« Pour combler le désir de Dieu qui grandit en moi »
Chers amis catéchumènes, merci pour vos lettres ! Ces lettres que vous m’avez envoyées pour demander le sacrement du baptême. Vous comprendrez aisément que ne pouvant répondre individuellement à chacun d’entre vous j’ai choisi de vous répondre collectivement, au moyen de cette homélie qui, bien sûr, vous proposera aussi de méditer la Parole de Dieu entendue ce jour.
En lisant vos lettres comment ne pas être convaincu que c’est Dieu lui-même qui vous appelle au baptême ? Comment ne pas penser que c’est l’Esprit Saint lui-même, cet Esprit qui « pousse » Jésus au désert, qui a suscité en vous le désir du baptême ? Ainsi l’un d’entre vous écrit : « Au fond de moi, j’ai ressenti l’appel du Seigneur, j’ai entendu son invitation à entrer dans sa maison et dans la communauté des fidèles. »
Pour vous appeler Dieu est souvent passé par des personnes de votre entourage. Ces personnes ce peut-être une grand-mère bien présente durant le temps de l’enfance ou de l’adolescence, ce peut-être le conjoint dont la foi devient aussi contagieuse que son amour, ce peut-être vos enfants qui, participants au catéchisme, vous ont entraînés sur le chemin de l’Evangile !
Si j’en crois vos lettres, répondre à cet appel n’a pas toujours été facile. D’une certaine manière, comme Jésus autrefois, vous avez connu l’épreuve du désert. Ainsi l’un d’entre vous écrit : « J’ai longtemps eu les yeux fermés et les oreilles peu attentives à l’appel du Seigneur. »
Mais, parfois, ce sont des événements extérieurs et indépendants de votre volonté qui ont retardé votre chemin vers le baptême. Plusieurs d’entre vous, originaires de Côte d’Ivoire, évoquent avec émotion la guerre qu’a connu leur pays. Ils nous invitent ainsi à être en communion ce matin avec tous ceux qui, à travers le monde, voient leurs projets et, parfois, leurs vies anéanties par la violence et la guerre.
Plusieurs d’entre vous ont également connu la maladie ou encore le décès de l’un de leur proche. Autant d’épreuves qui auraient pu vous éloigner de Dieu et pourtant vous écrivez : « Toutes ces épreuves ont renforcé ma foi » et encore : « J’ai senti la présence de Dieu à mes côtés qui m’a aidé à avancer. »
Dans vos lettres vous écrivez également, souvent avec passion, les raisons pour lesquelles vous souhaitez être baptisé. Je cite plusieurs d’entre vous :
« Etre en symbiose avec Dieu » ; « Donner un sens à ma vie et la bâtir sur le Christ afin qu’il soit mon roc » ; « Un nouveau départ pour ma propre vie et celle de ma famille » ; « Le baptême sera une seconde naissance qui m’emplit de joie et d’espérance » ; « Avant je vivais n’importe comment, j’étais sous l’emprise de l’alcool et de la drogue, je voulais que ma vie change mais je ne savais comment faire jusqu’au jour où quelqu’un m’a parlé du baptême » ; « Pour combler le désir de Dieu qui grandit en moi » ; « Le baptême ? Une chance inespérée de rejoindre le meilleur de moi-même » ; « Dieu m’aime et par le baptême je lui montre que je l’aime ».
A la lumière de toutes ces expressions je vous invite à entendre à nouveau les mots de l’apôtre Pierre que nous avons écoutés dans la deuxième lecture : « Le baptême ne purifie pas de souillures extérieures, mais il est l’engagement envers Dieu d’une conscience droite et il sauve par la résurrection de Jésus-Christ ».
Sur le chemin qui vous conduit au baptême vous n’ignorez pas non plus qu’il vous faut, comme Jésus, résister aux tentations. A ce sujet, l’un d’entre vous m’écrit : « Souvent je fais face à mon incapacité à réagir avec régularité. Je souhaite que la paresse et l’égoïsme me quittent afin que je puisse, par la grâce du baptême, mettre mon énergie au service de ce qu’il y a de plus beau au coeur de chacun d’entre nous… ».
Au jour de votre baptême, le célébrant vous posera notamment cette question : « Pour vivre dans la liberté des enfants de Dieu, rejetez-vous le péché ? ». En répondant positivement vous manifesterez votre volonté d’entrer, par la grâce du baptême, dans la vie nouvelle offerte par Dieu.
Durant ce carême vous vivrez également la célébration des scrutins. Vous serez ainsi invités à purifier vos cœurs et vos intelligences et à vous fortifier contre les tentations afin de vous attacher encore plus profondément à la personne du Christ !
L’Evangile d’aujourd’hui s’achève en nous disant que Jésus part pour la Galilée afin d’y proclamer la Bonne nouvelle et d’y annoncer le Royaume de Dieu. Chers amis, vos lettres transpirent de votre désir de participer à cette mission du Christ : proclamer la Bonne nouvelle et annoncer le Royaume de Dieu ! Plusieurs m’écrivent qu’ils lisent chaque jour un passage de l’Evangile, souvent dans les transports en commun, afin d’en devenir familier. Cette Parole transforme leur manière de penser, de réfléchir, de réagir. L’un d’entre vous écrit : « J’ai beaucoup changé, je fais plus attention à mon prochain », tandis qu’un autre écrit «Etre chrétien c’est un mode de vie à adopter et à développer ».
Chers amis catéchumènes, merci pour vos lettres. Merci surtout de répondre avec foi à l’appel que Dieu vous adresse : recevoir sa Vie afin que vos vies deviennent des vies éternelles, des vies transformées par la présence et l’amour de Dieu pour l’éternité ! Amen !
+ Pascal Delannoy,
Evêque de Saint-Denis en France
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Eglise Tous-les-Saints, Bobigny
(c) Diocèse de Saint-Denis / Denis Husset
Appel décisif et inscription du nom
Colette Ta Ninga, déléguée diocésaine au catéchuménat
Chaque année, le premier dimanche de Carême est un jour particulier pour les catéchumènes qui seront baptisés lors de la prochaine fête de Pâques. Pour cela ils sont d’abord déclarés aptes par leurs parrains, marraines, et accompagnateurs qui les ont soutenus et enseignés depuis le jour où ils ont frappé à la porte de leur paroisse pour commencer un cheminement catéchuménal.
L’appel décisif est la deuxième des étapes qui jalonent ce temps d’initiation à la vie chrétienne. La première étape étant l’Entrée en catéchuménat et la dernière la célébration des sacrements.
Pour être appelé, le catéchumène se présente devant l’évêque avec son parrain, ou sa marraine, qui prononce bien haut le nom de son filleul. C’est le Christ lui-même qui appelle par son Eglise. L’évêque accueille le catéchumène et lui remet une écharpe violette. Le violet est la couleur de pénitence. Les catéchumènes entrent en Carême avec tous les autres chrétiens et marchent vers la Pâques du Christ.
Le catéchumène inscrit son nom sur un registre qui est conservé par l’Eglise. Son nom est inscrit dans les cieux, il fait partie des élus dans le Royaume de Dieu.
Les scrutins seront célébrés les 3ème, 4e et 5e dimanche de Carême dans chaque église avec toute la communauté pour demander au Seigneur de purifier les cœurs dans l’attente du sacrement.
Ensemble marchons vers Pâques avec les catéchumènes dans la prière et la conversion.