L'oecuménisme en actes (N°44 /Mars - Avril 2019) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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L'oecuménisme en actes (N°44 /Mars - Avril 2019)

Dossier diocésain

Légende de l'image

C’est le même Père qui nous appelle, le même Christ que nous cherchons à suivre et le même Esprit qui nous anime (message aux chrétiens de toutes les Eglises - 1er Forum chrétien francophone)

Prière oecuménique de Taizé
en la Basilique cathédrale Saint-Denis

 

Pour que l'Evangile de la fraternité soit annoncé
Quel bonheur pour des frères d'être ensemble !

La musique, instrument d'unité
Main dans la main
Ils sont nos frères

« Là où deux ou trois sont réunis en mon Nom... »

Repères

 

Pour que l'évangile de la fraternité soit annoncé


Sœur Anne-Marie Petitjean, déléguée diocésaine pour les relations œcuméniques

Pour nous, chrétiens, l’œcuménisme désigne l’effort déployé pour que grandisse la communion entre des chrétiens qui, pour diverses raisons, se sont, au cours de l’histoire, retrouvés séparés les uns des autres.

Du fait des migrations, nous découvrons l’ampleur du monde chrétien et la complexité de son histoire. Dans le 93, nous pouvons rencontrer, sympathiser, agir avec des orthodoxes (venus d’Antioche, de Roumanie, de Serbie ou de Macédoine), des Coptes venus d’Égypte, des Syriaques venus de la Turquie et de la Syrie, des Erythréens. Ils célèbrent la liturgie au Blanc-Mesnil, à Livry-Gargan, à Montreuil, Romainville, Bondy, Pantin, Coubron et Montfermeil, Drancy et Saint-Ouen. Il y a aussi des sœurs et frères de l’Église protestante unie de France à Aubervilliers, Aulnay-sous-Bois, Le Raincy, Noisy-le-Grand, Noisy-le-Sec, Pantin et Saint-Denis, sans oublier les 109 Églises évangéliques actuellement répertoriées et présentes dans la majorité de nos villes.

Pour que tous soient un

La communion est un don du Saint-Esprit. C’est aussi une tâche qui nous est confiée pour que l’Évangile de la fraternité soit annoncé en paroles et en actes et que le Royaume de Dieu prenne chair dans notre département. C’est pourquoi les relations œcuméniques ne sont jamais une option et se concrétisent.
Au Raincy, éclaireurs protestants et scouts catholiques reçoivent ensemble la lumière de la paix de Bethléem ; chaque matin de Pâques, avant un bon petit-déjeuner, les deux paroisses chantent ensemble le Ressuscité ; un collectif s’est créé pour l’accueil ou l’accompagnement de migrants ; pasteur et prêtre interviennent ensemble dans des établissements scolaires privés. A Aulnay-sous-Bois et Noisy-le-Grand, l’étude biblique est commune. Au niveau diocésain, l’équipe de prière de Taizé 93 est devenue œcuménique. À Pantin, la fête de la musique a rassemblé cathos et évangéliques. Une journée-caté en commun a été renouvelée cette année à Coubron, etc.

Oser la rencontre

On pourrait aussi, dans les villes où sont établies diverses Églises, porter davantage les événements et soucis des uns et des autres, les partager lors de nos assemblées dominicales, dire quelque chose de l’Église voisine dans le guide paroissial, etc. Bref, il y a bien des choses que l’on peut faire ensemble « pour que le monde croie » (Jean 17, 21).

Mais il n’y a pas que les actions collectives qui font grandir la communion : la prière de chacun, les amitiés de voisinage et de travail sont de grand prix. Toute action œcuménique s’enracine dans l’amitié. Elle nait d’un a priori favorable fondamental : celle ou celui que je rencontre a mis sa foi dans le Christ, même si l’expression qu’il en donne m’étonne ou contrarie. Cinq diocésains l’ont vécu, pour leur plus grande joie, au 1er Forum Chrétien Francophone en octobre dernier. Alors pourquoi ne pas oser chez nous des rencontres où s’écoute la relation au Christ des uns et des autres ?

 

Quel bonheur pour des frères d'être ensemble !

Samuel R. Rodrigues, Eglise Protestante Evangélique de Montreuil 

J'ai eu connaissance du Forum chrétien francophone par le pasteur Daniel Thévenet, président de mon union d’Eglises (Union des Églises Évangéliques de Réveil de France) et l’un
des initiateurs du projet de ce premier Forum Chrétien Francophone, inspiré par le Forum Chrétien Mondial. Je me suis intéressé très tôt à ce qui n’était alors qu’un rêve et que j’ai eu la joie de voir réalisé.   

Réunir plus de 200 chrétiens, représentant plus de 20 familles de confessions différentes, à l’invitation du psaume 133.1 « Quel bonheur, quelle douceur pour des frères d’être ensemble ! », chacun parlant avec son langage, de sa rencontre et de son cheminement avec le Christ. 

Au-delà des apparences

Les différences étaient visibles, ne serait-ce que par le port de tenues ou signes distinctifs, ou même par les différentes liturgies, personne n’ayant cherché à les effacer ou à les atténuer. Pourtant l’accueil qui a été fait par les uns des autres, était sincère et incontestable. Se retrouver ensemble, à l’écoute
de la Parole de Dieu, partagée par des hommes et des femmes, dévoilant ce qu’ils y avaient trouvé, fût riche et animateur.
Sans aucun doute, la mise en place de petits groupes de partage, mettant en dialogue des personnes venant d’horizons très différents fut une vraie réussite.
L’espace et le temps pour beaucoup, de découvrir que derrière les « étiquettes », il y a des hommes et des femmes qui se ressemblent beaucoup plus qu’il ne l’auraient imaginé, tant leurs chemins tendent à se croiser, bien au-delà de ce que nos
cultures d’appartenance, semblaient le laisser croire.  

Pour que grandisse la fraternité des chrétiens

Il est important que la grande famille chrétienne cesse de s’ignorer et que des faiseurs de ponts voient le jour. Dès l’Église primitive, les divergences étaient nombreuses, mais elles étaient toujours suivies d’appels apostoliques à réconcilier des hommes et des femmes qui, ayant rencontré le même
Christ, le percevaient de manière différente. Si cette Église des débuts a connu une certaine unité spirituelle, ce fut toujours en acceptant sa diversité.

Animés par l’Amour dont Dieu nous a aimés

L’Église de Jésus-Christ, est visible, là où le ministère communautaire s’exerce, dans le service de la Parole et des autres ministères et lorsque ceux-ci sont exercés en Esprit et en Vérité, animés par l’Amour dont Dieu nous a aimés. Ceci avec
un objectif : que nous ne soyons pas le terminus de l’Amour de Dieu, mais des canaux de cette grâce qui désire toucher nos contemporains. Alors, lorsque des communautés chrétiennes, quelles que soient leurs différences ou leurs arrière-plans,
sont dans cette démarche, elles ne doivent pas se trouver en compétition, mais bien au contraire, être des sources d’encouragement entre elles et au mieux, se
donner la main d’association chaque fois que nécessaire afin que le Christ soit annoncé.  

 

La musique, instrument d'unité

Agnès Isaac, Pantin
Avec d’autres jeunes, nous avons aussi mis en place une petite “Fraternité des jeunes”. Depuis quelque temps, j’ai une aspiration à être simplement présente dans mon quartier, mon secteur. Une façon de rendre là où je suis tout ce qui m’a été donné jusque-là, tout en continuant à me nourrir.

L’an dernier, le 21 juin 2018, avec un petit noyau de jeunes chrétiens du secteur, nous avons organisé une soirée de louange « Chanter pour Dieu ! » qui a eu lieu à Saint-Germain de Pantin pour la fête de la musique. Une jeune de l’Eglise Evangélique du Pré-Saint-Gervais nous a aidé dans l’organisation. Elle-même connaissait des jeunes de l’Eglise Evangélique de Télégraphe, dont beaucoup étaient de bons musiciens. Ensemble, nous nous sommes mis d’accord sur des chants. Nous avons rassemblé des partitions, et organisé une répétition. Avec un tract, et du bouche-à-oreilles, nous avons essayé d’inviter tous ceux qui souhaitaient se joindre à nous. Il n’y avait pas une foule immense... mais c’était un moment joyeux et fraternel. Une joie simple de chanter ensemble pour Dieu.

En fraternité de jeunes

Depuis trois ans, nous sommes un petit groupe de six à dix étudiants/jeunes professionnels, vivant dans le même voisinage, à nous retrouver en “Fraternité des jeunes”. Toutes les deux semaines, nous dînons ensemble avant de louer le Seigneur, et nous nourrir de la parole de Dieu. L’un de nos amis a, une fois, invité son colocataire membre d’une Eglise Evangélique, à se joindre à la Fraternité. Nous avons tissé des liens d’amitié. Et la question de nos différentes Eglises ne s’est pas posée. Pour plusieurs d’entre nous, la musique tenait une place essentielle dans la vie spirituelle. Alors c’est comme cela qu’en juin, nous avons eu envie de partager avec d’autres la joie de chanter pour Dieu. D’où l’idée de la fête de la musique...! Les objectifs étaient de partager un moment de joie, et de nous retrouver autour de Dieu, et de la musique. Par les amitiés nouées, il était évident que cette initiative devait concerner les chrétiens sans distinction d’Eglise, sans “frontière intérieure”.

Créer ensemble

L’initiative a été bien accueillie dans la communauté paroissiale. Un prêtre de notre secteur, heureux de nous voir ainsi engagés, nous a prêté sa sono, car lui avait un matériel de qualité qui nous manquait. Bien sûr, nous aurions voulu mieux faire en termes de communication, et que les personnes soient plus nombreuses. Mais ceux qui étaient présents étaient heureux d’être là.

Personnellement, cet événement m’a confortée dans l’idée que les projets communs, le fait de créer ensemble entre chrétiens de plusieurs églises, a beaucoup de sens. Cela nous pousse hors de notre zone de confort, nous demande d’être prêts à l’accueil, à la curiosité bienveillante. Les paroissiens présents ont pu voir un visage dynamique et fraternel des jeunes chrétiens. Nous avons aussi gardé des liens avec les jeunes de l’Eglise Evangélique de Télégraphe. Ils nous ont invités à chanter avec eux avant Noël pour les femmes nigérianes victimes de traite humaine, et nous espérons nous rendre au culte un prochain dimanche.

Des influences musicales communes

La question de la musique, dans une paroisse par exemple, peut être complexe, voire même à l'origine de tensions, tant les générations et les sensibilités peuvent être différentes.

Mais je suis convaincue que la musique est un instrument de joie, de paix et d’unité, favorisant la réconciliation. La musique, c’est d’abord le lieu intérieur, et presque intime, de réconciliation du cœur, du corps et de l’Esprit. La musique est aussi un instrument d’harmonie collective, et un moyen sensible d’accéder à la liberté, à l’épanouissement. La musique est un mode possible d’accès à Dieu. Entre jeunes catholiques et évangéliques, selon les lieux de nourriture spirituelle, les influences musicales sont communes. Nous partageons des cultures similaires. A mon avis, la musique, et la soif commune de joie et d’intériorité chez les jeunes, rebattent les catégories dont nous avions l’habitude à l’intérieur de l’Eglise. La musique serait-elle un instrument spontané du nouveau printemps œcuménique dont parlait le pape François l’an dernier ?

Un noyau oecuménique

L’une d’entre nous à la Fraternité des Jeunes, devant les amitiés créées avec des chrétiens d’autres confessions, s’est engagée sérieusement dans la dynamique œcuménique. Elle se forme à l’ICP, fait partie du noyau œcuménique aux niveaux paroissial et diocésain. Elle nous fait souvent part d’initiatives diverses. L’an dernier, je me suis ainsi jointe à une marche œcuménique organisée dans les différents lieux de culte chrétien de Pantin-Le Pré-Saint-Gervais-Les Lilas. La Fraternité des jeunes a aussi ouvert ses portes à tous ceux qui le souhaitaient lors de la Semaine de prière pour l’unité des chrétiens, et le pasteur de l’Eglise protestante réformée de Pantin-Le Pré nous a fait la joie de sa présence.

L'amitié fraternelle fait son chemin

Pourquoi participer à ces initiatives ? Nous sommes un petit troupeau... alors les occasions de nous rassembler dans la prière sonnent comme des évidences. Notre pauvreté nous sort de l’autosatisfaction, nous pousse à frapper aux portes, et révèle davantage la joie de la rencontre.

Nous serions très heureux de refaire quelque chose pour la fête de la musique, en 2019. Unissant nos énergies et nos voix avec tous ceux qui le souhaiteraient...?!

De belles choses existent déjà. Des prières en lien avec la communauté de Taizé sont, par exemple, organisées chaque mois. Mon souhait serait peut-être qu'un "réflexe œcuménique” s’accentue ; qu’un événement diocésain de rencontre soit organisé, un peu dans la dynamique du forum chrétien francophone, pour que nous élargissions la Fraternité à l’échelle de la Seine-Saint-Denis. Et que plus souvent nous nous rassemblions simplement pour des partages bibliques et spirituels. Car autour de la parole de Dieu, là où Christ parle à nos cœurs et dans nos vies, loin des polémiques théologiques, l’amitié fraternelle fait son chemin...

 

Main dans la main

Père Tanneguy Viellard, vicaire des paroisses d'Aubervilliers

140 migrants ivoiriens ont été délogés d'un squat à Aubervilliers, mercredi 4 avril 2018. Ils ont manifesté devant la mairie d’Aubervilliers. Certains auraient voulu occuper l’église et y dormir. Je leur ai dit que cela n’était pas possible mais que nous pouvions essayer de les aider autrement, par quelques aides matérielles, et en alertant nos réseaux. J'étais donc seul sur la place, tard le soir, face à des dizaines d'hommes migrants SDF, à les écouter et à dialoguer depuis un certain moment déjà, quand le Pasteur Georges Letellier et le président du Foyer Protestant (Réformé) Edgar sont arrivés pour me soutenir.
Georges m'avait aperçu de loin, seul au milieu de la petite foule, et il a tout de suite réagi en se disant : « Il ne faut pas laisser Tanneguy, seul comme ça, gérer cette situation ». Il est allé chercher Edgar pour revenir aussitôt. Quand il est arrivé, je me suis vraiment senti soutenu. J'ai réalisé, plus que jamais, que Georges est mon frère, bien présent en cas de besoin...  Tous les 3, nous nous sommes réunis au presbytère pour réfléchir ensemble sur la situation, bientôt rejoints par Claudine Pejoux, membre de l'EAP, adjointe au maire, présidente du Centre communal d'action sociale.

Ensemble, donner une réponse d'urgence

Ensemble, nous nous sommes inquiétés de l'augmentation du nombre de migrants à la rue, Porte de la Villette et Porte d'Aubervilliers. Nous avons décidé d'aider les migrants devant l'église :
- en donnant des couvertures
- en fournissant des vêtements. Il faut savoir que depuis de longues années, le Secours catholique tient un vestiaire dans les locaux du Foyer protestant en partenariat avec celui-ci.
- en faisant jouer le réseau du Secours catholique pour héberger les personnes dans les situations les plus urgentes.
- le pasteur Georges appelant dès le lendemain matin France-Inter pour alerter sur la situation et demander ce que l'État comptait faire. 

Ces décisions étaient une première réponse d'urgence, avant d'aller plus loin.

J'en garde une joie profonde

Finalement le jeudi midi, la police a évacué sans heurt le campement. Le groupe s’est dirigé dans les locaux du collectif de la rue Schaeffer. Je peux témoigner que, même si nous n’avions pas de solution de logements et que nous leur avons fermé la porte de l’église, ce groupe d’hommes a été très touché et reconnaissant du temps pris avec eux et de notre soutien moral. Un lien amical s’est tissé. Tout cela a été vécu dans une fraternité naturelle. Et la relation au Foyer protestant et à son pasteur s'est encore renforcée. Nous avons fait face à cette situation main dans la main. J'en garde encore aujourd'hui une joie profonde.

 

Ils sont nos frères

Père Daniel Houry, Coubron

Depuis des années, nous, la paroisse catholique Saint-Christophe de Coubron, accueillons la paroisse syriaque orthodoxe Saint-Severios dans notre église paroissiale.

Quand je suis arrivé, j'ai cherché à approfondir les liens fraternels : « Accueillons-les comme des frères, car ce sont nos frères en Jésus Christ. Nous ne leur prêtons pas une salle, nous accueillons des chrétiens dans notre église ! »

Des messes en commun pour prier ensemble le même Seigneur

Avec l'Equipe d'animation paroissiale, nous avons pris contact avec nos frères syriaques pour réaffirmer notre fraternité. Et les catholiques ont invité les syriaques à notre messe catholique du samedi soir. Le lendemain, les syriaques nous ont invités à leur messe syriaque. Nos deux Eglises pratiquent l'accueil eucharistique : les chrétiens d'un de ces rites peuvent communier dans le rite de l'autre. L'évêque syriaque a fait le voyage depuis Bruxelles pour célébrer la messe. Il a été très fraternel. Les chants syriaques sont très beaux, et nous rappellent des mélodies arabes.
Et nous avons continué ainsi chaque année.

Rencontres de catéchisme pour se connaître, affirmer ensemble la foi

L'an dernier, et aussi cette année, nous avons eu en plus une rencontre des enfants du catéchisme des deux paroisses. Les catéchistes syriaques ont présenté l'origine de leur Eglise, là-bas, aux confins de la Syrie, de la Turquie et de l'Irak, avec leur patriarche à Damas. Puis nous avons découvert que les enfants syriaques, qui parlent français à l'école, doivent réapprendre le syriaque puisque la catéchèse et la liturgie se font en syriaque. Ils sont fiers de leur langue : le syriaque c'est  l'araméen, la langue que parlait Jésus !

Ensuite, nous avons divisé les enfants en petits groupes avec un questionnaire sur la foi. Au bout d'un moment, nous ne distinguions plus les syriaques des catholiques, tous enthousiastes à affirmer leur foi chrétienne. Ils se sont rendu compte qu'ils avaient la même foi !
Au cours de la messe catholique qui a suivi, les chants syriaques et catholiques ont été alternés.

En ce moment, la communauté syriaque n'a pas de prêtres car le père Zakias (Zachée) étudie à Athènes. Aussi, nous voyons souvent des familles syriaques participer à nos messes.

Des pas vers l'unité parfaite

Officiellement, le pape de Rome et le patriarche de Damas ont signé un texte affirmant que nous avons la même foi, malgré des expressions différentes (et respectables) et malgré des liturgies différentes. Et ils acceptent l'accueil eucharistique. C'est pourquoi nous avons spontanément commencé par des célébrations communes. Cela n'est peut-être pas possible avec d'autres Eglises avec qui nous ne partageons pas la même foi.

Les syriaques fortifient notre foi par leur fidélité qui les a amenés à quitter leur pays, la Turquie, où ils ne pouvaient plus vivre leur foi. Ils nous donnent aussi un témoignage de solidarité entre eux. Nous, les catholiques, nous voulons les accueillir comme des frères : ils sont nos frères.

 

« Là où deux ou trois sont réunis en mon nom... »

Père Mircea Filip, paroisse orthodoxe roumaine, Romainville

La paroisse orthodoxe des Trois Saints Hiérarques célèbre dans l’église catholique Saint-Luc à Romainville, sous la bénédiction de Monseigneur Joseph, le métropolite orthodoxe roumain de l’Europe Occidentale et Méridionale. Notre communauté paroissiale a accueilli plusieurs fois le groupe de prière Taizé 93 formé de chrétiens catholiques, protestants et orthodoxes. Le groupe était animé par le père Jean-Christophe Hélbeque.

Ce sont des moments très conviviaux lors desquels nous chantons, nous prions et nous prenons aussi le temps de nous connaître et d’échanger autour d’une agape fraternelle.

Nous sommes allés avec les fidèles de notre paroisse à une très belle rencontre qui a eu lieu à la basilique cathédrale Saint-Denis. Vingt-cinq jeunes de notre paroisse ont fait partie de cette rencontre qui a réuni des centaines de jeunes chrétiens.

Ces rencontres aident chaque communauté à découvrir des nouveautés à travers la façon d’être des autres chrétiens, de partager sa vision sur la société dans laquelle on vit.
Ce qui nous unit surgit à chaque fois dans ces rencontres : l’amour du Christ, l’importance vitale pour nous qu’ont la Croix et la Résurrection.

Les occasions de créer une relation d'amitié

Nous avons aussi une très bonne relation avec soeur Anne-Marie Petitjean, la responsable des relations oecuméniques, que nous connaissons depuis plus de 10 ans et qui répond à chaque fois à l’invitation de participer aux moments importants que nous vivons dans notre communauté (fête de la paroisse, célébrations pendant le grand Carême, fête de Pâques, baptêmes).
Pendant plusieurs années, nous avons organisé également des rencontres durant la semaine de l’unité chrétienne.

Nous avons ainsi l’occasion de nous connaître, d’offrir notamment aux jeunes l’occasion de se rencontrer et de créer une relation d’amitié où chacun peut s’exprimer et s’ouvrir aux autres, avec lesquels on partage des valeurs fondamentales. Car le Christ a dit : « Là où il y a deux ou trois rassemblés en Mon Nom, Je suis aussi en leur milieu. » 

 

Propos recueillis par Anne-Marie Tossou

 

Feuilletez le Quatre Pages n°44 Mars-Avril 2019      
 

Repères


A lire

- Gazette oecuménique 93 (n°8 - Fév. 2019)

- L'urgence de l'unité, Frère Marie Leblanc, Editions des Béatitudes, 2004

Sur eglise.catholique.fr

- Site et revue Unité des Chrétiens
- Site du Forum chrétien francophone de Lyon