Mais qu’est-ce que VEA ? (Vivre ensemble l’Evangile Aujourd’hui)
Des femmes et des hommes de tous âges, originaires de tous continents, tous milieux sociaux, croyants ou incroyants, pratiquants ou non qui nous retrouvons en petits groupes une fois par mois, pour relire notre vie à la lumière de l’Evangile et y découvrir ou témoigner des appels que Dieu nous adresse. Sans porter de jugement et dans une écoute attentive, chacun s’exprime librement, tout en permettant à l’autre, de par sa propre expérience et éclairé par la Parole de Dieu, comment il peut, peut-être, agir autrement pour être plus attentif, plus respectueux, plus tolérant, plus accueillant, plus charitable, plus en vérité dans ce qu’il aura à vivre dans ses divers lieux de vie (maison, travail, sport, activités, église...) et/ou dans des situations similaires.
Des liens d’amitié très forts se tissent au sein de chacune des équipes ce qui permet à la parole de circuler en toute confiance et en toute confidentialité. Mais sous doute l’essentiel est-il au-delà de ces liens humains, dans la foi partagée.
De quoi parlons-nous ?
Ce peut-être un partage sur un des faits vécus par l’un ou l’autre des membres de l’équipe depuis notre dernière rencontre (baptême adulte, 1ère des communions, visite aux malades, personnes âgées ou en fin de vie, rencontre avec handicapés, personnes isolées, familles en deuil...) ou bien sur le thème de réflexion (très bien fait) proposé par le journal mensuel (Vivre Ensemble) édité par le Mouvement. Un moment convivial clôt généralement nos rencontres.
Que faisons-nous ?
Outre nos réunions mensuelles, nous nous rencontrons aussi avec les autres équipes du diocèse pour un temps de partage et d’amitié où des liens fraternels se tissent, toujours heureux de se retrouver ensemble. Ce "Vivre ensemble" tient une place toute particulière, indispensable à notre vie d’équipe.
Une rencontre inter-régions est proposée tous les deux ans environ, à Lisieux et sur un week-end : pour nous Ile-de-France, c’est avec la Normandie. D’autres visages sont à découvrir ou à reconnaître. Lors de ce rendez-vous, un thème est choisi et nous faisons appel à un intervenant extérieur pour des temps d’enseignements suivis d’un temps de partage à quelques uns, et bien sûr, de la convivialité autour des repas !
Tous les cinq ans, le Mouvement, depuis sa création en 1975, se retrouve en un grand Rassemblement National les 1-2-3 mai, et depuis 2010, il se déroule à Lourdes et à la Cité Saint Pierre, plus facile pour un hébergement et des locaux adaptés. Cette année, notre thème était « Réveille notre espérance au souffle de ton Esprit ! »
Christian témoigne...
Donc tel était le thème proposé aux invités et aux membres de VEA qui fêtaient cette année les 40 ans du Mouvement. Et c’est dans cet esprit festif que nous avons pu écouter des témoignages émouvants sur l’espérance, tant par les participants eux mêmes que par des intervenants de qualité.
Retenons quelques idées forces : une foi source d’espérance dans un monde qui en a besoin, la joie de la mission, partager c’est s’enrichir, le prochain vient à nous envoyé par le Seigneur…
Après une présentation des régions Bretagne et Vendée qui étaient responsables de l’accueil cette année, ce fut le témoignage de Nicole Jouzel : malgré les épreuves vécues, elle sut garder l’espoir.
Monseigneur Brouwet nous aida à réfléchir sur l’espérance qui pour tout chrétien doit être la vie éternelle, la vie de Dieu en communion avec Lui. Nous sommes des pèlerins qui cheminons vers la Maison du Père. La vie éternelle a déjà commencé pour nous dès notre baptême et il nous faut tourner le dos au tombeau vide. Nous ne sommes plus prisonniers de la mort et nous devons aller vers la Galilée où Jésus nous appelle. Il nous faut construire le royaume en s’appuyant sur la grâce, donner à la Terre le goût du Ciel et la saveur de l’Eternité. On goûte déjà au Royaume par l’amour reçu et donné et mobilisons nous pour semer l’Amour de Dieu ; aimons sans mesure…
Les carrefours de travail qui ont suivi ont montré que l’Esprit Saint, s’il est parfois méconnu, tend à inspirer l’action et le réconfort pour éviter de sombrer dans le désespoir. Il aide à être soi même.
Le lendemain, le témoignage de Joseph et Sanh Ngo, mis en scène par Annie Meyer, a ému la salle. Fuyant le Viet Nam en 1975 dans un bateau près de chavirer, ils ont été sauvés miraculeusement et leur vie en a été changée depuis.
Le Père Jacques Wersinger théologien nous a parlé de l’Espérance qu’il faut réveiller en nous, tant elle s’est endormie, dans un monde dominé par le matérialisme et l’individualisme. Notre espérance dans la Résurrection, qui devrait être notre unique but, se voit concurrencée par nos espérances négatives (ne pas… souffrir, etc) qui ne sont pas stables. Et si nous nous tournons vers le passé, il nous faut en garder un souvenir dynamique d’espoir et non une nostalgie sans retour. Nous sommes dans la main de Dieu et nous devons avoir confiance en Lui. Notre Espérance, nous devons aussi la purifier par une attitude dynamique de conversion. L’amour fraternel nous aide dans cette confrontation d’individus, libres en Dieu, à un monde à reconstruire à l’infini. Or, il existe des relais d’espérance : la Vierge Marie, les Béatitudes qui nous annoncent que nous sommes heureux dès maintenant. Le fondement de notre Espérance doit être la Résurrection ; notre attitude doit permettre à d’autres d’espérer et que Jésus est notre modèle. La foi, la prière, la vie liturgique et sacramentelle aident à nourrir l’espérance. Oui, l’homme est grand, car il est fils de Dieu. Il faut accompagner le monde vers Dieu et révéler que l’homme est plus grand qu’il ne le croit. L’espérance est une « faim » et le Père nous comble par la nourriture de l’Espérance.
Les carrefours suivants ont permis de distinguer entre l’Espérance, la vraie, et nos espoirs souvent vains. Aucun geste d’amour ne sera perdu, et vis à vis des non croyants, il faut voir en eux aussi, des motifs d’espérance. Quant à nous chrétiens, nous devons en être les porteurs. L’ancre marine en est l’attribut et nous devons nous reconnaître dans la vie éternelle.
La messe qui suivit célébrée par 28 prêtres et diacres et deux évêques termina les débats et le soir place à la fête pour les 40 années de VEA.
Le surlendemain, Jean Manin donna aussi un témoignage émouvant où, là aussi, l’amour apparut le plus fort.
Puis ce fut la conférence de Monsieur Jacques André auteur de son ouvrage : « Pour devenir le meilleur de soi, avec et pour les autres » qui entraîna la salle dans un enchaînement philosophique et psychologique. Les croyances dominent l’homme. Mais il faut aimer ce que l’on fait, et si l’on ne tue pas son rêve, l’homme peut dépasser son cerveau reptilien, générateur de crainte et de routine pour réaliser de grandes choses.
Ecouter l’autre, c’est le faire exister. Oui, il faut être soi même et savoir passer du Tu au Je. Car écouter est tout un art et les rencontres sont déterminantes.
La synthèse du Congrès insista sur le goût d’éternité que nous devons donner au monde car Dieu est visible à travers nous. Erigeons des ponts et non des murs et osons affirmer notre foi. L’amour de l’autre est prière, l’Espérance est accompagnée, transmettre et partager, c’est bien là le lien entre l’Ecriture et la Vie.
L’animation musicale réalisée par Patrick Richard et Brigitte et Jean-Paul Artaud était tout à fait appropriée à l’esprit de ce grand rassemblement des 1-2-3 mai 2015 à Lourdes.
Contact : Annie Meyer - Courriel