PETITE HISTOIRE DU CHEMIN DE CROIX — Paroisses d’Épinay-sur-Seine et de Villetaneuse

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PETITE HISTOIRE DU CHEMIN DE CROIX

Qu'est ce que le chemin de croix ?
Le Père Pascal SORGHO nous en parle...
Publié le 12/07/2019

 

  I- ORIGINE DU CHEMIN DE CROIX

L’Église, dans les premiers siècles, a connu des persécutions atroces. Des chrétiens ont été torturés, maltraités. Mais ils étaient tout de même contents de ce qu’ils subissaient parce qu’ils imitaient le Christ leur Maître dans sa souffrance, dans sa passion et dans sa mort.

Dans les années 300 est arrivé un empereur du nom de Constantin qui apportera la paix aux chrétiens.

Désormais, ils pourront vivre leur foi sans difficulté particulière. Mais cet apport de paix ne va pas empêcher les chrétiens d’exprimer leur foi dans la dévotion de la Passion du Christ. Ils vont inventer une nouvelle forme pour la vivre. C’est ainsi que des foules de chrétiens ont voulu chaque année se retrouver à Jérusalem la semaine de la Passion du Christ, et refaire le chemin que Celui-ci avait parcouru durant les jours et les heures qui ont précédé sa mort. Ils voulaient en quelque sorte revivre l’événement, s’identifier à Jésus. Et par ce geste, ils voulaient lui manifester leur reconnaissance pour avoir souffert pour eux.

Les Franciscains, une congrégation religieuse fondée par Saint François d’Assise, ont inauguré et diffusé aux XIVème et XVème siècles la dévotion du Chemin de la Croix. Étant donné qu’ils étaient les gardiens des lieux saints, – où les chrétiens faisaient pèlerinage – ils dirigeaient à Jérusalem les exercices spirituels des pèlerins sur la « via dolorosa » (chemin douloureux) suivie par le Christ, et, allant du tribunal de Pilate, au bas de la ville, jusqu’au Golgotha (au Calvaire), à son sommet. Les Franciscains ont eu l’idée de transposer cette forme de méditation, de prière sur la Passion au niveau de la vie quotidienne de l’ensemble des fidèles.

Ainsi, on permettait aux pauvres et à ceux qui ne pouvaient pas se rendre en Terre Sainte de faire la même démarche de foi que les pèlerins. Pour se faire, ils disposaient en plein air ou dans les églises, des séries d’évocations (tableaux, statues, croix, …) des scènes marquantes du chemin suivi par le Christ vers le Calvaire. Ils faisaient prier et méditer les fidèles à chacune de ces étapes que nous appelons aujourd’hui « stations ». Le nombre de celles-ci a varié jusqu’au 17ème siècle où les Papes Clément XII et Benoît XIV l’ont fixé de manière définitive à quatorze stations.

Toutes les stations ont une référence biblique, excepté les trois chutes de Jésus, le visage de Jésus essuyé par Véronique et sa rencontre avec sa Mère. Le Pape Saint Jean Paul II qui suivait le Chemin de la Croix le vendredi saint, les avait remplacées par trois autres thèmes : Jésus au jardin des Oliviers, le reniement de Pierre, la promesse du Paradis au bon larron.   

II- LE CHEMIN DE CROIX POUR NOUS AUJOURD’HUI

Le Chemin de la Croix a encore un sens aujourd’hui. Il a sa raison d’être pratiqué. Les souffrances d’hier du Christ, les causes de ces souffrances sont toujours d’actualité. En effet, méditer les thèmes de chacune des stations, c’est revivre les souffrances actuelles du monde qu’avait déjà portées le Christ.   

1. Qu’avait-il porté ? Ce sont nos péchés personnels,  Ce sont les péchés des autres,  Ce sont les péchés de toute l’humanité.   

2. Pourquoi l’a-t-on condamné ? Il a prôné la vérité ; Il a dénoncé l’injustice, la corruption, la jalousie, l’indifférence ; Il a voulu instaurer l’égalité entre les hommes, réintégrer dans la société toutes les personnes marginalisées, abandonnées, rejetées, méprisées. Cependant comme les autorités religieuses et politiques trouvaient leurs intérêts dans l’existence des fléaux, elles restaient indifférentes aux souffrances des peuples, et alors, elles
n’ont pas voulu laisser la vie sauve à Jésus. Il faut l’éliminer le plus vite possible, « ce gêneur » et « fauteur de troubles ». Il faut inventer des chefs d’accusations dans lesquels il ne pourra se défendre. Donc il sera condamné à mort.  
 
3. Et nous ? Ne voyez-vous pas que les maux du temps du Christ existent encore aujourd’hui, autour de nous ? Ne pensez-vous pas que le Christ souffre encore aujourd’hui ? Le chemin de la Croix que nous faisons sera plus réel, concret et pratique, lorsque, sous le soleil ardent et la chaleur accablante, chacun ressentira un peu la douleur physique pour comprendre un tout petit peu la souffrance du Christ.  
 
4. Nos chemins de croix personnels Parfois nous faisons des chemins de croix en miniature lorsque nous sommes victimes des maux de la société, les barbaries humaines ou des maux occasionnés par nous-mêmes. 

Nous faisons des chemins de croix lorsque nous prenons la route pour aller rendre visite à un malade, à un prisonnier, à un pauvre, à un rejeté de la société. Nous faisons un chemin de croix lorsque nous acceptons d’aller rendre visite à notre ennemi.

Nous faisons des chemins de croix lorsque nous nous reconnaissons et nous nous acceptons tels que nous sommes (nos forces et nos limites) et que nous acceptons les autres tels qu’ils sont, différents de nous (leurs forces et leurs faiblesses, leurs talents), sans jalousie ni convoitise.

Nous faisons des chemins de croix lorsque nous nous engageons dans la voie des corrections fraternelles : que les autres nous révèlent nos défauts et que nous corrigions les autres en osant révéler les leurs ; tout cela en des moments et circonstances appropriés ou opportuns. 

En somme, nous faisons chemin de croix lorsque nous choisissons de suivre le Christ, mais un chemin de croix qui donne la joie, la paix intérieure, un chemin de croix qui nous ouvre la porte du salut, nous introduit dans le cœur de Dieu.
 

Père Pascal SORGHO

 

L'unité pastorale vous propose de méditer le chemin de croix à partir des vitraux de la Paroisse de Saint-patrice. cliquez ici