Pierre vivante dans ma paroisse (N°18 / Août - Septembre 2014) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Pierre vivante dans ma paroisse (N°18 / Août - Septembre 2014)

« Prenons une comparaison : en un corps unique, nous avons plusieurs membres, qui n’ont pas tous la même fonction ; de même, (…) nous sommes un seul corps dans le Christ, et membres les uns des autres, chacun pour sa part. Et selon la grâce que Dieu nous a accordée, nous avons reçu des dons qui sont différents (…), servez le Seigneur… » (Romains 12, 4-11)

D. Marchizet

« Pierres vivantes, entrez dans la construction de la demeure spirituelle » 1 Pierre (2, 5)

 

Appelés par le Christ
Un appel à suivre le Christ
Au service de la communauté paroissiale
Être un serviteur attentif pour que se produise la rencontre…
Appelée à rencontrer le Christ
Des initiatives pastorales « paroisse – école »

Pas consommateur, mais serviteur…
Une action en Eglise et dans la société ancrée dans la foi
La recette de la responsabilité partagée
Un « oui » de confiance 
Une solidarité conjugale au service de la communauté
Une vocation d’enseignante confirmée par un appel en Église
Une soif de servir l'Eglise

Repères

 

Appelés par le Christ

Père Bruno Leclerc, prêtre modérateur de l’équipe pastorale d’Épinay et Villetaneuse

La « responsabilité partagée » dans la mission chrétienne apparaît dès les premiers chapitres de l’Évangile. Avant même de prêcher, avant même de guérir les malades et de pardonner les péchés, Jésus commence par appeler des disciples au bord du lac : « je ferai de vous des pêcheurs d’hommes » (Mt 4, 19 et  Mc 1, 17). La responsabilité partagée est donc constitutive de la dynamique chrétienne : Jésus lui-même, des bords du lac jusqu’à la nuit de Gethsémani, a voulu associer des disciples au plus près de sa mission.

Jésus appelle un groupe de disciples pour les associer à sa mission. C’est ce que nous vivons dans nos communautés à Épinay et Villetaneuse : équipe de prêtres ; équipe pastorale (EP) ; équipes d’animation paroissiales (EAP) ; équipes liturgiques ; équipes de catéchistes ; équipes de préparation aux sacrements ; équipe du Secours catholique…Toujours des équipes, jamais solitaire. Et on ne se donne pas à soi-même une responsabilité : on la reçoit, on est appelé.

Œuvrer ensemble malgré les difficultés

Ne soyons pas naïfs : cette responsabilité partagée ne va pas sans tensions : il y a ceux qui sont plus rapides et qui n’ont pas la patience d’attendre ; il y a les difficultés de communication : couacs de calendriers, susceptibilités…

Je peux prendre pour exemple une initiative heureuse que nous vivons à Épinay et Villetaneuse : les « Dimanches matins autrement ». Deux fois par an (Avent et Carême) nous invitons tous les parents du catéchisme du primaire, avec leurs enfants, à une matinée de réflexion, de prière et de partage : une répétition de chants qui mêle les générations, une catéchèse pour les parents, suivie d’un temps de carrefours pendant que les enfants réfléchissent par équipes, et la messe paroissiale qui rassemble tout le monde en fin de matinée. Initiative missionnaire, parce que chaque fois plus de 80% des parents sont présents ; responsabilité partagée parce que sont impliqués prêtre, animatrice pastorale, catéchistes, équipe liturgique, animateurs de chants, membres des EAP pour l’accueil et l’animation des parents ; initiative heureuse aussi puisque c’est l’occasion de faire travailler les paroisses par deux, et de dépasser l’esprit de clocher…

Répondre à un appel, ne pas se donner mission à soi-même, travailler en équipe… Ajoutons un dernier ingrédient au succès de la « responsabilité partagée » : une responsabilité reçue suppose de prendre le temps de la formation permanente, sous toutes ses FORME1!

1Formations pour une mission d’Église proposées par le diocèse aux personnes appelées à un service

 

Un appel à suivre le Christ

Sœur Lise Cruveiller, Auxiliatrice de la Charité, secteur pastoral de Bobigny

Je suis arrivée en septembre 2013 à la communauté de Bobigny. J’ai été appelée à l’équipe pastorale (EP) comme religieuse, le père Philippe, modérateur, ayant consulté les différentes communautés de la ville. La lettre de mission que j’ai reçue du père Pascal Delannoy, notre évêque, a été et est très importante pour rester centrée sur le sens de cet appel.

J’ai été accueillie d’une façon très sympathique par l’équipe. Ce premier contact facilite beaucoup une connaissance des différents membres, plus approfondie, au fil du temps. Le père Philippe nous envoie l’ordre du jour et c’est réellement un travail d’équipe qui nous est demandé, afin que les décisions se prennent après que chacun ait donné son avis. Arrivant dans la ville et dans la paroisse, les débats m’ont permis rapidement de mieux comprendre les sujets abordés et de pouvoir participer.

Des actions en réponse aux enjeux locaux

Devant la multiplicité des besoins et le manque de prêtres, il est urgent de mutualiser  les ressources et les savoir-faire des différentes paroisses de Bobigny et c’est avec beaucoup d’intérêt que j’ai participé aux réunions des équipes d’animation paroissiales (EAP) et des EP sur la ville de Bobigny et sur le secteur.
Il nous a été demandé d’approfondir un passage de l’exhortation du pape François sur la joie de la foi. Une belle occasion de partager ensemble au niveau de notre vie spirituelle et de constater que, tous, nous étions sensibles à l’importance de la prière et de la contemplation  qui ne peut pas être séparée de l’action.
Il y a une forte demande des laïcs pour approfondir la  parole de Dieu et pour prier. C’est pour moi une grande joie de chercher ensemble comment répondre. L’approfondissement des psaumes a demandé beaucoup de préparation, travail partagé avec ma communauté. L’ensemble des religieuses et le père Philippe ont été d’accord pour faire une veillée sur les vocations « Toute vie est vocation », des jeunes sont venus préparer et sont venus nombreux à la veillée !
Dans la ligne de Diaconia, l’EP a établi un partenariat avec le Secours catholique pour commencer une « aide aux devoirs » pour les enfants en grande précarité vivant en bidonville à Bobigny, plusieurs associations, en réseau, participent à cette initiative, ce qui permet de vivre concrètement l’interculturel et l’interreligieux.

L’union fait la force

Tout ce travail d’équipe interroge et conforte ma foi ! Il nous est demandé à l’EP d’être une force de proposition, pas d’imposition, afin de favoriser le dynamisme de la vie chrétienne sur la ville. Aussi, dans le dialogue, la convivialité, le travail de recherche fait ensemble, nous travaillons à l’unité, à ne pas confondre avec l’uniformité ! En effet, je crois fortement qu’il n’est pas possible de témoigner de sa foi  tout seul. C’est une richesse d’avoir le monde entier dans notre ville, alors on ne peut que favoriser la reconnaissance de nos diversités au service d’une même mission dans les pas du Christ.

Dans ce monde qui change de façon rapide et spectaculaire,  ensemble nous nous interrogeons  en permanence  sur les adaptations, les innovations, le changement de certaines habitudes afin de faire des propositions qui correspondent aux besoins des gens aujourd’hui…Tout en se redisant que les uns sèment, d’autres moissonnent, mais c’est le Seigneur qui fait pousser.

 

Au service de la communauté paroissiale

Lionel Aimé M’Passi, paroisse Sainte-Geneviève, La Plaine Saint-Denis

En premier lieu, le fait d'avoir intégré le groupe 18-35 ans, est pour ma part un appel au service d'une paroisse. Grâce au père Jean-Marc Danty-Lafrance, j'ai pu intégrer le groupe 18-35 ans à la paroisse Sainte Geneviève à la Plaine Saint-Denis. Ainsi, en entrant, j'ai compris qu'il fallait que je me mette au service de la paroisse, par exemple en animant les messes avec les autres membres du groupe, en proposant des chants pour chaque messe. Aujourd'hui, je continue à suivre ce cheminement. C'est ce qui conduit ma motivation.

Ainsi, cela fait un an que je réalise ce service qui ne se fait pas seul, mais toujours en équipe. Donc, je me sens toujours accompagné dans ce service. Le rôle est identique pour tout le monde, c'est-à-dire proposer les chants de chaque messe et les animer ainsi que les partages.

Le fait de vivre au service de cette communauté paroissiale et de l'Église diocésaine m'apporte un tout que je ne pouvais pas avoir auparavant car il était difficile pour moi de mettre les pieds dans une Église régulièrement. Maintenant, mes besoins et mes attentes sont à ma portée, comme avoir des échanges avec des prêtres à propos des textes de l'Évangile afin d'avoir plus de compréhension sur des choses qui nous paraissent incompréhensibles.

 

Être un serviteur attentif pour que se produise la rencontre…

Joseph Bouchez, église Saint-Paul-de-La-Plaine, Saint-Denis

Par Internet, j'ai lu un « appel à mission » pour venir à Saint-Denis, cinq jours par semaine, être animateur bénévole de la Maison d’Église pour faciliter la rencontre de milliers de travailleurs avec l’Église, avec Jésus-Christ. Je me suis porté candidat et j'ai été choisi. Maintenant, je viens chaque semaine à Saint-Paul-de-La-Plaine. Je paie mon transport parce que le projet m'intéresse

J'ai mis plusieurs mois à discerner, avant de choisir d'être candidat. Je suis dans mes derniers mois de congés payés avant d'être retraité, à 65 ans. J'avais d'autres projets plus calmes à Lille où je pouvais bénéficier de mon appartement neuf. Je travaille encore, en fin de semaine et pendant mon dernier mois de congés à Lille, à la mise au point d'un outil logiciel d'aide à la rédaction des compétences professionnelles. Cela aidera tant de gens qui ont des difficultés à rédiger un CV ou à décrire leurs compétences alors qu'ils ont ces compétences mais ils perdent courage à ne pas savoir les décrire.

Comment rendre à Dieu tout le bien qu’il m’a fait ?

Mais j'ai eu tellement de chance dans ma vie professionnelle, dans mes rencontres, et Jésus a été si présent que je ne peux pas taire ce qu'il a fait pour moi, ce qu'il fait pour nous. Je souhaite aux gens de vivre ce bonheur de connaître Jésus présent à côté d'eux, en Église, en communauté chrétienne. C'est pour cela que je viens chaque semaine cinq jours dans le 93 ! Je ne suis pas seul : des chrétiens, des prêtres de Saint-Denis m'aident, me conseillent, prient pour moi. Les membres de mon équipe de « Vie chrétienne » à Lille prient pour moi. Seul, suite à un divorce,  il y a six ans, j'ai pu faire ce choix de m’investir dans une mission importante pour moi. Mais dans cette mission, je suis tout sauf seul, même si les résultats en termes d'effectifs de groupes prendront du temps à venir... S'il m'est donné de les voir venir !

Jamais seul

Je suis accompagné par Jésus, par l'Esprit-Saint et par des dizaines de personnes à des degrés divers. Jean-Marc, prêtre local, est un excellent pédagogue qui me mentionne quelques pièges à éviter. Il me fait connaître et déchiffrer les manières de vivre ici. Patrick, diacre, a réalisé avec des amis, de nombreuses belles installations matérielles.

Je suis accompagné par une quinzaine de laïcs qui ont déjà pris des responsabilités avant que l'église Saint Paul soit créée. Les jésuites locaux sont très accueillants et coopérants. Claude, un petit frère de Jésus nous a donné des chaises, des tabourets et deux tables qu'ils ont utilisés avec ses frères de communauté, pendant quarante ans avant de partir en maison de retraite. C'est émouvant de s'asseoir sur des tabourets de paille, usagés, patinés, amortis par tant d'années de prière et de contemplation dans une chambre d'appartement au treizième étage d'un immeuble HLM de l'Île-Saint-Denis. C'est aussi un soutien « par le siège » !:-) C'est un lien avec une histoire de présence de l’Église, déjà dans le monde du travail. Des personnes ont aussi donné des assiettes, des couverts, des meubles pour les salles de réunion ou le logement de service. D'autres donnent parfois un repas.

Le service diocésain de la communication est d'une aide précieuse pour les campagnes de communication, pour la formation et l'assistance à la gestion du site Internet.
Les services du diocèse et des Chantiers du cardinal sont aussi un soutien pour la construction et le financement des lieux de réunion et de l'église.
Je suis arrivé peu avant la neuvaine à l'Esprit-Saint. J'y ai entendu tant de témoignages, d'engagements de foi de personnes diverses. C'est aussi un vrai soutien.
Il y a vraiment, un soutien, une aide. Merci à tous.
Je prends des notes pour faciliter à d'autres villes, la création de telles missions auprès de professionnels en entreprise.

Se former et s’informer pour mieux répondre aux besoins

Je me déplace, je parle, je rencontre les gens, ainsi je m'informe. Je participe aux fêtes pour rencontrer des gens. Je suis aussi informé par le secrétariat inter-paroissial, par le site diocésain de la communication. Il est normal que cela prenne du temps pour connaître une ville, les personnes. J'ai eu plusieurs informations par les services de « Plaine commune » pour connaître les implantations locales d'entreprises, les effectifs de salariés... Par des chrétiens en entreprise, je commence à avoir des contacts avec d'autres personnes de ces mêmes entreprises.
Avant d'accepter la mission, j'ai suivi vingt soirées de formation à la Bible, l'automne et l'hiver dernier. Je souhaite devenir plus attentif à la démarche spirituelle de chacun, à sa démarche d'action et de réflexion, pour proposer des regroupements de personnes, plus en rapport avec ces démarches. Une meilleure connaissance des diverses spiritualités vécues me serait peut-être utile.

La joie de servir tout simplement

Je suis heureux de vivre ce service depuis près de trois mois.
Cela me fait rencontrer des personnes inattendues, des gens variés, en recherche, engagés ou non, embarqués à résoudre des problèmes pratiques, vitaux dans lesquels ils affirment, dans la patience, leur foi en la vie et dans les relations pour construire leur vie ensemble : réorientation professionnelle, recherche d'un emploi, d'une chambre moins bruyante ou d'une nounou parce que l'ancienne déménage...
Je ne souhaite pas être plus que ce qu'était l'aubergiste d'Emmaüs : un serviteur attentif aux personnes et au matériel... pour que se produise la rencontre de l'inattendu ! Il y a vraiment plein de vie, où il nous est donnée de construire l'œuvre de Dieu.

 

Appelée à rencontrer le Christ

Pascale Mirza, paroisse Notre-Dame de l’Assomption, Stains

J’ai été appelé au service, il y a maintenant 17 ans lorsque avec mon mari, nous avons demandé à notre fille si elle souhaitait découvrir Jésus et entrer au catéchisme.
Mon mari baptisé, moi non, pensait qu’il se devait de lui proposer cette rencontre avec le Seigneur. Je ne connaissais pas grand-chose et j’avoue que lorsque nous avons frappé à la porte du presbytère, j’avais peur mais cela c’est très bien passé.
De fil en aiguille j’ai amené Oriane chez la dame qui lui faisait le catéchisme, la petite allait à la messe avec son père pendant que moi je gardais Quentin le petit frère à la maison. 
Ces deux là étaient si joyeux quand ils rentraient de la messe que cela m’a donné envie d’y aller. Dans l’ignorance totale, je pensais même, que n’étant pas baptisée, je n’avais pas le droit d’y aller. Finalement, nous avons commencé à nous y rendre tous les quatre en famille.
Au début je laissais toute la responsabilité au papa pour les devoirs de catéchisme et ensuite j’ai voulu découvrir moi aussi Jésus, et ensemble nous avons cheminé.
Quelques temps après, père Roger me demandait de prendre un petit groupe de "caté" CE2 à la maison. J’ai accepté.  Quelques temps après encore, cela ne me suffisait plus, je suis entrée dans un groupe de catéchuménat pour demander le baptême, il m’a fallu 3 ans de patience et de découverte intense pour qu’arrive le grand jour de mon baptême à Pâques 2000, et aussi celui de ma première communion. En 2001, j’ai reçu le sacrement de la confirmation. Mes enfants ont même reçu le baptême un an avant moi.

La joie au cœur

J’ai vécu cet appel à l’aveugle, je ne me rendais compte de rien, tout allait si vite, je pensais faire confiance à mes proches et à père Roger, mais finalement c’était l’appel de Dieu.
Il y avait beaucoup de joie, et il y en a toujours. Rien n’a changé, je suis toujours aussi motivée à découvrir et à annoncer l’Évangile.      
Depuis, je continue à prendre chaque année un groupe de caté, en général, dans notre paroisse, nous prenons les enfants pour trois ans, du CE2 au CM2 pour les accompagner jusqu’à la communion. Au début j’étais seule avec environ huit enfants à la maison, avec l’aide du prêtre. Maintenant, nous avons des groupes plus importants, nous sommes donc deux catéchistes pour annoncer la Bonne Nouvelle aux enfants. Le binôme, c’est bien, on se soutient.
Ces services, sont pour moi source de joie, d’amour, il n’y pas de petit service, tout est grâce aux yeux du Seigneur. Il n’y a pas de plus grand bonheur que celui de servir et d’aimer.
Ce n’est pas si difficile et à la portée de tous, un peu de bonne volonté, savoir écouter et pardonner, et se laisser visiter par le Seigneur. Il y a tellement de choses encore à développer, ce trésor est inépuisable, on n’a jamais fini de le découvrir.
Merci à père Jacques Braem, pour cette proposition de témoignage et à tous les prêtres qui m’accordent leur confiance.

Des services variés

Au niveau des services, j’ai aussi participé de nombreuses années à la préparation et à l’animation des messes.
Avec les changements de prêtres dans notre paroisse, j’ai été appelé aussi à rendre d’autres services, depuis quelques années je m’occupe de l’accueil et également de plein de petites choses administratives comme la tenue des registres.
En fait, je suis toujours prête lorsqu’il s’agit de servir le Seigneur et la communauté, tout est grâce et joie. Il est inconcevable que je réponde autre chose qu’un grand OUI quand je suis appelée, en tous cas, ça ne m’est jamais arrivé pour l’instant.
Je ne m’attache pas au service rendu, peu importe mais plutôt à l’amour que cela dégage et à quel point cela peut nous rendre heureux de se sentir aimé par le Christ.

Entourée par la communauté

Oui, je me sens accompagnée, par l’équipe des prêtres, bien sûr par ma famille et aussi par la majeure partie de la communauté, tout simplement parce que la confiance est là, bien présente.
Et aussi parce qu’on n’est pas chrétien tout seul. Nous avons besoin des uns et des autres et chacun a un talent à offrir, à partager.
En tant que membre de l’EAP, je connais effectivement pas mal de monde en service sur la paroisse, déjà toutes les catéchistes puisque je coordonne un peu toutes les équipes. Et comme je fais pas mal de petites choses, il est vrai que je suis amenée à rencontrer beaucoup de monde. Chaque rencontre est différente et il est important de savoir écouter dans la discrétion et sans jugement.

Aller plus loin

Je n’ai pas d’attentes en particulier, que celle de pouvoir conserver une bonne santé pour continuer ma mission de baptisée. La foi est fragile, dans les moments de doute ou de fragilité, la prière m’aide beaucoup.
Il y a quelques années, j’ai suivi le cycle de la FORME : session catéchèse, cela m’a ouvert à la réflexion en grands groupes. Partager avec d’autres était très enrichissant.  
Lorsque je peux me libérer de mon travail, j’aime aller à Bondy avec d’autres catéchistes pour y suivre les formations ou présentations des différentes nouveautés proposées pour la catéchèse.
Nous avons eu la chance de bénéficier des services de formation du diocèse sur le secteur de Stains-Pierrefitte, cela m’a donné l’envie d’aller davantage à la découverte de nouvelles choses.

 

Des initiatives pastorales « paroisse – école »

Frédéric Delemazure, directeur diocésain de l’Enseignement catholique

L’article 152 du nouveau statut de l’Enseignement catholique énonce plus clairement que le précédent le souhait d’un lien renforcé entre les paroisses et le chef d’établissement « La responsabilité pastorale du chef d’établissement ne peut s’exercer isolément. Elle s’inscrit dans les cadres diocésains et paroissiaux. A ce titre, il est souhaitable que le chef d’établissement soit associé au conseil pastoral de paroisse » …

Cet article traduit ce qui se vit déjà depuis de nombreuses années ! En effet, faute d’avoir des prêtres référents officiellement nommés, beaucoup de chefs d’établissement – et d’adjoints en pastorale scolaire – sont en étroite relation avec le curé de leur paroisse et construisent avec lui une pastorale partagée, notamment dans le domaine de la catéchèse, l'accompagnement aux sacrements, et par ailleurs la présence aux enseignants (table ouverte au restaurant  des enseignants). Certes, peu de chefs d’établissement participent au conseil pastoral de paroisse mais le prêtre fait souvent partie du conseil d’établissement et participe à ce titre à l’élaboration d’une vision stratégique de l’établissement. Comme directeur diocésain, j’entends souvent des échos très positifs d’initiatives pastorales communes « paroisse – école » !

Ainsi donc, le souhait exprimé dans l’article 152 permettrait certainement d’aller encore plus loin dans la responsabilité partagée d’une « éducation catholique » que portent l’école et la paroisse (article 28 : « pleinement insérées dans le diocèse où elles se situent, les écoles catholiques sont en lien avec les autres lieux d’éducation catholique : les paroisses, les aumôneries, la catéchèse, etc. »), au moins de mieux se connaître et au mieux de construire de belles initiatives communes !

Ne l’oublions jamais : dans le cadre de sa mission éducative et d'enseignement, l'école catholique a pour rôle de favoriser l’appropriation personnelle de la foi… plus les jeunes auront été en contact avec les paroisses, plus ils auront envie comme adultes d’y retourner pour se nourrir spirituellement !

Pas consommateur, mais serviteur…

Juliette Angelo, paroisse Notre-Dame de Livry-Gargan

J'ai été appelé à plusieurs services de la paroisse de Notre-Dame de Livry-Gargan : EAP (équipe d’animation paroissiale), catéchèse, animatrice de jeunes après la catéchèse. J'ai compris que je pouvais servir ma paroisse. Cela faisait longtemps que je voulais me proposer, mais j'hésitais par peur de ne pas pouvoir.
Tout d'abord on m'a demandé de faire partie de l'équipe d'animation paroissiale (depuis 2010), puis  d'un groupe d'animateurs de jeunes (depuis 2011)  et  de l'équipe catéchèse (animatrice d'un groupe de 1ère année). D'ailleurs j'ai commencé la FOR.M.E 1, filière catéchèse, depuis l'année dernière.
Je suis accompagnée dans ces services par le curé, qui m'a proposé  la FOR.M.E 1 et les responsables des groupes (en place depuis longtemps), qui sont toujours disponibles à aider et à écouter.

Une meilleure compréhension de ce qu’est l’Église en Parole et en actes

A travers ces services, ma foi évolue par tout ce que je peux vivre et découvrir, avec les enfants, les jeunes et les adultes. Je me sens bien, utile aux services de l'Église et je sens que je m'approche de plus en plus de Dieu.
Depuis ma participation à l'EAP, je comprends mieux les services de la paroisse et de l'Église. Effectivement, j'ai compris qu'il ne faut pas être consommateur, mais serviteur. Il faut faire vivre notre foi avec les autres, les paroissiens dont je m'approche nettement plus facilement : souvent un sourire, une petite discussion après la messe et dans la rue,  dans le quartier, un repas partagé (organisé par la paroisse chaque premier mardi du mois) ou autres…
Pour moi, c'est une joie immense. Dans ma jeunesse, j'ai fait partie d'un groupe MRJC (Mouvement Rurale de la Jeunesse Chrétienne) et j'en garde un bon souvenir. Je vais de plus en plus vers  la Parole (Bible), vers DIEU, je vis ma foi déjà par les prières, l'eucharistie, mais là, je la vis par des actes.

 

Une action en Eglise et dans la société ancrée dans la foi

Monique Refalo, Aumônerie de l’hôpital Casanova, Saint-Denis

J’ai été appelée par le père Phalip (équipe pastorale de L’Île-Saint-Denis – Saint-Denis) pour aider les membres de l’Aumônerie de l’hôpital Casanova en tant que « visiteur »à l’étage Suite de Soins. J’ai été motivée pour cette tâche par mon expérience auprès des personnes âgées chez les Petites sœurs des pauvres (PDSP) et suite à l’accompagnement de ma maman décédée en août 2013 à l’âge de 96 ans.

Selon mes disponibilités, je fais une visite hebdomadaire à l’hôpital Casanova suivie d’un rapport à Yvonne (visiteuse plus expérimentée) avec qui je peux échanger par mails, ce qui est très appréciable.

Avant ma prise de fonction, j’ai reçu beaucoup d’explications avec des documents.
Puis, j’ai été accompagnée sur place et tout a été fait pour que je m’adapte. Enfin, je reçois des informations par le secrétariat de la rue de la Boulangerie mais aussi par la Pastorale diocésaine de la Santé et d’autres sources.

Entre vie de famille et missions en Eglise, dans la société

Je ne connais pas toutes les personnes en service dans la paroisse, ni leur rôle, parce que je n’ai pas beaucoup de temps pour participer activement à la vie paroissiale. Certainement, il me faudrait connaître plus de monde pour échanger et m’améliorer. Mais je ne dispose pas de suffisamment de temps pour ça. Il me faut aussi m’occuper de ma famille qui est assez nombreuse. Je suis aussi membre du Comité consultatif des retraités et personnes âgées de la ville de Saint-Denis, bénévole chez les Petites Sœurs des Pauvres (animatrice de la troupe théâtrale Ma Joie) et je fais du soutien scolaire pour les jeunes en difficulté dans ma résidence.
Cette action est en effet en lien avec ma foi et au cœur de ma paroisse. C’est ma manière de contribuer de façon très modeste, sans doute trop modeste. Je pense que tout ce que je fais pour ceux qui m’entourent et qui sont dans le besoin, quel qu’il soit, est en lien avec ma foi.

La recette de la responsabilité partagée

Sandrine De Brito, paroisse Notre-Dame des Missions, Epinay-sur-Seine

Lorsque que je fais un gâteau dans ma cuisine, il m’est nécessaire d’utiliser des ingrédients de base pour bien réussir ma pâte. Et bien, pour réussir à entreprendre « une vie paroissiale, avec une responsabilité partagée », nous avons besoin d’éléments de base. Tous ces éléments sont dans la parole de Dieu.

Chaque élément à son propre rôle :

- L’amour pour se comprendre les uns les autres
- La parole de Dieu pour s’instruire les uns les autres
- La prière pour se fortifier les uns les autres
- La confiance pour tenir ensemble dans l’adversité
- La paix et la joie du Christ pour s’éclairer les uns les autres (comme Jésus sur terre)
- La responsabilité pour orienter la communauté
- L’organisation pour que chacun trouve sa place
- le respect pour se considérer les uns les autres
- La construction pour faire grandir et avancer la communauté

Si l’on reste dans l’allégorie du gâteau, on peut ensuite y ajouter des éléments qui viendraient embellir ce climat harmonieux (animations, pèlerinage, mouvement jeune, etc.).

Un renouvellement nécessaire pour repartir sur de bonnes bases

Il y a 5 ans, j’intégrais l’équipe d’animation de ma paroisse. J’avais été sollicitée par des membres qui souhaitaient rajeunir le groupe.
Cependant à mon arrivée, j’ai été choquée en constatant les rapports qu’il y avait entre les uns et les autres : manque de respect, monopole de la parole et des idées, chantage affectif, humiliation, etc.
Souvent, je demandais au Seigneur si ma place était vraiment dans cette église, je ne comprenais pas que l’on puisse laisser cela se faire.
Ma plus grande difficulté a été de me contenir face à tout ce que je pouvais voir. A travers les paroles de notre évêque et du vicaire lors des réunions inter-EAP, je me rendais compte qu’on ne vivait pas leur message dans notre communauté.

Et puis un jour, j’ai craqué et j’ai exprimé tout ce que j’avais sur le cœur, notamment que nous ne vivions pas l’amour de Dieu en cautionnant des choses immorales (irrespect, mépris, etc.)
La communauté a été sensible à cette manifestation. Ces non-dits étaient enfin révélés. Il y a eu de la tristesse (les anciens pouvaient déjà ressentir un avenir différent) et de la joie dans le cœur de tous ceux qui acquiesçaient à ma démarche pour freiner ce mal qui subsistait dans notre paroisse.
Un nouveau cadre a été proposé par l’EAP qui était en place et, au fur et à mesure, notre communauté s’est reconstruite. Nous pouvons dire, et les autres peuvent dire de nous, que la chaleur et la diversité sont bien présentes chez nous.

Cette équipe a évolué par la présence de nouvelles personnes, chacun d’entre nous a pu apporter ses talents, et puis surtout, les réunions inter EAP nous orientaient vers le bon chemin et donc nous nous efforcions de ramener ces trésors (mots, mise en situation, etc.) dans notre paroisse.
Sans compter que nous avons utilisé tous les ingrédients cités plus haut, éléments que nous avons trouvés dans la parole de Dieu. Des passages bibliques nous heurtaient pour rétablir la vie de la paroisse en vérité (messe dominicale, temps de prières, temps forts).

Grandir dans la foi

Lorsqu’on m’a sollicitée pour intégrer l’EAP, j’ai accepté sans vraiment savoir à quoi m’attendre. C’est un peu mon tempérament aussi, comme j’aime les challenges et bien je n’ai pas refusé (rire)!
Par contre l’appel vers le Seigneur, a été lorsque j’étais enceinte de mon premier enfant. Je me suis dit :
« Que vais-je bien pouvoir lui transmettre pour qu’il puisse avoir la meilleur éducation ? »
Ma réponse a été ma foi. Et comme auparavant, je m’étais éloignée de l’église, et bien j’y suis revenue pour baptiser mon fils et de là je ne suis plus jamais repartie.

Je prends ma mission très à cœur. Tout comme j’ai à cœur d’apporter le meilleur à ma famille en tant que mère et épouse, j’ai à cœur d’être un véritable apôtre du Christ, grâce à Dieu. Il me comble de ses bienfaits et m’accompagne chaque fois qu’Il me confie une mission.
Cette mission au sein de l’EAP m’a énormément fait grandir spirituellement.
J’ai pris également conscience de ce que pouvait être véritablement le Corps du Christ : chacun de nous est un membre de ce corps, il est donc bon de ne négliger personne, nous avons tous une place à occuper.

 

Un « oui » de confiance

Christian Fisson, paroisse Notre-Dame des Missions, Epinay-sur-Seine

Alors que j’étais membre de l’équipe d’animation paroissiale (EAP) depuis 2 ans à Notre-Dame des Missions d’Épinay-sur-Seine, le Père Bruno Leclerc m’a demandé fin 2009, de rejoindre l’équipe pastorale (EP) du secteur Épinay-Villetaneuse.
Comme la plupart des autres paroissiens, je ne définissais pas précisément le rôle de l’EP dans une paroisse. Je ne voyais donc pas quel service je pouvais rendre, j’avais seulement l’intuition que les orientations données par l’EP étaient des bras de levier plus ou moins forts, puisqu’elles s’appuyaient sur les EAP dont je connaissais le rôle. En acceptant cette mission, je me confiais à l’Esprit-Saint pour être inspiré et capable de vivre le service qu’on attendait de moi. Ce « oui » a donc été un oui de confiance, que j’ai donné au cours de cet entretien avec le Père Bruno.

S’adapter au contexte et à l’humain

Si le rôle de l’EAP est perçu avec une assez bonne définition par l’Assemblée, bien que là encore des nuances importantes existent, l’EP est une strate supplémentaire moins lisible, placée dans la vie de l’Église du lieu. Elle doit réfléchir sur les propositions faites par la communauté et les orientations prévues par le diocèse et harmoniser ses décisions en tenant compte du contexte, humain d’abord, et matériel aussi pour mener à bien un projet.

Le rôle de chaque membre de l’EP  est influencé nécessairement par les autres acteurs  de nos paroisses. Ce qui était possible avec les uns, n’est plus réalisable avec d’autres, ou bien, les initiatives mises en place avec succès ici, deviennent  inopérantes ailleurs, à cause de la géographie du lieu, du manque de moyens... C’est donc en cela que le rôle de l’EP est très différent d’un secteur à l’autre. A cela s’ajoute “le mystère de l’homme”. En effet la conception de la tâche à réaliser et les capacités sont différentes pour chacun. Ainsi, en 2011-2012 nous avons expérimenté avec succès, à Épinay-Villetaneuse, l’ « Année de la formation ». Cette formation avait vocation à contribuer à  la formation  de ceux qui sont en charge d’une responsabilité dans nos paroisses. Il est vrai que les intervenants étaient de qualité et les thèmes, choisis en collaboration avec l’EP, ont passionné l’auditoire au cours de la dizaine de séances tenues dans l’année. Cet évènement aurait très bien pu se dérouler sous une autre forme, en fonction des choix d’une autre EP.

Accompagné dans la mission

Dans notre secteur, et c’est un grand privilège, les initiatives se prennent en nous écoutant les uns les autres, entre membres de l’EP bien sûr, mais aussi avec les autres intervenants dans la communauté, (EAP, liturgie...) sans oublier les rendez-vous réguliers avec le diocèse. Je demeure aussi complètement persuadé que l’Esprit est à l’œuvre en permanence dans l’Église, et que nous sommes d’autant plus efficaces quand nous restons à son écoute, même si parfois les résultats apparents sont décevants. Bénéficier d’un accompagnement spirituel serait certainement profitable. Le besoin d’un accompagnement technique se fait moins sentir, car souvent la partie technique d’un projet est assumée par ceux qui la connaissent.

S’ouvrir aux autres et au-delà…

Mon implication dans l’équipe de L’EP d’Épinay-Villetaneuse est, pour moi, très positive. Positive car elle m’a permis de découvrir et d’apprécier des personnes (au niveau de ma paroisse, secteur ou diocèse) que je n’aurais pu rencontrer autrement. Cette responsabilité dans l’Église, est une ouverture qui me permet de vivre avec les autres (paroissiens de tous niveaux) une partie de l’œuvre que nous sommes tous appelés à réaliser. La foi sans les œuvres est vaine (Jacques 2, 26).

Une solidarité conjugale au service de la communauté

Annie et Christian Vincendeau, paroisse Saint Germain, Gagny

Lorsque nous avons déménagé de Coubron à Gagny, nous avons suivi en fait notre père curé (qui était le père Jean Fohrer), quelques années après. C’est donc tout naturellement que nous avons pris notre place au sein de la vie de la paroisse, discrètement tout d’abord car nous étions encore en entreprise, puis peu à peu lorsque Christian a été à la retraite. Christian a pris en charge les campagnes du Denier de l’Eglise (avec mon aide, lorsqu’il faut préparer les relances ou venir aider au diocèse), le rangement des archives et maints services divers pour être utile au père.

Pour ma part, j’ai pris « mon tour » à l’accueil de la paroisse et à l’organisation de la salle paroissiale, lorsqu’il y avait des fêtes internes, car le père Fohrer a fait de la pub en ce sens dès notre venue !!

Il m’est apparu peu à peu qu’il n’y avait qu’une personne, en plus des prêtres, à prendre la responsabilité des « familles en deuil » et que celle-ci devenant âgée, il serait peut-être bon de l’aider et d’apprendre à remplir ce service si particulier. Je me suis donc proposée pour l’épauler et m’initier petit à petit me disant qu’il n’y aurait sans doute pas grand-monde pour prendre la suite car, à première vue, on va plus facilement vers la catéchèse, l’aumônerie, et autre service « attractif ». Le départ de cet homme a été brusque et il n’a pas eu la possibilité de m’apprendre… Le père curé du moment a donc poursuivi et m’a priée de prendre ma part dans ce service si particulier. C’était le père Jean-Claude Sauzet. Je trouvais qu’avec mon rôle d’accueillante de la paroisse, de plus en plus prenant et engageant justement parce que l’on avait à gérer, en première ligne, l’accueil de ces familles en deuil, il était normal de poursuivre ces rencontres jusqu’à la cérémonie des funérailles. Et ce d’autant plus que nous devions organiser les rendez-vous avec les pompes funèbres, la famille et le prêtre de moins en moins disponible. Sans aucune préparation, mises à part quelques réunions de formation à la maison diocésaine, je me suis lancée avec quelques-uns de mes coreligionnaires à ce service délicat.

 Je regrette beaucoup d’avoir dû prendre du recul au bout de deux ans et demi. Parce qu’il était très difficile de gérer le stress permanent de se demander, chaque matin, si nous allions être appelés et de ce fait d’avoir notre planning personnel complètement chamboulé au dernier moment. Je crois que maintenant l’organisation est toute autre et que cela est légèrement plus facile à gérer. Mais, malgré mes regrets de ne pas assumer ce service, je maintiens que je ne peux pas encore reprendre une activité là, maintenant. En effet, Christian est quelqu’un de fragilisé par une double maladie foie-reins qui semble en rémission mais… C’est d’abord de lui dont je suis responsable par notre engagement du mariage et nous faisons tout ensemble.

Aujourd’hui, nous aidons aussi au mieux de nos possibilités et avec grande joie, le père Michel Stoeckel (curé actuel) dans toutes les petites choses matérielles de la vie d’une « maison ». Je précise que Christian et moi avons fait du scoutisme et que cet esprit de service nous est complètement naturel. Il se poursuit dans notre immeuble aussi bien qu’en paroisse pour notre plus grande satisfaction : n’est-il pas bon de voir son frère sourire, soulagé, parce qu’on lui a tendu la main ?

L’accueil en paroisse : une révélation…

Je continue donc ma mission d’accueillante à la paroisse deux fois par semaine. C’est un rôle de plus en plus important qui impose que nous soyons clairs avec nous-mêmes. Ne sommes-nous pas en première ligne pour recevoir, comprendre ce que la personne qui frappe demande, dans ce qu’elle expose mais aussi dans les non-dits, expliquer le point de vue de l’Eglise pour les baptêmes (en particulier), essayer de responsabiliser par rapport à l’engagement qu’ils prennent parfois sans s’en rendre bien compte, que ce soit en tant que parents, parrains ou marraines, ou bien avec la première approche des fiancés… Nous sommes la « carte de visite » de l’église et de nos prêtres.

Ces rencontres d’accueil, avec les entretiens que l’on a, sont d’une richesse à nulle autre pareille et se poursuivent dans la semaine. Par exemple, il arrive que dans la rue, je croise l’un ou l’autre et il y a un échange chaleureux. L’autre, bien souvent une personne âgée, semble heureuse d’être reconnue ! Je suis consciente que c’est ma responsabilité d’être prophète, de par mon baptême et ma confirmation : c’est ma foi qui est mise à nue.

Je tiens à souligner que je ne suis pas seule. Lorsque j’en ai la possibilité, j’invoque l’Esprit-Saint ou la Vierge Marie et je me sens une force particulière.
Quand j’ai un doute sur ma réponse, j’en réfère au père Michel qui me dit souvent : « Tu as dit ça ? Eh bien, c’est bien car c’est toi une laïque qui a répondu et non, moi, un prêtre. » Alors quand il en est ainsi, je suis rassurée.

Je reste marquée (parfois) par ces moments d’accueil auxquels je repense dans la semaine quand les échanges ont été forts : je dis aussi aux familles que je prie pour elles. Je crois qu’il est important de le signifier.
A l’occasion de la Chandeleur, j’ai préparé des petits paquets de crêpes que j’ai faites juste avant d’aller à la messe et je les leur ai distribués à la fin de la messe en leur ayant dit en arrivant « j’ai une petite surprise pour vous, ne partez pas sans que je vous ai vus. Quelle joie ils ont eu… Je ne vous parle pas de la mienne… Ils en parlent encore, discrètement, avec moi et redoutent moins de venir se confier à l’accueil.

 

Une vocation d’enseignante confirmée par un appel en Église

Delphine Grandin, Saint-Denis

Enseignante (prof d’histoire-géo dans un collège à Louvres dans le Val d’Oise), j’anime aussi bénévolement des « clubs » à destination des collégiens sur mon lieu de travail (Foyer socio-éducatif du collège).

J’ai déjà été appelée à plusieurs reprises. Quand j’étais étudiante on m’a demandé d’animer un club Triolo de l’Action catholique des enfants (ACE) dans le diocèse de Soissons. Je l’ai fait pendant 2 ou 3 ans et cela m’a confirmée dans mon choix de m’occuper des ados dans mon travail.
Puis à Paris, dans le quartier du Marais (paroisse Saint Paul, Paris 4ème) où j’ai été animatrice d’aumônerie en 4ème et en second cycle pendant 10 ans. Nous participions aussi à des actions avec « Aux captifs la libération » de l’église Saint-Leu-Saint-Gilles (accueil, prière et repas avec les SDF + tournées rues).
Enfin on m’a demandé il y a 4 ans de faire du catéchisme à Aubervilliers et j’y prépare tous les samedis, avec Liliane et Charles-Clarisse, des enfants à leur première communion.
J’ai vécu cet appel comme une confirmation de ce que j’avais dans le cœur depuis longtemps : être avec les ados ou les enfants. Mais le temps à l’aumônerie avec les 4e m’a souvent paru plus difficile que lorsque j’étais en cours avec des élèves du même âge. Je les trouvais peu respectueux à l’égard des témoins ou même de leurs animateurs et je trouvais que l’on était très démuni face à ce manque de respect (alors qu’en classe, je sais exactement comment gérer cela). Ce qui est en jeu en aumônerie est de l’ordre de la gratuité, de l’attrait de la prière et de la foi à un âge où visiblement c’est plus difficile.

Par contre les années d’animatrice de second cycle m’ont beaucoup apporté : plus de partages sincères avec les jeunes, et des actions menées ensemble auprès des SDF de notre quartier. Ces SDF sont devenus nos amis. Nous dînions avec eux une fois par mois. Nous les connaissions bien. Hélas, nous les avons tous enterrés aussi en quelques mois. Cela a été une période riche pour moi.

En ACE, j’étais seule avec les ados, avec des temps avec l’aumônier aussi. En aumônerie, nous formions une équipe pour les seconds cycles. Nous étions seuls pour les 4e, avec une équipe d’ados. J’ai fait cela pendant 10 ans jusqu’à mon emménagement à Saint-Denis. Pour l’action auprès des SDF, nous faisions cela en lien avec les prêtres et le curé de notre paroisse ainsi qu’avec la paroisse Saint-Leu Saint Gilles et l’association « aux captifs la libération »). Au catéchisme, nous prenons en charge chacune une petite équipe d’enfants pendant à peu près une heure et nous prions, nous nous retrouvons tous ensemble (les 3 équipes réunies) pendant une demi-heure.

Un investissement qui dépasse le simple service

Je me suis toujours sentie accompagnée dans ces services car nous avons toujours eu des temps de partages et de parole entre animateurs et avec les aumôniers.
Je me demande toujours comment faire pour que les enfants du caté que je prépare à leur première communion reviennent chaque dimanche à la messe.  Cela suppose aussi que les parents fassent cette démarche. Comment favoriser une rencontre personnelle avec Jésus ? C’est ma question.

Il est pour moi important d’être engagée dans la société et dans l’Église mais je suis souvent fatiguée de ma semaine le samedi et j’aimerais avoir plus d’entrain dans mon service. Cela m’apporte de la joie de voir ces enfants et d’entendre leurs témoignages une fois qu’ils ont communié, cela m’apporte beaucoup de joie et de paix de faire ce service avec deux femmes joyeuses et très fidèles dans leur foi. Elles m’apprennent beaucoup. Il y a pour moi un lien entre ce service et mon rôle de marraine : j’ai 4 filleuls enfants et ados.

 

Une soif de servir l’Église

Joséphine Makanga Mboumba, Drancy

J’ai été appelée à participer au fonctionnement du service comptable de la paroisse Notre-Dame du Bon Secours.
Avant de revenir en France, j’avais toujours souhaité servir l’Eglise à travers le catéchisme. Mais au cours de mon parcours de chrétienne, le prêtre qui officiait dans l’église de mon quartier à Libreville au Gabon avait souhaité me confier la responsabilité d’un groupe de prière marial. Les choses n’ont pas pu se faire comme elles se profilaient puisque j’ai dû revenir en France afin de finir un projet préalablement entamé.
Ne pas servir l’Eglise était vécu comme un manque dans ma vie. Alors cette opportunité a été perçue comme un message du Seigneur, une réponse à ma préoccupation.
J’effectue ce travail depuis la mi-mai 2014. Je suis soutenue par des personnes qui m’aident à le réaliser en me guidant. Et nous effectuons ce travail en équipe.
Je suis accompagnée parce que mes propositions sont discutées. Les échanges et les idées sont vécus comme des innovations faites en famille.
Pour l’instant, les besoins dans mon service sont mineurs, modérés et comblés dès que possible dans le but de faire avancer les tâches, sans prétentions vers l’inaccessible ou l’impossible. Toutefois, il n’y a rien d’urgent, du moins en ce qui concerne le fonctionnement de mon service.
Ce service m’apaise parce que je me sens utile et donne un peu de mon temps au service des autres et de ma communauté. Il me prouve que l’Église ne peut fonctionner matériellement sans l’aide de ses fidèles.

 

Repères

A lire...

-Chemins d’avenir pour notre Église, diocèse de Saint-Denis, 2005

-« Des paroisses comme communautés », Documents Épiscopat n°7/2011

 Les mouvements et associations de fidèles dans la mission de l’Église », Document Episcopat n°8/2011

 

Site du Vatican

-Catéchisme de l’Église Catholique, « Les fidèles du Christ, hiérarchie, laïcs, vie consacrée »

-Christifideles Laïci, Exhortation apostolique de saint Jean-Paul II sur la vocation et la mission des laïcs dans l’église et dans le monde (1988)

-Apostolicam Actuositatem, Décret sur l’apostolat des laïcs, Concile Vatican II (1963)

-Lumen Gentium, Constitution dogmatique sur l’Eglise, §4 « La sanctification de l’Église par le Saint-Esprit » §10 « Le sacerdoce commun », Concile Vatican II (1963)