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Construire l'Eglise que nous formons tous ensemble

130 adultes et 50 jeunes se préparent à recevoir le sacrement du baptême durant la nuit pascale ; ils sont catéchumènes... ils deviendront chrétiens !
Publié le 19/02/2014

JOURNEE DE PREPARATION A L'APPEL DECISIF
Bondy, 16 février 2014

  

« Appelés sur un chemin de sagesse »

Cette année avec Fella, l’année dernière avec Carla, ce fut la même surprise et le même émerveillement, dès l’arrivée, de voir cette foule bigarrée de catéchumènes (ils étaient une centaine) se retrouver pour une journée entière à l’invitation de l’évêque et de l’équipe diocésaine. Un grand nombre d’accompagnateurs et de prêtres sont venus partager ce moment avec eux, soulignant ainsi tout le poids et l’importance de leur démarche.

La parole de Dieu dans les textes de la liturgie de ce dimanche a ouvert la journée et en a été le fil rouge. Elle a inspiré le thème de la rencontre : « Appelés sur un chemin de sagesse ».  Un chemin balisé par les commandements à suivre, la Loi, que Jésus lui-même est venu accomplir.  Et la sagesse dans tout cela ? Elle réside dans la confiance en Dieu, dans l’assurance que l’accomplissement de la Loi n’est pas un carcan à endosser, à subir, mais un chemin, une voie à choisir librement, un chemin de vie et de bonheur. Comme on peut déjà le lire dans le Deutéronome : « Choisis donc la vie ».

Lorsque, après ce temps, nous nous sommes retrouvés en petits groupes, nous avons alors pu toucher du doigt la joie des catéchumènes de s’être engagés sur ce chemin de vie, d’avoir répondu à l’appel.

Là encore, je fus émerveillée par la manière dont la parole a immédiatement circulé dans le groupe. Personne ne se connaissait, mais avec une grande simplicité, avec de beaux accents de vérité et une réelle profondeur nous avons échangé comme si nous nous connaissions déjà. Nous avions un langage commun, car chacun de nous a choisi, à un moment de sa vie, de mettre ses pas dans ceux du Christ.  Chacun a pu dire son propre « chemin de sagesse ».

Eric, dont la vie basculait sur une mauvaise pente, a réalisé qu’elle avait une tout autre dimension en voyant, une nuit, un reportage à la télé montrant un rassemblement de jeunes chrétiens. Il en a alors été « ému aux larmes » et ce fut pour lui le commencement d’un vrai choix de vie.

Agnès,  qui n’a jamais appris à lire et à écrire, croyait qu’elle n’avait même pas le droit d’entrer dans une église. Maintenant qu’elle s’y sait accueillie, elle a retrouvé sa dignité, elle trouve force et courage dans la foi qui l’habite.

Valérie, quant à elle, a été durablement marquée par la célébration d’entrée en Église. La signation qu’elle a reçu ce jour-là sur son cœur et son corps tout entier a été la révélation de l’ouverture de son cœur à Dieu et aux autres.

Autre chemin de sagesse, encore, que celui d’Achille, qui dit avoir toujours eu « l’instinct de Dieu », qui l’a « poussé à aller vers ceux qui le connaissent ». Cet instinct, il le décrit comme une sagesse, un don de Dieu.

Il y avait aussi Maryline, qui reconnaît que « la sagesse de Dieu est la meilleure ». Elle qui vient du milieu évangélique nous dit avoir toujours demandé l’esprit de discernement, avoir toujours eu  le sentiment qu’elle devait « revenir à l’Église catholique ». Elle affirme maintenant que c’est là qu’elle a trouvé la liberté.

A travers leurs témoignages chacun a dit son propre chemin de sagesse, son choix de mettre ses pas dans ceux du Christ et de cheminer vers le baptême.

La joie qu’ils trouvent dans l’accompagnement catéchuménal, les rencontres et échanges avec d’autres catéchumènes, la liberté qu’ils trouvent à mettre leurs pas à la suite de Jésus et la découverte d’un Dieu qui est amour – qui « n’est qu’Amour », nous dit François Varillon – leur donnent l’assurance de savoir qu’ils ont choisi la bonne voie : ouvrir son cœur et ne pas craindre de se laisser habiter, travailler, façonner par la Parole.

Pour nous, accompagnateurs, ce fut un vrai bonheur de partager avec eux, d’être là simplement comme des instruments pour les aider à dire leur foi, pour mettre en lumière ce qu’ils vivent, en étant témoins de la présence et de l’œuvre de l’Esprit en eux.

A l’issue de ce temps tous les groupes se sont rassemblés et chacun a apporté la brique qu’il avait réalisée, symbolisant tous ces chemins de sagesse, les dons variés de l’Esprit et petit à petit s’est construite l’Église que nous formons tous ensemble. Un peu brinquebalante, car nous avons tous des vies un peu cabossées, mais aussi très belle de la richesse et des talents de chacun, et surtout illuminée par la présence de l’Esprit.

L’après-midi, pendant que l’évêque dialoguait avec les catéchumènes, nous avons échangé entre accompagnateurs sur nos pratiques. J’ai été frappée par le réel souci que chacun porte pour accompagner de la meilleure façon possible chaque catéchumène, pour faire résonner la Parole, pour cheminer avec eux vers les sacrements de l’initiation et mettre tout en œuvre pour qu’ils vivent pleinement ces étapes. Bien sûr, cela ne nous appartient pas, mais nous sommes là humblement, avec nos propres faiblesses, au service d’un Dieu qui nous appelle, qui ne cesse de nous appeler, qui veut dire son Amour à chacun. Cela m’a fait penser aux paroles du pape François lors du congrès des catéchistes à Rome. Il invitait chaque catéchiste à mettre le Christ au centre de sa vie et à avoir un cœur qui batte dans ce perpétuel mouvement de systole-diastole : union avec Jésus - rencontre avec l’autre, demeurer en Jésus et l’imiter dans le fait de sortir de soi et d’aller à la rencontre de l’autre.

La célébration de la Parole qui a clôturé cette journée nous a encore donné une belle image d’Église : rassemblés autour de l’évêque, les catéchumènes qui se préparent à l’appel décisif et les accompagnateurs qui, au nom de leur baptême, ont répondu à l’appel de dire cette Parole qui les brûle et de montrer Celui qui nous fait vivre, Celui qui ne cesse de venir à notre rencontre et qui nous précède toujours.

Ce qui nous a été donné de vivre, au cours de cette journée, ces mots du  pape François le résument de belle manière : « C’est ainsi, l’amour t’attire et t’envoie, te prend et te donne aux autres. »

Marie-Christine,
accompagnatrice

 

Vers l’appel décisif

Prêtre, il n’est pas très facile d’être libéré un dimanche matin. Mais je tiens essentiellement à participer à cette journée… et les autres prêtres me l’accordent volontiers.

Dans mon ministère, c’est un moment essentiel où je suis à nouveau témoin de la jeunesse de l’Église. Dans le partage des choix qu’ils sont amenés à faire, les catéchumènes, dans la diversité de leurs situations et de leur histoire, ont encore témoigné de leur cheminement. Et je me réjouis de ne pas faire un "enseignement" (très bien fait par des laïques en début de journée !), mais d’être à l’écoute et au service de l’expression des uns et des autres.

J’apprécie également le repas pris ensemble, un vrai moment de convivialité et de partage pour les catéchumènes de notre groupe.

Prêtre depuis bientôt 52 ans, cet événement est pour moi une invitation très forte à ne pas être "un petit vieux blasé", mais à me renouveler dans la réponse à l’appel reçu il y a bien longtemps…

Gérard Toussaint,
prêtre

 

Un dimanche peu ordinaire

Je retiens de cette journée de préparation à l’appel décisif : la simplicité et la chaleur humaine dans l’accueil, dans les diverses rencontres avec les membres d’autres paroisses, les réflexions que vous tous, les organisateurs, vous nous avez permis d’avoir.

Le thème de la Sagesse du Roi Salomon a été instructif et représentatif de ce que nous essayons d’annoncer aux catéchumènes, à savoir, faire le bien, même dans une situation humainement très compliquée et délicate comme celle qui a été évoquée.

Le partage en groupe a été étonnant, formateur tant sur le plan humain que spirituel. La construction de l’Église était bien significative alors qu’au début je n’entrevoyais pas où ces boîtes allaient nous mener !

La rencontre des catéchumènes avec notre évêque, a dû être un moment très fort pour eux. Peut-être qu’ils nous diront ce qu’ils ont ressenti.

J’ai beaucoup apprécié la rencontre des accompagnateurs. Le fait de pouvoir choisir entre plusieurs thèmes, m’a permis d’aller là où en ce moment j’avais le plus besoin d’éclairages.

La célébration de la Parole, tous réunis, a aussi été un moment fort, d’union.

Sylvia,
accompagnatrice