MON JUBILÉ 2019
J’ai été ordonné prêtre au cours de la veillée pascale 1959, j’avais presque 30 ans. Et mon premier poste fut d’être vicaire à Saint-Lucien de La Courneuve : nomination qui fut décisive pour la suite de ma vie sacerdotale. Saint-Lucien était alors une petite paroisse de 10000 habitants où se côtoyaient des grandes entreprises comme Rateau ou Meccano et trois fermes où on a fait pour la dernière fois la moisson l’été 1960. Le curé me donna comme mission de m’occuper des garçons d’âge scolaire. C’était encore le temps des patronages et des colonies de vacances. J’y ai découvert une vie simple, travailleuse en milieu populaire ainsi que de solides amitiés.
Au bout de cinq ans, j’ai été nommé au Petit Séminaire de Conflans (Charenton) comme préfet des 4e et 3e et préfet des sports, les aidant à vivre en communauté, à découvrir leur personnalité et à discerner ce qu’ils voulaient devenir.
C’est en ce temps-là que ma sœur Hélène, entrée chez les Petites sœurs de l’Assomption rejoignit une communauté dans la banlieue d’Alger. Allant la voir, j’ai découvert sa communauté, le Maghreb, le monde musulman et l’islam car, grâce à elle, toutes les portes m’étaient ouvertes. Ayant découvert un petit coin de l’Afrique, j’ai élargi mon exploration en allant en Côte d’Ivoire, au Niger, et même au Kenya. Et quand un de mes neveux, mon filleul, devenu prêtre a choisi comme diocèse celui de Ouagadougou au Burkina Faso, je suis allé régulièrement le voir et j’ai découvert de merveilleuses amitiés et un style de vie paroissiale très différent de ce que je connaissais. Cela m’a donné envie de voir comment vivaient les Canadiens du Québec et les Polonais de Cracovie.
Dans mon diocèse, j’ai été successivement vicaire à Aubervilliers, curé à Epinay-sur-Seine, puis à Pavillons-sous-Bois. Ensuite appelé par le père Olivier de Berranger pour faire partie de l’équipe épiscopale comme chancelier, j’ai pu découvrir de l’intérieur la vie de mon diocèse et participer à son épanouissement.
En 1994 l’assassinat de ma sœur Paul-Hélène dans la bibliothèque de la rue Ben Cheneb à Alger m’a obligé à réfléchir au témoignage que nous demande notre baptême, pas forcément le martyre, mais un style de vie conforme à l’Évangile.
Aussi, au cours de mon jubilé de 60 ans que j’ai célébré dans mon village de Champagne où ma famille se réunit depuis des décennies, j’ai voulu rendre grâces d’abord pour mes parents et mes frères et sœurs et leurs très nombreuses familles, pour toutes les joies de mon ministère, pour tous les amis rencontrés dans le diocèse et au cours de mes voyages en espérant avoir témoigné par ma vie et par mes paroles de la vitalité du Christ et de son action dans notre monde. Et ce n’est pas terminé..
Photo en l'abbatiale Saint-Pierre-et-Saint-Paul
