« A Pantin, Août Secours Alimentaire distribue des repas aux plus démunis » — Diocèse de Saint-Denis-en-France

Aller au contenu. | Aller à la navigation

Outils personnels

Diocèse de Saint-Denis-en-France
menu
menu
  • dscf9927-ok.jpg
Actions sur le document

« A Pantin, Août Secours Alimentaire distribue des repas aux plus démunis »

Publié le 02/09/2013

Chaque mois d’août, et ce depuis 5 ans, la conférence Saint-Vincent-de-Paul (SVP) de Pantin et l’association Août Secours Alimentaire ouvrent un centre de distribution alimentaire pour les familles durement frappées par la crise économique. Pas moins de 400 familles et personnes isolées de Pantin, des Lilas, du Pré-Saint-Gervais et d’autres communes ont ainsi de quoi se nourrir. Une trentaine de bénévoles sont mobilisés...


Le quotidien La Croix fait écho de cette initiative solidaire dans son édition du vendredi 9 août 2013.

La préparation du pain, c'est la chasse gardée d'Olivier. Laurence, de son côté, ôte le plastique des conserves de petits pois. Jean-Louis donne les instructions : « Une seule boîte de haricots verts, deux sachets de purée par paquet. » Marlène est prudente : « La sauce à salade en dernier : pour ne pas l'écraser. » Karima ne s'arrête pas, remplissant inlassablement les sacs en plastique de bocaux et de briques de lait, de taboulé ou de filets de maquereaux. Suzanne hésite : « C'est une ou deux plaquettes de chocolat ? » Cet après-midi-là, dans le gymnase de l'école Saint-Joseph de Pantin, en banlieue parisienne, les bénévoles de la Société de Saint-Vincent-de-Paul (SSVP) n'ont pas le temps de souffler. Sous la houlette de Jérôme, président de la conférence Saint-Vincent-de-Paul de Pantin, ils préparent les centaines de colis qui seront distribués dans quelques heures aux bénéficiaires d'Août Secours Alimentaire.

Chaque été, à l'heure où d'autres associations d'aide alimentaire ferment leurs portes le temps des vacances, Août Secours Alimentaire prend le relais. Elle distribue plus de 600 000 repas en un mois dans ses sept centres. Si elle gère seule les quatre centres situés dans la capitale, les trois autres, en proche banlieue, s'organisent grâce à diverses associations. A Pantin, « la Société de Saint-Vincent-de-Paul a répondu présent, explique Jérôme. Cela correspond à nos engagements pour lutter contre la pauvreté. » Pour la cinquième année consécutive, c'est donc cet organisme qui s'occupe de trouver un local et des bénévoles pour assurer la distribution de colis alimentaires trois jours par semaine. L'approvisionnement, financé grâce à des dons provenant des collectivités, de la Fondation Notre-Dame ou de particuliers, est géré par Août Secours Alimentaire. « Nous essayons de ne pas nous limiter à la distribution, mais de faire un vrai travail d'accueil », précise Jérôme.

La SSVP organise ainsi des ateliers de dessin, des spectacles de chants ou de clowns et des jeux de pèche à la ligne pour les enfants. En veillant à distribuer les sourires en même temps que les colis et à offrir un café chaud ainsi que de quoi survivre pendant 48 heures. Farid boit le sien lentement en fumant une cigarette dans la cour du gymnase. Il n'est pas venu pour lui, mais pour le mari de sa sœur, Fethi. « On vient de Villemomble, je l'ai amené en voiture. » Fethi, casquette vissée sur la tête, n'a « pas de permis, pas de voiture. Et pas d'argent non plus ».

Car tous les bénéficiaires sont en grande précarité. Chacun apporte son précieux carton rouge, remis par l'association ou l'assistante sociale qui l'envoie, indispensable sésame pour avoir droit à l'aide alimentaire. La plupart sont des familles, souvent avec des enfants en bas âge, à l'instar de Dimiana. Elle et son mari, venus d'Europe de l'Est, n'ont pas trouvé de travail en France. « Il faut bien nourrir mes trois enfants, murmure-t-elle en esquissant le sourire timide de ceux qui ont passé trop de temps à réclamer. Le reste de l'année, on va au Secours catholique. Mais, en août heureusement qu’on peut venir ici. »

Quelques-uns reçoivent des colis individuels, avec une distinction entre ceux qui peuvent cuisiner des plats chauds et ceux qui n'en ont pas la possibilité. Ces personnes seules représentent 10% des bénéficiaires. « Il y a des SDF, de jeunes immigrés qui vont vers les grandes villes pour tenter leur chance et finissent par frapper à la porte des associations ou des assistantes sociales, mais aussi des chômeurs en fin de droit qui n’ont plus que le RSA pour vivre », détaille Denis Brot, directeur général d'Août Secours Alimentaire. Des retraités aussi, qui dépensent l'intégralité de leur maigre pension dans des loyers de plus en plus chers. Denis Brot en voit « de plus en plus. Ce n'est pas la majorité, mais ce n’est plus l'exception. »

Dans le gymnase de Pantin, les colis ont disparu peu à peu dans les sacs d'hommes et de femmes venus chercher un peu de nourriture « pour les corps et pour les cœurs », précise Denis Brot. Olivier, Laurence, Marlène et les autres bénévoles profitent d'un peu de répit. Retraité, Bertrand vient aider depuis cinq ans. « J'ai besoin de m’occuper tout en m'occupant des autres. Et puis, j'avais envie de voir des gens », ajoute-t-il, Parce qu'il juge « important d'être là » pour les oubliés du mois d'août, Bertrand, fidèle au poste, reviendra dans deux jours.

Margaux Baralon
La Croix, 09 août 2013


« Que la charité fasse ce que seule la justice ne serait faire ».
Frédéric Ozanam