Pour une bonne fois, essayons d’avoir quelques idées un peu plus claires de l’Assomption de Marie, de l’élévation de la Mère de Jésus au ciel, corps et âme. Nos frères et sœurs des Eglises Orientales l’appellent fête de la Dormition.
Tout d’abord, à distinguer Assomption et Ascension. Ce n’est pas la même fête, la même célébration.
Ascension, Jésus monte au ciel, comme montée des Alpes, montée de l’Alpe d’Huez, haut lieu du Tour de France, (du latin ascendere qui veut dire “monter“). Jésus rencontre une dernière fois ses disciples 40 jours après sa résurrection à Pâques. Étant Dieu comme son père, Il monte alors au ciel de ses “propres forces”.
Assomption, enlèvement de Marie au ciel, comme enlèvement du prophète Elie dans la Bible, (qui vient du mot latin assumere, qui veut dire “enlever“). On parle de l’Assomption de Marie car c’est Dieu qui l’attire, qui l’enlève au ciel pour être Reine du ciel, au-dessus des Anges. Marie n’est donc pas montée de ses propres forces comme Jésus au jour de son Ascension. Marie est enlevée au ciel, corps et en âme. Le terme, le mot assomption n’apparaît qu’en 1950 lorsque le saint Pape Pie XII décide de rendre officiel le dogme de foi de l’Assomption. Marie a été enlevée corps et âme au ciel… Mais Où ? et Quand ? et Comment ? Rien ne le dit dans la Bible et l’Evangile.
Petit moyen mémotechnique pour nous, pour ne pas confondre Ascension et Assomption, et ne plus avoir la langue qui fourche : Assomption comporte un “m” comme Marie ! La fête de l’Ascension, sa date varie chaque année, mais tombe toujours un jeudi, 40 jours après Pâques. L’Assomption elle est fêtée à une date fixe, toujours le 15 août.
Mais alors d’où nous vient que le 15 août est-il férié ? L’origine remonte au règne de Louis XIII (1610-1643). Ayant des difficultés à avoir un héritier, avec son épouse Anne d’Au- triche le roi se met alors à prier la Vierge Marie. Des processions dans les paroisses sont même organisées le 15/8. Miracle, en 1638, le petit Louis qui deviendra Louis XIV, point le bout de son nez. Louis XIII décide alors que le 15/8 sera une fête, en l’honneur de la Vierge Marie, depuis cette même année 1638.
L’Assomption est donc Marie enlevée au ciel. Comment ? Serait-elle morte ? serait-elle endormie ? Et… si Marie n’était pas morte ? Pourrait-on parler de la mort de la Mère de Dieu ? Est-il possible que Marie de Nazareth, ait expérimenté dans sa propre chair, sa chair qui avait porté le Fils de Dieu fait Homme… oui, est-il possible que la Mère de Jésus ait connu le drame de la mort, la mort salaire du péché ? Marie sans péché originel, Marie Immaculée !
Et ceci : du moment que Jésus son Fils est mort, et si on réfléchit un peu sur le destin de Marie et son rapport avec son divin Fils, il serait difficile de soutenir le contraire, que la Mère de Jésus ne serait pas morte comme son Fils.
C’est précisément en ce sens qu’ont raisonné les Pères de l’Eglise, qui n’ont pas eu des doutes à cet égard. Le Nouveau Testament ne donne aucune indication sur les circonstances de la mort de Marie. Ce silence conduit à supposer, que sa mort s’est produite, normalement, tout aussi normalement comme la mort de son époux st Joseph.
Le fait que Marie a été exempte du péché originel dès qu’elle a été conçue dans le sein de sa mère ste Anne, ce que l’Eglise appelle l’Immaculée Conception fêtée le 8 déc, mais ceci n’amène pas à la conclusion qu’elle n’est pas morte. La Mère n’est pas supérieure à son divin Fils Lui qui a assumé la mort, en donnant à la mort une signification absolument nouvelle plus stupéfiante encore, en transformant cette mort corporelle, en un instrument de salut, et de la Rédemption.
Marie a pu très bien partager la souffrance et la mort avec son Fils, en vue de la Rédemption de l’humanité. St François de Sales pense que la mort de Marie, est devenue comme l’effet d’un transport d’amour. Mourir d’amour. Mourir pour avoir trop aimé, ce n’est plus un titre de film. On a la preuve désormais que ça existe. Marie est morte d’une mort je cite François de Sales dans l’amour, à cause de l’amour et par amour, il en vient alors à affirmer que la Mère de Dieu mourut d’amour pour son Fils Jésus (Traité de l’Amour de Dieu, Livre 7).
Bénie de Dieu, Reine des Anges, Reine des Cieux, prie pour nous, pauvres pécheurs, ta Gloire nous entraine au Jour promis par le Seigneur.
Amen.