Que fête-t-on à la Toussaint ? — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Que fête-t-on à la Toussaint ?

Pas de chance cette année ! La Toussaint tombe un dimanche qui, en prime, est le dernier jour des vacances scolaires… La tournée des cimetières avec les chrysanthèmes va être difficile… Qui ne s’est pas fait cette réflexion ?
Mais… est-ce bien de cela qu’il s’agit ? Que fête-t-on à la Toussaint ?
D’où vient la fête de la Toussaint ?

Nous sommes au IVe siècle, en Orient. Une fête célébrant tous les martyrs apparaît après Pâques : à Édesse le 13 mai, à Nicomédie le vendredi qui suit Pâques, à Constantinople le premier dimanche après la Pentecôte [1]. Cette dernière date est encore signalée au XIVe siècle par saint Grégoire Palamas, évêque de Thessalonique [2].
En Occident, à Rome, il faut attendre le début du VIIe siècle pour disposer de l’attestation d’une fête de tous les martyrs dont les reliques, violées par les invasions barbares, sont rassemblées et translatées au Panthéon qui devient l’église Sainte-Marie-des-Anges-et-des-Martyrs et est dédicacée le 13 mai 609 ou 610 [3]. Ceci laisse supposer que les martyrs étaient déjà fêtés avec, progressivement, d’autres témoins de la foi.
En Angleterre, au VIIIe siècle il y a une fête de tous les saints le 1er novembre ; à Salzburg l’archevêque la fait inscrire en 798 au calendrier liturgique de novembre. Mais au début de ce mois a lieu la fête païenne celtique qui honore les ancêtres et célèbre la nouvelle année. En 833 ou 835, Louis le Pieux, fils de Charlemagne, sur demande du pape, fixe la date de la fête au 1er novembre dans son empire.
Ce n’est qu’au Xe siècle que Rome adopte le 1er novembre pour fêter principalement les martyrs et avec eux tous les saints. Un jeûne préparatoire et une vigile sont associés à cette fête.
Au XIe siècle saint Bernard, dans une homélie pour la Toussaint, en donne le sens : « Voir, comme les saints, le Christ nous apparaître, lui qui est notre vie, et paraître, nous aussi, avec lui dans la gloire. » [4]
En 1480, le pape Sixte IV donne plus de solennité à la Toussaint en lui adjoignant une octave : la fête dure 8 jours.
Sous le pontificat de Pie X, en 1914, la Toussaint devient fête d’obligation.

Et aujourd’hui ? On fête quoi ? Qui ?

Nous vivons le 1er novembre dans la joie. C’est une fête du ciel… c’est la fête de la vie qui ne s’éteint jamais. Elle témoigne de notre espérance qui nous fait dire que la mort n’aura pas le dernier mot. Le Christ est ressuscité d’entre les morts, par sa mort il a vaincu la mort et il nous fera participer à sa vie éternelle en compagnie d’une foule de saints connus ou inconnus aujourd’hui pour nous.
C’est notre foi, c’est la foi de l’Église. Nous fêtons les amis de Dieu, connus ou inconnus, hommes et femmes comme nous qui n’étaient pas parfaits mais qui ont choisi le chemin de la sainteté. Ils étaient dévoués, généreux et attentifs à toutes les misères. Hommes et femmes de prière, ils se sont dépouillés de tout pour tout recevoir de Celui qui seul est Saint. « Je vis, mais ce n’est plus moi, c’est le Christ qui vit en moi. » (Ga2, 20a)
En pensant à eux, nous espérons suivre leur exemple et les rejoindre dans la joie le jour où notre pèlerinage sur la terre prendra fin. « Après cela je vis : c’était une foule immense que nul ne pouvait dénombrer, de toutes nations, tribus et langues… » (Apocalypse de Jean 7, 9a)
« Dieu qui seul es saint, toi que nous admirons et adorons en célébrant la fête de tous les saints, […], fais-nous passer de cette table, où tu nous as reçus en pèlerins, au banquet préparé dans ta maison. ». Amen (Prière après la communion).

Georges Khamis, délégué diocésain à la pastorale liturgique et sacramentelle

[1] Philippe Rouillard, Les fêtes chrétiennes en Occident, Cerf, 2003.
[2] Robert Féry, Jours de fêtes, Histoire des célébrations chrétiennes, Seuil, 2008.
[3] Ph. Rouillard et R. Féry diffèrent d’une année et aussi sur d’autres points sans être contradictoires.
[4] Ph. Rouillard, op. cit., p.180