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Dieu est miséricorde avec une majuscule

Edito publié dans le journal "Avance au Large", avril 2015.
Publié le 30/03/2015

Vous connaissez cette sentence de l’Evangile : « Ce que Dieu a uni que l’homme ne le sépare pas » (Marc 10, 9). Loin d’être une exhortation sans appel, l’auteur nous propose de fonder la théologie du mariage sur la nouvelle alliance réalisée en Dieu par le Christ et d’y fonder le sens profond de l’union, matrimonial.

Nous ne pouvons pas briser ce que Dieu a uni. Cela reste vrai. Mais n’est-il pas possible pour renouveler la spiritualité du sacrement de fonder cette alliance sur la miséricorde divine. Telle est la proposition d’un article de Philippe Bordeyne (revue « Transversalités » janv.-mars 2015, P. 103).

C’est un grand intérêt de parler de la miséricorde quand nous réfléchissons sur le sens du mariage quelque soient les limites que nous avons expérimentées ou les péchés que nous avons commis. Le concept de miséricorde nous aide à penser la foi en termes de conversion permanente et de renaissance continuelle. Philippe Bordeyne nous dit que le mariage acquiert un surcroit de sens quand il est envisagé à la lumière de la miséricorde. La fidélité ou les infidélités, les réussites et les échecs apparents méritent d’être relus à la lumière de la miséricorde divine.

L’histoire biblique nous montre que la miséricorde de Dieu rétablit un lien de  continuité dans nos histoires individuelles et collectives quand elles sont marquées par des accrocs ou des ruptures. (Genèse 2, 18… 24) Dieu a eu pitié de la solitude humaine… L’homme n’ayant pas trouvé de vis-à-vis parmi les créatures… l’apparition de la femme suscite en lui son crie de joie : voilà l’os de mes os et la chair de ma chair …

Au-delà de cette attention humaine, le mariage et l’union sont présentés comme l’expression première de la communion des personnes. Et se révèle aussi dans cette expérience : la condition sociale de l’être humain. D’une part, Dieu ne veut pas que l’homme reste seul, et confirme d’autre part qu’il ne peut s’épanouir sans relation avec d’autres. En allant plus loin, quand l’homme et la femme après des expériences sexuelles plus ou moins épanouissantes ou sans lendemain, quand ils envisagent le mariage, le bonheur de vivre une relation différente peut rétablir la confiance et devient un terreau de cette miséricorde de Dieu. Dieu ne me laisse pas tomber mais me propose une relation durable fondée sur la confiance. Il m’y encourage et me propose un surplus de grâce pour y arriver.

La foi qui est annoncée dans ce cas-là, à partir d’une expérience vécue évidement, peut se nourrir de cet émerveillement de Marie ou de celui de Zacharie face à la miséricorde divine.

« Le Seigneur s’est penché sur son humble servante, désormais tous les âges me diront bien heureuse » (Luc 1, 48) et « telle  est la tendresse du cœur de notre Dieu ; grâce à elle au plus haut des cieux, un astre est venu nous visiter ». (Luc 1, 78.) Cet état d’esprit, ou cette vision de la miséricorde de Dieu permet de dépasser en l’assumant, l’esprit de culpabilité et d’accueillir plus paisiblement le pardon de Dieu. Bonnes Pâques à tous.

Jean-Pierre Dalens,
prêtre, responsable du secteur Les Lilas, Pantin, Le Pré-Saint-Gervais