Récits de la retraite des prêtres à l'abbaye de La Pierre Qui Vire — Diocèse de Saint-Denis-en-France

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Récits de la retraite des prêtres à l'abbaye de La Pierre Qui Vire

Du 24 au 29 octobre 2022, près d'une trentaine de prêtres du diocèse et notre évêque ont effectué une retraite spirituelle prêchée par Mgr Georges Pontier, archevêque émérite de Marseille, à l'abbaye Sainte-Marie-de-la-Pierre-qui-Vire, dans le Morvan. Quelques-uns d'entre eux nous livrent leur témoignage.
Publié le 11/11/2022

 

 

 

 

 

 

 

Petit texte de Mgr Georges Pontier, le prédicateur de la retraite

« Chers Frères Prêtres,

C’est avec joie que j’ai répondu à la demande de votre évêque, Mgr Pascal Delannoy, de venir participer à votre retraite et de vous aider à vivre un temps de repos, de prière, de ressourcement. Nous le vivrons, portés par la prière de la communauté monastique qui nous accueille.

Mon désir est de vous aider à vivre cinq jours dans l’amitié du Christ, le contemplant, le priant, l’aimant et accueillant sa révélation du projet de Dieu pour ces hommes qu’Il aime : une vie de fils de Dieu et de frères des hommes. Je vous proposerai une succession de méditations de scènes évangéliques. Pour moi, il ne s’agit pas d’une session ni d’une réflexion mais plutôt de goûter la présence avec notre ami préféré, sans oublier bien sûr ceux et celles au milieu desquels nous vivons, ni l’Église au sein de laquelle nous sommes prêtres, en ces temps qui sont les nôtres.

Portons-nous dans la prière. C’est un bon temps de vie fraternelle, certes silencieuse mais réelle, sans oublier les confrères qui ne seront pas là mais avec lesquels vous formez le presbyterium du diocèse de Saint-Denis.

Dans la joie de faire votre connaissance et avec le désir de me mettre à votre service. »

 

Témoignage du père Jacques Meunier 

Cinq jours de remise à niveau dans un « lâcher prise », cinq jours pour se refaire, se laisser refaire à travers la relecture de la parole de Dieu, relecture pacifiante et pacifiée du père Georges Pontier. Des textes cent fois lus et relus, et toujours neufs, nous redisant la confiance que Jésus offre à ses disciples alors même qu’il sait toutes nos fragilités…. Cind jours pour puiser à la source sa force d'aimer comme il nous aime. Cinq jours de repos pour renouveler notre cœur de pasteur…. Merci !

 

 

 

 

 

 

 

Témoignage du père Benjamin Mboy, du Verbe Divin 

C’est avec un coeur plein joie et de gratitude que j’ai vécu ces cinq jours de retraite. Moment privilégié de déconnection du train-train habituel et du vacarme de nos villes, pour nous reconnecter à nous-même, à Dieu mais aussi à la nature, dans ce beau cadre que nous a offert l’abbaye Sainte-Marie de la Pierre qui Vire. Mgr Georges Pontier, le prédicateur, n’a pas souhaité que notre retraite s’articule autour d’un thème précis, de peur que nous puissions plus faire appel à notre intellect qu’à notre coeur.  Durant ses instructions, il est resté fidèle à cette approche, qui, à mon avis, a porté beaucoup de fruits. Pour moi, ça a été une retraite prêchée par un Pasteur aux coeurs de pasteurs. 

Mgr Georges Pontier nous a introduit dans cette retraite avec une méditation du premier chapitre de la lettre aux Éphésiens, sur le grand projet de Dieu : son amour débordant et éternel pour chacun de nous ; un amour qui se déploie à travers le Christ, « Si Dieu ne déborde plus d’amour pour nous, il n’est plus amour », a souligné le prédicateur. Et tout au long de la retraite, nous avons profondément contemplé et médité sur cet amour infini de Dieu. Ce Dieu qui, à travers son Esprit Saint, guide et porte l’Eglise depuis la nuit des temps, dans des périodes très lumineuses de son histoire, mais aussi dans  de moments de grandes turbulences. A travers la relecture symbolique et spirituelle de plusieurs textes bibliques, de prières et méditations de certains Saints et pasteurs de l’Eglise, cette retraite a aidé beaucoup parmi nous, et moi-même en premier, à retrouver ce sur quoi nous appuyer dans les activités pastorales. Le prédicateur nous a rappelé que nous sommes ordonnés Prêtres pour dire aux gens : « Que Dieu est proche d’eux ». En se basant sur l’interprétation symbolique de la parabole du bon samaritain, Mgr Georges Pontier nous a rappelé que l’Eglise est l’auberge de l’humanité, où les hommes et de femmes viennent se faire soigner, lieu d’amour, de fraternité et de miséricorde.

D’où, l’importance d’avoir un regard très attentif dans les relations pastorales, en se posant la question de savoir : Comment va mon coeur, mon affectivité d’après mon cardiologue Divin ? Parce que nous sommes appelés au ministère de Prêtre pour aimer à la manière de Jésus, qui est le trésor de notre vie. Et le juste positionnement de notre coeur se construit par la qualité de notre amitié et de notre dialogue avec lui. C’est pourquoi le Prédicateur a insisté sur l’évangélisation de notre coeur. Faire de notre coeur, de ce lieu de décisions, de volonté, un lieu pur, un lieu de forces spirituelles, lieu de simplicité, d’amour et d’unité de vie. D’un ton très sobre mais profond, le prédicateur a conclu cette retraite en nous invitant à faire Confiance à Dieu notre Père. Je suis sorti de cette retraite très ensoleillé et renforcé dans ma Foi et dans mon désir de Dieu pour mon ministère dans notre diocèse.

 

Témoignage du père Bertrand Collignon

Un débordement d’amour.

Plusieurs fois, au cours de ses méditations, Mgr Pontier nous a parlé du débordement d’amour de Dieu pour nous. Cette expression m’a interpellé et c’est à partir d’elle que je veux relire l’ensemble de notre retraite.

Ce débordement d’amour, nous en avons tous été témoins dans le choix que Dieu a fait de nous.        
C’est le Père qui, par amour, nous a appelé. Il nous a appelé au jour de notre baptême, il nous a appelé le jour de notre ordination. Personnellement, je me rappelle encore ce choix prononcé par notre évêque « Nous vous choisissons comme prêtre ».
Ce choix de Dieu, il se réalise par le Fils : au jour de mon baptême je suis devenu fils dans le Fils ; à chaque Eucharistie, je suis configuré au Fils qui se donne au Père ; chaque jour, ce choix s’opère par le Fils qui vient demeurer en nous pour que nous demeurions en lui.         
Ce choix de Dieu est don de l’Esprit qui est ce débordement d’amour du Père et du Fils.

Pour connaître ce débordement d’amour, il nous faut regarder la personne du Christ.    
Nous découvrons ainsi l’affection filiale qui unit Père et Fils. Cette affection filiale est présence du Père pour le Fils à chaque instant de sa vie et particulièrement au moment de sa passion. La prière de Jésus à Gethsémani et sur la croix, parce qu’elle est prière à son Père, nous dit cette présence fidèle du Père. A cette présence de son Père, Jésus répond par le don de sa vie. Don qui révèle la sagesse de Dieu qui est folie pour les non-croyants. Don qui est signe de la miséricorde de Dieu. Don qui est aussi un combat spirituel. Dans cette affection filiale, le défiguré devient le Ressuscité. Cette affection filiale, née du débordement d’amour du Père et du fils, n’est pas une idée, une théorie ou une idéologie à défendre, elle est devenue un évènement : la Résurrection. 

En contemplant le Christ, nous sommes forcément frappés par sa grande humilité. Bien plus qu’une valeur à vivre, elle nous révèle l’Etre divin de Jésus et nous donne ainsi un modèle de posture à imiter. Dans la catéchèse, nous parlons souvent de la « posture » du catéchiste. Finalement, en regardant Jésus on se rend compte que cette posture est celle de l’humilité qui doit nous rendre semblable aux petits. Jésus vit cette ressemblance dans le geste étonnant et magnifique du lavement des pieds. En lavant les pieds de ceux qu’il connaît, que ce soit Jean, Pierre qui le reniera ou Judas qui va le trahir, Jésus nous dit ce débordement d’amour que Dieu a pour chacun de nous. Il vient nous dire cet amour en ce mettant à notre niveau, et même plus bas que nous. Merci au Père Pontier pour sa belle méditation de Jean 13.     

Tourner son regard vers Jésus, cela ne peut se faire, comme la première communauté, qu’en annonçant le kérygme. De cet évènement naît une vie nouvelle dans l’Esprit, débordement d’amour du Père et du Fils. Une vie qui nous invite à la fraternité avec tous les hommes et à la simplicité de nos actes, de nos paroles.

Depuis la Pentecôte, l’Eglise est le lieu où doit se manifester ce débordement d’amour. Dans cette Eglise qui est l’hôpital de campagne, la maison commune, le lieu où l’homme blessé est confié pour qu’il guérisse. Ce débordement d’amour doit aussi se manifester dans l’Eglise par le lien entre ses membres : l’évêque et ses prêtres, les prêtres entre eux, l’évêque et les chrétiens, les prêtres et les chrétiens, les chrétiens entre eux… Ces liens entre ses membres se doivent d’être concrets.  
Hélas, notre Eglise est blessée et ne témoigne pas toujours de ce débordement d’amour. Cependant, l’Amour de Dieu est toujours plus grand que nos péchés et sa fidélité plus grande que nos infidélités.   
C’est dans la proximité avec les petits, en étant au service des hommes, bref en vivant de la charité, que l’Eglise pourra témoigner du débordement d’amour de Dieu.

En tant que prêtres, nous sommes les témoins de ce débordement d’amour.       
Pour cela, il faut se laisser toucher par ce débordement d’amour. Laisser Dieu briser notre carapace, les murs qui nous emprisonnent mais aussi ces points d’appui que nous nous sommes fabriqués afin de n’avoir que le Christ comme seul appui. Laisser Dieu nous débarrasser de nos préjugés, tant sur nos frères que sur Dieu lui-même, car le débordement d’amour de Dieu dépasse notre entendement.

A l’image de Paul, nous sommes invités à prendre un chemin de conversion. Une conversion qui n’est pas obéir à une loi morale supérieure à une autre loi morale, mais une conversion qui est naissance à la vie du Christ et à la vraie liberté. C’est un chemin de confiance en Jésus Christ.
Cela passe par la réconciliation que nous ne pourrons vivre avec Dieu et avec nos frères qu’en grandissant en compassion et en faisant nôtre la miséricorde de Dieu.     
Ainsi le débordement d’amour sera proposé à nos cœurs et nous le goûterons si nous cherchons à nous attacher toujours plus au Christ en méditant sa Parole, en prenant le temps de la rencontre dans l’oraison. Il nous faut aussi purifier nos cœurs par la chasteté en éloignant de nous les pensées qui ne sont pas de « notre famille » et tenir dans la prière à la fois baptismale et sacerdotale.

Je voudrais terminer cette petite relecture en rendant grâce.        
Rendre grâce au Père, par le Fils et dans l’Esprit pour ce débordement d’amour qu’Il nous témoigne.  
Rendre grâce pour les témoins d’hier, et particulièrement pour ma « chère » Louise de Marillac qui m’accompagne si bien ; pour les témoins que nous sommes et le soutien que nous pouvons nous témoigner les uns, les autres ; pour le témoin de ce débordement d’amour qu’a été pour nous Mgr Pontier tout au long de cette retraite. Merci.

 

Album-photos de la retraite

L'abbaye Sainte-Marie de la Pierre qui Vire