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2e dimanche de Pâques
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Habituellement, nous vivons le 2° Dimanche de Pâques, en présence des nouveaux baptisés qui, depuis la Vigile Pascale, ont vécu leur passage vers une vie nouvelle avec le Christ Ressuscité, en communion avec la communauté à laquelle ils appartiennent désormais. Hélas, cette année, en raison du coronavirus , les baptêmes d’adultes et d’adolescents n’ont pas eu lieu dans la nuit pascale. Nous espérons qu’ils le seront au cours du Dimanche de la Pentecôte.
Rappelons-nous que la fête de Pâques s’étend sur 50 jours, que nous appelons le « Temps Pascal ».
« Il y a encore beaucoup de signes que Jésus a fait en présence de ses disciples … afin que vous croyez que Jésus est le Messie, le Fils même de Dieu » .
Saint Jean ne parle plus de miracle, mais de « signes ». Or un signe est une invitation, un appel adressé à un autre. Jean cherche à nous faire signe pour que nous progressions dans la foi. Mais il ne cherche pas à nous convaincre : une invitation nous laisse toujours libre. Quand on croit, on fait acte de liberté. Il ne s’agit pas de se soumettre à des arguments ou à des raisonnements auxquels il faudrait se soumettre. Les mots de l’Evangile respectent notre liberté. Nous y découvrons des signes, des appels à nous mettre en marche et à courir l’aventure de la liberté.
Le signe par excellence qui ouvre et exprime le chemin de la foi, c’est le signe de la croix. Les disciples de Jésus étaient enfermés dans la tristesse, la honte et la peur. Or voici qu’ils rencontrent brusquement Jésus qui se présente devant eux. « Alors les disciples furent remplis de joie ». Jésus vient à leur rencontre en leur montrant ses mains et son côté .. la marque des clous et du coup de lance ! Voilà les signes qui deviennent source de joie. La croix devient signe pour aider à croire.
Croire n’est pas seulement le fruit d’une réflexion, le fruit de la pensée. Croire consiste à répondre ! La résurrection de Jésus n’efface pas la croix. Elle la transforme en signe de joie et de paix profonde.
L’Evangile raconte que l’apôtre Thomas n’arrivait pas à croire ce que ses amis voyaient et qui les rendaient si heureux. Il se tenait à distance. « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous. Si je ne mets pas la main dans son côté … je ne croirai pas ».
Pas besoin de raisonnement, pas besoin de discours quand on est dans une profonde tristesse. Un seul mot suffit. Un mot qui donne sens aux signes demandés. Un mot qui permet aux signes de rapprocher ceux qui se tenaient à distance ! C’est le mot « Esprit ». L’Esprit désigne la force qui donne aux signes de réaliser la communion.. « La paix soit avec toi, dit Jésus à Thomas. Que mon Esprit réchauffe en toi ce qui était souffrance ».
Ce qui nous tient souvent à distance de Jésus, c’est le péché. Alors Jésus dit : « Recevez l’Esprit »! Les péchés sont effacés. La distance de la séparation est annulée.
Voilà ce que nous célébrons ce matin. L’indifférence, le peu de foi qui nous habite, n’empêche pas la rencontre avec Jésus. L’écart s’abolit quand on répond aux signes. Plus fort que la raison, nous commençons à croire lorsque nous nous laissons prendre par la force de l’Esprit et que nous répondons tout simplement, avec joie, en traçant sur nous le signe de la croix.
Que la modeste célébration de l’ Eucharistie aujourd’hui nous garde malgré tout dans la joie de Pâques., et la Lumière que rayonne la Résurrection du Christ. Dans nos familles, nos lieu de travail, ou de retraite .. partageons par nos gestes et notre manière, plus que par nos paroles, que Jésus est Vivant , et qu’Il est toujours prêt à nous tendre la main pour nous encourager à grandir dans la confiance et dans la foi en une vie plus simple, plus solidaire et fraternelle, plus heureuse aussi.
père Albert EWALD.