Dimanche 05 mars 2023. Homélie de la messe célébrée à l’église Ste-Bernadette de Gagny. Lectures du 2ème dimanche de carême (année A).
Avec Dieu, l’avenir est ouvert !
Quitte ton pays ! C’est la demande, un peu folle, que Dieu adresse à Abraham. Et Abraham, en toute liberté, choisit de répondre à cette demande. Il se met en route, avec toute sa famille, ayant pour seule certitude qu’avec Dieu l’avenir n’est pas fermé mais ouvert : « Je ferai de toi une grande nation, je te bénirai, je rendrai grand ton nom et tu deviendras une bénédiction ». Cette certitude, qu’avec Dieu, l’avenir demeure ouvert nous l’appelons la foi ! Avoir la foi c’est croire qu’avec Dieu l’avenir est ouvert !
L’avenir est ouvert ! Cette affirmation peut sembler totalement déplacée alors que s’accumulent les mauvaises nouvelles : les guerres en Europe et ailleurs, la violence, l’inflation et, surtout, ce sentiment diffus que demain sera pire qu’aujourd’hui. Disciples de Jésus-Christ, quand nous croyons et proclamons que l’avenir est ouvert serions nous des rêveurs ou des naïfs ?
Pour répondre à cette question, allons sur la montagne. Quelques siècles après Abraham, c’est là que Dieu nous donne rendez-vous ! Chacun d’entre nous y est déjà mystérieusement présent en la personne de Pierre, de Jacques ou de Jean. Nous aussi nous sommes témoins de la transfiguration ! Témoins de ce moment exceptionnel où la transfiguration du Christ nous dit, qu’en la personne de son Fils, Dieu est venu ouvrir un chemin de vie pour tout homme. Le Christ est venu partager nos vies pour que nos vies soient transformées, transfigurées par l’amour divin, un amour que rien ne pourra détruire, pas même la mort. La transfiguration n’est pas un spectacle à sensation, un « one man show » destiné à éblouir les foules. La transfiguration nous concerne tous. Elle est le signe que Dieu ouvre pour chacun de nous un avenir car désormais, avec le Christ, chacun de nous est appelé à la vie divine, une vie éternelle ! Dans la deuxième lecture l’apôtre Paul s’adresse à son disciple Timothée, un disciple découragé comme nous pouvons l’être quelques fois. Pour réveiller l’espérance de Timothée, que fait Paul ? Il lui rappelle le cœur de la foi : « Le Christ Jésus s’est manifesté, il a détruit la mort et il a fait resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Evangile ».
Quelles que soient les situations que nous vivons, heureuses ou malheureuses, nous croyons qu’avec Dieu, l’avenir n’est jamais fermé. Riche de cette promesse, avec le Christ, nous croyons que nous sommes appelés à témoigner de la vie divine, cette vie éternelle reçue au jour de notre baptême !
Quitte ton pays ! En ce temps de carême laissons résonner en nous cet appel de Dieu ! Que devons-nous quitter pour marcher, ou reprendre notre marche, vers l’avenir que Dieu nous propose ? A chacun, bien sûr, de répondre à cette question en se rendant disponible à l’appel de Dieu par la prière, le jeûne et le partage fraternel ! Grâce à Dieu nous reconnaîtrons alors notre péché pour accueillir son pardon. Ce pardon qui ouvre le chemin de vie que nous sommes appelés à emprunter pour notre bonheur, le bonheur des autres et, oserais-je dire, le bonheur de Dieu ? Tout au long de ce carême marchons ou reprenons notre marche avec confiance car, nous le savons, nous ne marchons pas vers le néant mais vers l’avenir que Dieu est venu nous offrir en la personne de son Fils ! Amen.
+ Pascal Delannoy - Evêque de Saint-Denis en France
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