Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
A DIEU A GEORGES ARNOLD - HOMELIE
Lectures bibliques : Actes 13, 26-33 - Psaumes 2 (lectures du vendredi 27 avril) - Évangile Jean 13, 1-17
Nous entourons notre frère Georges. Chacun de nous, nous avons été touchés par sa vie et son témoignage.
Quand j'étais tout jeune pradosien, Georges (qui avait entendu parler de moi mais ne me connaissait pas) est venu me saluer, à l’aéroport, à mon départ pour ma mission au Chili. J'ai été touché que le responsable du Prado international se déplace pour me saluer. J'y ai vu la fraternité vécue par Georges et par le Prado.
Je l'ai côtoyé surtout ces dernières années en équipe de prêtres du Prado. Il m'a frappé par sa simplicité et son humilité. Et, en même temps, par tout ce qu'il a réalisé au cours de sa vie au service de l'Évangile et en proximité aux « petits ».
Sa vie a été féconde … et je rappelle "en vrac". La vie qu'il a mené dans un hôtel insalubre, au milieu des travailleurs algériens au temps de la guerre d'Algérie. Ses responsabilités nationales et internationales au service du Prado qui lui a fait rencontrer des personnes et des situations très diverses. Son ministère de curé dans diverses paroisses du diocèse de Saint-Denis, terminant par Saint-Ouen qu'il aimait beaucoup. Sa collaboration à « Les Uns et Les Autres », le journal du diocèse.
Même âgé, il a eu des audaces apostoliques étonnantes pour son âge. Par exemple, il accepte de confier ses souvenirs à Jean-Luc Einaudi, écrivain athée, dans un beau livre : « Un témoin, Georges Arnold, prêtre du Prado ». Il voue une solide amitié à Jean-Luc, jusqu'à la mort de celui-ci.
Par ailleurs, il suit des cours à l'université, sympathise avec une chinoise, elle se convertit … et il va en Chine donner des conférences sur l'Évangile dans une université chinoise !
Dans ces quelques rappels, nous découvrons sa double passion : participer à la vie et à la lutte des hommes, surtout des pauvres et des exclus – et aussi être uni à Jésus Christ et devenir prêtre selon l'Évangile.
Il écrivait en 1982 : « En consacrant notre vie au service des droits de Dieu, nous la consacrons au service des droits de l'homme, son image. Et réciproquement … Et chaque jour, nous devons nous souvenir avec joie que l'appel de Dieu nous habilite à servir un droit fondamental : le droit des hommes, le droit des pauvres à l'Évangile. »
Dans l'évangile du lavement des pieds, nous découvrons la tendresse et l'humilité de Jésus pour ses disciples. Georges l'a contemplé et commenté en regardant le « tableau de Saint Fons », un texte de méditation écrit sur les murs d'une humble chapelle par le P. Chevrier, fondateur du Prado. Et Georges a voulu vivre ces paroles de Jésus : « Si je vous ai lavé les pieds, vous devez vous aussi vous laver les pieds les uns aux autres ; c'est un exemple que je vous ai donné : ce que j'ai fait pour vous, faites-le-vous aussi. Sachant cela, vous serez heureux si vous le mettez en pratique. ».
Georges a été profondément heureux au service des autres dans la simplicité et l'humilité.
Dans le texte des Actes, Paul nous dit : « Nous vous annonçons cette bonne Nouvelle : la promesse faite à nos pères, Dieu l'a accomplie pour nous en ressuscitant Jésus ». Cette Bonne Nouvelle, Georges l'a vécue et annoncée par toute sa vie. Merci, Seigneur Jésus pour le témoignage et le ministère de Georges.
Père Daniel Houry,
Prêtre du Prado à Montfermeil
Courriel
Georges Arnold, prêtre du Prado
