Chaque année, les jeunes portent des initiatives à la rencontre des diocésains.
Au service des malades à Lourdes
Nous avons tous pris en sagesse
Bientôt un tournoi de basket-ball diocésain
Former les jeunes adultes de demain
Acteur de sa foi
Sylvia Ongono, responsable du Pôle Jeunes
Les pratiques religieuses actuelles des jeunes, quelles que soient les tranches d’âge, constituent-elles « une particularité de notre diocèse ou est-ce juste une photographie de ce qui caractérise la jeunesse d’aujourd’hui – une jeunesse en quête d’action, qui refuse l’ennui et la routine » [1]? Les effectifs dans les évènements de jeunes sont en hausse : en 2016, 100 lycéens de plus lors du FRAT de Lourdes et 14% de collégiens en plus au pèlerinage au Mont-St-Michel par rapport à 2014. De même, les jeunes adultes (18-30 ans) ont été 50 % plus nombreux cette année au pèlerinage de Chartres qu’en 2015.
La pastorale des jeunes n’est pas quantitative mais ces chiffres montrent le souhait pour ces jeunes de vivre des temps d’intériorité forts. Les animateurs et les parents sont unanimes : ces temps forts réveillent la foi un peu endormie des jeunes. Souvent, à leur retour, ils s’impliquent davantage dans la vie paroissiale.
De plus en plus engagés
Les jeunes adultes créent leur propre pastorale. Le Pôle Jeunes apporte son soutien. C’est son rôle fondamental : observer les tendances, être à l’écoute des souhaits des jeunes, de leurs manières de faire, de communiquer, et les accompagner dans leurs désirs, les former pour qu’ils soient des missionnaires du Christ.
« Donner toute sa place aux jeunes » est aussi le leitmotiv de la Jeunesse ouvrière chrétienne qui les encourage à être acteurs des changements qu’ils souhaitent au sein de leurs quartiers. D’autres mouvements comme le Mouvement eucharistique des jeunes, l’Action catholique des enfants et les scouts mettent très tôt les adolescents et jeunes adultes en situation d’animateur pour les plus petits. Dans notre diocèse, les effectifs de ces mouvements ne diminuent pas globalement. Ce qui montre une pédagogie en adéquation avec les attentes des jeunes.
Ainsi, 80% des 36 jeunes qui ont validé cette année la formation théorique du brevet d’animateur (BAFA) proposé par le diocèse étaient déjà investis dans leur paroisse en tant qu’animateurs à l’éveil à la foi, en aumônerie, ou dans l’encadrement pour les temps forts diocésains. Plusieurs initiatives émanantdes jeunes ou organisées par eux ont été accomplies avec succès : tournoi de football diocésain, prière de Taizé dans le 93, projet Miséricordia qui fait le lien entre les détenus de la maison d’arrêt de Villepinte et les paroissiens du diocèse. Les jeunes de notre diocèse sont acteurs de leur foi !
[1] Rapport du Service national pour l'évangélisation des jeunes et les vocations présenté le 15 janvier 2015
Tous soudés !
Marie Ngue Nonga, ambassadrice JMJ, Noisy-le-Grand
Le groupe des jeunes de Noisy-le-Grand est composé de 15 personnes. Il y a 12 jeunes de 18 à 35 ans, deux membres qui ont plus de 35 ans (que nous avons accueillis chaleureusement car elles sont motivées par un réel souhait de participer aux Journées mondiales de la jeunesse- JMJ de Cracovie cet été) et le père Serge Davy Babingui, prêtre accompagnateur. Parmi les membres du groupe, 14 personnes sont inscrites pour les JMJ. La majorité des futurs pèlerins de notre groupe sont des étudiants. Une personne prépare le baccalauréat, une autre est en école supérieure, sept sont à l'université en niveau licence ou master. Les autres sont des actifs.
Père Serge m'a contactée en septembre 2015, pour me demander si je voulais être l'ambassadrice JMJ de notre secteur. Dans un premier temps, j'ai hésité car le groupe était entièrement à créer, je ne savais pas encore si mes cours seraient finis avant le début du pèlerinage et je m'interrogeais sur les manières de le financer. Père Serge a su trouver les mots pour me convaincre d'endosser à nouveau cette mission. En effet, j'ai été ambassadrice de Noisy-le-Grand pour les JMJ de Madrid en 2011 et à celles de Rio en 2013. Ensuite, je me suis présentée à notre curé, père Patrick-Jacques. Puis j'ai fait des annonces dans les six églises de notre paroisse pour promouvoir le pèlerinage auprès des jeunes. Par la grâce de Dieu, j'ai eu des échos favorables. Les premières inscriptions pour les JMJ ont eu lieu au mois de décembre 2015. J'ai décidé de faire une réunion par mois, le samedi soir, afin qu'on puisse se préparer spirituellement. Les réunions permettent aussi à apprendre à se connaître. Nous utilisons aussi ces temps pour organiser nos actions.
Les actions nous ont soudés
Beaucoup d'étudiants n'avaient pas les moyens de payer la totalité de leur pèlerinage. Nous avons donc décidé de nous activer. Les idées des actions sont venues rapidement.
Le groupe a trois actions majeures : l'animation des messes, la préparation de la fête pour la remise de notre tombola et les ventes d'objets et de gâteaux ! Nous avons été beaucoup aidés par notre paroisse et par le Pôle Jeunes du diocèse. La paroisse nous a permis de réaliser les ventes. Elle nous a donné plusieurs lots pour notre tombola. Un couple a accepté de nous donner une partie des bénéfices des ventes de leurs articles religieux. Le Pôle Jeunes a participé à la communication de notre action en nous prêtant le grand kakemono qui promeut les JMJ 2016. La réelle difficulté a été la gestion de notre temps. Mettre en place ces actions ça prend beaucoup d'énergie et ça demande beaucoup de disponibilité. Cela demande aussi une bonne entente, une bonne coordination du groupe. Faire des actions, ça nous a soudés !
Nous avons reçu bon accueil
Pour collecter les lots de notre tombola, nous avons d'abord écrit une lettre à l'intention des commerçants pour solliciter des dons. La lettre a été signée par le Pôle Jeunes, le père Serge et moi-même pour montrer le sérieux de notre action. Avec cette lettre, nous avons démarché l'ensemble des magasins de notre commune, sur plusieurs temps. Nous avons reçu des dons de commerçants, malgré de nombreux refus. La paroisse nous a donné quelques lots neufs et nous avons complété une grande partie des lots en faisant des achats groupés. Nous avons globalement reçu un bon accueil de la paroisse et des commerçants qui nous ont aidés.
En réseaux
Paul Boli, animateur de jeunes, Neuilly-sur-Marne
Je suis reconnu en tant qu’animateur sur ma paroisse et au-delà. C’est Fala, une animatrice en pastorale de ma paroisse qui m’a demandé l’année dernière d’être accompagnateur d’un groupe pour la confirmation. J’ai commencé comme ça et ensuite, j’ai continué. Puis, sœur Nirina m’a demandé d’animer une litanie des saints lors de la messe de Pâques. Et c’est comme ça que petit à petit, j'ai été rallié à l'équipe d'animation de la paroisse.
J’ai une formation d’animateur pour les jeunes et même les tout petits. C’est quelque chose que je fais au quotidien dans mon travail.
Une barrière se lève
J’anime aussi plusieurs groupes de jeunes sur les réseaux sociaux. On crée plusieurs groupes pour échanger. Il y a un groupe des 18-35 ans, un groupe des confirmés, un autre des confirmands de la paroisse et il y a aussi des groupes de jeunes rencontrés lors de pèlerinage ou d’évènements diocésains (Taizé, Chartres). Certains sont présents dans plusieurs groupes. On a pensé que ce serait plus facile de partager ainsi largement pour prolonger les rencontres physiques. Les réseaux sociaux permettent d’être connectés, de suivre les évènements du diocèse et de partager la Parole tous les jours, des petites prières. Les nouvelles générations sont sur les réseaux, c’est donc un moyen à ne pas négliger pour les rejoindre. Ils ont plein d’idées et se posent beaucoup de questions de foi. A travers les réseaux sociaux, une barrière se lève. On leur transmet des connaissances et on les oriente vers les prêtres de la paroisse. Ca me touche quand des plus jeunes me demandent des conseils. Ils ont plus de facilité à nous parler qu’à des plus âgés. En tant que grands jeunes, on est des modèles pour eux, ils s’identifient à nous. Notre rôle est de montrer aux plus jeunes qu’on peut être chrétien et bien dans sa peau, et de les aider à aller dans cette direction.
Au service des malades à Lourdes
Iris Zouménou, membre de l'équipe jeunes Hospitalité diocésaine, Romainville
J'ai connu l'Hospitalité diocésaine l'année passée, lorsque le père Benoît Aubert [curé des paroisses de Bobigny, ndlr] a proposé aux catéchumènes de vivre ce temps de mission et de service.
Ma motivation était double, premièrement accompagner mes catéchumènes, deuxièmement vivre cette expérience.
Pour moi, faire un pèlerinage au service des pèlerins malades et handicapés, c'est faire une expérience nouvelle. Aider des personnes, je le fais assez souvent, par contre consacrer des journées entières à cette finalité, je n'avais jamais fais ça. En plus Lourdes, je n'y étais jamais allée. La proposition était parfaite.
Je n'avais pas d'attente, la plupart du temps je fais des démarches sans avoir d'attente autre que celle de la découverte de ce que Dieu veut me montrer. J'essaye très fort d'être attentive et disponible!
Me dépasser
Ce pèlerinage m’a apporté le dépassement de moi-même, comme à chaque fois que je suis Dieu. Il sait nous donner les occasions de confronter nos limites... Je crois que c'est uniquement parce qu’il sait nous mettre face aux bons défis pour nous faire prendre conscience de toute la force que l’on peut puiser en lui.
On a vécu de bons moments à Lourdes avec le père Benoît qui était le prêtre attitré au groupe jeunes hospitaliers. On a aimé se retrouver, partager, rire et prier; malheureusement il n'y avait rien de structuré pour ces temps. Alors on s'est mis à refaire le "pélé" selon ce qu'on aurait aimé vivre.
Force fut de constater que la planification d'un circuit parallèle demandait trop de travail pour les organisateurs. Je me suis donc proposée de le faire, Aurélie Mondépé a proposé de m'aider, c'était ok ! Cette année on va pouvoir vivre ce premier essai.
Proposer une réponse
Notre "team" se compose d'Aurélie (coresponsable du groupe jeune d'Aubervilliers), du père Thomas De Boisgelin (prêtre d'Aubervilliers désigné pour accompagner les jeunes de l'Hospitalité diocésaine) et de moi-même.
En me portant volontaire, mon but était de créer un canevas qui facilite à l'équipe de l'Hospitalité la mise en place d'un parcours pour les jeunes, avec les jeunes. Il s'agit de proposer une réponse, car en réalité la demande vient de l'Hospitalité elle-même, c'est son idée. Après avoir vécu le pèlerinage, nous avons constaté que l'idée est bonne, puis nous avons apporté ensemble un soutien à sa mise en place.
Nous proposons aux jeunes de choisir ce qu'ils ont envie de faire à Lourdes, puis nous nous organisons avec l'équipe de l'Hospitalité pour le faire. C'est important de pouvoir vivre ce "pélé" à notre rythme également car si nous sommes prioritairement hospitaliers, nous sommes également pèlerins.
Rassembler par le sport
Garry Dokou, tournoi de foot diocésain
Avec Paul nous avions l'habitude de jouer au foot régulièrement, lui avec son club et moi entre amis. On se demandait : pourquoi ne pas partager ce moment en Église, entre chrétien car étant bénévoles au sein de notre paroisse, il est normal de lier nos loisirs avec notre mission d'Eglise. L'idée du tournoi a pris forme lors du pèlerinage de Taizé en 2015, après une discussion avec d'autres jeunes (Okri, Vincent, Lionel) on s'est rendu compte que cette idée trottait dans nos têtes et que le foot est un sport qui rassemble.
Le tournoi a donc été créé par Lionel, Ernest, Okri, Paul, Vincent et moi. Plusieurs personnes nous ont aidés ainsi que le Pôle Jeunes. Parce que nous voulions partager notre passion avec d'autres et c'est un moyen de rassembler et d'évangéliser.
J'ai aidé de la conception à la réalisation. Ce qui m'a poussé à m’investir dans l’organisation du tournoi de football diocésain c'est que le fait de porter ce projet donne envie de s'investir davantage, de deux c'était une nouveauté dans le diocèse et je ne sais pas pourquoi mais je savais que ce serait un projet qui plairait. Il nous fallait simplement trouver la forme qu'on voulait donner à un tel événement.
Grâce au tournoi j'ai la certitude maintenant que nous jeunes sommes là solution à notre problème. Nous nous plaignons que, rien ne nous est proposé ou que les propositions pour vivre notre foi ne nous correspondent pas. Nous sommes les mieux placés pour savoir ce qui nous correspond le mieux donc n'ayons pas peur de prendre des initiatives au sein de nos églises et de nous mettre à la tête de projet comme le tournoi de foot diocésain. En tant que baptisés c'est aussi notre rôle. Car ces événements son des moyens de témoigner de notre foi.
Membres d'un seul corps
Dans les sports collectifs, comme le football ou le basketball, chaque joueur est un membre a par entière de l'Équipe, chacun avec ses qualités et ses defaults. Mais l'équipe ne peut pas avancer si l'effort ne vient que d'un seul joueur et un attaquant ne peut pas dire à un défenseur je n'ai pas besoin de toi et inversement. C'est là que cohésion et solidarité dans le sport prennent sens car quand un membre de l'équipe est en souffrance les autres sont là pour l'aider et partage cette souffrance. Si un membre est mis à l'honneur, c'est toute l'équipe qui partage sa joie. Lors d'un but par exemple, c'est une personne qui l'inscrit, pourtant l'action a été menée par plusieurs membres de l'équipe et cette joie est célébrée par toute l'équipe. J'irais même plus loin en ajoutant que cette joie est partagée par un club, voire une nation. Je citerais un passage de la première lettre de saint Paul aux corinthiens pour faire le lien avec la foi : 12, 12-27.
Dieu merci
Dieu est présent à chaque instant de ma vie, ce n'est plus une question que je me pose. Il est présent surtout dans les moments simples, on ne prend pas le temps souvent de voir sa présence dans ces moments-là, parce qu'ils sont banals ou même répétitifs. Quand je partage un moment de sport avec des amis, je me dis : « Dieu merci. » Ce matin je me suis réveillé en bonne santé et dans de bonnes conditions pour pratiquer le sport que je suis entrain de faire, Dieu merci. Je partage ce moment avec telle ou telle personne et c'est rare que dans une partie de football par exemple, nous nous prenions la tête entre amis parce qu'il y a cet amour du prochain. C'est le cas aussi avec les autres religions, car la plupart de mes amis sont musulmans et c'est avec eux que je passe la plupart de mon temps. Quand nous jouons, il y a un respect de l'autre, qui n'est que le reflet de notre foi je pense.
Je ne retiens que du positif du dernier tournoi de football diocésain organisé, nous avons eu de bons retours, que ce soit les participants ou les spectateurs, chacun a pu y trouver son compte. Nous étions tous en communion lors de cet événement.
Ce qui m'a le plus plu c'est de nous voir tous réunis et partager ce moment ensemble. Il y avait des jeunes que je n'avais pas vus depuis des années et d'autres que j'ai eu le plaisir de rencontrer.
Un tournoi de basket-ball est envisagé prochainement si Dieu le veut. Pour les futurs tournois de foot, l'idée d'un tournoi interdiocésain pourrait aussi voir le jour.
Nous avons tous pris en sagesse
Stessie Claude, participe à l'Année Saul, Saint-Denis
J'ai eu connaissance de la proposition de l’Année Saul par un tract, il y a plusieurs années.
Je suis partie en Angleterre pour un an où j'ai vécu une rencontre magistrale avec le Seigneur. Dès lors, comment maintenir cette communication avec le Seigneur et vivre vraiment par et pour le Seigneur ? Réponse : m’engager dans le mariage, m’intégrer dans la vie du diocèse et grâce à l'Année Saul.
L'Année Saul, car j'avais besoin d'une démarche régulière, d'une méthode de prière, d'un accompagnement pour réapprendre à prier et intégrer Dieu dans ma vie.
Ce qui m’a le plus marquée durant cette année, c'est l'amour du groupe. On a tout de suite crée un groupe "Whatsapp" sur les réseaux sociaux pour se soutenir et partager nos impressions sur la prière du jour et son impact dans nos vies. Il y aussi nos discussions lors des retraites. Même dans la prière, un chrétien seul est un chrétien en danger.
Témoigner de Dieu par nos vies
Au cours de cette Année Saul, j'ai fait la redécouverte de l'Evangile en prenant le temps de le laisser parler, de me le réapproprier et de découvrir que l'Evangile est actuel, qu'il parle à tous de façon particulière, même à moi.
Nous avons le devoir de témoigner de Dieu par nos vies. La prière et le discernement aident à voir nos vocations dans chaque parcelle de notre vie : notre métier, notre vie sentimentale, notre caractère, le dialogue avec les autres… jusqu’à l’aménagement d’une maison.
Prier tous les jours, être régulière sont des éléments dans l’Année Saul qui m’ont paru difficiles. Mon accompagnatrice m’a aidée à adapter ma prière à mon rythme de vie. Ce qui compte c’est la qualité du temps accorder à Dieu et pas forcément le durée ou le lieu.
Je crois qu'avec l'Année Saul, nous avons tous pris en sagesse. Ça n’a pas de prix car nous garderons à vie cette manière de marcher avec notre Seigneur.
Pour la suite de mon cheminement de vie avec le Seigneur, priorité au mariage ! C’est vraiment une vocation de rendre l’autre heureux et de témoigner de l’amour de Dieu en étant deux. Ensuite, entamer des études de théologie et me former à l’accompagnement spirituel sont des pistes nées de l’Année Saul qu’il faut faire maintenant mûrir.
Miséricorde, aller à la rencontre
Lionel Pain, Drancy
J'ai fait partie de l'équipe mobilisatrice de l'initiative Miséricordia sur mon secteur avec mon groupe de jeunes adultes. Notre groupe de jeunes adultes "Transolidr" est accompagné par le père Marcio Peña, prêtre délégué à la solidarité et par ailleurs aumônier de la Maison d'arrêt de Villepinte. Quand il nous a parlé de ce projet de partage sur le thème de la miséricorde en lien avec les détenus de l'aumônerie, on a tout de suite été emballés.
Le père Marcio m'a ensuite proposé d'assister à la messe du 13 mars à la Maison d'arrêt avec deux autres jeunes du diocèse : Ernest, coordinateur diocésain pour ce projet, et Iris, membre de l'équipe JMJ, afin de recueillir symboliquement le partage des détenus sur le thème de la miséricorde.
La prison n'est pas un endroit d'accueil par principe... J'ai été marqué par l'entrée à la Maison d'arrêt, ce fut un mini choc : un gardien imposant qui nous demande l'objet de notre venue de façon stricte. Apres les vérifications d'identité, il a été plus cool. Heureusement !!!
La rencontre avec les détenus a été plus naturelle. Nous avons pu dialoguer en francais, en anglais et en espagnol. Les détenus sont à l'image de notre diocèse arc-en-ciel, reflets des quatre coins du globe.
Ce qui m'a marqué c'est l'homélie multi-langue. Je me suis alors rappelé que la parole de Dieu est bien universelle.
On s'est tous reconnus
Les rencontres Miséricordia ont été organisées sur toutes les paroisses de Drancy, le même week-end, par les jeunes de nos paroisses (association Transolidr et aumônerie lycéenne). Pour organiser les rencontres à partir des témoignages reçus des détenus de l'aumônerie, on a informé les plus jeunes (lycéens) et on les a repartis sur les différentes paroisses. A la base, il fallait expliquer aux paroissiens le projet et dynamiser les réflexions. Nous n'avons finalement pas eu besoin de les dynamiser : les langues se sont naturellement déliées. Nous avons eu des temps de partage après l'homélie. Chacun était invité à lire les réflexions des détenus, puis à partager sa propre réflexion, seul ou en petit groupe.
Les rencontres Misericordia ont été bien accueillies par les paroissiens. Nous avons tous besoin de partager, d'échanger. Malheureusement, nous ne prenons plus le temps.
Je pense qu'on s'est tous reconnus dans au moins un témoignage.
J'ai été marqué personnellement par le détenu ayant perdu plusieurs proches en deux ans et qui termine son témoignage par un « difficile de croire en Dieu »... Le doute...
Je pense qu'on a tous été confrontés au doute sur l'existence du Père, personnellement ou par le biais d'une connaissance.
Agir sur le quotidien
Florent Lacaille-Albigès, responsable de la JOC sur la zone Nord-Est du 93
J'ai commencé la JOC il y a un peu plus de 10 ans, avec un ami. On nous a simplement proposé de nous voir pour parler de notre vie et de notre foi. On a commencé à se voir toutes les deux-trois semaines pendant environ une heure (c'est ce qu'on appelle une équipe). Petit à petit, on a fait des rencontres plus longues et un peu moins fréquentes (simplement en fonction de nos disponibilités). Nous avons aussi accueilli d'autres jeunes dans l'équipe, toujours pour parler de ce que nous vivons (au lycée, à la fac, au travail, dans la recherche d'un emploi ¡K), ainsi que de comment on vit notre foi dans ces événements.
A cette époque, je n'avais pas de lien avec les autres "jocistes" du diocèse. J'ai simplement vécu la démarche de la JOC et ça m'a plu. J'ai découvert un peu plus le mouvement au niveau régional en allant à une session de formation pour les jeunes en équipe. Puis, en 2009, on a travaillé avec les autres équipes d'Aulnay pour financer ensemble nos billets pour le rassemblement national de la JOC « La jeunesse ça se cultive ». Et en août 2009, on m'a proposé d'être responsable de la JOC pour le tiers Nord-Est du diocèse.
J'ai donc découvert qu'il y avait beaucoup plus d'équipes que ce que je connaissais et tout ce qui pouvait se passer en JOC sur le diocèse et sur la région.
Actuellement, je suis rémunéré par la JOC pour travailler sur un projet d'accueil pour de jeunes chômeurs à Rouen. Je travaille donc auprès de jeunes en recherche d'emploi pour les aider dans leur quotidien de chômeurs et dans leurs démarches pour retrouver un emploi.
La JOC, un large mouvement
Ce n'est pas facile de se rendre compte de tout ce qui se passe en JOC quand on est à l'extérieur. La JOC, c'est d'abord une démarche, celle du « voir, juger, agir ». Voir, c'est observer sa vie, ses rencontres, les moments qui nous marquent. Juger, c'est discuter ensemble de ce qui nous semble important (ou merveilleux, ou problématique) dans ces moments, à la lumière de l'Évangile. Et Agir, c'est réfléchir à ce qu'on peut faire pour améliorer notre quotidien et le faire !
Si on comptait le nombre de jeunes à qui il est proposé de vivre une relecture à travers la démarche du « voir, juger, agir », on découvrirait énormément de jeunes en contact avec la JOC. Et pourtant, bien souvent les paroissiens ne savent pas qu'un jeune de leur église fait de la JOC. Parfois, les jeunes eux-mêmes n'ont pas conscience de faire partie d'un grand mouvement qui permet à des jeunes partout en France de vivre cette démarche. Et on peut même imaginer qu'il arrive que certains vivent la démarche de la JOC sans être en contact avec le mouvement, même s'il est vraiment dommage de manquer les échanges d'expériences et les formations que le mouvement national permet.
Prendre sa vie en main
À chaque jeune, la JOC permet de porter un regard neuf sur sa situation, de se poser des questions, de se découvrir capable de prendre des responsabilités, d'avancer dans sa vie et de se construire une foi solide à travers l'échange sur nos convictions.
Les actions locales, menées par la JOC, ne sont pas décidées par les responsables mais directement par les jeunes qui se retrouvent en équipe. La JOC n'a donc pas de programme d'actions. Elle invite simplement les jeunes à prendre en main leur vie et à agir sur leur quotidien. Les actions de la JOC sont donc à peu près certaines de correspondre aux besoins des jeunes puisque ce sont eux-mêmes qui les décident.
C'est comme cela qu'une équipe JOC de Clichy-sous-Bois a mené, il y a quelques années, un projet afin que la ville soit plus propre, ou que l'équipe de Sevran a décidé de travailler à l'ouverture de lieux de loisirs sur la ville.
Cependant, afin de pouvoir agir aussi sur une plus grande échelle, la JOC décide nationalement de prendre un thème différent tous les ans (ou tous les deux ans). Ce sont les campagnes d'année de la JOC qui sont donc décidées nationalement par une assemblée de jeunes de toute la France. Et, au sein de cette assemblée, la question principale pour choisir une campagne est de savoir si cela correspond aux attentes des jeunes que nous connaissons. Là encore, la JOC met un maximum d'éléments de son côté pour que les préoccupations du mouvement soient liées à celles des jeunes.
Dieu s'intéresse à notre vie
Pour moi, l'intuition première de la JOC, c'est que notre vie a de l'importance pour Dieu. Ce qui signifie que Dieu s'intéresse à notre vie. C'est une idée qui guide les convictions et les pratiques de la JOC. À partir de cette idée, notre foi s'incarne dans la vie de tous les jours. Il est aussi important de permettre à notre prochain de vivre convenablement, que d'aller à la messe tous les dimanches. Les jeunes de la JOC peuvent évidemment apporter énormément de choses dans les communautés chrétiennes, mais ce qui me marque le plus, c'est de voir leur foi se traduire en actes (comme le dit Jacques dans son épître). Les "jocistes" sont des chrétiens de tous les jours : par leurs actions, par leur témoignage et par leurs engagements, ils portent une présence chrétienne active partout autour d'eux.
Bientôt, un tournoi de basket-ball diocésain
Stéphane Mwamba, Nanterre
L’idée d’un tournoi de basketball a été initiée à la suite des deux tournois de football [diocésains, ndlr] qui se sont déroulés en 2015 (1er mai et 11 novembre). Le principe de ce tournoi est de rassembler les jeunes chrétiens autour d’un évènement populaire et sportif. C’est l’occasion de se retrouver autour d’une activité sportive et de passer un bon moment entre jeunes (18-35 ans) originaires de Seine-St-Denis. La date choisie et le lieu ne sont pas encore définit nous avons des pistes, nous attendons la décision finale. On cherche un gymnase qui pourrait accueillir un public avec des gradins assez grands et spacieux afin qu’il y ait de la place pour tout le monde que ce soit les participants, le public, etc.
Aujourd’hui, on se rend compte que la participation et l’implication des jeunes dans la paroisse devient de plus en plus rare. Moi le 1er, après mes 18 ans, j’ai commencé à ne plus y aller car je me disais que c’était toujours les mêmes choses. Ca devenait, pour ma part, ennuyant…
Mais Dieu nous met dans des situations et nous fait vivre des moments qui nous font retrouver le chemin vers lui, afin de garder la foi et qu’elle devienne inébranlable.
Des jeunes le réclamaient
On a eu la même idée le jour de la remise des récompenses du tournoi de foot du diocèse, des jeunes garçons et filles le réclamaient mais on pensait que peu de personnes seraient intéressées car la majorité joue au football. Puis en discutant avec les membres du G6 [groupe de jeunes de Neuilly-sur-Marne à l’origine du tournoi de foot diocésain, ndlr] on s’est dit que l’on devait répondre à cet appel.
Chacun apporte sa contribution, sa connaissance et surtout ses idées. Grâce à Dieu, on est tous doué dans un domaine précis dans la création de ce tournoi mais je n’en dis pas plus vous verrez bien le jour J.
Ce qui m’a poussé à m’investir dans ce projet, c’est de me mettre au service des jeunes qui ont réclamé ce tournoi, parce que faire un tournoi dans le but de réunir des jeunes qui croient au Christ qui partage la même foi c’est quelque chose que l’on ne voit pas partout.
J’ai joué au basket pendant 18 ans, mais, je n’ai jamais vu de tournoi organisé dans le but de rapprocher les jeunes de Dieu. Et l’organiser avec mes frères du G6 c’est encore plus fort car avec l’Esprit Saint, on va dans la même direction.
Sport et foi
Le lien que je fais entre ma foi et le sport sont le respect des commandements et de son prochain car il est très important que chacun sache se respecter. Si on arrive à se tenir aux règles de la vie, on devrait pouvoir le faire pour un sport collectif et individuel. Dans notre foi, comme dans le sport, avoir la maîtrise de soi dans certaines situations est important.
Le sport est un canal qui peut permettre aux jeunes de se connaître car chacun a son témoignage sur ce que Dieu a fait dans sa vie et le fait de pratiquer un sport avec des personnes qui partagent la même foi peut aider à avancer dans la marche chrétienne.
Alors, venez nombreux, non seulement pour participer, mais aussi pour vous rapprocher de Dieu ! Je vous garantis que vous n’allez pas regretter cette journée ! Vous allez rencontrer des jeunes comme vous qui prient le Seigneur et qui pratiquent le sport tout en partageant leur foi.
Et la réussite de ce tournoi passe par vous alors nous comptons sur vous afin que ce jour soit une réussite pour chacun.
Que Dieu vous bénisse et rendez-vous au tournoi de basket-ball diocésain !
Former les jeunes adultes de demain
Rosemay Pérignon, adjointe en pastorale scolaire dans l’établissement Saint-Benoist de l’Europe, Bagnolet
Ma mission d’adjointe en pastorale scolaire (APS) consiste à essayer d’être à l’écoute de tous dans l’établissement. Il est important d’essayer de créer un climat de confiance en pastorale, pour donner envie aux élèves de s’écouter les uns les autres pendant ce temps très favorable que peut être l’heure de pastorale. Cette heure n’est pas un cours, mais plutôt un temps de « respiration » pour réfléchir et cheminer ensemble.
En collège l’heure de pastorale se compose de culture chrétienne - c’est l’expression du caractère propre de l’enseignement catholique - et religieuse pour découvrir les religions ; et par là-même donner aux élèves la possibilité d’échanger sur les pratiques des traditions religieuses représentées dans l’établissement.
En lycée, l’approfondissement se continue avec les thèmes fondamentaux tels que : respect de la dignité de toute personne humaine, notions de Doctrine sociale de l’Église, fraternité, respect de la création. Il est important de réfléchir ensemble à la question du sens de nos vies, d’être capables de se situer, de discerner, pour devenir des adultes capables de faire des choix par une conscience éclairée.
Besoins d’être écouté et de mieux connaître sa religion
Les élèves chrétiens ont besoin d’être écoutés dans leurs questionnements, ils veulent mieux connaître leur religion, certains veulent approfondir leur foi et cheminer à la rencontre du Christ. Certains élèves suivent les heures d’approfondissement de la foi dans l’établissement ainsi que dans leur paroisse.
Le constat est le même pour les élèves sans religion et ceux d’autres traditions religieuses, ils ont majoritairement un grand intérêt pour toutes ces questions.
Il y a beaucoup de questions pour tout ce qui touche à la spiritualité, et assez peu de connaissances pour bien des élèves car il y a eu peu de transmission. Il semble qu’ils aient peu ou pas d’occasions d’aborder ces sujets en famille.
Dans notre établissement, la pastorale est inscrite dans l’emploi du temps des élèves et a lieu une heure par quinzaine en demi-classe pour tous les niveaux de la 6ème à la seconde, puis pour les classes de première et terminale, il est fait appel à des intervenants.
De plus, toutes les propositions du Pôle Jeunes sont relayées dans les établissements du diocèse.
Les jeunes ne parlent pas très spontanément en classe de leurs pratiques et vie de foi, mais ils parlent parfois de ce qui est organisé dans leur paroisse (week-end, temps fort..) ; ils connaissent les chants lors des célébrations. Des élèves de collège vont faire leur profession de Foi, d’autres se préparent au baptême ou à l’eucharistie cette année, mais ne le disent pas forcément devant les élèves de leur classe.
Avec le groupe d’approfondissement de la Foi la parole est plus libre. Ils parlent plus facilement de leur participation aux messes dominicales avec leurs parents ou grands-parents. en début d’année scolaire, nous proposons un calendrier de préparation aux sacrements et d’approfondissement de la foi. Cela permet de constituer un groupe d’élèves inscrits en préparation au Baptême ou Eucharistie qui retrouveront les jeunes de la paroisse pour la retraite.
Le projet de l’Enseignement catholique diocésain
L’Enseignement catholique du diocèse de Saint-Denis a établi un projet, promulgué par Monseigneur Pascal Delannoy, le 13 octobre 2015, qui propose des orientations pour les jeunes du 93 en affirmant des convictions, notamment « que c’est la personne du jeune que nous avons à faire grandir, dans toutes les dimensions de son être (intellectuelle, physique, affective et spirituelle) pour lui permettre de s’épanouir progressivement dans ses relations avec le monde, avec les autres mais aussi avec lui-même, par le déploiement de sa vie intérieure.
Parce que « tout homme est une histoire sacrée », nous croyons en l’avenir de chaque enfant et de chaque jeune pour construire une société plus fraternelle, une fraternité que l’on retrouve tout à la fois dans les valeurs de notre République (Fraternité, Liberté et Égalité) et de l’Évangile (« vous êtes tous frères » Matthieu 23, 8).[1] »
[1] Présentation du nouveau projet diocésain sur le site de la DDEC 93
Propos recueillis par Anne-Marie Tossou
Repères
A lire...
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Pour annoncer la joie de l’Évangile, Orientations missionnaires 2015-2020, §2.2 et 2.3, Mgr Pascal Delannoy, 2015
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Je ne rougis pas de l’Évangile, Pères Xavier Chavane & Louis-Pasteur Faye, Édition MAME, 2016
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Jeunes en monde populaire – Un défi urgent pour l’Église, Document épiscopat n°10, 2015
Contact
Au service des groupes et mouvements de jeunes (13 à 35 ans) du diocèse pour leur permettre d'être acteur de leur vie et faire mûrir le don de Dieu en chacun.
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