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4e dimanche de Carême
Evangile de Jean 9, 1-41
guérison d’un aveugle
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Nous voilà confinés dans une situation que nous n’avons jamais connue, et qui nous dépasse ! Un virus que nous ne connaissions pas a fait irruption et la terre entière en est profondément perturbée ! Nous découvrons que la santé de notre corps peut être brutalement et sournoisement ébranlée ! Et que la vie en société en est perturbée et en grand danger :
- Les optimistes refusent de regarder la situation en face. Quand on a la santé on ne voit pas ce qui pourrait la perturber.
- Les pessimistes se renferment sur eux-mêmes, avec la crainte de voir l’incapacité ou la mort frapper à leur porte !
Il est difficile d’y voir clair et de raison garder lorsque le mauvais temps vient frapper à notre porte, jusqu’à perturber la vie du monde entier . Ne restons pas là, plantés avec nos questions, nos doutes, nos réflexions. Nous nous laissons gagner par l’inquiétude .. la peur de ne pas en voir la fin. La crainte nous paralyse ! Nous ne savons plus ce qu’il faut faire et comment avancer.
Le récit de l’Evangile que nous venons d’entendre nous livre un témoignage qui peut encourager à ne pas baisser les bras ou à nous enfermer dans la peur.
Voici qu’un homme aveugle depuis sa naissance rencontre Jésus sur son chemin. Loin de s’enfermer sur lui-même, il vit depuis de nombreuses années avec son handicap , sans cesse à la recherche de la guérison, pour voir la lumière du jour, comme le plus grand nombre.
L’occasion lui est offerte de tenter sa chance. Il salue Jésus, qui lui met un peu de boue sur les yeux et l’invite à aller se laver. Il fait ce que Jésus lui demande : il va se laver et il retrouve ce qu’il avait perdu depuis longtemps.
Les pharisiens ne veulent pas croire au miracle. Ils ont même une attitude méprisante à l’égard de cet homme si heureux d’être enfin guéri ! Ils sont imbus d’eux-mêmes et plein de suffisance … mais leur cœur est fermé, leurs yeux aveuglés : ils sont prisonniers et ne voient rien de la chance qui a rejoint le pauvre aveugle !
L’aveugle guéri au contraire, est rayonnant de bonheur ! Voilà qu’il se met à voir les visages et les objets autour de lui. Il voit surtout au-delà des apparences : les yeux de son cœur découvrent et reconnaissent cet inconnu croisé sur le chemin. Il en est sûr : il a devant lui l’Envoyé de Dieu, le Messie venu rendre la santé à toute la création.
Et à l’instant même, il est invité de devenir missionnaire d’une Bonne Nouvelle .. missionnaire de la lumière de la vie !
Il est disponible , libre par rapport à son passé. La victoire sur son handicap le rend solidaire et attentif à ceux qui demeurent dans la nuit et l’inquiétude. Il est heureux d’être débarrassé de son mal, et se sent responsable de partager sa joie et sa confiance à ceux qui demeurent dans la nuit et la souffrance.
Il est prêt à aller à la rencontre de ceux qui demeurent fermés sur eux- même , pour les encourager à ouvrir leur cœur, à garder confiance et à réchauffer leur espérance.
Nous vivons ce temps de carême, enfermés dans nos maisons et nos quartiers à cause d’un mauvais virus . Puissions-nous le vivre aussi, comme des chercheurs de la foi en quête de la Lumière du Ressuscité. Face à l’épreuve que nous traversons, et à l’exemple du témoignage de cet aveugle guéri de l’Evangile, ne demeurons pas enfermés sur nous-mêmes dans la nuit de l’inconnu .. figés par la peur de tomber malade !
Jésus est présent et attentif à chacun d’entre nous. Il vient à notre rencontre pour nous rendre libres, et prêts à affronter les obstacles qui se dressent sur le parcours de nos vies.
Il ne se contente pas d’être lumière pour nous encourager à poursuivre le chemin cahotique de nos vies. Il est le compagnon fidèle de notre route prêt à nous soutenir autant que nécessaire, pour dépasser le plus vite possible l’épreuve qui s’est brutalement dressée dans nos vies .
Le cheminement de l’aveugle de naissance est un bel exemple de courage, de foi et de confiance . Il ne s’embarrasse pas de l’incrédulité ou de la malveillance de ceux qui ne cessent de critiquer, ou de se moquer du malheur qui le frappe. A travers la disponibilité de son esprit et la générosité de son cœur, il nous invite nous aussi à recevoir et à accepter la Lumière de Dieu, et le courage de changer notre regard et nos paroles face à l’épreuve qui nous frappe.
Ce qui peut le mieux nous guérir, c’est de désirer s’en sortir ensemble. Cela demande de garder confiance en nous-mêmes mais aussi en tous ceux qui déploient leurs connaissances et leur efforts pour venir à bout de notre épreuve.
Comme l’apôtre nous y invite : « conduisons-nous comme des enfants de Lumière. Car la Lumière a pour fruits tout ce qui est justice, solidarité et vérité. »
Acceptons de bon cœur de vivre ces jours difficiles sans nous enfermer dans la crainte ou la peur, mais en respectant notre santé et en développant notre attention aux autres , par des gestes de solidarité.
père Albert Ewald.