Du Jourdain au Congo : Art et christianisme en Afrique Centrale — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Du Jourdain au Congo : Art et christianisme en Afrique Centrale

Une exposition au Musée du Quai Branly - Jacques Chirac (jusqu’au 2 avril 2017).
Publié le 27/12/2016

Deux fleuves emblématiques, deux mythes des civilisations qui se joignent par-delà les mers, au mépris des géographies mais à la liaison des hommes. L’image est belle. Elle est signifiante. Car il en va de la rencontre des eaux comme de celle des cultures : des éléments s’y mêlent, fusionnent ou se rejettent, sous la poussée inexorable d’un cours aux directions incertaines.

DU JOURDAIN AU CONGO, Art et christianisme en Afrique centrale dit la puissance et le mystère de ces confluences – appelons-les métissages, avec les précautions qu’appelle l’usage d’une notion dont l’historien Serge Gruzinski a parfaitement montré la plasticité.

Conçue par Julien Volper, conservateur au Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren, en Belgique, l’exposition interroge magistralement les formes et dynamiques prises par ces processus, à travers l’exemple de l’influence de l’iconographie chrétienne sur l’art et la culture kongo (15e -20e siècle).

Grands crucifix, christs féminins, statuettes de Saint Antoine, maternités inspirées du culte marial… : les 103 pièces réunies par le commissaire illustrent le singulier mouvement par lequel les traditions religieuses et culturelles kongo ont incorporé et réinterprété des éléments qui leur étaient étrangers, qu’il s’agisse de croyances, de rituels, de récits, de représentations. Une réappropriation que ne reflète pas seulement la formidable créativité des artistes de la région. La rencontre avec le christianisme a renouvelé des usages cultuels et cérémoniels anciens, en a parfois inspiré de nouveaux, et ce n’est pas le moindre des mérites de l’exposition que d’établir les profondes dynamiques sociales, politiques et spirituelles à l’œuvre dans tout phénomène de métissage. Des dynamiques rarement unilatérales, parfois imprévisibles, souvent complexes.

Aussi DU JOURDAIN AU CONGO, Art et christianisme en Afrique centrale invite-t-elle, par-delà les spécificités historiques de la christianisation de l’aire kongo, à réintroduire de la durée, de la nuance, de l’incertitude également dans notre appréhension des échanges culturels. En cela l’exposition suscite des réflexions d’une grande actualité, auxquelles Julien Volper et les spécialistes réunis autour de lui ont su donner profondeur et clarté.

Que ceux-ci soient vivement remerciés, comme doivent l’être les institutions et les particuliers ayant consenti au prêt d’œuvres exceptionnelles, et en premier lieu la vingtaine de grands crucifix rassemblés ici pour la première fois. Le Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren a fait montre d’une grande générosité, au même titre que la Katholieke Universiteit Leuven, l’Afrika Museum de Berg-en-Dal, le Rijksmuseum Volkenkunde de Leyde ou, en France, la Bibliothèque nationale de France et la galerie Bernard Dulon.

DU JOURDAIN AU CONGO, Art et christianisme en Afrique centrale doit aussi beaucoup aux collectionneurs Marc-Leo Felix, Henri Lu, Donald Hall, Loed et Mia Van Bussel, René et Anne Vanderstaete, Bernard de Grunne, Lucien Bilinelli, Françoise Berthet, Didier Claes : leur soutien et leurs conseils ont significativement contribué à la beauté et à l’intelligence d’une exposition de grande valeur.

Stéphane Martin
Président du musée du quai Branly - Jacques Chirac

 

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Site du musée du quai Branly -Jacques Chirac