Le corbeau et le renard : produire local n’est pas une fable
Le nouvel orgue a été construit par Rudolph von Beckerath (1907-1976) en 1959 pour une église luthérienne à Düsseldorf. Cette église ayant fermée, il a été décidé de le vendre. En juin 2018, j’ai fait venir à la paroisse Yves Fossaert, facteur d’orgues qui a notamment travaillé à la collégiale de Mantes-la-Jolie et dont la réputation n’est plus à faire. Il a regardé notre vieil orgue et a constaté qu’il fallait faire des travaux colossaux pour le remettre sur pied. Il m’a déconseillé de me lancer dans une telle entreprise qui coûterait selon lui 100 000 euros. Il m’a également indiqué que cet orgue était bien trop petit pour la taille de l’église.
Quelques jours plus tard, Philippe Lefebvre, organiste à Notre-Dame de Paris et président de l’association Orgues en France, est venu à son tour voir l’orgue paroissial : même constat.
Monsieur Fossaert m’a alors conseillé un site Internet allemand qui revend des orgues, en me conseillant deux d’entre eux. Un spécialiste est alors allé sur place pour tester l’orgue retenu et a pu confirmer le caractère extraordinaire de l’instrument.
Après de nombreuses péripéties, nous avons pu acheter l’orgue. Une entreprise des Pavillons-sous-Bois nous a offert le transport pour le ramener de Wuppertal. Un paroissien est parti avec deux facteurs d’orgues dimanche 18 novembre après la messe pour démonter l’orgue sur place. J’y suis allé, avec un autre paroissien, le mercredi suivant pour charger l’orgue et le rapporter à Pavillons-sous-Bois. Il existe actuellement deux orgues Beckerath en France, tous les deux réalisés après la mort de monsieur Beckerath.
Le travail d’assemblage et d’accordement est prévu en janvier et février 2019. Nous pourrons prévoir alors la bénédiction de l’orgue par notre évêque.
Notre objectif, avec ce projet, est vraiment d’évangéliser par la beauté, de faire en sorte que la paroisse accueille largement ceux qui voudraient écouter de beaux concerts. Des classes d’orgues seraient également susceptibles d’être intéressées par un tel instrument. Je ne doute pas de la bénédiction qu’il sera pour la paroisse Notre-Dame de Lourdes.
Etienne Lhomme,
prêtre de l’Unité pastorale Bondy – Pavillons-sous-Bois
