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Les 1000 jours du pape François...

Mercredi 13 mars 2013, les 115 cardinaux réunis en conclave décidaient de porter sur le siège de Pierre, le cardinal argentin Jorge Mario Bergoglio, 1er pape latino-américain, 1er pape jésuite dans l'Histoire.
Publié le 17/03/2016

Dans un éditorial publié au lendemain de cette nomination, notre évêque écrivait sur le pape François : « Dans cette société, François va introduire une rupture en inscrivant dans sa vie, par le choix de la pauvreté, la radicalité du message évangélique. Notre pape aurait-il choisi le nom de "François" pour signifier qu'être chrétien c'est vivre d'une manière particulière dans le monde d'aujourd'hui ? »

En trois ans, le pape François a « construit des ponts »

Depuis son élection il y a trois ans, le pape François investit les zones de tension et les situations humaines dramatiques oubliées à travers le globe. Dans un monde qu’il considère en proie à « une guerre par morceaux », il cherche à relier ce que tout sépare, appuyant divers processus de réconciliation et de rapprochement.

« Un des titres de l’évêque de Rome est pontife, c’est-à-dire celui qui construit des ponts, avec Dieu et entre les hommes. » Le pape François rappelait cette mission lors de sa première audience avec la diplomatie internationale juste après son élection du 13 mars 2013, il y a bientôt tout juste trois ans.

« Mes origines mêmes du reste, me poussent à travailler pour édifier des ponts », poursuivait le nouveau pape, fils d’émigrés italiens en Argentine. « En moi est toujours vivant ce dialogue entre les lieux et les cultures avec leurs éloignements – d’un bout du monde à l’autre, aujourd’hui toujours plus proches, interdépendants –, qui ont besoin de se rencontrer et de créer des espaces réels d’authentique fraternité. »

Contre « la mondialisation de l’indifférence »

Construire des ponts et créer ces espaces résument le dessein d’un pontificat qui, en trois ans, a ouvert de tels chantiers à travers le monde. Le voyage au Mexique, en février 2016, en offre l’exemple le plus récent.

À Ciudad Juarez, à moins de cent mètres de la frontière avec les États-Unis, le pape a célébré une messe précédée d’un temps de recueillement pour les migrants morts dans cette zone en proie au trafic de personnes. Le bouquet de fleurs qu’il a déposé au-dessus du Rio Grande n’était pas sans évoquer celles qu’il avait jetées en Méditerranée devant Lampedusa, le 8 juillet 2013, au début du pontificat.

Ces deux lieux sont à ses yeux emblématiques des inégalités et violences frappant l’humanité, deux zones de frottement Nord-Sud, depuis lesquels le pape François, avec un sens consumé de l’image, cherche à interpeller contre « la mondialisation de l’indifférence », expression qu’il a encore employée à l’angélus place Saint-Pierre dimanche dernier.

Rapprochement facilité entre Washington et La Havane

Après Jean-Paul II, œuvrant à une époque dominée par le clivage Est-Ouest, et Benoît XVI, préoccupé par la sécularisation rampante dans le fief historique du christianisme que représente l’Europe, le pape François cherche à ériger des ponts inespérés dans un monde multipolaire à la fois interdépendant et cloisonné, qu’il décrit comme en guerre morcelée. Son rôle le plus reconnu est le rapprochement facilité entre Washington et La Havane, grâce notamment à des rencontres au Vatican en octobre 2014.

Il s’est employé aussi à ce que sa propre Église se rapproche de ceux dont elle reste historiquement éloignée. Premier pape autorisé à survoler la Chine, il a multiplié toutes les occasions pour ouvrir un dialogue avec Pékin : « J’en rêve », confia-t-il dernièrement à la presse. Pour l’heure, il est parvenu à commencer un dialogue direct, inédit jusqu’ici pour un pape, avec le patriarche orthodoxe russe, Kirill, lors d’une rencontre historique, le 12 février dernier, sur l’aéroport de La Havane.

Des voyages dans des pays loin de toute attention

Que le régime castriste ait servi d’hôte à une démarche œcuménique n’a rien pour rebuter un pape qui veut, au contraire, relier ce que tout oppose. En Bolivie, en juillet 2015, il a placé son Église aux côtés de mouvements altermondialistes non-confessionnels : l’auteur de l’encyclique Laudato si’pour une « écologie intégrale » y a livré son plus vibrant plaidoyer à ce jour pour un changement du système économique mondial.

La mondialisation, Jorge Bergoglio veut en combattre les maux et les excès. L’ancien archevêque de Buenos Aires, mégapole du Sud, les connaît et, depuis son élection, il les renomme sans cesse : solitude, chômage des jeunes, isolement des personnes âgées, corruption, « idolâtrie de l’argent », uniformisation culturelle… « Son agenda géopolitique est de jeter la lumière sur les zones d’ombre, de s’intéresser aux situations oubliées du reste du monde », analyse Marco Impagliazzo, président de la communauté de Sant’Egidio, proche de la diplomatie du Vatican.

Le Saint-Siège investit avec François des thèmes jusqu’ici sous-évalués et des pays négligés. La carte de ses voyages depuis trois ans compte ainsi les noms de pays le plus souvent loin de toute attention : Albanie, Sri Lanka, Bolivie, Centrafrique… La France attendra. « Il traite ces nations comme s’il s’agissait de personnes, témoignant chaque fois d’un désir d’écoute de leurs problèmes », observe Marco Impagliazzo.

Recréer un « espace de fraternité »

L’attention pour les situations oubliées conduit le « pape des pauvres » à se rendre très souvent auprès des détenus, tant en Italie que dans ses déplacements. Il compte ainsi huit visites de prison en trois ans. Il se rend aussi dans les bidonvilles des agglomérations urbaines, comme à Rio ou Nairobi, ou dans les quartiers éloignés de son diocèse de Rome. Avec partout cette volonté de construire un pont avec le reste de la société. Son pontificat investit ainsi lieux fermés et situations bloquées pour faire sauter les verrous ou tomber les murs.

Le pape François a voulu se rendre coûte que coûte à Bangui, en novembre 2015, pour appuyer un processus de réconciliation entre communautés en guerre. L’image de l’imam musulman de la capitale centrafricaine, qu’il fit grimper sur sa papamobile, marquera cette tentative concrète de recréer un « espace de fraternité ». Autre image forte, celle du pape priant, à la manière juive, contre la barrière de sécurité qui sépare Israël de ce que le Saint-Siège reconnaît aujourd’hui comme « l’État de Palestine », en mai 2014 à Bethléem.

« Thérapie de la tendresse »

Jorge Bergoglio déploie « une manière provocante évangélique », reconnaît le P. Antonio Spadaro, dans la revue jésuite qu’il dirige, La Civiltà cattolica. Mais avec le souci de toujours se placer dans « une perspective qui inclut, et non pas exclut, l’ennemi ».

Le pape n’est pas pour autant un « pacifiste abstrait et idéologique ». Le Saint-Siège soutient les frappes militaires contre l’organisation djihadiste Daech, jugeant dès août 2014 qu’il était « légitime d’arrêter l’agresseur injuste ». Mais il considère le terroriste « comme un pécheur et jamais comme une sorte d’incarnation diabolique ». Quitte à en être critiqué, il ne s’est pas érigé en défenseur exclusif des chrétiens d’Orient, dénonçant leurs souffrances avec celles d’autres minorités religieuses. Idem en Ukraine, où les gréco-catholiques ne se sont pas sentis assez soutenus par un pape qui ne désigne pas d’agression russe.

Donné sans cesse favori pour le prix Nobel de la paix et prochain récipiendaire du prix Charlemagne pour l’Europe unie, lui veut avant tout dresser son Église en« hôpital de campagne » prodiguant sa « thérapie de la tendresse », quels que soient les blessés du monde.

Sébastien Maillard, à Rome
Source : La Croix, 10 mars 2016


Anniversaire de son élection : le pape offre l’Évangile

Le pape François a offert un « Évangile de poche » aux dizaines de milliers de personnes présentes place Saint-Pierre pour l’angélus de midi, dimanche 13 mars, à l’occasion de l’anniversaire de son élection comme successeur de Pierre.

Le pape avait déjà fait distribuer l’Évangile en italien place Saint-Pierre après l’angélus du 6 avril 2014 : le petit livre de poche, imprimé par la Typographie vaticane dans une édition spéciale, contenait les quatre Évangiles et les Actes des apôtres.

Cette fois, le pape a offert l’Évangile selon saint Luc, qui contient un message spécial de miséricorde : « Je voudrais renouveler le geste de vous donner un Évangile de poche. Il s’agit de l’Évangile de Luc, que nous lisons le dimanche pendant cette année liturgique. Ce petit livre est intitulé : L’Évangile de la miséricorde de saint Luc : en effet, l’évangéliste rapporte les paroles de Jésus : « Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux » (6, 36), d’où est tiré le thème de cette Année jubilaire. »

Symboliquement, beaucoup de grands-parents ont distribué le cadeau du pape qui expliquait ce choix en disant : « Il vous sera distribué gratuitement par les volontaires du Dispensaire pédiatrique Sainte-Marthe au Vatican, avec quelques personnes âgées et grands-parents de Rome. Comme ils sont dignes de respect, les grands-pères et les grands-mères qui transmettent la foi à  leurs petits-enfants ! »

Le pape a recommandé d’ouvrir cet Évangile plusieurs fois au cours de la journée : « Je vous invite à prendre cet Évangile pour le lire, un passage par jour ; ainsi, la miséricorde du Père habitera en vos cœurs et vous pourrez la porter à ceux que vous rencontrez. »

Il a aussi indiqué la liste des œuvres de miséricorde contenues dans le petit livre, en invitant à les connaître de mémoire : « Et à la fin, à la page 123, se trouvent les sept œuvres de miséricorde corporelle et les sept œuvres de miséricorde spirituelle. Ce serait beau que vous les appreniez par cœur : c’est plus facile, ensuite, pour les vivre ! »

« Je vous invite à prendre cet Évangile pour que la miséricorde du Père en vous se transforme en œuvres. Et vous, les volontaires, les grands-pères et grands-mères qui allez distribuer l’Évangile, pensez aux personnes qui sont sur la place-Pie XII – on voit qu’elles n’ont pas pu entrer – pour qu’elles aussi reçoivent cet Évangile », a recommandé le pape François.

Le 16 mars 2014, lors de l’angélus, le pape avait invité à lire l’Evnagile plusieurs fois dans la journée : « Lisez-vous l’Évangile ?… Il est bon d’avoir un petit Évangile, et de l’emporter avec soi, en poche, dans le sac, et d’en lire un petit passage à n’importe quel moment de la journée… Jésus est là qui nous parle, dans l’Évangile ! »

Source : Zenit, Anita Bourdin, 14 mars 2016 (Traduction de Constance Roques)


La miséricorde, clé de voûte des trois ans de pontificat de François
Radio Vatican, 12 mars 2016