Etre aumonier — Paroisses du Plateau

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Etre aumonier

Bernard, « Médecin des Âmes » et AUMÔNIER au G.H.I de Montfermeil

Présent pour une écoute humaine ou spirituelle J’exerce un ministère d’accueil, d’écoute et d’aide pour les petites et grandes angoisses de la vie.

Mon écoute embrasse des situations très diverses du patient hospitalisé, à la famille inquiète, mais aussi des soignants et même des médecins démunis devant une fin de vie. Le serment d’Hippocrate relate, le fait de soigner Mais………« quand le Médecin ne sais plus quoi faire ….. »

Point n’est besoin de longues prières, je dis souvent aux malades :<< il suffit parfois d’un court moment de recueillement, de partage, avec les mots de votre cœur pour adresser à votre Père céleste votre requête, ou  lui remettre tout simplement vos inquiétudes, votre souffrance>>. La Charité n’est pas une attitude condescendante, elle consiste tout simplement à poser sur celles et ceux que nous rencontrons, un regard d’Amour celui du Christ.

Toutes les rencontres peuvent être riches et émouvantes car la souffrance est là, marquée et bien présente.  La « souffrance » c’est un seul et même mot pour dire des choses bien différentes.

  • La souffrance physique elle est partout dans l’Hôpital et je n’ai rien trouvé de plus respectueux le plus souvent que le silence et juste  (q’) une présence disponible signe de la présence de Dieu.
  • La souffrance psychologique Ne plus être celui qui était debout avec plein de projets. Devenir impuissant….
  • La souffrance morale dépendre de l’autre, attendre l’infirmière, attendre un verre d’eau, le bassin…. toutes choses qui me sont aujourd’hui interdite de faire seul. Etre devenu dépendant.
  • La souffrance des proches visible dans le regard des uns et des autres, l’impuissance des parents devant un enfant qui ne comprend pas ce qui lui arrive.

Quelle humilité de se dire, moi, je ne suis rien mais avec toi Seigneur, je peux tout, passe devant moi Seigneur, Aujourd’hui suis-je capable de donner un peu de mon temps, de donner dans la simplicité une présence, suis-je attiré plus vers les enfants, les personnes âgées ? Le monde de la souffrance est tellement vaste ? Le chantier tellement grand. Mais heureusement il y a aussi le monde de la guérison de la naissance des joies partagées.

Donne-moi Seigneur le sourire de ta bonté car à travers ma visite je sais qu’au fond c’est Toi qu’ils veulent rencontrer.

Je suis personnellement actif au service réanimation, aux soins palliatifs, je m’occupe de la chambre mortuaire, du crématorium, tous des services très difficiles et au combien délicats, et aussi bien sur, le soutien aux familles.  Au service Alpha (soins palliatifs) les familles souvent prennent conscience de leur éloignement du Seigneur, des témoignages d’écoute sont souvent remarqués, les accompagnants veulent souvent se confier. Parler cela fait tellement de bien.

J’ai souvenir de Bernard qui après plusieurs visites a demandé à Ginette son épouse de lui apporter son chapelet et de le mettre dans sa table de nuit : oh il ne le récitait pas mais il était pour lui un grand réconfort, quand je lui proposais de dire un « Je vous salue Marie » il disait par humilité, « non pas maintenant, je le réciterai plus tard quand je serais seul ». Nous avons pu avec le Prêtre accompagnateur lui proposer et lui donner le Sacrement des Malades et il est parti en paix.

Cette personne, ancienne contorsionniste atteinte d’un cancer des os qui la rongeait de plus en plus je l’ai accompagné jusqu’au moment ou elle ne pouvait plus bouger du tout  de son lit elle se cassait en petits morceaux et pourtant quel courage, et elle avait toujours (ou presque) le sourire.

Je me souviens de ce moment partagé avec un médecin qui, épuisé, désespéré en soins  de réanimation qui ne savait plus quoi faire pour sa patiente, il baissait les bras, il me partageait son désarroi, impuissant et pourtant ce jour là il m’a laissé un beau message, « Vous, le Médecin des âmes » m’a t-il dit, à vous de jouer…. ».

Combien d’autres  magnifiques témoignages dans ce monde de souffrance, quelle belle mission, pouvoir apporter le Christ à des gens démunis, dans l’incapacité de se déplacer, apporter un sourire, une parole réconfortante, un geste d’amitié. Jésus lui-même nous a incités à donner de notre temps pour rendre visite aux malades. (Matthieu 25, 36b.) Combien de moments émouvants,  tenir simplement la main d’une personne qui souffre, soutenir sa famille, porter la communion, prier même en silence tout simplement, accompagner un mourant.

Quelle émotion quand une famille m’appelle tard le soir ou dans la nuit pour que j’aille (tout de suite) au service réanimation pour « Maman qui est en train de mourir » Oh bien sur elle est loin de la religion, elle ne pratique pas, elle est baptisée et nous ne voulons pas la laisser partir sans une « petite prière » Alors ma Mission prends tout son sens, je fais une bénédiction avec de l’eau bénite, je lis St Jacques, j’explique que Jésus nous a demandé de visiter et prier sur et avec les malades, et bien souvent cette personne dans le coma depuis plusieurs jours rouvre les yeux reconnais sa famille donne un sourire apaisé, Jésus est présent Merci Seigneur de nous avoir donné ton Esprit Saint.

Cette « Mission d’Evêque » me comble de satisfactions. Je me sens utile. Combien de moments extrêmement riches partagés avec des accompagnants, avec des familles, avec des malades, et même avec le personnel soignant, mais surtout combien ce service me semble important et je dirai même indispensable, visiter un malade quelque soit sa couleur, sa religion, ses croyances, j’apprécie doublement ce service car dans 99,8 % ce malade est en VERITE , il ne ment pas, il veut se confier se mettre « à jour » -  du petit enfant au brillant avocat, du capitaine au garçon de café, de la jeune maman à la grand-mère  il semble y avoir tout à coup à l’hôpital une égalité, la petite chemise à fleurs ouverte derrière, semble être l’uniforme de l’égalité. Je me veux avoir toujours le sourire, être compréhensif, attentif, à l’écoute, disponible.

Je veux profiter de ce témoignage pour dire aussi un grand merci aux bénévoles qui me secondent sur les trois sites du G.H.I., des ORMES, de l’AREPA. Merci aussi à la Direction de l’hôpital et aux soignants qui nous accueillent simplement et nous permettent de travailler dans de bonnes conditions. Grand Merci à tous pour eux. Merci au Père Daniel Houry notre Prêtre accompagnateur, Merci à Mg Pascal Delannoy et à la Pastorale de la santé de nous diriger et de nous épauler.

Alors aujourd’hui, si votre fibre généreuse souhaitait en savoir plus, aidez nous, n’hésiter pas à apporter votre soutien, financier ou humain, nous sommes à votre entière disposition pour répondre à toutes vos questions. N’ayez pas peur de ce service, il est magnifique et nous avons besoin de vous, pour donner seulement quelques heures dans une après-midi dans la semaine.

Bernard  HUGUET Aumônier au G.H.I. de Montfermeil