Témoins de l'amour de Dieu (N°20 / Décembre 2014 - Janvier 2015) — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Témoins de l'amour de Dieu (N°20 / Décembre 2014 - Janvier 2015)

Celui qui aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. Bien-aimés, puisque Dieu nous a tellement aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. (1 Jean 4, 7-11)

A. Conan

«  S'il me manque l'amour, je ne suis rien » 1 Corinthiens 13, 2

 

Un amour infini

Un amour gratuit, plus grand et plus fort que nous

L'amour de Dieu est communion

La force et l’utilité de la prière

Un amour fidèle qui se donne sans fin

Dieu est amour

La joie d'être sauvée de la peur de l'autre

« Qu’as tu fait de ton frère ? » (Genèse 4, 9) 

Je lui ai dit : « Oui »

Le don total

Une gratuité qui nous dépasse

Repères

 

Un amour infini

Père Etienne Grieu, enseignant au Centre Sèvres – Facultés jésuites de Paris, Compagnie de Jésus, Saint-Denis

L’amour de Dieu a ceci de particulier qu’il est sans condition préalable : Dieu ne nous aime pas à condition que l’on soit bon, à condition que l’on fasse de belles choses ou que l’on manifeste un désir de conversion. Non, il nous aime tout entier, depuis nos pieds jusqu’à nos cheveux, tels que nous sommes, sans que l’on puisse imaginer un amour plus grand.

Si on demandait à Dieu pourquoi il nous aime, il n'aurait pas d'autre réponse que : « Parce que c'est toi ». Et cet amour est inébranlable : « Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles ? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t'oublierai pas » dit le Seigneur (Isaïe 49, 15).

Souvent, quand on est prêt à manifester de l'intérêt pour quelqu'un, c'est quand même qu'on attend quelque chose en retour : on sait qu'avec lui ou elle, on ne va pas s'ennuyer, on va rire, ça sera agréable. Mais si mon ami tombe gravement malade, les rencontres seront peut-être moins drôles. Ou si, peu à peu, il devient sombre, ou triste, est-ce que je continuerais à aller lui rendre visite ? L'amour de Dieu, lui, dépasse tout cela, car en chacun de nous, il voit ce qui est beau, ce qui est encore à naître, et que nous-mêmes, ne percevons pas.

Aimer comme Dieu aime, c'est entrer dans ce regard où l'on voit en toute personne quelqu'un qui a une valeur incomparable, unique ; et même si cette personne est pleine d'agressivité ou de violence, je peux être sûr qu'aux yeux de Dieu, c'est encore un être merveilleux. Dieu semble manifester plus d'amour pour ceux qui sont les plus blessés, défigurés, car lui, il sait que ces personnes ont plus besoin d'être aimées.

L’amour de Dieu en tout lieu et en tout temps

La Terre est remplie de l'amour de Dieu : le bitume des rues, les arbres, les poissons rouges, les maisons, les nuages, le soleil, la pluie, tous portent l'amour de Dieu du simple fait de leur existence. Et leur beauté, je peux l'accueillir comme signe de la bonté de Dieu. Évidemment avec nous, les humains ça se corse un peu, car nous sommes volontiers rebelles. Mais que de signes aussi de la présence de Dieu : un petit gamin qui saute de joie, des parents qui parlent avec leurs enfants, une personne très âgée au regard paisible, des hommes heureux de se retrouver, une personne qui s'intéresse à quelqu'un qui ne paie pas de mine, un ami qui m'encourage. Chaque jour, j'ai des dizaines d'occasions de sentir l'amour de Dieu !

L'amour de Dieu pour chacun est absolument sans fin, de sorte qu'on ne peut imaginer un amour plus grand.  L'essentiel, pour vivre davantage et témoigner de l'amour de Dieu, c'est tout simplement de se laisser aimer par lui. Chaque jour, je réserve du temps pour ce rendez-vous ; on appelle cela aussi la prière.

 

Un amour gratuit, plus grand et plus fort que nous

Anne-Marie et Denis Husset, coresponsable de l’Action catholique des milieux indépendants (ACI), Le Raincy

L’Amour de Dieu est un fil conducteur, une présence permanente, un don, sans attendre un retour, une source de joie. Est-ce que je me sens aimé de Dieu ? Oui quand tout d’un coup, à cause de ce qui se passe à l’instant autour de moi, je rends grâce en disant « merci Seigneur » : famille rassemblée (un simple petit déjeuner avec nos quatre enfants en vacances), paysage dont la beauté me frappe, échange d’un regard ou d’une parole, prière partagée (la prière interreligieuse pour la paix réunissant à la même table, dans un même recueillement, un prêtre, un pasteur, un imam et un rabbin très récemment au Raincy).

Dieu : le Père, le Fils, l’Esprit ? Pour nous, c’est plutôt le Christ, Dieu le Fils : sa vie en tant qu’humain, dans le monde, nous le rend proche, ses paroles s’adressent vraiment à nous.

C’est ce qui nous guide dans les décisions,  petites ou grandes, au fil de notre vie.

C’est « après coup » que l’on peut se dire que l’amour de Dieu y était pour quelque chose.

Nous avons fait l’expérience de l’amour de Dieu lors d’une période de 6 mois particulièrement difficile avec 4 enfants entre 1 an et 7 ans , un décès et les maladies de deux personnes très proches dans la famille, la séparation d’un couple et des difficultés dans un autre, une présence importante au travail : nous nous sommes retrouvés complètement épuisés un matin de juillet dans la voiture pour partir en vacances… Mais nous avions tenus bon finalement, malgré les tensions,  les décisions à prendre dans l’urgence, l’accompagnement de ceux qui étaient en souffrance autour de nous. L’amour de Dieu nous avait  permis de faire face. « Seigneur, là, maintenant, il faudrait nous donner un coup de main, nous donner la force de faire face » a été notre prière à plusieurs reprises. Le temps des vacances a été un temps de repos et un temps pour rendre grâce pour ces épreuves surmontées.

La vie de couple et la vie de famille nous parlent de l’Amour de Dieu et en sont des signes

Quand l’un des deux, dans un couple, répond positivement aux suggestions de l’autre, même si cela dérange ses projets au quotidien : accueillir pour un repas ou aider des personnes âgées isolées pour une course ou un rendez-vous médical, accueillir des enfants dont les parents ne peuvent pas être présents auprès d’eux pendant un weekend ou des vacances.
Quand l’un de nos enfants nous fait remarquer que nous avons  une parole trop dure pour un ami et prend sa défense.

Ces moments sont pour nous des signes d’un amour qui est plus grand et plus fort que nous.  Entre nous, dans notre couple, et  vis-à-vis des enfants, l’amour est gratuit : l’amour n’attend rien en retour,  il est sans condition, et à chaque instant de notre vie. Chaque marque d’amour exprimée en retour par nos enfants est une source de joie, reçue non comme un remerciement, mais comme un don gratuit qu’ils font à leur tour.

Quand l’un de nos enfants passe un week-end à aider une famille dont la maison a été inondée dans des conditions dramatiques, ou à repeindre une maison dans un bidonville au bout du monde alors qu’ils pourraient utiliser leur temps de façon plus égoïste, on ressent la joie de leur avoir transmis la capacité à donner gratuitement.

Un autre exemple de l’amour de nos enfants : lorsqu’ils insistent pour organiser une rencontre de nos familles et amis à l’occasion de nos anniversaires, puis trouvent le temps entre études et travail, de faire venir et d’accueillir plus de 100 personnes pour partager un repas et des moments intenses, l’amitié et les souvenirs familiaux de tous âges se mélangent dans un grand bonheur.

Vivre l'amour autour de nous

Nous le vivons aussi lorsque, dans notre équipe d’ACI, nous partageons régulièrement, chaque mois depuis plus de 15 ans, ce que nous vivons ; nos méditations des textes des Écritures, de cette Parole qui s’adresse à nous aujourd’hui,nous aident à voir les signes du Royaume de Dieu déjà parmi nous, les signes de l’amour de Dieu présent dans nos vies.

Aimer sans jamais s’arrêter, c’est épuisant, il faut faire attention aux autres et s’occuper tout le temps des autres, on n’a plus de temps pour soi. C’est sans fin. On n’est jamais tranquille.
Mais c’est bien ce que le Christ a fait ! Alors faisons de notre mieux même pour répondre aux demandes de « service » de dernière minute par mail, téléphone ou même SMS, malgré un emploi du temps toujours encombré !

 

L’amour de Dieu est communion

Guillemette Talhouët, religieuse de l’Assomption, accompagnatrice de catéchumène

Au début de ma vie religieuse j’ai été très marquée par ce chant : « Dieu  Trinité, Dieu du partage, Tu as fait l’homme communion… Toi qui sais bien qu’il n’est pas bon de vivre seul… »
Grâce à leur foi, les chrétiens connaissent désormais  l’amour de Dieu qui s’est manifesté :  « Et nous, nous connaissons, pour y avoir cru, l’amour que Dieu  manifeste au milieu de nous. » (1 Jean 4, 16)
Inspirée par ce chant et le Chapitre Général de notre Congrégation en 2012 : « A l’écoute de Dieu et de la vie sur des chemins de communion, de sagesse et de prophétie » je réponds.

La communion, force vitale, jaillit de la Trinité. C’est l’amour du cœur du Père qui se répand à flot sur nous par le Christ. La vie de la Trinité est une communion de personnes d’où jaillit la plénitude de la vie. L’amour circule.
Nous sommes appelés à être signes de communion dans le monde et à traduire en gestes humains l’amour des trois personnes de la Trinité.
Prendre le chemin de la communion fait de nous des pèlerins appelés à porter la parole de Dieu et à manifester les valeurs de l’Evangile à notre monde.

L'Eglise, lieu de fraternité universelle

L’Eglise est façonnée par cette origine trinitaire. De là vient sa catholicité, c’est-à-dire son universalité. Elle embrasse tous les peuples, qu’ils soient d’Afrique, d’Asie, d’Amérique, d’Europe, toutes les cultures, toutes les nations sans aucune distinction.
Le désir de Jésus à la fin de sa mission, c’est l’unité : « Que tous soient UN, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi » (Jean 17, 21-22).

Au sein de l’Eglise, la communion,  la vie de Dieu, se transmet de génération en génération par la foi qui ne peut se vivre de façon isolée.  L’homme est appelé à instaurer une fraternité universelle, à rechercher cette communion dans l’Eglise et en Eglise.

L’Eglise n’est pas connue de tous les catéchumènes que j’ai rencontrés. Entendant ce mot, ils pensent l’église, le bâtiment. Il est bon de leur en parler assez vite. L’amour de Dieu ne va pas sans l’Eglise « Corps du Christ », peuple de Dieu,  famille de Dieu, (expression employée par St Paul (Ephésiens 2, 19) et dans la Prière eucharistique n° 1 « Voici l’offrande que nous présentons… ta famille entière »).

 « On ne peut pas séparer le Christ et l’Eglise » nous dit le pape François. La grâce du baptême nous donne la joie de suivre le Christ dans et avec l’Eglise, (l’Epouse du Christ). Il y a entre l’Eglise et le Christ un même Esprit qui nous gouverne et nous dirige pour le salut de nos âmes ». « Celui qui aime le Christ aime l’Eglise » nous dit aussi Benoît XVI. Ste Marie-Eugénie, avant de fonder la Famille des Sœurs de l’Assomption, disait  son désir : « donner toutes mes forces ou plutôt toute ma faiblesse à cette Eglise qui seule désormais, à mes yeux, avait ici-bas, le secret et la puissance du Bien ».

Un témoignage de vie

L’amour de Dieu se transmet surtout par le témoignage, par la vie. « Ce que j’ai vu et entendu, nous vous l’annonçons, afin que vous soyez en communion avec nous ». (1 Jean 1, 3)
Je transmets ce que j’ai vu et entendu dans ma famille, dans ma paroisse,  que j’ai aimée et que j’essaie de vivre. J’aime le Christ, j’aime son Eglise.  Pour moi, « le Christ et l’Eglise, c’est tout un » comme disait sainte Jeanne d’Arc.  Que les catéchumènes  puissent, à leur tour, chanter de tout leur cœur « Jésus, ma joie, mon espérance et ma vie » (Taizé).

Le Seigneur est déjà à l’œuvre dans la vie des catéchumènes qui ont pris la décision de venir se préparer au baptême. Il est bon qu’ils recherchent par eux-mêmes cette présence en eux, cette relation, cette rencontre qu’ils ont déjà vécues, plus ou moins consciemment.  C’est leur témoignage.

Il y a les témoignages de la Bible, Ancien et Nouveau Testaments. Abraham, le père des croyants… Marie, dans le Mystère de l’Annonciation et dans le Mystère de la Visitation avec Jean-Baptiste et Elisabeth… De ces rencontres jaillit la joie : « Réjouis-toi, Marie, le Seigneur est avec toi »  lui dit l’ange   (Luc 1, 28) Jean-Baptiste bondit d’allégresse dans le sein de sa mère Elisabeth et Marie exulte de joie : « Mon âme exalte le Seigneur et mon esprit s’est rempli de joie à cause de mon Dieu, mon Sauveur. »   L’ange dit aux bergers : « Je viens vous annoncer une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple. » ( Luc 2, 10)  Le mot joie est écrit 150 fois  dans le Nouveau Testament. Le pape François a raison d’insister sur notre témoignage de joie.

 « Je leur ai fait connaître ton Nom afin que l’Amour dont tu m’as aimé soit en eux et moi en eux » (Jean 17, 26). Je désire que les catéchumènes que j’accompagne vivent de cet amour reçu et qu’ils le partagent à tous leurs frères sans exception. « L’amour du prochain, de tout être humain rencontré, même par hasard, de toute « image de Dieu » devrait l’emporter sur l’amour fondé sur les liens du sang » nous dit Etty Hillesum  Auschwitz 1949.

L’Amour de Dieu est Communion, rencontre, relation, il est aussi une décision. Qu’ils soient des témoins du Dieu Trinité en construisant des relations de Communion et de Paix. « Ils furent tous remplis  du Saint Esprit et disaient avec assurance la parole de Dieu » (Actes 4, 31)

Comment les catéchumènes reçoivent-ils le message d’Amour de Dieu  ? 

Je n’ai pas une longue expérience d’accompagnement de catéchumènes.
Ceux que j’ai rencontrés reconnaissent  l’amour de Dieu. Ils le prient, lui adressent surtout des demandes. Ils ont le souci des autres, s’ouvrent à l’amour universel. Ils ont soif de le connaître. Adultes, ils ont décidé eux-mêmes, librement, de faire cette démarche. Cette décision est une grâce,  une force pour demeurer dans la foi, approfondir la parole de Dieu,  vivre une plus grande intimité avec le Seigneur. Cette communion profonde avec le Christ  les éclairera sur les changements que demande cette vie nouvelle avec le Christ.

Certains s’interrogent sur le mal, la souffrance, pourquoi ?  Le Seigneur ne nous promet pas d’être heureux sur cette terre, mais dans la vie éternelle. Cette Espérance, en vivant en communion avec le Christ et tous leurs frères, viendra en son temps. Le chemin commencé n’est pas fini. Allons à leur rythme. Le Seigneur est à l’œuvre en chacun.
La préoccupation  de la situation financière ou administrative  de certains est très présente. Ils espèrent l’aide du Seigneur.
Leur accueil dans l’Eglise pourrait être amélioré s’il y avait  une communauté chrétienne dans leur quartier. Ils ne connaissent pas les chrétiens de la paroisse. Ce serait un « plus » dans leur préparation.

Les raisons qui ont poussé les catéchumènes que j'accompagne à demander le baptême sont très variées : « un manque »,   « un plus pour affronter la vie future »,    « suite à un témoignage »,  « j’ai le temps maintenant de faire la préparation »,    « je suis mûre maintenant »,   « une parole de Dieu lue dans la Bible »,   « une homélie qui m’a touchée personnellement ». En général, c’est la rencontre d’une personne, d’un événement, d’une parole qui leur a apporté bonheur,  paix et joie.

Aimer comme Dieu nous aime 

Aimer Dieu comme il nous aime, c’est faire comme lui, lui donner toute notre vie. Cela est demandé à tous les chrétiens, pas uniquement ceux qui lui consacrent leur vie.
« Nous connaissons l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères »  (1 Jean 3, 16)

Qu’est-ce donc que « donner sa vie » au quotidien ? Qu’est-ce que cela implique ?
Vivre au long du jour avec le Seigneur, être en communion avec lui, demeurer en lui. Il est avec nous toujours. Le prier, écouter sa Parole. Faire sa volonté. Le rencontrer dans nos frères. Vivre en communion avec tous nos frères. En prendre la décision. Aller à la rencontre des autres, sortir de soi, aller aux périphéries, entrer en relation avec ceux que nous ne connaissons pas, ceux qui sont différents de nous. Si, par exemple,  à la fin de chaque messe, le dimanche, nous essayions de saluer un chrétien que nous ne connaissons pas !  Dans les rencontres, chercher l’intérêt de l’autre avant le sien.  Favoriser des liens entre des personnes de milieux différents. Etre médiateurs. Chercher l’unité, la paix. Pardonner, se réconcilier. Suivre le Christ, c’est aussi vivre l’humilité, la  douceur. Changer notre regard sur les autres.  « L’amour du Christ nous pousse » (2 Corinthiens 5, 14). Avec Lui, nous pouvons tout.  Cela passe par des renoncements. Il y aura des choix à faire : l’intérêt de l’autre ou le mien ? Osons. L’audace est bonne. Cela peut nous « coûter cher », être très difficile sur le moment mais la joie, le bonheur que le Seigneur nous donnera en retour seront immenses. Certains peuvent en témoigner. Nous avons aussi la rencontre de Jésus dans les sacrements de l’Eucharistie et de la Réconciliation qui entretiennent, fortifient notre vie de foi, notre communion avec le Christ et nos frères. Quand nous communions à la messe, il nous est dit : « Le Corps du Christ », pensons que nous recevons Jésus et tous nos frères en nous, et faisons un acte de foi en disant : « Amen », oui, nous sommes d’accord.

Témoigner de l’amour de Dieu aujourd’hui

On peut témoigner de l'amour de Dieu par nos relations.

  • Avec le Christ : comment je vis ma relation avec lui dans la journée, le temps donné à Dieu,  la paix, la joie, l’action de grâce, l’amour, le pardon, l’amour, le respect des autres ? Cf. unité et rayonnement de la première communauté : (Actes 2, 42) dans la prière, le service, les rencontres de mes frères dans le besoin.
  • Avec l’Eglise : la famille de Dieu ! Qu’est-ce que je fais avec elle, pour Elle ? Est-ce que je l’aime ? Si oui, comment ?  Faire Eglise, faire famille... « Que tous soient UN »  (Jean 17, 21)  Les services ne manquent pas : accueil dans l’église (une paroisse assure l’accueil tous les jours de la semaine dans l’église, ils sont 40 bénévoles, si dans toutes les églises nous pouvions assurer cet accueil !), service des fleurs, de l’autel (préparer les messes), linge d’autel, nappes, balayage de l’église, chant, chorale, préparation aux sacrements des enfants, jeunes ou adultes, accueil administratif etc. Tous ces services rendus bénévolement sont bien des témoignages d’amour.
  • Avec tous  mes frères : établir des relations.  La communion est notre mission.  Etre des témoins du Dieu Trinité en construisant des relations de communion et de paix :  « remplis du Saint Esprit, ils se mirent à annoncer la parole de Dieu avec assurance. » (Actes 4, 31)  Accueillir nos différences, leur donner une raison d’être, un sens. Dieu, qui est l’auteur de la diversité, nous aime tous de manière égale et différente. Tirer de tout quelque chose de bon, l’Esprit Saint peut le susciter dans la diversité, en faire un moyen d’évangélisation. Réconcilier la diversité avec l’Esprit Saint qui seul unit. Ne pas s’enfermer dans nos particularismes, nos exclusivismes qui provoquent la division. Construire l’unité qui n’est pas l’uniformité. Répondre à l’appel de notre évêque, par exemple en se proposant pour « lever » des communautés chrétiennes internationales, inter-générations, interculturelles, dans les quartiers en lien avec la paroisse.

 

La force et l’utilité de la prière

Gilles Forhan, membre de l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT)

Pour moi l’amour de Dieu est sa miséricorde infinie, son pardon sans réciprocité, le salut donné à tout être humain par Jésus Christ qui s’est fait homme pour que l’homme devienne son égal. C’est le fait que son Esprit agit en nous pour que son Royaume se construise par nous.

L’amour de Dieu peut se vivre dans les moments de désespoir, quand tout va mal et que le seul signe d’espoir est la certitude que Jésus a vaincu le mal et par conséquent, de ce mal que je vis en ce moment, il sortira un jour du bien.

Est-ce que je peux partager une expérience de cela ? C’est difficile, car les difficultés que je rencontrais à une époque se sont dissipées petit à petit et m’ont rendu plus fort. Mais dire que c’est l’amour de Dieu qui a agi est peut-être de la vanité, dire que ma foi m’a permis de surmonter ces difficultés serait plus réaliste.

« Là où le péché s'est multiplié, la grâce a surabondé » (Romains 5, 20)

Du mal de la guerre des religions, du mal des différentes guerres, il est ressorti qu’un mouvement s’est fait jour pour parler de la foi en Jésus mort et ressuscité. Ce mouvement de « prière pour l’unité des chrétiens », est pour moi le signe visible de l’Église universelle du Christ. D’ailleurs dans la charte œcuménique signée en 2001 par l’ensemble des Eglises chrétiennes, chaque Eglise reconnait que chaque Eglise a une partie du message du Christ : aucune n’a la totalité de ce message.

Pour moi, aimer comme Dieu nous aime, c’est accepter que l’autre soit différent de moi, c’est essayer, dans la mesure du possible, de pardonner et de demander pardon.

Dans la vie de tous les jours, c’est essayer de rendre service, d’être à l’écoute de ceux que je rencontre et qui m’entourent. C’est accepter des responsabilités qui me dérangent afin que la vie des autres soit plus agréable. C’est, par exemple, accepter, dans ma paroisse, d’aider les personnes qui gèrent le quotidien : équipes des funérailles, comptabilité…

Comme je fais partie de l’ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) le témoignage que je peux donner, c’est l’utilité et la force de la prière. Je voudrais, ici,  rappeler la parabole du juge inique dans Luc 18, 1-8. Dans nos réunions de groupe, nous prions pour les personnes pour lesquelles nous envoyons des lettres, ainsi que pour la conversion des bourreaux. Notre joie est grande lorsque nous apprenons que telle personne a été libérée ou que sa situation s’est améliorée. C’est vrai que prier pour une personne condamnée à mort et quelques années plus tard, la rencontrer et l’entendre témoigner pour l’abolition de la peine de mort est une expérience qui remplit de joie. N’ayons pas peur d’affirmer que l’amour de Dieu nous libère et nous rend plus fort.

 

Un amour fidèle qui se donne sans fin

Marie-Françoise Breaud, Petite sœur de l’Évangile du Père de Foucauld à Pierrefitte

Dans mon enfance, j’ai eu à vivre des choses difficiles : la mauvaise santé de ma maman, souffrante, et des épreuves familiales. En même temps, la foi de ma maman et l’amour reçu en famille ont été des grâces qui m’ont façonnée très tôt : un jour, ma maman m’a surprise en train d’enlever les clous de Jésus au crucifix accroché au pied de mon lit ; elle était prête à me gronder, mais a eu la présence d’esprit de me demander pourquoi je faisais cela : « Je ne veux pas que Jésus souffre », ai-je répondu… Oui, toute petite, j’ai ainsi associé la vie de Jésus à la vie de ceux que j’aimais et j’avais compris que Jésus avait pris sur lui les souffrances des êtres humains. J’ai vu aussi combien la foi de ma maman était sa force dans ses épreuves et cela m’a donné très tôt le sens de l’essentiel de la vie : « Ma vie aujourd’hui dans la chair, je la vis dans la foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et s’est livré pour moi. » (Galates 2, 20)

Cet amour reçu qui fait vivre, il me semblait vital de pouvoir l’annoncer et de le transmettre, la plus grande pauvreté m’apparaissant comme ne pas le connaître…

L'amour de Dieu, source de ma vocation à la vie consacrée

Devant l’expérience de ma maman qui aimait des personnes qui ne le méritaient pas, à mon avis ! J’ai compris très tôt combien l’amour du Seigneur se donne gratuitement, sans mérite de notre part et cela a été un désir, très jeune, de donner ma vie à un tel amour et de consacrer ma vie à le faire connaître.

Aujourd’hui, à mon âge (respectable !!!), c’est la reconnaissance et l’émerveillement qui m’habitent quand je pense à l’amour du Seigneur pour moi, pour les autres, pour toute l’humanité ; un amour fidèle qui se donne sans arrêt, malgré nos infidélités, nos manques d’amour, le péché -grave- de l’humanité et ses fermetures à l’amour…

J’ai (un peu !) conscience que mon amour pour Dieu, pour les autres est bien loin d’être comme celui de Jésus. Devant mon péché, mes limites, j’essaie, au lieu de me désoler – je n’y arrive pas toujours – de m’ouvrir à l’infinie Miséricorde du Seigneur, de m’y abandonner avec confiance. Le commandement d’amour du Seigneur : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit ; tu aimeras ton prochain comme toi-même » (Matthieu 22, 37-39) est aussi une promesse ! « Dieu a la puissance de réaliser en nous infiniment plus que nous n’osons espérer, ou même imaginer ! » (Éphésiens 3, 20).

Cet amour reçu de Dieu, je désire le traduire en actes concrets à travers ma vie de tous les jours : ma vie en communauté, dans le quartier, la paroisse, mon travail d’aumônier des étudiants, mes engagements pastoraux d’accompagnement des jeunes vers la confirmation, dans l’accompagnement de familles et d’enfants Roms du secteur, pour que chacun puisse percevoir, à travers mes attitudes et ma vie cette parole de libération du Seigneur : « tu comptes beaucoup à mes yeux, tu as du prix et moi, je t’aime » (Isaïe 43, 4).

 

Dieu est amour

Père Michel Stoeckel, curé des paroisses de Gagny, délégué diocésain aux vocations

Dieu est amour. En lui-même, il est la joie de se donner sans réserve pour le bonheur et l’épanouissement de l’autre aimé. Par conséquent, il est joie, générosité illimitée, tout puissant car sans réserve, sans crainte et sans soupçon. La contemplation de la vie trinitaire est celle du mystère grandiose dans lequel nous, ses enfants, sommes immergés et dont nous vivons.

Quel que soit notre assentiment à ce don qu’est Dieu en lui-même, il a décidé de nous aimer et il ne reviendra pas sur son amour pour nous qui le rend heureux. Quoi qu’il arrive dans le temps des humains, de leur fait ou du fait de la nature, Dieu s’implique dans sa création pour être sa source et son salut.

Qu’en est-il alors de l’amour humain ?
Il prend sa source en Dieu qui est amour. Il est donc de même nature. Nous sommes capables d’aimer comme Dieu aime puisque lui-même nous crée ainsi.

Afin que nous soyons élevés, depuis notre dépendance originelle de l’acte créateur de Dieu jusqu’à la liberté de fils et filles de Dieu, Celui-ci nous fait don du temps. Dans le temps et l’espace, grâce au Christ, nous pouvons partir de notre conditionnement originel et faire émerger notre volonté propre laquelle est la seule à pouvoir répondre par amour à l’amour de Dieu.

Nous vivons cette condition temporelle comme une épreuve puisqu’elle exige de nous une maturation douloureuse, une renonciation à tout esclavage et à tout alibi afin de produire notre « Je t’aime » qui soit totalement neuf et non pas reproduction servile ou infantile du « Je t’aime » divin.

Nous aimons donc. Nous ne cessons de vouloir aimer, mais nous ne savons pas encore aimer par nous-mêmes. Nous balbutions, nous bredouillons, nous cherchons, nous inventons. Et nécessairement, nous faisons parfois fausse route, nous nous fatiguons et parfois nous jetons l’éponge. C’est lorsque nous refusons l’appel de Dieu à élaborer notre réponse d’amour à son amour que nous péchons.

Les guerres, les inimitiés, les violences, les désespoirs, les repliements sur soi viennent de ce refus de faire advenir notre parole de fils et de filles de l’amour de Dieu.

Gloire à l'amour !

Mais, parce que nous sommes créés dans l’amour par lui et que nous sommes constamment soutenus par l’amour de Dieu, nous ne faisons pas que pécher ! Nous sommes capables de merveilles qui s’élèvent au-dessus de nos échecs et de nos morts, lesquelles merveilles contribuent à l’élaboration de notre réponse d’amour future à l’amour de Dieu éternel.

Gloire aux couples qui se forment par amour et qui engagent leurs vies sur l’amour !  
Gloire aux familles qui réalisent tant bien que mal et avec persévérance l’image du Royaume attendu inauguré par le Christ !
Gloire aux artisans de paix qui concrétisent la réponse d’amour des humains à leur créateur !            
Gloire aux entrepreneurs qui réalisent les outils dont la communauté humaine a besoin pour être une famille unie !  
Gloire aux éducateurs ! Gloire aux serviteurs ! Gloire aux consacrés ! Gloire aux prêtres !

Aimer comme Dieu nous aime, C’est dire (et faire) : « Je t’aime ! » avec un « Je » impliqué de tout son être, avec un « tu » désiré par-dessus tout, avec un « aime » ardent et inventif prêt au pardon sans limite et à l’admiration de l’être aimé. A l’image du Père qui s’offre au Fils dans l’Esprit.

Un amour manifesté et transmis...

Le jour de mes 18 ans, mon père m’a pris entre quatre yeux et m’a dit solennellement :          
« Mon fils ! – Oui papa ! – Tu as 18 ans ! – Oui papa ! – Tu es désormais majeur et responsable de ta vie – Oui papa ! – Tu peux faire ce que tu veux avec tout ce que j’ai cherché à te donner par mon amour et mon éducation. – Oui papa ! – J’espère que tu feras de belles choses dans ta vie. – Oui papa ! – Mais si tu fais des bêtises ou si tu te trompes, sache bien une chose : tu seras toujours mon fils ! Rien jamais, ni personne ne pourra empêcher que tu sois mon fils. »          
J’en ai été ému sur le moment.       
A l’époque je n’étais pas croyant. Mais quand j’ai pu à nouveau accueillir le Seigneur dans ma vie, je me suis souvenu de cet adoubement que mon papa avait tenu à me donner. Et c’est ainsi que j’ai découvert l’amour du Père des cieux : il m’aime sans retour et là est ma seule et véritable sécurité dans la vie. Grâce à elle, je devrais être capable d’aimer à mon tour avec autant d’engagement, de prendre des risques, de perdre mes sécurités terrestres, car je suis aimé d’un amour inextinguible.

Dans une chaîne d'amour

Plus tard, j’étais prêtre dans le XXème arrondissement de Paris, engagé avec des familles du Quart-Monde de mon quartier avec qui j’avais fondé un groupe de familles. Or je suis tombé en dépression et j’ai du prendre du recul pour me soigner. Pour m’y aider, les familles m’ont dit : « Michel, va te soigner. C’est trop important pour nous que tu ailles bien. Nous, la misère, la difficulté, on y est habitué. On va tenir le coup pendant ton absence. Mais si tu ne vas pas bien, nous allons désespérer. C’est pourquoi nous te demandons de prendre soin de toi et nous nous engageons à ne pas te déranger tout le temps quand tu te soigneras au vert. » Ce jour-là, les familles amies du Quart-Monde m’ont permis de vivre sans me culpabiliser de n’être pas aussi performant que je me voulais. Je ne les remercierai jamais assez. Elles m’ont montré l’amour de Dieu.

En cet instant que nous partageons, Dieu nous crée avec bonheur. Il nous veut vivants. Il se réjouit dans ses enfants.
En cet instant que nous partageons, le Fils nous prend dans son offrande et nous présente au Père pour que nous soyons en communion avec lui.
En cet instant que nous partageons, l’Esprit de Vie vit et manifeste l’amour de Dieu en nous.

L'Esprit d'amour à l'oeuvre dans nos vies

Depuis très longtemps je suis sensible à la deuxième épiclèse dans l’Eucharistie. C’est l’invocation de l’Esprit sur l’assemblée après l’invocation sur le pain et le vin devenant Corps et Sang du Christ. Je vois le peuple assemblé comme Corps et Vie du Christ, le Christ présent au monde par son Corps ecclésial autant que par son Corps eucharistique.

De ce fait, j’ai la chance de voir l’Esprit à l’œuvre dans la vie de chacun de ceux que je rencontre. Il est rare que je doive me faire violence pour aimer quelqu’un (mais ça m’arrive parce que je ne suis pas encore un grand saint, hélas !).

En fait, j’ai une chance folle et je n’échangerai pour rien au monde l’honneur d’être prêtre au service du peuple de Dieu.  
Il y a juste que c’est un peu trop : trop de belles choses à partager à encourager, à soutenir, à réparer. Tant que je ne suis pas encore un grand saint (ça viendra grâce à Dieu), je passerai encore à côté de l’amour de Dieu à vivre, hélas.
En attendant, j’aspire à un peu de répit pour me donner le temps d’emmagasiner tout ce qui m’est donné à vivre et d’en faire mon miel.
Comment chacun de nous peut-il témoigner de l’Amour de Dieu aujourd’hui ?
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi je vous ai aimé. Demeurez dans mon amour. » (Jean 15,9)
« Mes enfants, nous devons aimer : non pas avec des paroles et des discours, mais par des actes et en vérité. » (1 Jean 3, 18)
« C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que tous vous reconnaîtront comme mes disciples. » (Jean 13, 35)
« Aimer, c’est tout donner et se donner soi-même » (Thérèse de Lisieux)

 

La joie d’être sauvée de la peur de l’autre

Sœur Anne-Marie Petitjean, responsable diocésaine de la formation œcuménique

L’amour de Dieu… se découvre au plus profond d’expériences fort simples : l’expérience d’être aimée, même et surtout si je ne suis pas « à la hauteur » ; l’expérience d’aimer et d’admirer quelqu’un d’autre, d’être heureuse des dons qui lui sont faits. Oh oui, quelle belle expérience que celle de l’admiration devant les richesses dont un autre est porteur ! Une vraie victoire sur la jalousie qui, plus ou moins consciemment, nous mine tant ! Ces expériences humaines ne sont pas liées à la foi en Dieu. Mais, chrétienne, lorsque je reçois ces dons, j’ai un bonheur redoublé d’en nommer le donateur. Cette audace est liée à une progressive familiarité avec les « manières » divines de par la contemplation de Jésus venu nous montrer cet amour. En regardant Jésus (lecture priante des récits évangéliques), je suis avertie de « ces manières » de Dieu en matière d’amour.

Des dons particuliers à partager

De la jalousie ou de l’exclusion qui empêchent d’admirer, je fais, nous faisons l’expérience au sein de notre Église, dans nos divers conseils et équipes. C’est donc aussi en ces lieux que nous sommes conviés à l’expérience de l’admiration des charismes et des talents de chacun. Il en va de même dans les relations entre communautés et Églises chrétiennes. Les diverses Églises sont appelées à croire suffisamment en l’amour d’un Dieu qui donne, à croire en Dieu de Jésus qui n’est que Père, afin qu’elles deviennent capables de s’émerveiller des dons dont les autres groupes chrétiens sont porteurs : « certains aspects du mystère révélé ont été parfois mieux saisis et mieux exposés par l'un que par l'autre » dit le Concile Vatican II (Décret sur l’œcuménisme, n° 17). « Il est important de reconnaître les dons spirituels des différentes traditions chrétiennes, d’apprendre les uns des autres et ainsi de recevoir les dons des uns et des autres… Nous nous engageons à surmonter notre propre suffisance et à écarter les préjugés, à rechercher la rencontre les uns avec les autres et ainsi, à être là, les uns pour les autres. » nous redit à son tour la Charte œcuménique européenne.

La voie du dialogue oecuménique

Du bonheur d’une telle reconnaissance, de la joie d’être sauvée de la peur de l’autre, de l’amour dont Dieu nous aime en tout cela, j’ai fait, par grâce, l’une ou l’autre expérience. Au sein d’un groupe de dialogue que je retrouvais après une période durant laquelle des interventions magistérielles catholiques n’avaient pu que blesser nos sœurs et frères protestants, l’un d’eux dit alors aux catholiques : « mes amis, dites-nous comment vous aider, comment ne pas jeter de l’huile sur le feu », notamment en usant de l’occasion pour, plus ou moins grossièrement, dénigrer l’autre en s’exaltant soi-même. Dans un autre groupe, rassemblant des catholiques et des évangéliques, j’ai fait l’expérience des écailles qui tombent des yeux, l’expérience d’être délivrée des étiquettes trop rapides et trop simplistes ; l’expérience de me laisser travailler en certains « angles morts » dans l’expression de ma foi, « angles morts » démasqués par eux ; l’expérience d’être réveillée par l’urgence d’annoncer la joie de l’Évangile, ce qui est leur conviction la plus forte. De manière plus simple, comment oublier telle invitation dans la famille d’un prêtre orthodoxe qui me confie le soin d’accompagner la prière du soir de ses enfants ? Ou encore, comment ne pas être touchée par l’admiration d’un autre prêtre orthodoxe ayant participé à l’une de nos liturgies de fête et me confiant qu’il craignait d’y découvrir quelque infidélité à la grande Tradition vivante de l’Église alors que, disait-il, « j’ai vu un peuple en prière, j’ai participé à une grande liturgie chrétienne » ? Que jamais je ne m’habitue à tout cela qui témoigne de l’amour d’un Dieu qui veut sortir ses enfants de l’enfermement dans des clichés commodes, dans l’exclusion de l’autre ou l’autosuffisance, dans l’affirmation normale de son identité, mais, hélas, au détriment de l’autre.

Prier pour l'unité des chrétiens

En ce mois de janvier, chaque Église prie tout particulièrement pour l’unité des chrétiens. Nous ne prions pas pour l’uniformité mais pour aimer davantage le Père qui donne tant à chacun de ses enfants. Nous prions pour grandir dans une communion qui devient « échange des dons » (Jean-Paul II dans l’encyclique Ut unum sint), pour la plus grande joie de l’Église et des Églises, pour la plus grande gloire de Dieu ! C’est une affaire de joie et c’est à prendre ou à laisser si la vocation de l’Église est de témoigner de la folie d’un Dieu voulant rassembler l’humanité tout entière dans une unité où les différences deviennent des dons inaliénables pour le bien de tous. Alors, bien au-delà de cette semaine sensée réveiller les chrétiens et leurs Églises, de cette semaine sensée leur rappeler le témoignage commun auquel elles sont appelées, pourquoi nous priver de la rencontre et de l’échange des dons dont le Seigneur se sert pour nous guérir de ce qui fait obstacle à notre propre joie de l’Évangile et à son annonce ?

 

« Qu’as tu fait de ton frère ? » (Genèse 4, 9) 

Catherine Taleb, responsable d’équipe au CCFD, travaille sur un site où résident des Roms à Saint-Denis

Pour moi, l’amour de Dieu, c’est Dieu lui-même. Il est l’Essence de l’amour… Il ne m’est pas possible d’en dire plus !  Sauf que c’est cet amour qui nous appelle à la vie et que c’est par lui, que nous tenons debout… Il irrigue nos vies, si nous le voulons ! Et ça, ce n’est pas rien ! Car si l’amour de Dieu irrigue nos vies, cela va avoir des incidences sur notre façon de vivre !

Ce sera dans notre façon de regarder la vie et les vivants, de les savoir habités, eux aussi, par la vie de Dieu, même s’ils ne le nomment pas. Une façon de les regarder comme des frères, aimés de Dieu et cherchés par Lui, habitant le « souci de Dieu » qui nous interpelle : « Où est ton frère ? Qu’as tu fait de ton frère ? » (Genèse 4, 9) Si l’amour de Dieu habite en nous, il nous devient impossible d’oublier nos frères et particulièrement ceux qui sont victimes d’exclusion, de rejet, de discrimination, sous nos yeux, dans notre ville, notre quartier.

C’est cet amour de Dieu qui nous invite depuis la nuit des temps à prendre soin du migrant, de la veuve, de l’orphelin… de celui dont « personne ne veut » (cf. Livre de l’Exode 22, 20).

Mais, puisque Dieu « fait lever son soleil sur les bons et les méchants », il nous est aussi demandé de rester en dialogue avec ceux de nos frères qui ont tendance à exclure ces « pauvres », par ignorance ou par peur.

Le mystère du don d'amour
Nous ne savons pas ce que nous transmettons, même à nos enfants ! Pour les Roumains que j’accompagne, je ne cherche pas à transmettre quelque chose de particulier, je m’efforce simplement d’être avec eux, d’être profondément présente.

J’essaie de leur montrer l’intérêt que je ressens pour eux, sans condescendance, mais seulement parce qu’ils sont mes frères, et des frères en difficulté. Cela passe par le regard, un regard attentif et amical, l’essai de communication malgré le barrage de la langue, le respect des rendez-vous donnés, l’accompagnement dans les démarches… Selon moi, cette attention portée à l’autre dit quelque chose de l’amour de Dieu.

La situation des Roumains et Bulgares est désespérante, moins par leurs conditions de vie, pourtant très précaires, que par les mauvais traitements dont ils sont victimes, en particulier les expulsions à répétition qui aggravent cette précarité. C’est cela qui est désespérant, pour les « accompagnateurs » comme pour eux. Tout le travail d’approche, d’apprivoisement, de mise en confiance, les relations nouées, les démarches entreprises pour l’accès aux soins, à l’école, ou la recherche de travail, sont réduites à néant, car les familles sont dispersées. Et se sentir impuissant devant les dégâts humains causés par une machine administrative aveugle, c’est très éprouvant.

Pour moi, chaque personne est fils/fille de Dieu, créé(e) à son image, habité(e) par son Esprit. Comment accepter qu’elle soit jetée à la rue, sans protection, femme, enfant en bas âge, vieillard, et qu’elle voit son abri, sa maison, habilement construite avec ce que nous déposons sur nos trottoirs, détruite au bulldozer sous ses yeux, avec tout ce qu’elle contenait encore et qui n’avait pu être sauvé du désastre.
Je peux témoigner que c’est d’une violence extrême, en particulier pour les enfants.  Rien ne peut justifier d’agir ainsi, ni la précarité, ni l’insalubrité de leurs conditions de vie.
Que puis je faire quand je vois des « traitements inhumains et dégradants » infligés à mes frères, « au nom de la loi », nous dit-on.
Je me suis indignée devant une loi qui justifie des pratiques brutales, humiliantes, dévastatrices.
J’ai été révoltée d’entendre les propos discriminatoires véhiculés par certains discours politiques et repris par les médias, qui exacerbent le regard péjoratif porté sur les migrants d’origine Rom, les stigmatisant et les enfermant encore davantage dans l’exclusion et la précarité.
C’est cela qui m’a poussée à dépasser ma réserve naturelle vis à vis de « l’autorité » et à m’engager avec d’autres militants, pour la plupart non chrétiens, dans le combat pour le respect de la dignité de chaque personne.

Au nom de l'amour de Dieu...

Et c’est bien au nom de l’amour que Dieu porte à chacun et en particulier aux plus vulnérables, que je me sens appelée, au delà de l’accompagnement individuel, à agir pour un changement de politique vis-à-vis de ces frères migrants, que ce soit au plan local ou national.

Je ne sais pas comment ces personnes perçoivent l’accompagnement et si elles s’interrogent sur mes motivations. Mais elles savent, du moins ce fut dit au début, que j’appartiens au CCFD Terre solidaire (Comité Catholique…) quand les autres affichent leur appartenance au Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), à la Ligue des droits de l’homme (LDH) ou à Médecins du monde.  De plus, je porte une petite croix au cou… ce qui n’est pas très en vogue et peut être signifiant ?

Dans mon engagement, je prendrai deux exemples pour illustrer l’idée d’ « aimer comme Dieu nous aime » au quotidien.

  • Dieu est patient : avec nos amis Roumains il arrivait, surtout au début, qu’ils ne soient pas aux rendez-vous fixés, ou qu’ils arrivent avec beaucoup de retard. Plus tard, ils ne sont pas venus au cours d’alphabétisation que j’avais eu beaucoup de mal à mettre en place.  Ma patience était très sollicitée… ! Mais cela m’a fait réfléchir à la patience de Dieu envers nous (et envers moi !) Aimer comme Dieu aime, dans ce cas, c’était pour moi : leur garder toute ma confiance et comprendre qu’il y a des raisons (cachées pour moi) qui font que ce n’est pas encore mûr chez eux, et qu’ils cheminent, à leur rythme ; demander à Dieu la grâce de cette patience qui respecte le rythme de chacun ; accepter de ne pas tout comprendre et marcher avec eux, au pas tranquille de la grâce. Après quelques mois... ils sont maintenant inscrits au cours et heureux d' apprendre.
  • Dieu est tendresse : la deuxième chose de l’amour de Dieu que je ressens vis-à-vis des Roumains que je rencontre, c’est la tendresse.  Quand je pars pour aller sur le terrain je prie pour me rendre présente à la présence de Dieu et me laisser habiter par lui. Quand j’arrive et que je les vois, je suis heureuse de les regarder avec amour, avec tendresse, habitée par un amour et une tendresse qui me dépassent. Pour eux c’est peut-être « transparent ». Mais pour moi, là, je sens une différence : Dieu est là, présent, et c’est lui qui les regarde avec tendresse… comme ses enfants bien-aimés. C’est lui qui les soutient, les encourage. C’est un moment très fort, au fond de moi.

... Accueillir

Nombreux sont ceux (et parmi eux, bien des catholiques) qui disent, avec une certaine exaspération à propos des Roumains et Bulgares vivant sur les terrains ou mendiant dans la rue : « Ils devraient rester chez eux en Roumanie, ou rentrer là-bas en Bulgarie. Ils n’ont rien à faire ici ! ».
On oublie trop facilement que s’ils sont venus vivre ici, dans ces conditions difficiles, c’est que là-bas, pour eux qui sont d’origine Roms, la vie est encore plus difficile qu’ici.

Nous savons que la gestion des flux migratoires n’est pas simple ! Mais en attendant de trouver une solution digne du XXIe siècle (ce qui paraît encore loin !), nous devons agir, nous chrétiens, pour que toute personne soit respectée dans sa dignité et dans ses droits humains fondamentaux, quelle que soient son origine, sa situation sociale ou administrative.
Si une loi ou une organisation opprime nos frères en humanité, il nous appartient de la contester, au nom même de notre foi.  C’est ma conviction.

Comprenons nous bien : je ne défends pas les bidonvilles, je ne dis pas qu’il faut les garder en l’état. Mais si nous n’avons pas d’hébergement à proposer en échange (il y a une telle carence de logements très sociaux) il faut laisser les familles dans ces abris de fortune (sauf  danger grave immédiat) et améliorer leur environnement par le ramassage des ordures ménagères, l’installation de toilettes et  l’accès à un point d’eau… : autant de  services  publics  minimum auxquels  chacun a droit. Les communes qui l’ont fait n’ont pas vu le nombre de Roumains affluer.

 

Je lui ai dit : « Oui »

Marie-Léonce Marc, religieuse de Notre-Dame de l’Immaculée Conception de Castres, Pantin

Je définirais l’amour de Dieu comme « quelque chose » qui nous enveloppe !… qui est à la fois au dehors et au-dedans de nous ; une présence discrète mais toujours là…

Mon enfance a baigné dans la foi, la pratique religieuse saine… Je me souviens, adolescente, sentant plus ou moins un appel (que je refusais)  tout en  sachant, que Dieu voulait de moi quelque chose, une mission à me  confier… je marchais dans la nature, (la garrigue), et je lui parlais comme à un ami, un peu comme Abraham. Ma foi était très biblique, un peu sauvage ! C’est ainsi qu’un jour, plusieurs années après, Il m’a répondu. Et je lui ai dit : « Oui ». Ma vocation religieuse est née de cela.

La vie consacrée, dans son ensemble, témoigne de cet amour qui nous fait renoncer à des bonheurs légitimes, pour lui.
Au quotidien, je le vis pauvrement dans les rencontres, les petites choses, la prière, l’Eucharistie quotidienne… les apports spirituels qui nourrissent ma foi, en scrutant l’Écriture, en partageant ma foi avec les malades de l’Aumônerie hospitalière, les catéchumènes que j’accompagne, leurs questions pertinentes…

Aimer comme Dieu nous aime c’est ne pas juger,  pardonner,  se réconcilier,  être bonne au risque d’être jugée lâche, lutter contre tout sentiment d’agressivité, d’amertume, de petites vengeances… C’est à la fois simple et exigeant. Seigneur, regarde-nous et prends pitié !

 

Le don total

Jacqueline Rossi, déléguée diocésaine à la pastorale de la santé

« Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis » lit-on dans l’Evangile de Jean. C’est cela qui définit pour moi cet amour de Dieu : le don total… l’amour de Dieu est un don reçu. Après, comme tout don, on le développe ou pas… Le Christ est signe de cet Amour total. Nous lisons dans l’épitre aux Romains (8, 38-39) : « Oui, j'en ai l'absolue certitude (...) rien ne pourra nous arracher à l'amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur. »

Je pense qu’il y a beaucoup de moments où j’ai fait l’expérience de l’amour de Dieu : dans la rencontre de mon mari, dans la naissance de chacun de mes 4 garçons, dans l’arrivée de petits enfants, mais aussi dans la force de traverser des épreuves qui me paraissent insupportables.

J’ai perdu un neveu à 19 ans qui avait l’âge de mes aînés. Cette épreuve est humainement insupportable… Ma sœur m’a étonnée dans la force qu’elle a su avoir dans les jours qui ont suivi et pour continuer à vivre aujourd’hui… Cela m’a fait beaucoup réfléchir et je me suis dit que seule la force de l’Esprit Saint a pu lui permettre de vivre cette épreuve. Cela ne veut pas dire que cela enlève la douleur qui persiste toujours, mais cette force reçue permet d’avancer et de se tourner vers la vie…

Je fais cette même expérience quand j’accompagne des levées de corps de bébés… C’est difficile de parler de l’amour de Dieu bien sûr mais dans l’accompagnement, notre présence, nos mots même témoignent de cet amour qui nous dépasse et heureusement !

Mais il est aussi présent dans des actes moins difficiles à vivre. Il est présent quand j’arrive à retrouver la paix intérieure, quand je prends du temps pour prier… Le sentiment de bien-être qui s’ensuit me le prouve.

Témoin de l'amour de Dieu auprès des personnes malades

Dans ma mission auprès des personnes malades j’essaye de témoigner de cet amour de Dieu car c’est lui qui m’envoie auprès d’elles.
Dans les visites quotidiennes, le simple fait d’entrer dans les chambres, d’être accueillie, d’entendre ce que les malades, quand ils  le peuvent, vous livrent et vous partagent facilement de leur vie, d’être remercié… tout cela me dépasse et pour moi est signe de l’Amour de Dieu.
Celui-ci nous dépasse et je sens profondément l’action de l’Esprit Saint capable de nous faire faire des choses au-delà de ce que nous pensions.

Mais ceux que je rencontre sont aussi témoins de l’amour de Dieu. Quand je vais porter la communion aux malades le dimanche, c’est là que je le sens vraiment. Les personnes qui l’ont souhaité, l'attendent et quand on arrive c’est la joie…
Elles vivent ce moment intensément avec une grande ferveur, parfois avec des larmes de joie et des grands « Merci »… C’est une immense action de grâces qui monte alors !

Je peux dire que là, Dieu est à l’œuvre ; je sens que je ne suis que celle qui permet cela parce que moi je suis sur mes pieds et que je peux venir jusqu’à elle, envoyée par la communauté ecclésiale auprès d’elles.

Une force d'amour donnée pour vivre

Le sacrement des malades, comme tout sacrement, est une force donnée et reçue pour vivre ce que la personne a à vivre au moment où elle le reçoit. Elle peut l’avoir demandé elle-même ou par l’intermédiaire de sa famille ou alors un membre de l’aumônerie peut lui avoir proposé… Cela fait partie du « prendre soin » de la personne… et pour nous les chrétiens, ce « prendre soin » passe aussi par là… permettre aux malades de recevoir ce qui nous dépasse.
Souvent, quand on le peut, ce sacrement à l’hôpital est donné en présence de quelques membres de la famille… cela veut bien dire que l’amour de Dieu est immense… Il est aussi pour tous ceux qui accompagnent.
Il arrive qu’après ce sacrement la personne se sente mieux et alors ce sont des bouquets d’actions de grâces…

Comme je dis souvent lorsque je fais des levées de corps… On ne sait jamais comment Dieu agit dans le cœur de chacun, mais notre foi nous permet d’affirmer qu’il n’oublie personne et qu’il marche à nos côtés. Ces moments plus difficiles nous permettent vraiment de prendre conscience de cet amour.

Aimer...

« Aimer comme Dieu nous aime ». Pour moi, le « comme » est « à la manière de »… C’est très exigeant car je ne suis pas Dieu…
Cela m’invite donc à « supporter » ceux qui me sont difficiles à aimer, c’est-à-dire à les considérer dans toute leur dignité, la même que la mienne… à les respecter.
C’est aussi « aimer son prochain » comme on peut le lire dans la parabole du bon samaritain… même celui qu’on ne connaît pas, mais justement, lui témoigner notre compassion et de ce fait, être témoin de l’amour de Dieu.
Si on s’applique à faire cela au quotidien, ce n’est déjà pas si mal… Aimer à la manière de Dieu c’est le programme de toute une vie !

 

Une gratuité qui nous dépasse

Agnès Muller, membre d'une communauté Foi et Lumière, Bondy

Dieu le père nous regarde chacun comme son fils unique : avec une infinie miséricorde et un pardon sans fin sur ce qui est blessé et péché en nous et avec une infinie estime car nous sommes, d’une manière unique, à l’image de son fils.
C’est un amour qui dépasse ce qui est possible humainement, car il est premier, totalement gratuit et inconditionnel. A travers mon groupe Foi et Lumière, j’expérimente un amour reçu et transmis vrai et plus gratuit. La personne avec un handicap, face à moi, se moque complètement de savoir si je suis médecin ou chômeur. Une seule chose compte : est-ce que, ici et maintenant, je l’aime ? Est-ce qu’elle compte pour moi ? Est ce que j’ai envie de passer du temps avec elle ? Elle a un sens infaillible pour sentir cette relation vraie.
J’aime à dire qu’à Foi et Lumière je ne sers à rien. Je suis là, gratuitement pour lui signifier que je suis bien avec elle, qu’elle compte pour moi.

On peut aimer comme Dieu par la façon d’accueillir et de se donner : respecter l’autre dans sa différence et son chemin qui est unique ; l’aider si besoin mais surtout contribuer à lui faire prendre conscience de ce qui est beau en lui, à découvrir de plus en plus combien il est l’aimé de Dieu, c’est le plus important.

Découvrez la communauté Foi et Lumière dont Agnès est membre dans l'article en Actualités qui lui est consacré.

Repères

 

A lire...

-Transmettre la joie de la foi, Lettre pastorale de Monseigneur Pascal Delannoy, 2013
-Joie de vivre, joie de croire, François Varillon - Ed. Bayard, 2013
-Sagesse d'un pauvre, Eloi Leclerc - Ed. Desclée de Brouwer, 2007
-Histoire d'une âme, Thérèse de Lisieux - Ed. Pocket, 2014
-Croyez à la folie de l’Amour qui est en Dieu, Marie-Eugène de l’Enfant-Jésus - Ed. du Carmel, 2010

 

Site du Vatican

-Deus Caritas Est (Dieu est amour, 2005), Caritas in veritate (La charité dans la vérité, 2009), Lettres Encycliques de Benoît XVI

 

Vidéos à voir sur ktotv.com

-Amour 
-Aimer comme Jésus aime
-Dieu océan d’amour sans rivage et sans fond
-Chargé d’annoncer l’amour de Dieu
-Pardonner  
-L’amour jusqu’à la mort  
-L’amour plus fort que le handicap