Jeunes cathos au coeur du monde (N°43 /Janvier-Février 2019) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Jeunes cathos au coeur du monde (N°43 /Janvier-Février 2019)

Dossier diocésain

Légende de l'image

Dès maintenant, lorsque nous savons les écouter et leur laisser la place qui leur convient, les jeunes contribuent à la vitalité et au dynamisme de ce Corps qu'est l'Eglise.

 

Dieu est votre force, une force qui peut changer le monde
(Mgr Delannoy)

 

Susciter les vocations
N'ayons pas peur de faire le buzz
Au service de l'amour
Tous solidaires
Le défi du vivre ensemble
Soif de découvertes

Un appel à partir en mission

Repères

 

Susciter les vocations

Père Philippe Guiougou, vicaire épiscopal pour la pastorale des jeunes

Dans la dynamique du synode sur les jeunes d’octobre 2018 sur le thème de « la jeunesse, la foi et le discernement vocationnel », les évêques se sont adressés aux jeunes du monde entier : « Nous sommes sûrs que vous êtes prêts à vous impliquer, avec votre joie de vivre, pour que vos rêves se réalisent concrètement dans votre vie quotidienne, et dans notre histoire humaine. L’Église est votre mère, elle ne vous abandonne pas, elle est prête à vous accompagner sur de nouveaux chemins.  Aidez le monde à se réveiller et à tourner son regard vers l’amour, la beauté, la vérité, la justice.1 »

De nombreux thèmes abordés lors du synode touchent notre jeunesse : l’accompagnement des jeunes sur leur route humaine et spirituelle en fait partie. Les écouter est essentiel pour les aider à faire résonner en eux la parole de Dieu, une parole qui vient interroger leur vie. Les écouter pour leur dire : « Oui, tu es capable, "confiance, lève-toi, il t’appelle" (Marc 10, 49). »

La joie du don

Il y a aussi la question du don de soi, de la solidarité à travers le service du frère. En effet, dans notre diocèse, des aumôneries font des visites, des animations en maisons de retraite, des jeunes participent aussi aux maraudes ou à l’hospitalité diocésaine à Lourdes en étant au service des malades. Ce don de soi, est la source incontestée de nombreuses vocations.

La question de la vie affective et sexuelle est vue comme importante par notre jeunesse. Ils ont ainsi organisé un forum « Waouh » à partir de la théologie du corps du pape Jean Paul II qui a rassemblé quarante jeunes adultes en octobre 2018. Le fait marquant de cette rencontre est la prise de conscience de l’urgence d’aborder, sans tabou, ces questions affectives et sexuelles et que l’Evangile a quelque chose à nous dire sur ce sujet qui touche notre société.

Un chemin de confiance

Comment ne pas relayer cet appel du Christ : « Allez de toutes les nations faites des disciples » (Matthieu 18, 19-21) ? La génération du digital et du numérique, que représente la jeunesse, a dans ce domaine un grand défi devant elle : investir les nouveaux modes de communication afin que l’Eglise continue à témoigner et à annoncer l’Evangile en tout lieu.

Dans la dynamique des grands rassemblements que réclament souvent les jeunes, les JMJ2, permettent d’affermir sa foi et de goûter un peu plus à la dimension universelle, multiculturelle de l’Eglise catholique. Les JMJ de Panama, en janvier 2019, invitent à la confiance : « Voici la servante du Seigneur, que tout m’advienne selon ta parole (Luc 1, 38) ». Cette confiance en Dieu reste indispensable pour faire Eglise, pour faire Corps ensemble tout simplement.

1 Lettre des Pères synodaux aux jeunes, 28 octobre 2018
2 Journées mondiales de la jeunesse

 

N’ayons pas peur de faire le buzz

Mathieu Maniga, Pierrefitte-sur-Seine

Jésus nous demande d’annoncer la Bonne Nouvelle. Il y a divers moyens de le faire en fonction de ses talents. Aujourd’hui, les moyens numériques sont très efficaces. Comme je suis créatif, j’ai créé un Instagram de citations de saints (@sanctus_citations) et un calendrier de l’Avent chrétien (www.calendrier-nativite.fr), et cela a bien marché. Il ne faut pas avoir peur de faire le buzz pour attirer les gens vers le Christ. En tant que chrétien, il est indispensable de développer sa foi. L'Évangile nous donne un conseil précieux dans le livre des Romains 10, 17 : « La foi naît de ce que l’on entend ; et ce que l’on entend, c’est la parole du Christ ». Cependant, la foi est ce lien très intime entre Dieu et l’homme et on ne peut la rendre virtuelle.
Je m'inspire beaucoup des techniques de communication des protestants évangéliques, ils ont une longueur d'avance sur nous dans ce domaine.

A l'ère du numérique

Les technologies numériques nous permettent de "prêcher" la parole du Christ. On a comme exemple aleteia.fr, aelf.fr, psaume.retraitedanslaville.org, sinod.fr et des vidéos de prédications sur Youtube.

Je suis développeur web et j'habite à Pierrefitte-sur-seine, je fais partie d'un groupe de louange et d'adoration sur Saint-Denis qui se nomme "Espérance" avec beaucoup de jeunes du diocèse. On a une soirée de prières un vendredi soir par mois.

J'ai toujours été attiré par l'art en général, j'ai commencé par le dessin et Photoshop pour finir par la programmation. Je suis aujourd'hui épanoui car il y a de nombreux challenges dans mon métier.

Un vivier de talents

Il y a un formidable vivier de talents dans le diocèse avec des musiciens, chanteurs, développeurs, peintres, réalisateurs de film, je pense que l'Église doit accompagner les projets d'évangélisation. Pourquoi pas en créant un pôle évangélisation au niveau diocésain ? Mais pour ce genre de projet, il ne faut pas avoir peur d'investir un peu d'argent. Pour toucher plus largement la population, je pense qu'il faudrait faire de la communication imprimée et l'afficher devant les églises, avec des kakemonos ou en se servant des grilles comme support d'affichage. Il ne faut pas avoir peur de faire le buzz pour attirer les gens et pour cela, il faudrait faire appel à des personnes compétentes en communication.

 

Au service de l’amour

Miranda et Floriant Cartier, Villeparisis

Nous avons des engagements diocésains et paroissiaux : organisation du rassemblement du Frat, de la formation BAFA, accompagnement des 6e vers la profession de foi, formation musicale et liturgique des jeunes de la paroisse… Ces expériences humaines et spirituelles nous apportent tellement. Pour nous, prendre un engagement c’est poser un acte de foi et une façon de nourrir notre sacrement du mariage. L’appel à ces missions était toujours par l’intermédiaire d’un prêtre ou de la personne responsable. L’appel est un acte fort. C’est la reconnaissance que nous pouvons apporter quelque chose à l’Eglise quelles que soient nos capacités.

Engagés en Eglise

Miranda a débuté ses engagements au sein de l’Action catholique des enfants, durant onze ans, notamment quatre ans en tant que présidente départementale. Cet engagement lui a permis de découvrir les mouvements d’Action catholique et les différentes instances diocésaines comme le Conseil diocésain de la Mission ouvrière ou le Conseil diocésain de pastorale, ainsi que la pastorale des jeunes. Puis, elle a été appelée au service diocésain de la pastorale des jeunes dès 2009 pour participer à différentes équipes diocésaines : Frat, Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), rassemblements. En parallèle, un travail de fond à été entrepris pour la formation des jeunes, notamment avec la mise en place de la formation BAFA (brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur) et la formation anime tes jeunes. Aujourd’hui, les principaux engagements se font à deux niveaux, diocésain : ce sont les études, la continuité de la formation BAFA, et l’intégration de la commission diocésaine de la liturgie pour l’organisation générale du Frat. Au niveau paroissial, les engagements étaient l’accompagnement des 6e à la profession de foi, ainsi que la liturgie paroissiale.

Floriant a débuté ses engagements au sein de sa paroisse, Saint-Louis de Drancy avec l’accompagnement de la chorale paroissiale à l’orgue durant la messe, l’accompagnement des jeunes de sa paroisse en aumônerie et au service de messe, la liturgie, et la formation musicale des jeunes. Après ses premières JMJ, il a été appelé pour intégrer l’équipe diocésaine du Frat de Lourdes. Aujourd’hui, il participe à la coordination et à la formation musicale/liturgique des jeunes sur notre paroisse, et il est délégué diocésain pour le Frat de Jambville.

Ce qui nous pousse à dire « oui »

On ne peut pas vraiment expliquer ce qui nous pousse à dire oui. Nous pouvons dire que c’est comme un cercle constant où nous mettons à disposition nos compétences. Mais de telles expériences humaines et spirituelles nous apportent tellement que c’est cela qui nous pousse à dire « oui ». Bien entendu, il y a des choix à faire, comme pour mon engagement total pour le diocèse. Il a fallu discerner pendant plusieurs mois avant de dire « oui ». Il y a aussi la vie de couple à prendre en compte et un équilibre à trouver afin que l’un et l’autre ne soient pas engloutis par les missions d’Eglise. Nous savons dire non quand nous sentons que nous sommes engagés dans trop de choses. L’objectif n’est pas de nous occuper mais bien de pratiquer notre foi.

Prendre un engagement, pour nous, c'est poser un acte de foi. L’appel est aussi toujours un acte fort pour nous. C’est la reconnaissance que nous pouvons apporter quelque chose à l’Eglise quelles que soient nos prédispositions, nos faiblesses, nos capacités.

Un témoignage de ce que Dieu fait pour nous

Lorsque nous nous sommes engagés, cela a paru maintes fois assez fou à nos amis qui, par conséquent, devaient toujours nous demander longtemps en amont avant de prévoir une soirée, ou simplement le fait de nous marier à 26 et 25 ans. C'est un témoignage de ce que Dieu fait pour nous au quotidien : permettre d'aider les autres à trouver leurs voies à travers notre voie, notre engagement ecclésial, en tant que mariés mais aussi en tant que bénévole. Le Christ nous a montré le chemin et nous a permis de nous rencontrer et de fonder une famille. Désormais, notre "famille" compte beaucoup de personnes de qualité grâce à nos différentes rencontres à travers nos engagements. Nous ne prétendons pas être parfaits, au contraire, mais nous souhaitons simplement transmettre notre épanouissement : s’engager n’est pas significatif de réunions tous les soirs, mais bien d’un épanouissement total en Dieu.

Notre mission de baptisé est bien de prendre part et d’œuvrer de tout notre être à la mission de l’Eglise. Je pense que nous en avons pleinement conscience et c’est aussi pour nous une façon de pratiquer notre foi et de nourrir notre sacrement du mariage. Nous privilégions beaucoup nos engagements paroissiaux.

Une foi grandissante

Nos implications dans l'Eglise nous apportent une foi grandissante, une pratique de l’expérience humaine plus ou moins facile et donc le don de la patience. Une remise en question perpétuelle de notre engagement. Le centre est le Christ, nous apprenons chaque jour à nous décentrer et à tourner les yeux vers lui. Bon nombre d’entre nous l’oublient : lorsque nous prenons un engagement ecclésial. Nous nous mettons au service et le service n’est pas si simple, ni si évident. Tout comme le sacrement du mariage qui met à nu deux personnes qui se lient à vie. Cela peut faire peur, mais si l’équilibre est bien trouvé et le dialogue constant, cet état de vie est heureux et nous le sommes.

L’Eglise a une place très importante dans nos vies, nous nous sommes rencontrés grâce à elle. L’Eglise, la foi est toute notre vie. Nous nous efforçons de vivre dans la prière (même si ce n’est vraiment pas facile), et surtout de nous mettre au service. Pas seulement pour le diocèse ou notre paroisse. Mais au quotidien à travers nos métiers, notre bonne humeur et la joie que nous pouvons transmettre.

Le mariage fortifie chaque jour notre amour

Rien ne nous a motivés à nous marier à l’Eglise. Pour nous c’était une évidence. Nous nous aimons, le Christ nous a mis l’un et l’autre sur la route, cet amour devait recevoir le sacrement du mariage. Ce sacrement fortifie chaque jour notre amour. Nous n’avions pas peur de nous engager l’un à l’autre. Nous savions que cela demande des concessions chaque jour. Nous avons reçu une belle et longue préparation au mariage grâce au Père Benoit que nous remercions de nous accompagner encore aujourd’hui dans cette aventure de vie.

Le sacrement du mariage exige le dialogue, le prendre soin et surtout le pardon mutuel. Tout ceci peut paraître abstrait ou facile mais cela prend réellement vie au quotidien. Croire en Dieu permet de croire que seuls, nous ne pouvons pas aller loin et cela est très important pour nous de remettre dans les mains de Dieu continuellement nos difficultés ou nos joies. Et cela est valable pour nos engagements. Les bases de l’engagement est la bienveillance et le service+++

Nous essayons d’avoir un engagement ensemble ou deux pas plus loin afin que chacun ait son espace de liberté pour grandir sans l’autre.

 

Tous solidaires

Tristan Guilmard, Les Lilas

Le groupe « jeunes professionnels » des Lilas, animé par le père Marc, a décidé de se mettre en marche et de répondre aux appels à la solidarité. Après réflexion, nous avons choisi de proposer un lieu d’écoute et d’entraide pour les démunis et les personnes isolées. En parallèle d’une maraude dans le quartier, quatre à cinq bénévoles se rendent disponibles dans une salle de la paroisse et c'est dans un esprit de partage et de fraternité qu'est proposé un petit-déjeuner chaque samedi, de 8h à 10h. Des familles, des personnes étrangères, jeunes et moins jeunes ou simplement des paroissiens viennent pour cette rencontre hebdomadaire.
La fréquentation est variable mais il y a environ une douzaine d'habitués, plus ou moins assidus.

Voir les autres comme des frères

J'ai rejoint le groupe des « jeunes pros » il y a deux années. J'essaie de participer à l'organisation générale, à la tenue de réunions régulières entre les bénévoles et de faire le lien avec l'association de solidarité créée pour soutenir les initiatives.

Nous ne sommes pas des professionnels de la solidarité et nous voulons recevoir tous les publics. Nous devons donc apprendre à connaître nos limites. Certains demandent plus de soin et de patience. Nous avons une équipe solide et solidaire qui se soutient et s'écoute dans les moments difficiles. Par exemple, lorsque certains accueillis confient des parcours de vie qui nous touchent.

La confiance s’installe dans la durée et elle est la reconnaissance que nous recevons. En nous mettant à la suite du Christ, en essayant simplement de ne pas juger, et, de témoigner de son amour inconditionnel. Et en nous incitant à voir les autres avant tout comme des frères et à nourrir une attitude juste et pleinement présente lors des rencontres.

Nous avons d'autres projets solidaires pour l'avenir : un repas solidaire et pas ordinaire de fin d'année, un projet photo avec les accueillis et dans la continuité de l'action de solidarité avec le centre d'hébergement du Pré-Saint Gervais...

 

Le défi du vivre ensemble

Francis, Aulnay-sous-Bois

Mon investissement dans le dialogue interreligieux a commencé depuis l’adolescence. En cheminant dans la connaissance de ma propre foi, j’étais confronté à des questionnements face aux musulmans majoritaires dans mon quartier. C’était à la fois une nécessité de les connaître mais aussi un chemin d’amitié.
Par la suite j’ai été appelé à rejoindre une petite équipe locale, il y a presque 15 ans, dans ma ville d'Aulnay-sous-Bois avec sœur Nadia. Plus tard, il y a dix ans, le père Jean Courtaudière m’a contacté pour rejoindre l’équipe diocésaine.
J’ai accepté cette mission car j’étais conscient que c’était un défi et une nécessite de construire le vivre ensemble. Améliorer le quotidien de nos quartiers parfois sensibles avec ses enjeux et sa diversité ne peut pas se faire sans les personnes avec qui nous vivons. De plus, il y a toujours eu pour moi un enjeu spirituel. En tant que chrétien, je vois tout Homme comme un frère ou une sœur créé(e) par Dieu.

Comment entrer dans le dialogue ?

Certes, pour moi, Jésus Christ est le chemin, la vérité, la vie.  La question qui m’a toujours interpellé c’est pourquoi Dieu a laissé plusieurs religions possibles ?

Même si je n’ai pas la réponse à cette question, il était important pour moi de comprendre la foi des musulmans pour entrer en dialogue et avancer dans l’amitié. En effet, on peut se retrouver sur les questions de transcendance, de valeurs communes, parler de Dieu et tout simplement sur le chemin de la vie humaine, sans pour autant nier nos différences religieuses.

Dans le dialogue, je dirais qu’il y a deux extrêmes à éviter : refuser tout dialogue ou être dans le syncrétisme en voulant tout confondre.

Cette mission d’Église m’a permis, à la fois, d’approfondir ma propre foi, et a été aussi l’occasion de vivre de multiples rencontres. Se retrouver en tant qu’humain pour partager sur les questions de notre temps. Autant d’échanges qui permettent à chacun de s’enrichir mutuellement. Il ne faut pas pour autant nier les difficultés auxquelles on peut être confrontés. Durant toute ma jeunesse j’ai aussi du faire face à des jeunes musulmans bloqué dans leur certitude ou l’islam ne pouvait être que la seule vérité et que nous étions forcement dans l’erreur nous chrétiens. Des visions qui parfois ne laissaient pas de place au dialogue.

De nombreux défis à relever

Les défis à relever sont multiples.
Il est vrai que parfois les jeunes sont durs entre eux. De jeunes chrétiens sont vite déstabilisés par l’argumentaire de certains musulmans. Adolescent, j’entendais souvent que j’irais en enfer car j’étais chrétien ou parce que je mangeais de la viande de porc. Il faut savoir que ce sont souvent des jeunes qui méconnaissent leur propres religions.

Les conseils que je pourrais donner à des jeunes sont les suivants.
- Il est très important de progresser dans la connaissance de sa propre foi, se retrouver entre chrétiens à travers des groupes  tels que les aumôneries, les jeunes adultes etc., prendre le temps de lire la Bible, partager avec d’autres chrétiens ce que vous vivez. Interpellez et interrogez vos prêtres ! Ils vous répondront toujours avec un grand plaisir sur les questions de foi et de la vie quotidienne.

- Chercher avant tout à vivre dans l’amitié et trouver les points d’entente, le dialogue ce n’est pas chercher à convertir l’autre à coup d’arguments, mais à construire l’avenir ensemble.

-Et si certains musulmans peuvent être virulents dans leurs propos, ne répondez pas à l’ignorance par l’ignorance mais invitez l’autre à se renseigner davantage, la religion ne peut pas être un outil de division.

Même si ce n’est pas toujours facile, le chemin du dialogue est nécessaire et permet à chacun de progresser. L’altérité est à la fois un défi et une chance. L’autre a toujours quelque chose à m’apprendre. L’Homme est crée à l’image de Dieu. Dialoguer c’est avant tout témoigner de la présence du Christ. En effet, le dialogue, ce n’est pas faire du prosélytisme, mais c’est surtout témoigner de la présence de Dieu par nos actes : «  Ne parle pas du Christ mais vie de manière à ce qu’on t’interroge. »

 

Soif de découverte

Cynthia, Crépy-en-Valois

Je me suis inscrite à l'Ecole de la Foi car je suis revenue dans la foi il y a quelques années et j'avais soif de découvrir davantage sur le Seigneur, d'approfondir mes connaissances, de connaître les fondements et de m'entourer de jeunes qui, comme moi, souhaitent découvrir plus de choses sur la foi chrétienne. Cela m'a permis d'ouvrir ma curiosité, de réfléchir sur des passages bibliques, de découvrir différentes façons de prier (Saint Ignace, l'Oraison, entre autres) et d'avoir une réflexion sur les interventions de mes camarades, du prêtre et sur la Bible. J’ai été marquée par l'ouverture d'esprit et la convivialité du groupe.
Je me souviens d'avoir étudié un extrait d'un texte du Pape François, qui m'a donné envie de lire ses livres.

 

Un appel à partir en mission

Flore et Théophane Saunier, volontaires FIDESCO en République Démocratique du Congo

Nous sommes mariés depuis 8 ans et nous avons trois enfants de 6, 4 et 2 ans. Après deux années en mission en tant que Volontaires Solidarité Internationale, nous nous sommes installés sur la Paroisse Notre-Dame des Apôtres à Lyon. Théophane y travaille comme Directeur du Patronage Saint-Jacques.
Flore est educatrice au sein du groupe scolaire Chevreul- Lestonnac et plus particulièrement au lycée.

Dès notre rencontre, nous avions ce point commun : l’envie de partir en mission. Plus tard, après deux années de mariage nous avons vraiment senti cet appel du Christ à nous détacher de tout pour aller vers l’autre.
En 2016, c’est FIDESCO qui a choisi notre destination (République Démocratique du Congo) et notre mission. Nous nous sommes laissés faire dans la confiance. Le choix de partir deux années était fait dès le départ. Nous avions deux enfants, et FIDESCO a pris le parti depuis plusieurs années d’envoyer les volontaires directement deux ans. Ce n’est vraiment pas de trop !

Ne pas choisir, c'est savoir faire confiance

Théophane était responsable de la remise à niveau des classes d'alphabétisation dans une école de quartier populaire (accueillant essentiellement d’anciens enfants des rues, ou en voix de réinsertion familiale) tenue par les Salésiens de Don Bosco. Sa mission s’est par la suite agrandie et il est devenu co-directeur de l’école et a créé des camps d'alphabétisation durant les vacances scolaires.

Flore était animatrice sociale et pastorale dans un Home (logement étudiant) d’étudiantes pour la Communauté de l’Emmanuel, puis par la suite,animatrice dans un accueil d’urgence pour enfants des rues, créé par les Salésiens de Don Bosco.

Nous n’avons pas choisi nos missions. Partir avec FIDESCO, c’est vraiment se dépouiller, savoir faire confiance. Si le Seigneur nous envoie, c’est qu’il a une bonne raison de le faire. Aucune chance de se tromper si on le met au centre de tout. Et pourtant, nos missions n’ont pas été si faciles à accepter les premiers mois, et puis nous avons finalement réussi à nous adapter aux missions et à les adapter aussi à nos savoir-faire.

Partir en mission en famille

Lorsque nous nous sommes rencontrés, nous avions tout de suite émis l’envie de partir. C’est seulement peu avant l’arrivée de notre fille aînée que nous avons tout deux ressenti l’appel du Christ à partir en famille. Nous avons alors attendu l’arrivée de notre deuxième enfant pour partir. Nous sentions que nous étions appelés en famille et non pas en couple.

Pour être tout à fait honnêtes, nous étions des chrétiens tout à fait « lambdas », ni trop engagés ni pas assez. Ce sont nos missions, nos amis congolais, les enfants, le dépouillement et cette confiance incroyable dans le Christ, qui nous ont fait grandir dans la foi. Nos vies de chrétien et de famille chrétienne ont grandi à mesure que la mission ouvrait notre cœur à l’autre.

Les Congolais ont une foi incroyable

De cette expérience dans un pays loin de chez nous, on attendait tout et rien. On voulait se laisser surprendre, et en même temps on attendait une seule chose : sortir de notre vie parisienne, se laisser complètement retournés. Nous attendions un changement presque radical dans notre vie de tous les jours.

Cette expérience a répondu à nos attentes, et bien plus encore ! Elle a vraiment construit notre famille. Nous avons été chamboulés, retournés, fortifiés, et surtout incroyablement aimés !!

Au-delà des souvenirs incroyables, nous avons cette petite chose en nous, parfois compliquée à exprimer. Nous croyons. Cela peut paraître bête, mais nous croyons vraiment que Dieu est là, et qu’il a vraiment pris tous nos péchés pour nous sauver. En chaque personne que nous avons rencontrés là-bas, nous avons rencontrés le Christ.

Les Congolais ont une foi incroyable et nous avons tant appris d’eux. L’Esperance est leur leitmotiv. Et nous avons appris à Louer le Seigneur en tout temps !

Ils nous ont enseignés la confiance pour, ainsi, tout remettre au Seigneur.

Très honnêtement, après notre retour, nous avons subi de vifs combats, et sans cet enseignement de la mission, nous n’aurions sûrement pas surmonté ceux-ci de la même manière, dans l’apaisement et la certitude que nous ne sommes pas seuls à surmonter les épreuves, mais qu’Il est bien là pour nous soutenir et porter nos fardeaux.

Propos recueillis par Anne-Marie Tossou

 

Feuilleter le Quatre Pages n°43 Janvier-Février 2019      
 

Repères


A lire

-Pour annoncer la joie de l’Evangile, Orientations missionnaires du diocèse de Saint-Denis-en-France 2015-2020, §2.3 Les jeunes

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- Dossier Synode des jeunes