Accueillir dans nos églises (N°41 / Septembre - Octobre 2018) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Accueillir dans nos églises (N°41 / Septembre - Octobre 2018)

Le pape François nous demande d’accueillir et intégrer ceux qui viennent « d’ailleurs ». Quel contenu donner à ces verbes, en Seine-Saint-Denis ? (Mgr Delannoy)

Légende de l'image

« Ne laissons pas la peur nous empêcher
d'accueillir le prochain! » (Pape François)

 

Accueillir comme Jésus
Une grande famille
Pour un dimanche missionnaire
Heureux d'être au service de nos frères
Solidaires

Un appel
Un foyer d'accueil

Donner un peu de temps et d'attention
Bienvenue pour l'apéro

Repères

 

Accueillir comme Jésus

Père Jeanpie Bokosi, curé des paroisses des paroisses de Bagnolet et Romainville

Le mot accueil recouvre beaucoup de significations. On ne peut pas prétendre accueillir si l’on ne prend pas le risque de s’ouvrir à l’autre avec patience, de sortir de soi pour lui faire une place.

Pour nous chrétiens, regarder comment Jésus accueille ceux qui le sollicitent est une aide pour vivre l’accueil. Par exemple, dans l’évangile de saint Luc (18, 35-43), face à l’aveugle repoussé par la foule qui appelle Jésus à l’aide, nous comprenons dans l’attitude de Jésus que l’accueil nécessite une disponibilité et de laisser venir l’autre sans l’empêcher d’exprimer pourquoi il frappe à la porte. Jésus est attentif et écoute. Ainsi, il fait jaillir de la personne la confiance, le désir de s’ouvrir à lui. Sans juger, il propose, selon le souhait de la personne, un chemin de vie pour la faire grandir, sans lui imposer quoi que ce soit, afin de lui permettre de devenir libre.

Au nom de Jésus

En tant que chrétiens, nous n’accueillons pas en notre propre nom. Nous accueillons au nom de Jésus car, par notre baptême, nous sommes associés à sa mission pour que la vie de Dieu se déploie dans la vie de ceux et celles qui frappent à notre porte.

Toute personne, tout humain est foncièrement ouverture à l’autre, nous vivons l’interdépendance parce que nous sommes le reflet de celui qui nous a créés, qui nous invite à vivre en communion.         
Pour que l’accueil puisse s’accomplir et prenne tout son sens, il nous faut le désir d’écouter l’autre dans ce qu’il est, avec son histoire propre, et non tel que nous voulons qu’il ou elle soit afin de créer un espace qui permet à la personne de se sentir en confiance et à l’aise pour aller plus loin. Tout se joue dans le premier contact : la manière de saluer, de regarder, de mettre à l’aise celui qui vient.        

Une source de fécondité

Les enjeux dans nos paroisses sont énormes. Si la personne qui frappe à la porte est bien accueillie, elle reviendra probablement avec le désir de demander le baptême, de se marier, ou de prendre part à la vie de la communauté, de s’engager… Les personnes accueillies dans la joie deviennent alors, elles aussi, des témoins actifs de ce qu’elles ont vécu.

Ce témoignage proclamé avec foi et dans la joie donne le goût et le désir de faire partie de la communauté des croyants. Il est source de fécondité dans la communauté et de renouvellement en remettant debout ceux et celles qui étaient éloignés de l’Eglise et de la foi.
J’essaie toujours de mettre les gens que j’accueille en lien avec les groupes actifs dans la paroisse ou avec les personnes ayant des dons pour l’accompagnement, pour créer des liens. Certaines personnes ont reçu le don de l’accueil. D’autres, s’ils sont formés, peuvent acquérir ses facultés. Car il faut tout de même un minimum pour que l’accueil soit réussi. Ce ministère d’écoute nécessite de se reconnaître soi-même fragile pour comprendre, écouter celui qui vient se confier. L’accueil n’est pas un tribunal, il est un espace de vie, de résurrection.

 

Une grande famille

Françoise Schneider, Gagny

Dans notre communauté, la permanence de l’accueil est faite par des personnes bénévoles ou engagées. Nos équipes forment une grande famille. Dès le mois de septembre, nous nous réunissons avec nos prêtres, diacre, sacristains et secrétaire. Nous nous rappelons les règles d’or de l’accueil transmises lors d’une formation diocésaine : sourire, écouter, dialoguer, discerner, éclairer. C’est notre mission et c’est un art qui s’apprend. Lorsque des personnes viennent pour des demandes, ce n’est pas que de l’administratif. L’évangélisation doit se faire avec ouverture, sans jugement. Pensons que l'accueil est la vitrine de l’église...
Lors de nos réunions, nous travaillons sur les dossiers de  demandes très précises (baptêmes, mariages, intensions de messe, catéchisme...) afin d'avoir les même réponses. Si certaines situations nous posent problème nous n’hésitons pas à en faire part à nos prêtres.
La confiance réciproque, l’acceptation des uns et des autres, la disponibilité et le service, la mise en valeur des talents de chacun, l’écoute constructive, la vérité et l’honnêteté sont essentiels.

Je tiens les permanences les samedis car bien qu'étant retraitée, je suis responsable de centres d'hébergement sur le département. Cela me permet donc d'être aussi disponible pour l'accueil de jour et l'orientation des personnes en situation difficile de précarité qui m'appellent.

Ouvrir la porte un jour d’accueil est un pur bonheur !!! Petits, grands, jeunes, quel que soit l'âge, c'est notre mission !

 

Pour un dimanche missionnaire

Père Henry Dollié, curé des paroisses de Bondy

Quand j’ai retrouvé le chemin de l’Eglise après 10 ans d’absence, un des points marquants pour moi a été cette attention dont j’ai été l’objet lors de mon premier contact avec les chrétiens.
On m’a ouvert la porte et accueilli devant le parvis alors qu’il neigeait et faisait nuit, on s’est souvenu de mon prénom à la sortie du groupe de prière. L’attention, et la joie étaient mes premières impressions.

Il me semble que l’accueil est plus qu’un service, c’est un ministère. C’est à dire une mission essentielle pour la célébration de la messe le dimanche. Cela peut nous faire  penser au ministère du portier dans l’ancien rite avant le Concile Vatican II.

Avec l’homélie et le chant, l’accueil fait partie pour moi des trois piliers fondamentaux pour une célébration du dimanche vraiment missionnaire.
L’accueil ne doit jamais être fait par une personne seulement,  mais par une équipe. Une véritable équipe missionnaire, qui prie, vit une certaine fraternité et s’organise, car la charité s’organise. Elle  n’est pas simplement de l’ordre de la bonne volonté ou de la politesse.

Une communauté de disciples missionnaires

La question est de réaliser que nous ne sommes pas un club mais une communauté de disciples missionnaires comme aime le dire le pape François. Aussi, toute notre attention doit être orienté vers les quelques personnes nouvelles à chaque messe.
Pensons à l’accueil bénédictin ou le père abbé lave les mains des nouveaux arrivants.

Une personne est souvent très marquée par les premières minutes, par les premiers contacts lorsqu’elle arrive dans un lieu inconnu. Les premières impressions sont souvent décisives pour la suite. Prendre conscience du poids des a priori, des peurs qui peuvent habiter celui qui « débarque dans nos églises ». L’image véhiculée par les médias nous présentent souvent : coincés, tristes et culpabilisateurs.

Beaucoup d'idées pour accueillir

J’ai reçu beaucoup d’idées d’autres paroisses qui ont développé cette dimension de l’accueil. Telle paroisse va chercher les fidèles (les jours de pluie) au parking situé à 200 m de l’église avec des grands parapluies, ce qui, évidemment, touche énormément les gens. D’autres indiquent les places libres pour se garer dans les rues avoisinantes.

J’ai reçu beaucoup d’échos de la paroisse du Christ Ressuscité à Bondy Nord ou les gens sont accueillis par une équipe nombreuse, et souriante. Une équipe d’hommes se « jettent » sur les poussettes et les anciens pour les aider à monter les nombreuses marches du parvis. Sur une autre paroisse, l’équipe vient de se monter avec un responsable qui a créé un groupe « watssap » et équipé les membres avec des écharpes de couleur fluo et des badges « accueil ». Une personne « accueil administratif » est aussi en poste à la sortie de chaque messe. La disposition des personnes aussi est importante. Dans une grosse paroisse de Lyon, le curé a réalisé que les personnes s’assoient toujours à la même place. Alors, il a réparti son équipe d’accueil en mettant deux personnes en service à chaque travée. Ainsi, les 800 personnes ne sont plus un groupe anonyme, mais plusieurs groupes de 30 personnes ou les nouveaux sont repérés et accueillis. La spontanéité est importante, mais cela n’interdit pas une intelligence et un minimum de stratégie.

L’équipe d’accueil peut aussi être en lien avec l’équipe qui organise l’apéritif car c’est aussi un lieu important pour l’accueil. De temps en temps, apéro homme et femmes séparés (ainsi dissoudre les « noyaux »), présentation des nouveaux, étiquettes pour tous… Il faut redoubler d’imagination pour sortir d’une routine souvent mortifère. J’aime beaucoup cette phrase de saint Vincent de Paul : « L’amour est imaginatif à l’infini. »

L’accueil n’est donc pas un simple service, mais une véritable mission qui, bien sûr, doit être habitée par un cœur brûlant : celui de faire connaître l’amour du Christ qui transforme nos vies.

 

Heureux d'être au service de nos frères

Marie Roussas, paroisse du Christ-Ressuscité, Bondy

« Accueillez-vous donc les uns les autres comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Romains 15, 7)

Depuis plus d’un an, un service d’accueil est mis en place à la paroisse du Christ Ressuscité. Composé d’une douzaine de paroissiens d’âges différents avec une majorité d’hommes et d'une sœur consacrée.

Ce service a pour vocation :

  • d’accueillir les paroissiens avec une attention particulière aux nouveaux (une fiche de renseignement afin que le curé puisse leur rendre visite)
  • d’informer des activités (lecteurs, caté, chorale, logistique, accueil, nettoyage de l’église, etc.) et des horaires de messe
  • de repérer les longues absences des paroissiens
  • d’inciter les paroissiens à s’investir selon leur talent.

Pour nous distinguer, un badge « service accueil » avec notre prénom ainsi qu’un foulard ou une cravate de couleur suivant le temps liturgique. L’équipe est présente tous les dimanches.

Les femmes s’occupent de l’intendance (prise de contact, distribution des feuilles de chant, secrétariat, etc.), les hommes de la logistique et de la sécurité. Ils aident les personnes âgées et les mères avec des poussettes pour la montée des escaliers, s’occupent du service d’ordre lors des grands évènements pour les mouvements et le déplacement dans l’église.

Un « bonjour », un sourire, un « bienvenue »

En fonction du temps et lors des grands évènements, une tente arborée de plantes et un tapis sont installés sur le perron pour faire l’accueil. Lors de l’enterrement d’une jeune, la famille nous a remercié d’avoir aussi bien accueilli les personnes qui sont  venues assister à la messe.

En tant que chrétiens, nous sommes heureux d’être au service de nos frères et de pouvoir les aider du mieux que nous pouvons.

Notre désir, c’est que chaque participant à la messe ait reçu un « bonjour », un sourire , un « bienvenue », « comment ça va ? » et que personne ne reste seule ou reparte seule.

 

Solidaires

Jacqueline Rossi, paroisse Notre-Dame, Villepinte

Depuis que le Secours catholique a fait l’appel aux paroisses pour l’hébergement solidaire, nous avons répondu positivement.
Cette année ce fut la 4e expérience. Nous avons la chance d’avoir des pièces dans un presbytère que nous pouvons mettre à disposition. Nous demandons donc de recevoir plutôt des familles.

L’information et l’appel ont donc été lancés une fois encore au début de l’hiver, en lien avec l’équipe pastorale. J’ai été chargée de faire la coordination. Une petite dizaine de personnes bénévoles se sont manifestées. Nous avons donc pu donner le feu vert pour recevoir une famille après avoir contacté la cité Myriam qui travaille en lien avec le Secours catholique du diocèse et le 115. Aussitôt un appel nous a informés de l’arrivée d’une famille dont on ne connaissait rien…

L’objectif était donc de constituer une équipe avec les disponibilités que chacun donnait et, selon les besoins de la famille, nous nous sommes répartis les tâches et la présence. En tant que coordinatrice je faisais le lien et donnais les nouvelles et les infos à tous (par messages groupés, c’est facile). En contrepartie chacun m’informait de son intention de visiter ou de sentir les besoins ressentis.

Je dirais pour ma part que c’est un accueil les « mains nues », sans préjugé, car on ne sait rien de la famille ni de sa culture, ni de sa religion. Nous savons juste que l’essentiel est d’offrir un toit. Avant de chercher à s’organiser il est important de connaître les besoins des accueillies.
Pour la 2e année, nous avons eu une famille avec 4 enfants dont la femme gérait parfaitement le quotidien.

Bénédicta

C’est ainsi que Bénédicta est arrivée un mercredi, en fin d’après-midi, avec ses 4 enfants. Elle a été accueillie et a découvert le lieu d’accueil avec joie. Dans un premier temps, nous n'avons pas cherché pas à savoir le pourquoi de sa situation, l’essentiel étant qu’elle se sente accueillie et heureuse d’avoir un lieu où elle puisse être bien avec ses enfants de 16 à 2 ans pendant les 3 mois à venir.

Les personnes accueillies, comme moi-même, sont en lien avec la personne de la Cité Myriam qui est chargée de trouver une solution pour la fin de l’hébergement sachant que celui-ci est temporaire (jusqu’à fin mars) !

Ce fut un accueil facile car Bénédicta est une femme qui gère bien sa vie et ses enfants, mais qui avait, dans un premier temps, besoin de se poser et de se reposer. Notre rôle fut essentiellement de l’écoute, un peu de présence selon ses dispositions car elle devait emmener ses enfants à l’école à Saint-Denis ! Elle a senti très vite ce réseau autour d’elle et se sentait bien. Etant catholique, elle venait à la messe et très vite, nous l'avons présentée à la communauté afin que celle-ci se sente impliquée dans cet accueil.

Au fil des mois de réelles amitiés se sont créées. Nous avons répondu à ses besoins alimentaires (ce qu’elle souhaitait qu’on lui apporte), mais elle se débrouillait pour avoir aussi le maximum par elle-même.

La séparation au bout des trois mois était difficile et angoissante, mais nous savions que c’était temporaire et qu’on lui proposerait quelque chose à la fin… qui ne sera peut-être pas aussi confortable que ce que nous avions pu faire.

Aujourd’hui Bénédicta est dans un hôtel à Montreuil, mais revient régulièrement à la messe pour nous revoir et les enfants sont heureux de nous retrouver... des repères sur leur route : « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli » (Matthieu 25).
 

Un appel

Père Raphaël Grondin, curé des paroisses de Clichy-sous-Bois

Le sanctuaire Notre-Dame des Anges est, au cœur des cités, un « petit coin de verdures où l’Église qui accueille et libère s’est révélée à travers l’histoire de la Vierge Marie qui délivre des commerçants ». Une belle expérience vécue par les pèlerins qui viennent en ce lieu et par les paroissiens de Clichy qui les accueillent. N’y a-t-il pas là comme un appel : tout pèlerin sera toujours bien accueilli dans ce sanctuaire marial diocésain où chacun trouvera un lieu où déposer ce qui lui pèse pour se laisser porter en communauté, en Église, par Marie confiant tout à son Fils Jésus, notre Seigneur !

 

Un foyer d'accueil

Lionel et Dominique Valot, Montreuil

Un jour l'équipe pastorale de la paroisse nous a proposé de constituer un foyer d'accueil pour qu'il y ait une présence car, ayant la responsabilité de deux clochers, le curé réside au presbytère. Nous avons reçu une lettre de mission de notre évêque nous engageant à être attentifs à l'accueil de toute personne qui frappe à la porte. Nous participons à la vie locale et paroissiale pour y entendre les appels de Dieu et aider chacun à trouver sa place. Nous avons la chance d'habiter un quartier avec une population aux origines diverses. A nous de saisir ces richesses et de les faire fructifier.

La mission c'est trois engagements : accueil, présence, accompagnement. La lettre de mission que nous avons reçue dit que la mission doit avoir une âme, un souffle. C'est se laisser saisir par l'Esprit Saint. Travailler en équipe, élaborer des projets qui aident tous et chacun à grandir et annoncer l'Evangile. Etre attentif à l'accueil de toute personne qui frappe à la porte. Etre en lien avec notre curé et le conseil paroissial des affaires économiques et sociales, Etre membre de l'équipe d'animation pastorale et participer aux réunions mensuelles. Faire le point deux fois par an avec le délégué diocésain qui est le père Eugène Doussal.

Nous accompagnons l'équipe d'animations des offices. Nous sommes logés dans un bâtiment du presbytère moyennant une participation mensuelle. En maîtres de maison, nous assurons l'ouverture et la fermeture des portes du presbytère de l'église et la surveillance des locaux.

Tisser des liens

Comment vivons-nous la mission ? Se faire connaître et tisser des liens avec les paroissiens et les habitants du quartier. Des personnes viennent nous contacter pour les accompagner dans différents services administratifs où associatifs de la ville. Attention ! Accompagner ne veut pas dire faire à la place de...

Nous sommes également en lien avec la maison de quartier. Dominique participe toutes les semaines à des petits déjeuner avec un groupe d'habitués. Elle est également associée à des mouvements associatifs, tels que l'émancipation des femmes qui viennent de cultures différentes, et au service du vestiaire paroissial pour la distribution de vêtements aux personnes avec peu où sans revenu, les gens de la rue, les migrants. Quant à moi, je impliqué, au sein du département, dans un service social de l'entreprise à laquelle j'appartenais « branche retraités ». C'est en allant à l'extérieur que nous pouvons faire fructifier notre vie baptismale. Nous devons marcher en avant, avancer, témoigner.

 

Donner un peu de temps et d'attention

Père Jacques Meunier, Romainville

J'ai souvent souffert de voir ou d'entendre des échos de certaines façons "administratives" de concevoir l'accueil : derrière un bureau, avec un questionnaire à remplir et des papiers à apporter... Chaque fois que je le pouvais, je suis intervenu pour remplacer le bureau par une table ronde : une manière de signifier qu'on est d'une certaine manière à égalité. Les papiers à remplir sont utiles, et j'ai essayé de les valoriser, pas comme un formulaire administratif (votre adresse ? Depuis quand ? Votre métier ? etc.), mais comme un moyen de donner la parole à la personne accueillie. Par exemple, à propos de l'adresse : qu'est-ce que vous appréciez dans votre quartier ? Les contacts sont-ils faciles ? Vos enfants : les études, ça marche ? Etc. A propos de la profession : qu'est-ce qui vous plaît ou qu'est-ce qui est dur dans votre métier ? Bref, la perspective est de s'intéresser à ce que vit la personne. Sans forcer sur les questions : ça peut ne pas accrocher - on n'insiste pas, mais à l'inverse, si l'empathie de la personne qui accueille permet le partage, les liens deviennent source d'intérêt partagé. 

Faire tomber la peur

L'important me semble de commencer en essayant le plus possible de mettre à l'aise la personne ou les personnes accueillies. Qu'est-ce qui se passe dans leur tête ? Ce couple qui vient demander le mariage, ne s'attend-il pas à être jugé parce qu'il n'est pas pratiquant ? Etc. Faire tomber la peur, ou le sentiment de ne pas être "comme il faut" (comme on pense qu'il faudrait être) : c'est un beau travail pour offrir un accueil respectueux et en vérité.

L'une des difficultés que j'ai sentie, c'est qu'aux yeux des laïcs qui assurent l'accueil, ce type de questionnement peut leur paraître intrusif, et ils pensent que si le prêtre peut se permettre ce questionnement, parce qu'il sera accepté par la personne accueillie, il n'en sera pas de même si c'est un laïc qui accueille. Ce n'est probablement pas totalement faux. Mais je pense surtout que c'est au départ une certaine peur de la part de la personne accueillante. D'où l'importance d'une formation, et d'une relecture de ce qui se passe dans l'accueil, à partir de faits précis, et peut-être, pourquoi pas, avec une part de jeux de rôle pour aider à décomplexer la timidité légitime au départ...

De même, par exemple, quand une personne demande une intention de messe, si le moment le permet, j'aime bien entamer un peu le dialogue : cette personne pour qui vous souhaitez que l'Eglise prie, c'était votre maman ? Elle vous a quitté il y a longtemps ? Et on sent si on peut prolonger ou pas le partage... 

Bon ! On fait comme on peut ! Mais en essayant de ne pas être le "fonctionnaire", mais "l'écoutant" qui est prêt à donner un peu de temps et d'attention... Amen ! 

 

Bienvenue pour l'apéro

Père Jean-Christophe Helbecque, curé des paroisses Saint-André et Saint-Pierre - Saint-Paul, Montreuil

A la rentrée 2015, sur la proposition d'un petit groupe de paroissiens et pères de famille, nous avons invité les hommes des paroisses du Centre et Bas-Montreuil au premier Apéro du curé.

L'idée est simple : se retrouver entre hommes, un soir de semaine, dans un bar de la ville ou chez l'un d'entre nous.

Un temps entre hommes : effectivement, les hommes n'ont pas beaucoup d'autres occasions de se rencontrer, faire connaissance, passer du temps gratuit ensemble.  

A chaque fois, il y avait entre 10 et 20 participants, de 20 à 80 ans, paroissiens engagés ou nouveaux arrivants, parfois loin de l'Eglise, mariés ou célibataires, quelques minutes ou plusieurs heures selon la disponibilité de chacun.

Ce rendez-vous, tous les mois ou 2 mois, permet de mieux se connaître, se soutenir dans la vie familiale, professionnelle, paroissiale. De nombreux liens, rencontres et amitiés se sont révélés depuis que nous avons commencé !

Peu de temps après, les femmes ont choisi de se rassembler entre elles également, plutôt chez l'une d'elles, de toutes générations également, 3 ou 4 fois par an. Un témoignage d'une d'entre elles ou un sujet de discussion les a rassemblées à chaque fois, et a permis de tisser des liens entre générations, quartiers, sensibilités : religieuses, mamans, étudiantes, retraitées ou en activité professionnelle, engagées dans telle association...

Les participants à ces apéros se (re)connaissent bien désormais, à la messe comme en ville, se retrouvent dans d'autres occasions ou collaborent dans la vie paroissiale, et à chaque fois plusieurs nouveaux profitent de cet accueil fraternel et chaleureux !

Propos recueillis par Anne-Marie Tossou

 

Repères


A lire

Pour annoncer la joie de l’Evangile, Orientations missionnaires du diocèse de Saint-Denis-en-France 2015-2020

Sur www.vatican.va
Discours du pape François aux participants au forum international, mardi 21 février 2017