Visiter un frère malade (N°37 / Novembre - Décembre 2017) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Visiter un frère malade (N°37 / Novembre - Décembre 2017)

Le Christ nous invite à nous approcher des personnes fragilisées. C’est le souci porté par le service diocésain de la pastorale de la santé à travers chacun de ses membres en suivant les orientations missionnaires du diocèse. Notre évêque, Mgr Pascal Delannoy, nous exhorte à « être le prochain de l’autre », notamment par une présence régulière auprès de ceux qui souffrent.

Légende de l'image

« J'étais malade et vous m'avez visité » Matthieu 25, 36

 

Être le prochain de l'autre

L'Église ne serait pas l'Eglise si...

Soigner corps et âme

Je peux tout en celui qui me donne la force

C'est le Christ qui me donne rendez-vous

Jésus qui vient les visiter

Je vis ma mission comme une visitation
 

Repères

 

 

 

Être le prochain de l'autre

Marie-Noëlle Mary, déléguée diocésaine à la pastorale de la santé

« La fraternité n’est pas une option, c’est une nécessité ». Pour mettre en œuvre l’invitation du Christ à « être le prochain de l’autre » et « parce que personne n’est trop pauvre pour n’avoir rien à partager*», il existe dans le diocèse de Saint-Denis des aumôneries catholiques dans plusieurs hôpitaux, cliniques de soins de suite et établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD).    
Une aumônerie est une équipe constituée d’un responsable, d’un prêtre et de bénévoles.

Présence discrète à travers l’écoute et la parole, sa mission est de visiter, d’accompagner les malades et de leur proposer les sacrements de l’Eglise. L’objectif est de leur permettre de recevoir l’écoute et la sollicitude fraternelle qui peuvent réveiller en elles l’espérance, dans le respect de la dignité humaine et du principe de laïcité. En effet, l’article 2 de la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat garantit la présence d’aumôniers dans les hôpitaux, mise en œuvre directe du principe de liberté de culte dans des lieux où elle est limitée par les restrictions de déplacement qui s’imposent aux patients.

De plus, il existe aussi dans certaines paroisses de notre diocèse, le service évangélique des malades (SEM). Un service paroissial, sous la responsabilité du curé, qui a pour mission de visiter les personnes seules, malades et handicapées, habitant sur le territoire de la paroisse car, comme l’indique saint Paul : « Si un seul membre souffre, tous les membres partagent sa souffrance. Vous êtes corps du Christ et, chacun pour votre part, vous êtes membres de ce corps. » (1 Corinthiens 12, 26-27)

Le sacrement du frère

Depuis que je suis engagée dans la pastorale de la santé, je suis touchée par tout ce que je vis à travers ce service. Quand j’ouvre la porte d’une chambre, lorsque je visite une personne malade, c’est toujours l’inconnu. Mais je n’ai pas peur car je me souviens des paroles du Christ : « Demeurez en moi pour que vous portiez du fruit. » Ainsi, avant d’entrer, je prie toujours : « Seigneur, passe devant moi. » Et j’ai la certitude qu’il m’accompagne et qu’il est, de même, présent dans la personne que je visite. J’arrive les mains nues et je reste à l’écoute de ses besoins : prier, parler ou être simplement une présence silencieuse et fraternelle. C’est ainsi que la confiance se construit petit à petit. La visite révèle la présence d’un Dieu qui se fait proche, source d’espérance et de joie partagée pour la personne visitée, comme pour moi.

Pendant l’Année de la Miséricorde, le pape François nous a invités à être « miséricordieux comme le Père » à travers des œuvres de miséricorde, comme visiter un frère malade. Alors n’ayons pas peur d’« être le prochain de l’autre ». Osons rejoindre les frères et les sœurs fragilisés, où qu’ils soient. Un livret sera prochainement diffusé dans les paroisses pour donner des méthodes pour visiter les personnes malades de nos communautés.

*Pour annoncer la joie de l’Evangile. Orientations missionnaires du diocèse de Saint-Denis-en-France 2015-2020, p. 9

 

L’Église ne serait pas l’Église si…

Laurence Martin, aumônier de l’hôpital René-Muret, Sevran

Maman, grand-mère, je suis l’aumônier catholique de l’hôpital René Muret de Sevran (hôpital du GH 93) depuis bientôt 10 ans, habitant Sevran depuis 1982, je suis également fondatrice de Prêtez l’Oreille, association d’aide aux malentendants et formatrice en communication auditive au sein de l’association.

L’évolution des aumôneries a vu naître des équipes depuis environ 1982, parfois avec des responsables laïcs, envoyés en mission par l’évêque proposés par le diocèse à l’Assistance Publique, qui recrute. Notre rôle est une présence de l’Eglise parmi les plus fragiles, malades ou handicapés, mais aussi présence auprès des familles et présence au milieu des soignants, du personnel administratif ou technique, comme simple collègue. 

L’appel à cette mission a été fait par le précédent aumônier. J’étais alors au chômage. Ce travail à mi-temps en hôpital me permettait de créer en parallèle l’Association et me laissait du temps pour les formations que je commençais à donner dans les instituts de formation en soins infirmiers, par exemple. Mon « oui » a été motivé par la tendresse que j’ai toujours essayé d’apporter aux personnes âgées, aux malades, depuis mon tout jeune âge. Je pense que le scoutisme auquel j’ai adhéré pendant des années jusqu’à devenir animatrice des chefs louveteaux à l’époque sur le diocèse de Créteil, a orienté ce désir de servir le serviteur souffrant.

Une vie très fraternelle se tisse

Je suis présente à l’hôpital les mardi, jeudi et dimanche matin. Nous avons deux équipes soutenues par le père Jean Saillant, notre accompagnateur indispensable : l’une visite le jeudi dans les services les personnes âgées qui le souhaitent ou sur demande des familles ou des soignants; et l’autre va chercher le dimanche les personnes souhaitant aller à la messe. Toutes ces personnes bénévoles, au service des malades, fidèles, généreuses et ne comptant par leur temps, sont pour moi un exemple de foi. J’admire leur dévouement. Une vie très fraternelle se tisse aussi avec elles, et il n’est pas rare de se retrouver pour fêter un anniversaire ou d’applaudir à la fin de la messe pour fêter un événement heureux.  Nous sommes aussi très attentifs au soucis familiaux de chacun. Nous écrivons ensemble la suite des Actes des apôtres.
Le temps restant, je suis disponible pour tous. Le travail administratif prend du temps pour bien suivre les patients qui arrivent ou sortent et avoir des listes à jour.

Un accompagnement spirituel

Je visite aussi individuellement sur demande et quand la visite devient accompagnement spirituel avec une demande de réconciliation ou un sacrement des malades, cela me remplit de joie.
L’accompagnement au moment du décès est très fréquent. Les bénédictions, les prières, l’écoute, permet de traverser cette séparation douloureuse. Et quand cela est possible, j’essaie d’accompagner aussi les familles lors de la célébration des obsèques.

C’est un travail de confiance de longue haleine. Avec les soignants en place depuis 9 ans, nous nous connaissons bien. Ce qui est plus compliqué ce sont les changements de personnel. Il faut sans cesse se faire connaître, être visible, aller saluer les nouveaux cadres,  infirmiers,  aides-soignants et demander à chaque visite s’il y a des demandes, et leur rappeler que nous sommes dans l’hôpital à la disposition des patients catholiques et de leur famille. La base de notre relation est la confiance.

Signe de la présence de Dieu

Ce n’est pas la foi qui guide ma mission, ce sont les malades qui guident et réveillent ma foi. Ce sont leur souffrance, leurs difficultés qui m’obligent à plus d’écoute, plus de compassion. J’ai tout appris d’eux. J’ai découvert que ce n’était pas moi qui apportait mon soutien. C’est la relation créée avec eux qui devenait signe de la présence de Dieu. Nous ne sommes jamais deux dans la relation, mais toujours trois : « Jésus était là au milieu d’eux… » (Luc 24, 36)

Ce qui me paraît essentiel dans la mission de visiter un frère ou une sœur malade c'est l’Amour et la tendresse de Dieu qui redisent sans cesse : « Je ne t’abandonne pas. Je t’aime d’un amour infini. »

N'hésitons pas à nous donner

Je fais appel à toute personne qui souhaiterait venir rejoindre notre équipe ou toute autre équipe. Nous avons besoin de plus de tendresse vis-à-vis des personnes seules, malades et âgées. J’ai en mémoire la phrase de notre Evêque Pascal Delannoy,  lors d’une formation des équipes d’aumônerie « l’Eglise ne serait pas l’Eglise si elle ne se penchait pas vers les personnes les plus vulnérables, fragiles, malades ou handicapées ». Comme c’est vrai !
Ecoutons notre cœur, n’hésitons pas à nous donner.  Ces visages, ces sourires, ces mercis, ces mains serrées, ces rencontres sont notre joie.

 

Soigner corps et âme

 Jean-Luc Pascal, visiteur à la clinique Ambroise-Paré, Bondy

Pour un professionnel, soigner consiste principalement à avoir une action physique ou psychologique  sur une personne ayant perdu son autonomie pour des causes pathologiques. C'est aussi, de façon concomitante, entrer en contact avec une personne humaine  dans toutes les dimensions de sa personnalité dans la mesure où elles  interfèrent dans le processus pathologique et dans sa résolution. Cela tout soignant l'apprend et connaît la nécessité d'une prise en charge globale de la personne soignée.

Pourtant, la dimension spirituelle est souvent ignorée, minorée, cachée voire réprimée par les patients eux-mêmes et par les soignants qui peuvent se penser désarmés vis-à-vis de ce sujet, ou qui y sont indifférents.

En tant que soignant, j’ai vécu deux positions opposées vis-à-vis des attentes spirituelles des patients et des soignants : l'une dominée par l'athéisme ambiant des années 80 induisant une vision très matérialiste de la médecine ; et l'autre après ma conversion, ouverte à la foi et aux attentes spirituelles. Ainsi, par la foi et grâce à elle, il m'est arrivé d’apporter la réponse à l’angoisse de patients qui se trouvaient en grande détresse en priant à leur chevet. L'un était un jeune homme atteint du SIDA, l'autre un homme âgé, tous deux dans les derniers jours de leur vie.

Une ouverture aux signes

La demande spirituelle et surtout la souffrance morale qui la motive sont  fréquentes, mais le plus souvent muettes car les patients peuvent la penser sans recours, ce qui en majore d'autant plus la détresse. Ainsi, quand elle n'est pas véritablement intégrée au soin, la dimension spirituelle devient une tension. En revanche, maintenir cette ouverture aux signes qui invitent au dialogue spirituel implique une attention, une disponibilité ou une ouverture qui se superpose à l'acte de soins ou à la raison de l'intervention auprès de la personne soignée.

L'âme peut être apaisée. Cela appartient à Dieu. Mais il faut simplement le vouloir et se laisser guider par le malade lui-même qui, parfois sans le dire, le demande en le faisant comprendre. Je pense ainsi qu'il faut rester dans l'humilité, inviter sans provoquer, sur la base d'une parole, d'un livre ou d'un signe religieux proposé. On peut témoigner, si les signes le permettent, en osant dire : « Moi aussi je suis croyant, je suis chrétien. » Mais cela dépasse la dimension religieuse car il s'agit de signifier que je suis là pour lui qui est malade et qui souffre pour partager avec lui ce que j'ai reçu et le lui donner à mon tour.

 

Je peux tout en celui qui me donne la force

Huguette Ageronde, Les Pavillons-sous-Bois

Quand on est malade au sein de la paroisse Notre-Dame de Lourdes, notre prêtre, qui connaît bien ses paroissiens, en informe la communauté. Alors, il se forme une chaîne d’amour qui vous visite, vous téléphone. Notre prêtre, si vous le demandez, se déplace pour vous confesser et vous apporter le Pain de vie. La fraternité existe dans notre Eglise et cela console la personne malade qui reprend goût à la vie : « Je peux tout en celui qui me donne la force. » (Philippiens 4, 13) Merci chers frères et sœurs de Notre-Dame de Lourdes.

 

C'est le Christ qui me donne rendez-vous

Marc Rouzeau, diacre permanent, Sevran

Il y a longtemps déjà, à travers mon activité professionnelle à l’Association des Paralysés de France (APF), j’ai été amené à rencontrer, des personnes en situation de handicap ou malades.

Diacre depuis 25 ans, la mission qui m’a été confiée est d’être envoyé auprès des personnes en situation de handicap. Il y a 14 ans, lorsque j’ai pris ma retraite (même si je gardais bénévolement des activités à l’APF), je souhaitais avoir une activité de proximité et c’est ainsi qu’habitant Sevran, j’ai pris contact avec la responsable de l’aumônerie de l’hôpital Robert-Ballanger de l’époque (sœur Yvonne) et que j’ai commencé avec elle des visites.
Un service en particulier n’avait pas de visiteur, c’était le service de rééducation fonctionnelle et c’est là que mes pas se sont portés, ou peut-être est-ce l’Esprit Saint qui m’a appelé, et je suis toujours fidèle à ce service où je vais tous les jeudis après-midi depuis 13 ans. C’est un rendez-vous que j’ai avec, Noëlle, Paul, Isman et les autres… et je sais qu’à travers ces visages Dieu me fait signe et cela me renvoie à Matthieu chapitre 25 : « J’étais malade, et vous m'avez visité... ».

Je confie au Seigneur ceux que je visite

Lorsque je vais à l’hôpital, je prie pour ceux que je vais rencontrer, pour le personnel. Avant la rencontre, je frappe à la porte même si celle-ci est ouverte, et j’entame la discussion, je m’efforce de ne m’intéresser qu’à la personne qui est en face de moi, de demander des nouvelles de sa famille, de poser des questions sur son passé, son avenir… et surtout d’écouter ce qu’elle peut avoir à me dire. La chance que j’ai dans ce service de rééducation fonctionnelle, c’est que les personnes restent plusieurs semaines et une certaine confiance et une intimité s’installe…

Après les visites, nous prions à l’aumônerie avec la personne qui m’accompagne car nous sommes souvent deux par équipe et nous notons notre passage dans un cahier de liaison. Confier au Seigneur celui ou celle que je viens de visiter pour qu’Il lui donne de la force, de la patience et de l’espérance. Une fois de temps en temps nous avons une rencontre en équipe, nous sommes une dizaine et nous faisons le point sur ce que nous vivons dans la communauté hospitalière. Je voudrais aussi signaler qu’après une présence fidèle depuis plusieurs années dans le même service, il arrive que nous ayons des échanges approfondis avec certains personnels et cela aussi est une grande joie.

Signe du Christ serviteur

C’est pour moi une grande joie de rencontrer des malades à l’hôpital ou à domicile. C’est le Christ qui me donne rendez-vous et ce sont des rendez-vous exceptionnels, j’admire la patience de certains, le dynamisme d’autres, la solidarité des familles, mais je constate aussi la solitude et l’abattement de certains visages. Toutes ces vies, je les porte dans ma prière, ils sont présents quand je participe à l’eucharistie. A travers ces femmes et ces hommes, Dieu me fait signe, et je souhaiterais que d’autres membres de la communauté chrétienne viennent se mettre en tenue de service. C’est à cela que m’appelle ma mission diaconale, être signe du Christ serviteur pour que tous nous soyons au service de nos frères.

 

Jésus qui vient les visiter

Père Etienne Lhomme, membre de la communauté de l’Emmanuel, Bondy - Les Pavillons-sous-Bois

Comme tout prêtre en paroisse, je suis confronté aux difficultés de mes paroissiens qui me sollicitent pour les accompagner dans les moments difficiles comme la maladie. Et je le fais avec joie car je crois qu’il s’agit d’une mission importante qui est confiée au prêtre. En effet, les liens que nous tissons au niveau paroissial, notamment en nous rencontrant à la messe dominicale, se prolongent et se renforcent même lorsque l’une ou l’autre personne traverse la difficulté de la maladie. C’est l’occasion pour moi de me déplacer à domicile ou à l’hôpital afin de rencontrer celui qui le demande. Je dis souvent à mes paroissiens que nous formons une famille. Il est donc naturel de ne pas abandonner un frère ou une sœur qui souffre et qui a besoin de soutien et plus encore, du secours des sacrements.

Donner le sacrement des malades, un moment fort

Comme jeune prêtre, je suis à chaque fois bouleversé devant le désir de Dieu des malades. En recevant un prêtre, ils reçoivent Jésus qui vient les visiter, les consoler.
La demande des sacrements est aussi très belle : pourquoi une personne malade devrait elle être privée de la confession ou de l’eucharistie. Prendre un temps pour confesser un malade ou lui apporter Jésus eucharistie est capital car tous, nous vivons des sacrements, d’une manière ou d’une autre.

Donner le sacrement des malades est un moment fort durant lequel je sens le soutien concret du Seigneur pour celui qui est dans l’épreuve. Quelle chance de voir toutes ces belles choses !

Je voudrais terminer sur le silence et la prière. Lorsque j’ai commencé mes visites aux malades, je me demandais quels mots je devrais trouver pour parler à ceux qui sont dans la peine. Je me suis très vite rendu compte qu’on n’attendait pas de moi que je fasse la conversation mais que je prie et je peux assurer que les temps de silence et de prière sont très profonds et sont une vraie consolation.

 

Je vis ma mission comme une visitation

Soeur Eliane Loiseau, missionnaire de l'Evangile, Bobigny

Je suis infirmière à la retraite et j'ai eu l'occasion de collaborer à la pastorale de santé dans d'autres diocèses. J'ai accepté cette mission comme un prolongement de ma profession d'infirmière donnant au "prendre soin " une nouvelle dimension.

Le curé de la paroisse, Philippe Guiougou, m'a confié la mission de coordination et d'animation des équipes du service évangélique des malades (SEM). Le SEM de Bobigny est composé d'une équipe de 12 bénévoles, d'un prêtre référent. Nous visitons 3 établissements d'hébergement des personnes âgées dépendantes (EHPAD) et le Centre de médecine physique et rééducation (CMPR). Notre projet est de développer aussi les visites à domicile dans les quartiers.

Je reçois beaucoup dans ces rencontres

Je visite plus régulièrement le CMPR avec 2 autres bénévoles. Ma mission,  je la vis comme une "visitation", une rencontre faite d'écoute. Cette écoute, qui ne se nourrit pas seulement de paroles, accorde une place importante à la communication non verbale. J'offre ma disponibilité à l'autre, j'accueille des parcelles de vie, des souffrances, des questions, des doutes. Dans ces rencontres, je reçois beaucoup de l'expérience de vie des personnes, ces temps de partage m'interpellent et m'humanisent. Je suis souvent émerveillée par ce qui est partagé et je ne cesse d'admirer la manière dont l'Esprit Saint conduit chacun de nous. A travers ces rencontres, je cherche à repérer la dimension spirituelle afin de la prendre en compte dans l'accompagnement.

Les temps de célébration de l'Eucharistie dans chaque établissement, tous les mois, sont des temps forts de vie d'Eglise entre les malades, les personnes âgées, les bénévoles et quelque fois des membres du personnel. Nous proposons dans chaque établissement le sacrement des malades une fois par an.

Un approfondissement de notre foi

L'équipe du SEM de Bobigny se retrouve pour un partage "retour de mission" tous les 2 mois c'est un temps d'apprentissage, de relecture en partant des questions soulevées dans les rencontres. Ce partage permet un approfondissement de notre foi.

Personnellement, j'ai l'habitude de faire "une relecture priante" des visites, je prends le temps de noter des éléments de la rencontre, ce qui permet un cheminement dans la durée avec les personnes rencontrées. Avec certaines personnes, cela peut permettre, un jour où l'autre, de parler de cette présence accompagnante de Dieu qui ne lâche jamais leurs mains dans la maladie où la vieillesse. Il arrive que ces échanges conduisent à un lâcher prise et à la prière. J'aime beaucoup la prière de saint François d'Assise : « Seigneur fais de moi un instrument de paix. » Elle me prépare à vivre la rencontre. De nombreuses pages d'Evangile, des psaumes m'aident à continuer la mission de Jésus qui a relevé, soulagé, guéri les malades.

                                                                  

Propos recueillis par Anne-Marie Tossou

 

Repères


A lire
- Revue A.H. Aumôneries des Hôpitaux, parution trimestrielle – abonnement annuel (abonnement.ah@cef.fr)

- Le Dieu de la joie… mais,  pourquoi la douleur ?  Jorge Ordeig Orsini, Le Laurier, 2017

- Pour accompagner la prière des personnes malades, Michel Langlais et Jean-Marie Humeau, Editions du Signe, 2002 

- Le soin dans tous ses états, Jean-Guilhem Xerri, DDB, 2011

- Alzheimer la vie au quotidien, guide à l'usage des soignants et des familles, Jacques K'bidi, Lamarre, 2015

- Face à celui qui meurt,  Patrick Verspieren, DDB, 1999

- Vivre avec celui qui va mourir, Yves De Gentil-Baichis et Maurice Abiven, Centurion, 1990

- La laïcité à l'hôpital, Christian Delahaye, Parole et Silence, 2014
 

A voir
- Témoignage d'Alexandra sur le Sacrement des malades / FRATernel 2016
- Roseline de Romanet - Visiter les malades / Un Cœur qui écoute
- La Miséricorde vue par le médecin / La Foi prise au mot
 

Service national de la pastorale de la santé
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