Personne n'est trop pauvre pour n'avoir rien à partager. La solidarité n'est pas une option mais une nécéssité.
Appelés à semer des graines de fraternité et de solidarité !
J'ai tant reçu ... maintenant je donne
Accueillir c'est déjà intégrer
Appelés à semer des graines de fraternité et de solidarité !
“Amen, je vous le dis : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25, 40).
Les chrétiens continuent à entendre la voix du Christ les inviter à devenir solidaires. Ainsi chaque génération essaie de répondre dans son quotidien ou parmi des multiples engagements auprès des plus démunis. Notre diocèse de Saint Denis souhaite suivre cette voie de vivre une proximité avec le gout de l’Evangile à travers des initiatives, qui nous invitent à semer des graines de fraternité et solidarité.
« J’avais faim, et vous m’avez donné à manger »
Un premier lieu est la rencontre avec des hommes, femmes et enfants qui sont dans le besoin matériel urgent. Il existe plusieurs services pour venir en leur aide. Cela commence avec l’attention discrète à son voisin, ou quelqu’un dans la communauté qui soit en difficulté…
A la paroisse de Lilas, ils ont été interpelés à la lumière de l’Evangile, par la souffrance de personnes de la rue autour de l’église ; et ils ont ouvert un accueil dans une salle paroissiale tous les samedis matin, pour leur offrir un espace fraternel en partageant un petit-déjeuner. « Chaque fois que je viens, je repars avec la joie des rencontres », dit une bénévole.
« J’avais soif, et vous m’avez donné à boire ».
Les hommes et les femmes d’aujourd’hui ont une soif d’être écouté. « Il faut parfois peu de choses pour redonner espérance : il suffit de s’arrêter, sourire, écouter » dit le pape François. « L’essentiel n’est pas de donner, mais de prêter plus d’attention à l’être humain » témoigne un bénévole du Secours catholique.
« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ».
« Accueillir l’étranger » a une résonance particulière, parce que « Saint Denis est le diocèse Arc en ciel. En effet, il y a un grand effort d’intégration à faire. Le diocèse a la volonté de donner un nouveau souffle à ‘’ l’hébergement solidaire ‘’. Pendant la trêve hivernale, les paroisses sont invitées à ouvrir les locaux disponibles pour accueillir des enfants, hommes et femmes qui sont dans la rue dans le froid. Ils ont besoin d’une main tendue pour reprendre force et poursuivre la route. « Je suis dans l’admiration de cette maman pour son courage de se battre chaque jour » ais-je entendu.
« J’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi ».
L’aumônerie catholique de la Maison d’arrêt de Villepinte va à la rencontre des personnes privées de liberté. Chaque dimanche la célébration de l’eucharistie rassemble l’église de l’extérieur (les bénévoles) et de l’intérieur des murs. « On ne peut pas imaginer la chaleur humaine reçue et la profondeur spirituelle quand on participe à la messe » raconte une bénévole. Les rencontres se poursuivent avec les aumôniers dans les cellules. « Vous êtes la seule personne à me rendre visite. Merci pour tous ce que vous faites pour nous » confie un détenu.
Tous ces gestes, rencontres, regards, actions… sont les graines semées, d’une manière discrète, par les chrétiens pour bâtir un monde plus fraternel et solidaire.
Père Marcio Pena, délégué diocésain à la solidarité
J'ai tant reçu ... maitenant je donne
Arrivé de ma Centrafrique natale, un pays alors déchiré par un conflit, je me suis retrouvé dans tous les états de faiblesse que l’on pouvait imaginer. Je manquais de tout et je devrais le vivre seul dans une ville où je ne connaissais encore personne. Quand un élan de solidarité initié par le Père Jean-Claude à Livry-Gargan s’est constitué autour de ma situation, je me suis senti apaisé parce que je pouvais espérer.
Ma rencontre avec le Secours Catholique a été déterminante. De par ses différents services, j’ai pu bénéficier d’un accompagnement global avec une porte d’entrée un hébergement solidaire à Saint Louis de Drancy. En tant que bénévole à responsabilité au Secours Catholique, je me suis donné pour mission première de témoigner de cette solidarité reçue.
Fulbert, Drancy
Au service de son prochain
Après avoir retrouvé la foi, un emploi durable et récupéré mon épouse, je me suis intéressé aux prisons en tant que visiteur et correspondant. J’ai enchaîné avec l’accompagnement des malades en pèlerinage à Lourdes. Plus récemment, j’ai intégré l’équipe bénévole du Samu-social 93 pour marauder avec les personnes à la rue. Enfin je visite un malade handicapé à son domicile depuis quelques semaines.
Je me sens appelé à agir au profit des autres. C’est ma façon de vivre ma foi. Lorsque l’on côtoie la misère et la pauvreté, on est souvent déçu. Mais quelle joie immense, quel bonheur d’accueillir après l’avoir accompagné pendant dix ans, un détenu le jour de sa libération.
Jean-Luc, Gagny
Des réfugiés dans ma maison
L’association JRS France (Jesuit Refugee Service) lutte contre l’exclusion sociale des demandeurs d’asile et des réfugiés. Anne-Laure Joly est engagée dans cette association, elle raconte comment elle peut venir en aide à ces demandeurs d’asile.
« JRS Welcome nous propose d'accueillir une personne pendant 6 semaines chez nous pour qu'elle se pose et partage notre vie de famille. Par exemple, depuis mai 2017 nous avons accueilli 4 demandeurs d'asile chacun 6 semaines. Deux d'entre eux dinaient tous les soir à la maison, les deux autres partageaient un repas par semaine, étant pris par ailleurs. »
Et face aux réticences à accueillir, Anne-Laure a sa technique :
« Je crois que c'est le témoignage qui lève les peurs. Même si ce n'est pas toujours facile, cette joie de l'accueil, de la rencontre, de la fraternité, nous l'avons ressenti avec chacun. »
Anne-Laure, membre de l'association JRS
Accueillir c'est déjà intégrer
« Alfaccueil » est une association d’alphabétisation pour les migrants à Saint Denis. Elle est hébergée dans le lycée St Jean Baptiste de la Salle.
Aujourd’hui, elle accueille plus de 150 migrants qui souhaitent y apprendre le français. Les bénévoles, chrétiens ou non, se retrouvent deux soirs par semaine pour y donner de leur temps et participer à cet apprentissage. Les apprenants viennent de tous les coins du monde, et plus particulièrement pour ces dernières années de l’Egypte, du Pakistan et de la Corne de l’Afrique.
Ces échanges sont enrichissants pour eux, mais tout autant pour les bénévoles, qui découvrent là, au-delà de tant de clichés véhiculés dans la société, la vie concrète de ces hommes et de ces femmes venues d’ailleurs.
Stéphanie, Françoise, Eliane, Jean, bénévoles de « Alfaccueil »
Visiter un frère souffrant
Trois dames qui furent très actives au sein de notre paroisse en leur temps m'ont fait part qu'elles étaient tristes de ne pas être « nourries » pendant la période estivale. J'ai reçu le message et j'ai proposé de leur apporter la communion.
Quand je suis arrivée à la maison de retraite, la dame la plus âgée (98 ans) m'attendait dans le hall d'entrée en me disant : « J’avais peur que tu te perdes ». Arrivées à la chambre de la plus jeune, elle me demande : « tu reviens dimanche prochain ? ». Ensuite, j'ai eu beaucoup de mal à quitter la chambre et à reprendre le cours de ma journée. Ce fut le plus beau dimanche de mon mois d’août.
Je ne saurai que conseiller les paroissiens hésitants, à recevoir une petite formation pour pouvoir servir, donner mais aussi recevoir.
Béatrice, Noisy-le-Grand
Feuilletez "Quatre Pages" n°47 Novembre-Décembre 2019
Repères
A voir, à lire
- Pour vivre une proximité qui a la saveur de l'évangile et se mettre au service de son frère, un livret est à lire.
- Pour rendre visite à un frère souffrant comme Béatrice, un livret est à votre disposition.
- Le message du pape François pour la Journée Mondiale des Pauvres le 17 novembre prochain.
Si question, contacter le Service diocésain de la solidarité