Mémoire du parcours de Mgr Jacques Le Cordier par le P. Michel Etienne, ancien vicaire général, au cours de la messe d'obsèques
Nommé premier évêque de Saint-Denis le 9 octobre 1966, Jacques Le Cordier assume cette charge dans la dynamique missionnaire qu'il a approfondie et renouvelée au Concile.
Le nouveau diocèse était disparate : 2/3 des paroisses et des prêtres venaient du diocèse de Paris, et 1/3 du diocèse de Versailles. Il fallait travailler à l'unité. Il parcourt le nouveau diocèse, réunissant dans des « déjeuners-couture » les paroisses limitrophes des deux diocèses et participant aux rencontres de doyennés. Il s'entoure d'une équipe volontairement restreinte : un vicaire général ancien de Versailles, Jean Lefur, délégué à la Mission ouvrière ; et Louis Delaby, chancelier. Avec elle, il se rend de plus en plus attentif à la réalité de ce diocèse, très marqué par la Vie ouvrière.
« Qu'il me soit permis de témoigner ici de la chaleur fraternelle qui a animé cette équipe dans sa vie quotidienne et ses sessions. Le Père Le Cordier en était l'artisan actif ».
Lire tout l'article
Il y a 40 ans, naissance de notre diocèse !
L’annonce de l’Évangile
Le mardi 11 octobre 1966, une interview donnait l’occasion à Mgr Jacques Le Cordier de s’exprimer dans la presse et de présenter son nouveau diocèse :
« L’évêque résident à Saint-Denis est devenu l’évêque "de" Saint-Denis. La moitié ouest de l’ancien archidiaconé (Neuilly et la boucle de la Seine) passent aux Hauts-de-Seine, c’est-à-dire au nouveau diocèse de Nanterre ; la moitié Est (Saint-Denis, Drancy) s’étendra jusqu’à Montreuil, Rosny, Villemomble ; en outre, plusieurs doyennés de l’ex-Seine-et-Oise et de l’ancien diocèse de Versailles : Le Raincy, Aulnay-sous-Bois et Neuilly-sur-Marne, font aussi partie du nouveau diocèse de Saint-Denis. Soit trois quarts pris à l’ancien diocèse de Paris, un quart à l‘ancien diocèse de Versailles.
Cela est vrai aussi pour sa population : 1 200 000 dont 300 000 de l’ancienne Seine-et-Oise. Cela est vrai enfin du clergé, 258 prêtres : 195 de l’ancien diocèse de Paris, 63 de l’ancien diocèse de Versailles.
Le département couvrant 235 km², cela représente 1 prêtre au km², soit 1 prêtre pour 4600 âmes. Nous sommes, de ce point de vue du nombre de prêtres en activité, le diocèse le plus « sous-équipé » de France.
(…)
Si une attention prioritaire doit être apportée à ce monde du travail, aussi bien pour l’annonce de l’Évangile que pour le service des hommes, l’Église est l’Église de tous les milieux, de toutes les nuances sociales. Notre pastorale ne sera donc pas seulement une pastorale ouvrière, mais une pastorale d’Église, au sein de laquelle tout membre du peuple de Dieu est appelé à être témoin du Christ.
Notre témoignage dépend de la coopération humble et sincère que nous apportons, chacun à notre place, à l’effort commun de tous les hommes pour la construction du monde. A l’exemple du Christ, nous avons non pas à être servis mais à servir. »