombe, c’est nous tourner vers l’éternité de Dieu, vers cet avenir où tous, nous serons unis en Dieu et vivant de sa vie divine.