Homélie du dimanche 12 avril [père Albert Ewald] — Paroisses de Montreuil

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Homélie du dimanche 12 avril [père Albert Ewald]

Homélie pour le jour de Pâques.

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dimanche de Pâques
       www.aelf.org

 

Depuis plusieurs semaines, nous sommes  toujours plongés dans une nuit insupportable. Le bon goût de la vie a cédé la place à l’inconnu d’un avenir qui nous échappe encore. Pourtant l’angoisse de la mort n’est pas incompatible avec la joie de vivre et d’exister. Et nous, chrétiens, en cette fête de Pâques, nous voulons affirmer que la peur et la joie sont intimement liées, et qu’elles  vont même se retrouver.
-   Peur de Jésus devant la mort qui l’attend, et peur de ses disciples qui craignent d’être abandonnés.
-    Joie de Jésus au matin de sa résurrection, et joie de ses disciples qui éclate et s’exprime  lorsqu’ils retrouvent leur maître au matin de Pâques.

Le confinement que nous vivons depuis plusieurs semaines, tend à nous replier sur nous-mêmes et à  faire mourir tout ce que ce que nous aimerions vivre. En même temps, il nous invite à prendre du recul et à mieux réfléchir au sens de notre vie et de notre avenir.

*Nous souvenant de ce que nous avons douloureusement vécu toutes ces semaines passées, décidons de nous arrêter pour de bon afin de goûter la présence des autres  et nous souvenir que si nous nous  sommes endormis dans un monde fatigué., il est temps de nous  réveiller  pour bâtir ensemble un monde nouveau de fraternité et de solidarité. ….  Et appelons ce jour … le Dimanche.

*Avec ceux et celles qui habitent sous le même toît , décidons de passer au moins 3 soirées par semaine, à parler, à prendre soin les uns des autres et aussi à téléphoner à ceux qui  vivent  loin de nous ….Et nous appellerons cela  attention à  la famille.

*Nous pourrons décider de ne pas passer autant d’heures branchés sur notre ordinateur ou scotchés  sur l’écran de notre télévision, pour rencontrer des amis, rendre service à des voisins, donner un coup de main dans une association . Nous appellerons cela la fraternité.

*Nous nous souviendrons que ce virus dont nous avons tant de mal à nous débarrasser, s’est transmis entre nous sans faire de distinction de couleur de peau, de culture, de niveau social ou de religion. Simplement parce que nous  appartenons tous à la même espèce humaine . Cela nous aura appris que si nous pouvons dresser des barrières entre nous, nous pouvons aussi nous transmettre le meilleur de nous-mêmes. Et nous appellerons cela l’humanité..

Après ce temps que nous vivons et mieux vivre le temps qui  suivra, il faut consentir à traverser toutes ces morts qui se jouent en nous, pour connaître et apprécier une vie nouvelle. Nous ne connaîtrons pas la paix sans avoir vaincu nos silences, nos maladresses, notre égoïsme. Nous ne trouverons pas la joie sans avoir été traversés par la tristesse et toutes ces misères qui ferment l’horizon de nos vies.

N’est-ce pas cela la Résurrection, la fête de la vie ? C’est la rencontre de Jésus ressuscité qui opère le déclic d’une vie nouvelle avec Dieu tout  en demeurant au milieu des autres, dans notre vie quotidienne.

Puisse le confinement qui  nous tient enfermé aujourd’hui, nous apprendre à changer nos habitudes, à rompre avec nos  tiédeurs et nos peurs …à mieux affirmer notre confiance et notre foi au Ressuscité dans le quotidien de nos vies. Alors nous sortirons différents, certes, mais plus heureux !  

Il n’y a pas de résurrection sans passion ; pas de vie sans passer par la mort ; pas de véritable paix, sans avoir vaincu nos rancoeurs  ; pas de joie sans avoir traversé la tristesse.

«  Ni la mort, ni la vie ; ni le présent, ni l’avenir ; ni les puissances du ciel ou de la terre ; ni les hauteurs, ni les abîmes ;  ni aucune créature, rien ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus »  ( St Paul aux Romains 8,39)                                 

père Albert EWALD.